Catégorie: japon

La conférence ….

La conférence s’est bien passée ! Devant donc quinze anciennes élèves de l’université de Nara.

Je dis que ça s’est bien passé car seulement une personne s’est endormie… le reste répondait bien aux plaisanteries, et il y a avait une bonne dynamique.

J’y ai pris vraiment plaisir, mais c’est normal, quand on la chance de parler de son histoire et de se savoir écouté.

Et en plus huit personnes ont acheté ma bande dessinée « retour sur terre » … Super cool !!

Préparer cette présentation c’était un peu résumer ma vie et essayer d’en extraire un sens et des choses qui pourraient intéresser des personnes de 70 ans …(qui ont donc plus de XP points que moi)

Voici quelques slides du power point.

La maison, en Charente Maritime, où mon père est né.

Dans un petit village de 300 âmes … Oh ces belles maisons charentaises qui évoquent un climat doux et clément … et les belles façades .. et ces murs de pierres d’un mètre d’épaisseur!

Un souvenir d’enfance c’est quand nous « re descendions » dans les Charentes, de Paris pour aller aider mon grand oncle aux travaux des vendanges… Je n’ai plus de photos de tout cela mais les outils, les barriques, on trouve les mêmes photos sur le net et même mon arrière grand père Gaston dont je n’ai pas de photo, la photo du vieil homme lui ressemble tant … même casquette … le même genre de chemise à carreaux … mon Gaston ne portait pas de bretelles par contre … mais lui aussi faisait godaille… et pour le dessert il versait du vin dans son verre et y trempait des biscuits brossard … je crois que ça s’appelait les boudoirs … ces biscuits

Ah oui mon arrière grand père Gaston ne portait pas la moustache … mais mises à part la moustache et les bretelles donc, la photo décrit le même personnage … la même génération d’hommes qui ont travaillé long et dur, et sont passés à travers les mailles des filets de 14 18 … des générations décimées. Gaston était bon en calcul et allait devenir charpentier … pendant la guerre il était artilleur … il y avait une photo, avec son équipe …

Voila je raconte ça aux vielles dames honorables, qui jadis ont étudié à l’université de Nara…

Après je continue sur la famille de ma mère, oléronaise … Oléron et tout ce que l’océan y offre … quelle belle région, encore !!

J’y fais la liste de toutes le choses que faisait mon grand père la chasse, la pèche, l’élevage de pigeons; poules, lapins, moutons; les abeilles aussi et tous les légumes … C’était une vraie industrie … Au fond c’était un paysan mon grand père …. il adorait ce genre de trucs … dommage qu’il n’aie pas fait son vin d’ailleurs …

Un peu plus tard je décris notre vie à Tokyo, et je mélange photos et extraits de ma Bande Dessinée

A Tokyo nous étions dans une belle cage dorée … nous étions heureux avec mon épouse et notre fils mais le manque d’espace à Tokyo, cette ville qui n’en finit pas, fait penser tout de même aux cages de lapins de mon grand père … attention à la myxomatose les amis !!

A partir de la dans la présentation je décris comment nous nous sommes installés au village, petit village au nord de Himeji et les slides s’appuient beaucoup sur la bande dessinée …

Une des conclusions c’est que la vie à la campagne au Japon et la vie à la campagne en France se ressemblent énormément, les climats et la végétation étant en effet assez proches…

Une grosse différence quand même c’est le cochon … Je leur raconte alors qu’enfant j’avais assisté à une pelère dans un village des pyrénées où nous avions de la famille …. le village tuait le cochon … quel spectacle ce fut … quand les gens sont ensemble, se retrouvent, travaillent .. que ce soit pour le cochon, ou pour récolter le thé …

Mais encore ici il y a des similitudes avec notre village au Japon. Lors de la pelère les hommes se sont regroupés pour attraper le cochon, et lui rendre gorge. Ensuite ils font le gros travail de le laver, et le dépecer … mais une fois le travail des hommes finis ils commencent à ouvrir les bouteilles de pinard, pendant que dans les cuisines les femmes se tapent tout le boulot interminable pour faire les saucisses et les boudins.

Magnifique!

Ici au village c’est un peu pareil lorsque nous faisons le nettoyage annuel de la rivière … les hommes descendent dans la rivière et « font le boulot des hommes » assez rapidement et pendant ce temps la les femmes sont en cuisine et préparent des onigiris, des tsukémonos, du thé … cette répartition des tâches et distribution des rôles entre hommes et femmes … pareil … et logique si je pense par exemple au maniement des tronçonneuses et le hisser des troncs hors de l’eau; pour nettoyer la rivière… Dans les deux cas quand même les femmes se tapent plus de boulot c’est certain !

