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Inspiration (Re-suite)

Des choses incroyables se sont passées.


Dans la boite aux lettres j’ai reçu le dernier numéro du merveilleux fanzine hérahéra ….

vous voyez ce beau mélange de dessins et de texte …. Dans ce numéro paru en mars il parle beaucoup des oiseaux migrateurs …

et qu’est-ce-que je vois en dernière page …. le dessin que j’avais donné à monsieur Iwata … Il a mis mon dessin de locomotive dans son magnifique fanzine … Quel honneur !! J’étais super content.


Mais ça n’est pas tout: en continuant mes recherches (je suis vraiment un stalker) je découvre que monsieur Iwata se rend toutes les deux semaines dans un restaurant à 10 km de notre village pour faire un entretien avec une personne choisie … dans chaque numéro de hérahéra il y a en effet … un entretien.

Les entretiens que j’ai lus d’ailleurs sont variés. Un chasseur, Madame T Wood, le directeur de la poste d’un village pas loin d’ici, etc…


Si le monde est petit, il l’est plus encore à la campagne !

Il fait ces entretiens dans un restaurant que je connais un peu pour y être allé il y a quelques années, et puis la charmante dame qui tient ce restaurant a lu ma BD Retour Sur Terre et avait écrit une très gentille note sur son instagram …

Ce restaurant https://www.instagram.com/komegalleryotemae/ d’ailleurs est tout à fait particulier; installé dans une magnifique maison ancienne au milieu d’un beau jardin, la cuisine y est très recherchée, et tout, les meubles, la décoration, l’arrangement est empreint de gout et de sensibilité. Après le déjeuner la patrone madame Reiko Okada va se mettre au piano et chanter. On y va vraiment pour vivre une expérience totale.

Je pense d’ailleurs que cette expérience esthétique et gastronomique pourrait vous intéresser si vous veniez vous aventurer dans la région.

Donc je la contacte pour savoir si je pourrais assister à un de ces entretiens, afin de pouvoir revoir mon maître à penser.


Reiko répond « je viens te voir dimanche; je voulais faire ta connaissance! » Génial. Elle vient avec son mari et sa fille et nous passons l’après-midi ensemble; en fait elle veut me demander de l’aider pour dessiner une affiche pour un nouveau projet à elle: une séance de théâtre de noh dans un champ où elle plantera du makomo. (makomo = wild rice https://en.wikipedia.org/wiki/Wild_rice).

Ce projet s’inscrit dans un projet plus ambitieux encore: une école d’agriculture et de théatre noh! cela va loin tout cela et elle est vraiment entreprenante et pleine d’énergie et de courage .

Nous discutons de ce projet … et puis à la fin elle me propose de faire un entretien avec monsieur Iwata lui-même… quel honneur encore !!! Ce sera le 5 juin. Bon, qu’est ce qu’on va raconter ? Voila la collision improbable, de la comète Iwata et de la poudre de comète, wakamé tamago … Délire !


Le projet d’école d’agriculture et de noh, on continue par converser via instagram et à partir des idées de Reiko j’obtiens ce dessin qui devient une affiche.


Ces dernières semaines, ça a donc été une série d’électrochocs … la découverte de monsieur Iwata et de son fanzine héra héra, pouvoir le rencontrer en personne, puis faire la connaissance de madame Okada et pouvoir l’aider dans son projet avec l’affiche … j’en suis très honoré … et puis pouvoir, bientôt, être interviewé par le maitre lui-même ….


Visite chez TWood

Article en Japonais ici https://wakametamago.wordpress.com/2024/03/14/twood%e3%81%95%e3%82%93%e3%81%ae%e7%a7%98%e5%af%86%e5%9f%ba%e5%9c%b0%e3%82%92%e8%a8%aa%e5%95%8f/

Je reviendrai plus tard sur le petit magazine herahera tsushin dont je décris la découverte dans l’article précédent.

