Une maison Japonaise traditionnelle
C’est dans un bled pas trop loin d’ici que j’ai fait la découverte de cette très belle maison, le mois dernier. Tout a été dépoussiéré et transformé en un éco musée.
J’admire la simplicité des volumes et la pureté des lignes. tout cela a été fait de bois, de terre et de paille.
Si on regarde bien on se rend compte qu’il s’agit de beaucoup de terre et de paille, et d’un peu de bois. Les proportions sont peut être similaires à celles de nos très anciennes maisons en Europe, faites à colombages.
Quelle économie de moyens ! Quelle intelligence !!
Et j’ai un peu de mal d’ailleurs à me dire que la maison où nous habitons était autrefois, comme celle dans les photos. La cuisine et les sanitaires sont différents. Et puis une autre grosse différence c’est que chez nous tout est plein de meubles -il n’y a pas ces grands espaces vides- et puis nous avons aussi un poêle à bois nord américain.
Une autres grosse différence aussi c’est que la toiture de notre maison a été changée après la guerre. La toiture originelle était de paille, en kaya, comme dans cette maison photographiée ici, mais elle a été refaite après la guerre, avec un toit de tuiles. Le toit de tuiles nécessite moins d’inclinaison et a permis alors l’installation d’un demi premier étage pour stocker de la paille pour la vache.
Au fait je suis très ‘fier’ je l’avoue de pouvoir vivre dans une maison japonaise de 200 ans. Quelque chose que je n’aurais jamais imaginé.
Je pourrais et devrait écrire un article là dessus et le faire en bande dessinée. « Vivre dans une maison japonaise traditionnelle« . Bien sûr il n’y a pas que des avantages côté pratique. Mais, le côté pratique n’est il pas juste … inintéressant ? C’est le pratique qui rend la modernité assez moche et finalement pas pratique.
Mais retournons à nos chèvres:
Point de vue structure l’agencement c’est toujours identique … ici une pièce à droite pour y mettre une vache ou un cheval, la cuisine et sur la gauche quatre grandes pièces à tatami. (ici deux de ces pièces ont un plancher en bois).
Voici les photos!

Noter la forte inclinaison du toit



Entrée de la maison. La partie à droite est sur le sol. Comme l’est la « cuisine ». La partie à gauche est surélevée pour un plus grand confort.

Côté toiture aussi, grande économie de moyens
Dextérité du charpentier qui maîtrise les courbes et les utilise à bon escient.

Vue sur deux des quatre pièces d’habitation. Des cloisons mobiles en général les séparent à volonté, ici elles ont été retirées.

Très beau irori portable où l’on faisait chauffer de l’eau, pour le thé.



Je suspecte qu’autrefois on gardait ici une vache ou un cheval pour les travaux des champs … le plancher aurait alors été ajouté.
On note la simplicité des objets et des outils.