C’est que nous sommes aussi allés visiter la base secrète de TWood! (https://www.instagram.com/twood346/)

Ce qu’ils ont construit est magnifique. Plein de poésie, d’imagination, et de tendresse.

TWood on a fait connaissance sur instagram, mais nous avons des amis en commun.

TWood est un couple qui vit en ville à Himeji la semaine, et le week end profite de la nature et du calme dans une petite maison, une vraie tiny house, en pleine montagne.

Ils sont juste dans une vallée parallèle à la nôtre, mais dans un endroit beaucoup plus isolé, et plus sauvage. Ce sont des passionnés de montagne, et l’emplacement qu’ils ont choisi n’est pas fortuit car le chemin qui serpente jusque chez eux permet si l’on continue tout droit en serpentins de gagner le mont Seppiko; une montagne qui culmine à 915m.

Je les suivais sur instagram avec intérêt depuis longtemps, et sur une de leurs photos insta ils montraient une petite bibliothèque qu’ils avaient conçue pour y mettre en valeur des livres sur la montagne et la nature. J’ai du ajouter un commentaire signifiant mon admiration pour ce projet, et leur réponse disait: ‘on voudrait bien ajouter ta bande dessinée 失われた田舎暮らしを求めて dans cette bibliothèque (la version japonaise de Retour Sur Terre– dont le titre japonais traduit littéralement signifie ‘à la recherche de la vie à la campagne perdue‘.)

Ecoutez les amis je viendrai vous l’apporter directement! Livraison à domicile, 24×7 !

Leur tiny house qu’ils ont construite eux-mêmes donc est construite à flanc de montagne. Ils ont alors ajouté plusieurs éléments, en jouant très intelligemment sur les différent niveaux, ce que la pente abrupte de la montagne rend possible.

Une fois chez eux on se croirait dans un magazine ou alors chez un vieux trappeur au Canada (il s’appelle sans doute Pierre) :). Tout est arrangé avec style. Le poêle à bois. les haches accrochées au mur. Une petite cuisine. Une belle collection de dutch ovens. C’est magnifique. On note aussi l’installation électrique qui imite les installations d’avant ou juste après guerre où les deux fils conducteurs sont deux fils séparés…

Adjacent à leur maison ils ont installé une plateforme surélevée où avec une vue plongeante sur la forêt ils donnent des cours le week end de composition florale. Leurs élèves de la journée arriveront bientôt et ils feront des choses avec du mimosa.

Pour ces cours ils utilisent beaucoup de fleurs et de plantes qui poussent autour de leur base, dans la foret.

Madame TWood m’offre une couronne d’ailleurs, faite avec des feuilles de cyprès et une autre plante dont je n’ai su saisir le nom, elle explique: j’ai fait cette couronne en pensant à toi, Wakamé Tamago, et j’ai utilisé une plante qui a des épines.

Ils ont ajouté aussi une petite extension à la plateforme qui rejoint un bel arbre. Là on peut s’assoir « en altitude » et se mettre dans un kotatsu (table basse chauffante) et admirer le paysage comme si l’on était un momonga. (l’écureuil volant japonais).

Elle m’a vraiment compris ! Alors que nous nous voyons pour la première fois.

Avec toute son astuce Monsieur TWood a installé un petit atelier sous la maison. Tout est si bien rangé !! Il est très adroit.

Je suis tellement intéressé et curieux, je n’arrête pas de poser des questions. Mais malheureusement le temps nous fait défaut.

Nous aurions pu observer le four à pain et à pizza. Nous aurions pu observer aussi leur baignoire traditionnelle (et extérieure), le fameux goémon buro, avec vue sur la foret et les momongas.

Tout l’amour que TWood a mis dans ce projet, c’est vraiment impressionnant. Il y a du goût et une recherche esthétique. Une fantaisie aussi. et puis ils partagent tout cela, avec leurs cours de composition florale.

Ils ont un bon écosystème, rendu possible par la proximité de la ville et de la montagne. Ils ont une vie double. La semaine en ville et le travail, et le week end dans leur base fortifiée dans les montagnes.

Mais leurs élèves arrivent on ne peut pas s’attarder ! Nous devons partir.

Mais qu’il est bon de se faire de nouveaux amis.

Et wakame tamago s’en alla porter sa couronne d’épines…..

Tranches de vie & bricolage

Hier vendredi j’avais laissé quelques petits trucs en plan au boulot et donc j’ai mis mon réveil assez tôt 430 AM ce samedi matin pour boucler ces petites choses tôt et pour ne pas avoir à les faire lundi !

Après, vers sept heures il fait déjà beau mais encore frais je vais dans le jardin que des courges, poussées inopinément cette année (sans doute des graines jetées l’année dernière) envahissent de façon décidée.

Des courges, j’en récolte sept, et des belles. J’en donnerai aux voisins.

Et vers neuf heures je vais voir Saki chan mon acolite. Il est dans son atelier.

On se prend un café. J’ai apporté deux petits cigares de Cuba que nous dégustons tranquillement. On discute. Et tiens, dans la conversation vient une idée pour un dessin futur… A tester … ca peut être pas mal !

On s’apprête à récolter des patates douces. Malheureusement nous faisons une bien piètre récolte. L’été nous n’y avons pas du tout touché, et le rang de patates douces était dans une véritable jungle …. C’est peut être la raison. Il y a eu aussi très peu de pluies.

Je suis un peu déçu Mais bon: c’est comme ça et, bien sûr que c’est un peu ma faute, j’aurais dû mieux m’en occuper.

Il n’y a pas de magie….

Arrivent deux voisins qui eux viennent récolter le riz, leur rizière est juste à côté.

S’ensuit une discussion animée sur la canicule que nous avons eu cet été ! L’un des deux est forestier et l’autre (plus âgé, 72 ans je crois) travaille dans la construction. Et bien sûr la canicule ils ont eu l’occasion de la goûter, sur leurs chantiers !

Je me dis quelle chance de pouvoir faire partie de ce groupe et de cette conversation.

Saki chan m’offre un sac de châtaignes qu’il a récoltées.

Un peu plus tard je rentre à la maison et après une courte hésitation j’essaie de remettre en état la vieille porte coulissante de la grange où je veux faire ma galerie d’art « open garage« .

C’est, en effet, une horreur. Mais l’affaire est finalement moins compliquée que je pensais.

D’abord retirer ces affreuses vitres translucides.

Je commence par faire une nouvelle poignée avec un bois de chevreuil. Ajouter de la fantaisie quand c’est possible.

Puis remplacer les vitres par du plexigas.

Tout en faisant cela je prépare le dîner, je fais mijoter tranquillement des sardines avec du gingembre et des uméboshis. (pour 15 sardines de taille moyenne, 6 uméboshis, une grosse boule de gingembre, 3 CS de sucre, 6 CS de sauce de soja, 3 CS de mirin -vinaigre de riz-, 3 CS de saké). C’est un plat simple et très économique.

La porte a trois rangées de vitres mais je n’en remplace que deux avec du pléxi, la rangée la plus basse, je mets du contreplaqué. Comme ça la lumière arrivera juste à la hauteur du comptoir …

Voila ça prend forme …

Ensuite de retour à la maison pourquoi pas faire cuire du riz avec des châtaignes, on dit takikomigohan.

Ici encore c’est très simple; éplucher les châtaignes et les déposer sur le riz dans le rice cooker, et mettre en route ce dernier.

Et le dîner est génial car nous y avons tant de produits du jardin, ou du village.

les concombres du jardin à goûter avec du yuzu miso, mélangé à une vieille confiture de coings, coings trouvés en montagne l’année dernière.

Une petite courge du jardin passée à la poêle.

Le riz, récolté la semaine dernière par monsieur T qui a cuit mélangé avec les châtaignes de Saki chan.