ici un magnifique okudo; foyer où l’on faisait la tambouille; Il y en avait un comme ça chez nous, mais de facture plus récente, fait avec des briques, et beaucoup plus petit.
Ici il a été refait à neuf.
magnifique ça !!
Qu’est-ce que j’aime ces vieilles maisons. Je rêverai d’avoir une machiya à Kyoto. 😉 Quand je vois ces photos, ça me fait penser à l’émission « at home with Venetia in Kyoto » qui passait sur la NHK World. 😉
Ah oui Venetia: Elle a vraiment créé beaucoup d’inspiration.
Superbe ! Merci pour le partage de cette visite .
Très belles photos 🙂 Vous m’avez intrigué avec votre « okudo », une recherche m’a mené à 竈… donc kamado se dit kudo dans votre dialecte local. Avez-vous remarqué si les gens du coin utilisent les deux termes indifféremment dans la vie quotidienne, ou uniquement « kudo » ? Wikipedia mentionne aussi « okudo-san » comme variante charmante, notamment à Kyoto ( https://ja.wikipedia.org/wiki/%E7%AB%88_(%E3%81%8F%E3%81%A9) ).
Bonjour.
Un très bel article là !
La maison traditionnelle Japonaise..y a que ça..de vrai !!!..
Bravo en tout cas pour cette découverte !
Pour ce qui est de la simplicité des volumes, je vous rejoints, comme pour la pureté des lignes.
La simplicité comme trait de caractère, ne veut pas dire..moche, bien au contraire .
Les gens construisaient avec ce qu’ils avaient sous la main et sinon à portée de main, le bois prédominait et s’imposait, par le fait, tout simplement, et normalement..idem pour la terre, en parlant de torchis pour les murs..
Quand à la paille de riz pour le toit, en comparaison de certains toits de chaume chez nous en France, comme en Lorraine autrefois et même l’Alsace ou encore la Marne (Lac ou étang du Der..), la Champagne, etc..cela « coulait » également, en quelque sorte, de source..
Il y avait d’avantage de culture de riz au Japon, avant toutes ces importations (Vietnam et autre..)..voilà tout.
Les gens étaient plus intelligents et surtout plus..débrouillards, sans oublier..l’entraide, ce qui a pratiquement, pour ne pas dire..totalement..disparu.
Votre maison actuelle devait sans doute, autrefois, être pareil, à peu de chose près que celle-ci.
Il est vrai qu’ici, et pour cette maison, les trop grands espaces intérieures sont surprenants, comme pour la perte d’énergie, et pour pouvoir chauffer..surtout en hiver.
Pour..
Une autres grosse différence aussi c’est que la toiture de notre maison a été changée après la guerre. La toiture originelle était de paille, en kaya, comme dans cette maison photographiée ici, mais elle a été refaite après la guerre, avec un toit de tuiles. Le toit de tuiles nécessite moins d’inclinaison et a permis alors l’installation d’un demi premier étage pour stocker de la paille pour la vache.
L’évolution a amené à ces tuiles vernies en céramique..
Pour l’inclinaison de cette ancienne maison, il s’agissait avant tout d’éviter à ce que la neige reste ou vienne s’entasser, pour le poids généré au total, comme pour la pluie et permettre un écoulement de l’eau plus rapide vers le bas, et ainsi préserver la paille mise dessus..
Vous pouvez, effectivement, être fier (Légitime !..) d’habiter dans une maison traditionnelle de 200 ans, et qui n’a, de plus, pas pris une seule ride..je ris.
Pour..
C’est le pratique qui rend la modernité assez moche et finalement pas pratique.
Ce n’est pas faux..
Cependant, moi qui ne suis pas architecte, je suis très attaché au simplisme, dans sa formulation, et pour le vrai côté pratique pour et dans une maison, non seulement au regard du volume global vu de l’extérieur, mais également volume interne, comme surface d’ensemble (Ni trop grand..ni trop petit..trouver le juste milieu, pour la taille, comme pour la famille en composition et..pour après et plus tard, en avançant dans l’âge, à ne jamais négliger, et à prendre en compte dès le départ, avant la pose de la première pierre, comme pour et sur le plan..).
La disposition des pièces comme taille et volume, en surface linéaire au sol est également très important, comme pour la disposition en ergonomie et circulation..
Cette maison a une fière allure pour moi !
L’avancée de toit est ingénue et bien pensé déjà pour l’époque.
Nous avons également une avancée de toit tout autour.
Maintenant, sans avoir pour autant triché et pour cela, la véranda en façade nous le rend bien, pour l’apport de lumière comme de chaleur et même l’hiver, nous permettant par là même d’être dehors, en quelque sorte, tout en étant dedans et à l’abri si je puis dire.
Une avancée de toit, pas trop conséquente, de l’ordre de 50 à 80 cm, est déjà bien pensé, comme protection et pare-soleil en même temps, sans empêcher pour autant la lumière de pénétrer par les ouvertures comme fenêtres vers l’intérieur..
En fonction de l’orientation de la maison en implantation sur le terrain, on pourra faire une avancée de toit un peu plus conséquente, de l’ordre de 1,20 m à 1,40 m, sur l’un des seuls côté le mieux exposé (en façade sud et avant..), pour ainsi profiter de cette espace comme pour une terrasse.
On le remarque bien sur vos photos prises..
L’intérieur est sobre et simple, mais pas dénué et bien éclairé également.
La charpente est faite traditionnellement et avec ces cordages en maintien, c’est super et beau !
Toutes les pièces de bois maîtresse en support ont une forme calculée et adaptée, votre ami S. le charpentier connaît tout ça par cœur et pourrait confirmer la chose..
Les cloisons « mobiles » ont été retirées pour permettre d’avoir une vue d’ensemble et ainsi pouvoir mieux se faire une idée pour le rendu.
L’irori occupe sans doute la place centrale (dans la maison) en disposition par rapport aux tatamis comme en mesure pour les pièces..
Le fait de se déchausser et de quitter ces chaussures ou sandales a l’avantage de ne pas salir les pièces en pénétrant à l’intérieur (vu qu’avant il y avait des tatamis au sol pour chaque pièce, sauf celle avec l’irori..)..
La pièce du fond, sans doute l’emplacement pour la vache, a été « habillée » avec un tas d’ustensiles divers (dont j’en connais plusieurs..), pour pouvoir décrire et explique pour la bonne cause.
Je dirai qu’il s’agit d’une disposition d’ensemble judicieuse et « harmonieuse »..
Pour le « okudo », il a été refait, et a fière allure !
La taille est adaptée comme pour la hauteur de travail, debout, comme pour un plan de travail de cuisine « intégrée »..
C’est un fourneau – feu plus que simplement « fonctionnel ».
ici un magnifique okudo; foyer où l’on faisait la tambouille; Il y en avait un comme ça chez nous, mais de facture plus récente, fait avec des briques, et beaucoup plus petit.
C’est un ensemble, en parlant de cette maison, que j’aime beaucoup, et je reste admiratif devant tant de beauté, de simplicité et de rayonnement au travers, tant vu de l’extérieur qu’à l’intérieur..superbe !
Une très bonne journée à vous, un très bon weekend..Denis.
Bonjour oui en effet ici dans la région on dit okudosan. ça désigne sans doute la même chose. il y en avait un chez nous avant les travaus comme celui ci https://ja.wikipedia.org/wiki/%E3%81%8B%E3%81%BE%E3%81%A9#/media/%E3%83%95%E3%82%A1%E3%82%A4%E3%83%AB:Suijik.JPG