Mes petites sardines qui ont mijoté avec le gingembre récolté l’année dernière, et les uméboshis faites il y a deux ans.

Et puis quoi d’autre ah oui, dans la salade j’ai ajouté des figues du jardin.

Quelle joie de pouvoir profiter de la générosité des amis, et du potager …

Une marquise pour la fenêtre

Je ne savais qu’un petit auvent pour protéger la fenêtre, c’est une marquise, mais le Petit Robert confirme.

Dans le Petit Robert, j’avais trouvé cet exemplaire à Tokyo, pour 500 Yens, il y a 12 ans, et j’aime beaucoup que le Petit Robert indique la date de l’apparition des mots dans la langue française. Cela permet de mettre les choses en perspective.

Pour la fenêtre faite la semaine dernière, pour ma future galerie, il fallait en effet une petite marquise afin de la protéger de la pluie. Sinon l’eau pourrait s’infiltrer et causer problèmes.

Le tout prend quelques heures.

Cela fait très bien.

Prochaine étape, repenser les portes qui ont vécu et sentent un peu trop la misère ….

Du progrès pour l’ « Open Garage »: réparer les tsuchi kabés.

Cette idée d’open garage dans une ancienne grange, ce projet d’ouvrir une petite galerie -modeste- pour y exposer des dessins et faire venir des visiteurs, m’est venue début janvier.

Depuis, j’ai fait quelque progrès. Il s’agissait d’abord de restaurer des murs de torchis, ‘tsuchikabé’ (土壁)de la première pièce.

Chose tout à fait nouvelle pour moi et donc j’ai avancé pas à pas; tranquillement.

Les murs tsuchikabé étaient vraiment endommagés par endroits. Ils étaient aussi ‘bruts’, sans enduit.

Sur la photo ci-dessous on note par exemple deux endroits bien abimés où on distingue le support de bambou, sous la couche de terre.

On voit aussi comment ils ont construit cette « grange » autrefois. De vielles poutres de châtaignier provenant de constructions anciennes; courbes par endroits, et depuis désassemblées, forment; posées sur des pierres, la fondation du bâtiment.

Les poteaux porteurs eux, sont « neufs » et tout droits. C’est du cryptomère.

J’admire toujours cette économie de moyens !!

Je répare les murs avec du nakanuri. De la terre très très fine, mélangée à de l’eau.

Sur le coup c’est bien, mais dès que ça sèche ça fissure à donf. J’essaie alors plusieurs trucs … comme ici où j’ajoute un tissu grossier de jute… mais non c’est pas ça !!!

En fait je me suis planté (et c’est pour cela que j’ai attendu trois mois pour écrire l’article), car j’ai essayé de réparer les murs seulement avec le nakanuri, mais il faut en fait ajouter le susa (fine paille de riz) et du sable.

Voila!! Il faut mélanger le nakanuri avec le sable et surtout le susa !!! Après c’est un jeu d’enfant.

Gros plan sur le susa

Gros plan sur le mélange nakanuri sable susa eau.

Voila le résultat après deux couches de nakanuri susa et sable. Ca fait beaucoup mieux.

Attention !!! Je ne recherche pas la perfection mais seulement le ‘good enough’ ….

Après que tout cela a séché, j’applique le shikkui (漆喰), le plâtre traditionnel, constitué de chaux éteinte, de granulat (?) de fibres de chanvre ou de lin, et d’algues. Tout ceci est très poétique ….

Ceci dit ça marche … voici ce que cela donne sur un autre pan de mur.

L’autre pan de mur, arrangé avec une couche de nakanuri (le bon mélange)

et après avec le shikkui. Ca fait mieux non ??

Bon il faut réfléchir à remplacer cette fenêtre affreuse … on veut voir le paysage dehors !!!

J’en fous partout !!! mais voila une activité bien zen … J’ai passé plusieurs samedis bien tranquilles à barbouiller et en écoutant de la musique (comme la bande originale du film interstellar, génial!), et plusieurs bons podcasts, comme all-in par exemple.

Refaire la toiture de mon home office

Il y a quelques années j’avais acheté la maison de feu Mme M pour un peu plus tard y installer mon bureau. (je travaille à domicile).

Je l’avais achetée pour vraiment pas grand chose, à peu près deux mille euros et puis nous avions fait quelques travaux; refait et posé un plancher, et refait l’électricité aussi.

Question boulot je suis vraiment bien installé. Ca fait une très grande pièce et puis quand on travaille chez soi il est important d’avoir un espace clairement dédié au travail pour pouvoir bien le séparer du privé. Sinon ça peut être un peu difficile je pense.

La maison était très simple et en assez bon état. Pas sûr exactement de quand elle date … Par contre la toiture était vraiment limite. Les tuiles étaient en très mauvais état et parfois certaines se brisaient en petits morceaux, je voyais bien de temps en temps des petits morceaux de tuile tombés sur la route.

et puis, le mois dernier j’ai vu qu’une tuile était carrément tombée du toit…

J’ai alors appelé mon ami Saki chan charpentier qui est venu voir dix minutes plus tard, il a remis une tuile en place et il appelé le couvreur, qui est arrivé sur place 15 minutes plus tard …

Voila! Aujourd’hui les travaux ont commencé et j’ai pu une nouvelle fois admirer le professionnalisme et l’éthique des artisans. Formidable.

Chose intéressante à noter c’est que; sous les tuiles, il y avait une couche constituée d’écorces de cryptomère.

Retirer les tuiles

Ils amènent ce camion aspirateur pour retirer la terre et les petits débris du toit

On peut discerner les feuilles d’écorce de cryptomère qui étaient juste sous les tuiles.

Détail sur les écorces

On voit que c’était pas folichon !

A propos ils ont ramené cet énorme nid de frelons de sous la toiture.

Pour la renforcer ils posent des planches de contreplaqué. Pour réduire le coût de l’opération j’étais allé les récupérer dans le vieil atelier d’un charpentier qui a fait faillite il y a une dizaine d’années … Long story short le boss des couvreurs c’est le jeune homme avec la casquette sur la photo dessous … Il a je pense 75 ou 77 ans. et il avait gentiment contacté le nouveau propriétaire de cet atelier et demandé l’autorisation pour que je puisse aller récupérer ces planches … sympa n est ce pas.

Un nouveau projet pour 2013: « Open Garage »

article connexe en Japonais https://wakametamago.wordpress.com/2023/01/11/%e3%82%aa%e3%83%bc%e3%83%97%e3%83%b3%e3%82%ac%e3%83%ac%e3%83%bc%e3%82%b8%e8%a8%88%e7%94%bb%e5%a7%8b%e5%8b%95%ef%bc%81%ef%bc%81/

Un projet auquel je pense pour cette année c’est arranger le rez-de-chaussée du hangar de « la maison de madame M »

J’ai acheté la maison il y a quatre ans et depuis j’y ai installé mon bureau, et tout un espace où je gère la logistique des envois de mes bande dessinées. Mais je n’ai pas touché à … la grange ?

Je ne vois pas trop comment nommer en français ce petit bâtiment avec un étage. Le rez de chaussée était autrefois pour garder mobylette et motoculteur. La petite pièce à tatami au premier étage était la chambre de la fille des anciens habitants.

En Japonais je dis 倉庫、 donc pourquoi pas hangar en Français….

L’idée donc c’est nettoyer et arranger le rez-de-chaussée de cette petite bâtisse, lequel consiste de deux pièces, une qui fait 3 mètres sur 4, la deuxième faisant 4x4m.

Et que faire ?

Un petit espace, ouvert grâce à ses nombreuses fenêtres et portes sur la rivière et les montagnes autour, où j’exposerai mes productions artistiques, dessins extraits de mes bande dessinées, et dessins tout court comme les dessin de style ukiyoé que je fais depuis peu.

J’ouvrirai cet espace un week-end, tous les 2 ou 3 mois.

Quelques visiteurs viendraient; curieux de voir ce que je fabrique peut être et nous passerions un moment à faire connaissance et à discuter.

Autant dire que je n’ai JAMAIS fait ce genre de chose, et c’est une raison de plus d’essayer. C’est donc la prochaine étape du développement du projet wakamé tamago….

Au fond le but c’est d’expérimenter, et faire des connaissances; créer la chance de nouvelles amitiés est un but qui suffit à justifier le temps que je vais passer à ça.

Comment nommer ce lieu d’échange et de découvertes ? Ce sera オープンガレージ; soit le ‘garage ouvert’. ガレージ Garage c’est dans l’air du temps, c’est un terme à la mode ici au Japon.

Je vous tiens au courant !

L’été en résumé

L’été au Japon, chaleur et humidité, cette saison parfois nous teste et nous demande beaucoup !

Maintenant on est fin août les jours de grande chaleur sont passés et les nuits sont plus fraiches.

Ah oui, pour moi le plus difficile c’est la nuit, la nuit étouffante et humide qui empêche de dormir, dur dur quand on doit aller travailler très tôt le lendemain matin. La privation de sommeil; grande spécialité du guépéou que Soljenitsine décrit en longueurs dans l’archipel du goulag …

Mais bien sûr il y a aussi tellement de bons moments. Toute cette énergie que l’on voit partout, tout ce qui pousse dans le jardin et le transforme en une véritable jungle et puis tous les animaux qui s’en donnent à cœur joie c’est si formidable. Les insectes; les serpents c’est merveilleux de pouvoir les observer. En été la campagne japonaise est si belle. Tout resplendit!!

La solution: il faudrait être en vacances tout l’été !! et ne pas avoir à se lever très tôt le matin pour travailler … pour pleinement profiter de cette saison tout à fait époustouflante.

Le jardin a donné tout l’été. Beaucoup d’aubergines de tomates de poivrons et même des courgettes, que je n’ai jamais réussies. Et puis une quantité faramineuse de citrouilles.

Je remplis des paniers tous les 3 ou 4 jours et fais des méga ratatouilles. Parfois j’emplis un panier vers midi; et je laisse mijoter la ratatouille dehors à l’entrée du bureau pendant je finis mes mails. C’est bien de pouvoir faire plusieurs choses en même temps comma ça.

Lundi matin. 7 heures. Il ne fait pas encore super chaud. Réunion avec Saki et le chien tchatcha. On se prend un café et on discute des choses. Les nouvelles du monde avec la guerre en Ukraine sont particulièrement mauvaises. Tout part en couilles. Pour garder le morale la conversation se rabat sur le champ et les divers travaux que nous devons y faire.

Et oui! je partage mon temps entre le travail dans l’IT; à la maison et le travail au champ. C’est parfois difficile de concilier les deux. Le champ aurait besoin de beaucoup plus d’attention.

ici tout compte fait l’été n’a pas été si caniculaire. On a vu pire. Il y a eu en effet beaucoup de pluie. Ici après une nuit d’orage; je regarde le niveau de la rivière, de mon bureau.

En Juillet j’ai fait la découverte d’un marchand de disques et de cassettes, à une trentaine de kilomètres d’ici. Un endroit et un business improbables mais le business en fait semble bien marcher ! On trouve toujours des surprises…

Avec le camion en quatorze mois j’ai fait dix mille kilomètres.

Minou fait la sieste en mode grand écart; à l’ombre sous une table. Il fait chaud!!!

Très difficile de dormir certaines nuit; avec la chaleur humide. Ici je me réveille vers les deux heures et prends une photo de la maison.

Plus tard j’essaie de retrouver le sommeil et m’installant dans le jardin, dans un hamac. Les étoiles sont magnifiques. La caméra du mobile arrive à prendre ça:

En l’espace d’une petite heure on observe plusieurs poignées d’étoiles filantes !

Août c’est le début de la saison de la pèche au filet pour les ayu. Mon ami Saki fait ça chaque été; et il nous en fait toujours profiter. C’est un vrai régal.

Sur le parking d’un temple aperçu cette voiture avec toutes peluches de Capybara, le plus grand rongeur du monde (non ça n’est pas macron)

Plus tard dans le temple on découvre ces sculptures tout à fait étonnantes !!

Dans la chaleur moite les chats, ici Scotch, se laissent fondre comme un cornet de glace.

Message du temple pendant la semaine du o bon. O bon c’est la fête des morts, au Japon. Mi Août. On dit que les âmes des défunts reviennent aux villages visiter les familles.  »O bon la tiédeur de ceux qui nous ont quittés est encore vive« 

Déjà la lumière d’août en cet fin d’après midi. Je ne me lasse pas de la beauté des lieux.

Cet été et ça a été la clef du succès, je me suis tenu à un excellent rythme. Après le travail à la maison, je commence vers 4 ou 5 heures le matin, je bosse jusqu’à 13 ou 14 heures et après je me fais 10 km sur un rameur (pas sur l’eau; à la maison; zut). Ce rameur me fait le plus grand bien. Après on peut litéralement essorer le T shirt!

Parfois quand il fait beau je monte ensuite sur mon vélo et vais voir le fond de la vallée, pourquoi se priver d’une si belle vue!

Pour les cigales c’est la fin d’un très long voyage. Combien d’années aura celle-ci passées sous terre, avant de venir se perdre dans l’été?

Fin août on récolte les édamamés. Juillet et août ont été très pluvieux, et les édamamés en ont un peu souffert. On récolte ce qui n’a pas été perdu.

Ici se sont les patates douces. Elles ont l’air d’avoir une super pêche !!! On attend fin septembre pour commencer la récolte.

Un méga projet cet été c’était la préparation d’une exposition de mes dessins. L’expose commence cette semaine !!! Comment ça va se passer ? Des gens vont venir ??

L’expo est du 26 août au 3 septembre.

Le 3 septembre, un samedi, je serai à la galerie toute la journée.

Adresse de la galerie:

ギャラリーわびすけ / Galerie « wabisuke »

〒663-8113 兵庫県西宮市甲子園口1丁目4−3

663-8113 Nishinomiya Koushien guchi 1-4-3

アクセス: http://bcbweb.bai.ne.jp/waviske/access.html

Une maison Japonaise traditionnelle

C’est dans un bled pas trop loin d’ici que j’ai fait la découverte de cette très belle maison, le mois dernier. Tout a été dépoussiéré et transformé en un éco musée.

J’admire la simplicité des volumes et la pureté des lignes. tout cela a été fait de bois, de terre et de paille.

Si on regarde bien on se rend compte qu’il s’agit de beaucoup de terre et de paille, et d’un peu de bois. Les proportions sont peut être similaires à celles de nos très anciennes maisons en Europe, faites à colombages.

Quelle économie de moyens ! Quelle intelligence !!

Et j’ai un peu de mal d’ailleurs à me dire que la maison où nous habitons était autrefois, comme celle dans les photos. La cuisine et les sanitaires sont différents. Et puis une autre grosse différence c’est que chez nous tout est plein de meubles -il n’y a pas ces grands espaces vides- et puis nous avons aussi un poêle à bois nord américain.

Une autres grosse différence aussi c’est que la toiture de notre maison a été changée après la guerre. La toiture originelle était de paille, en kaya, comme dans cette maison photographiée ici, mais elle a été refaite après la guerre, avec un toit de tuiles. Le toit de tuiles nécessite moins d’inclinaison et a permis alors l’installation d’un demi premier étage pour stocker de la paille pour la vache.

Au fait je suis très ‘fier’ je l’avoue de pouvoir vivre dans une maison japonaise de 200 ans. Quelque chose que je n’aurais jamais imaginé.

Je pourrais et devrait écrire un article là dessus et le faire en bande dessinée. « Vivre dans une maison japonaise traditionnelle« . Bien sûr il n’y a pas que des avantages côté pratique. Mais, le côté pratique n’est il pas juste … inintéressant ? C’est le pratique qui rend la modernité assez moche et finalement pas pratique.

Mais retournons à nos chèvres:

Point de vue structure l’agencement c’est toujours identique … ici une pièce à droite pour y mettre une vache ou un cheval, la cuisine et sur la gauche quatre grandes pièces à tatami. (ici deux de ces pièces ont un plancher en bois).

Voici les photos!

Noter la forte inclinaison du toit

Entrée de la maison. La partie à droite est sur le sol. Comme l’est la « cuisine ». La partie à gauche est surélevée pour un plus grand confort.

Côté toiture aussi, grande économie de moyens

Dextérité du charpentier qui maîtrise les courbes et les utilise à bon escient.

Vue sur deux des quatre pièces d’habitation. Des cloisons mobiles en général les séparent à volonté, ici elles ont été retirées.

Très beau irori portable où l’on faisait chauffer de l’eau, pour le thé.

Je suspecte qu’autrefois on gardait ici une vache ou un cheval pour les travaux des champs … le plancher aurait alors été ajouté.

On note la simplicité des objets et des outils.

ici un magnifique okudo; foyer où l’on faisait la tambouille; Il y en avait un comme ça chez nous, mais de facture plus récente, fait avec des briques, et beaucoup plus petit.

Ici il a été refait à neuf.

magnifique ça !!

Promenade sous la neige

Lien vers l’article en Japonais

Samedi matin. Il a neigé pendant la nuit et tout est blanc.

Les anciens du village expliquent qu’autrefois la neige une fois tombée restait … de nos jours elle fond en général dans la journée.

Si bien qu’il n’y a pas de temps à perdre; j’enfile mes bottes et pars faire un tour.

La neige simplifie la palette des couleurs; tout devient soit blanc soit noir; et en plus elle absorbe les sons; si bien que la quantité de signaux et de stimuli qui parviennent à la cervelle sont réduits considérablement. Invitation au calme.

Je commence par faire un tour du jardin.

Puis je vais faire un tour, direction le fond de la vallée.

Une maison ancienne, avec la toiture d’origine. Toiture de chaume, protégée sous des tôles.

Le temple du village

Voila la dernière maison.

Après la route devient chemin forestier. On dit « Rindou ».

Dernière maison: au delà c’est le territoire des animaux. Justement que font toutes les braves bêtes? Dans ma Bande Dessinée Retour Sur Terre elles sont chez elles bien au chaud et jouent à la playstation….

A propos; il y a des petits détails dans la BD qui sont si petits qu’ils n’apparaissent pas à l’impresssion. Comme ici; avec les descriptions des armes et mon pseudo sur la tronço.

Par contre les cryptomères eux continuent de pousser. J’admire ces branches majestueuses.

On se sent vraiment bien. Je décide de faire une pause. Je me pose contre le tronc d’un de ses cryptomères.. et je ferme les yeux.

Je suis ma respiration.

Tout d’un coup je sens les parfums de réglisse de la forêt. C’est merveilleux. La forêt s’est ouvert comme un coquillage et m’offre toutes ses senteurs.

Et puis j’entends un camion qui s’approche… Je le regarde sans bouger… Il faut dire que je suis en treillis intégral, le gars dans le camion est un chasseur, je vois ça à sa casquette… il s’attendait pas à voir quelqu’un ici… et surtout pas quelqu’un comme moi …

il me dit que fais tu là je luis réponds je me repose…

Il a fait tout de suite demi tour illico presto…

Je décide d’aller un peu plus loin …