Ci-dessous la dernière slide de la présentation ..

ou en effet j’arrive à la conclusion que en venant nous installer ici à la campagne j’ai fait comme une immense boucle; ayant quitté la France, m’étant installé au Japon, avec femme enfant et chats … pour plus modestement refaire les gestes de mon grand père et de mon oncle. D’où le titre de la BD « retour sur terre »

Ce Retour Sur Terre, ce retour à la campagne c’est aussi une grande boucle qui se fait à travers trois générations. Mon grand père, mon grand oncle qui vivaient presque en autarcie avec toutes leurs productions, mes parents qui ont embrassé la modernité et sont partis vivre sur Paris, avec toutes les opportunités professionnelles que la ville pouvait offrir et puis moi qui, aidé par internet, travaille dans une grande boite US et y poursuit les opportunités professionnelles similaires, mais ce depuis la campagne où j’essaie de réapprendre les choses de la campagne; et essaie de produire moi même, le plus possible.

La boucle est bouclée …

Petite conférence sur Wakame Tamago

L’année dernière, juste quelques mois après que j’aie fini la version Japonaise de ma bande dessinée Retour Sur Terre ma chère voisine m’a demandé de faire une présentation pour la réunion annuelle des anciennes élèves de l’université de filles de Nara….

J’ai accepté son offre sans doute que cela a flatté mon égo et sur le coup je n’ai pas su me contrôler et … refuser…

En même temps il est bon d’accepter chaque nouveau défi que l’on trouve sur son chemin, un peu comme faire toutes les side quests dans un jeu vidéo. Ainsi on gagne plus de points, avec lesquels on peut parfaire son armure ou étendre ses pouvoirs magiques.

Nous voila donc un an plus tard et cet après midi je vais faire la présentation.

Un truc qui m’a un peu tarabusté: que raconter à des jeunes femmes qui ont fait leur vie et qui ont presque l’âge de ma mère? Comment les intéresser ? Il y a-t-il vraiment des choses valables à raconter sur mon parcours et mon expérience ?

Le but de cette présentation n’est pas ma satisfaction personnelle, mais la satisfaction du public et de ces personnes qui me font l’honneur d’écouter mes histoires.

Ma chère voisine a je pense plus de 80 ans, elle est très drôle et apparait d’ailleurs dans ma BD plusieurs fois. et la dizaine ou vingtaine de personnes à qui je vais faire la présentation doivent être juste un peu plus jeunes qu’elles….

J’ai donc préparé un power point avec cinquante slides pour raconter ma petite histoire ….

Faire des présentations; je le fais souvent au travail, comme beaucoup d’entre vous je pense, et parfois je le fais devant des centaines de collègues.

Mais cette fois ci la présentation est sur …. moi … ça c’est vraiment une première fois!!

Dans la présentation je présente ma famille en France, en Charente Maritime et comment mon grand père une fois à la retraite s’éclatait littéralement à vivre presque en autarcie grâce au jardinage, à la chasse, à la pèche, et à l’élevage de poules pigeons lapins et moutons …. et comment aussi mon oncle faisait son vin !!

Je raconte comment je suis entré en contact avec le Japon, et utilisant des pages de ma BD, et comment j’ai commencé à y vivre et puis aussi comment avec ma femme nous avons décidé de quitter Tokyo pour nous installer dans un petit village à la campagne, suite aux catastrophes de 2011.

Tout cela en mélangeant des photos et des extraits de ma BD.

Et puis nos premiers pas dans la vie à la campagne où nous devons tout apprendre de zéro. Et si vous lisez les premières pages de ce blog vous verrez que j’ai pas mal évolué dans mes idées et mes propos … en dix ans …

La présentation power point suit en fait le narratif de la BD mais en ajoutant du réel avec des photos.

Il y a aussi cette slide ou je montre à gauche quand nous vivions à Tokyo (dans le quartier de Bunkyo ku puis plus tard à Kichijoji) avec une maison de 500K Euro, un emprunt immobilier, le peu d’espace et de nature mais des trains bondés le matin et le soir …

avec l’impression un peu de vivre comme les lapins de mon grand père… mais attention des lapins de luxe …

A droite avec la flèche verte qui baisse montre le prix de notre maison à la campagne, 30K Euro, l’espace autour de nous, le fait que nous sommes libres et n’avons plus d’emprunt immobilier ni de trains bondés et aussi

le fait que de consommateur de biens nous soyons devenus producteurs de bien:

je fais mes légumes, mes champignons mon bois et …. ma BD !!!

Une transformation qui nous a été super bénéfique et que je recommande ….

La ligne rouge sur la slide avec les étoiles c’est le 幸せ度 ou le degré de satisfaction car oui j’était très heureux à Tokyo mais pas vraiment satisfait, et on voit que la courbe du coût de la maison et la courbe de satisfaction se croisent …

Le prix de l’immobilier reflète la valorisation d’un bien par le marché. Notre maison de Kichijoji était valorisée à 500K EUR (70 milions de Yen) parce que ‘tout le monde veut vivre à Kichijoji’. (et encore la maison elle même avait 30 ans et était évaluée pour très peu… les 70 milions de Yens étaient surtout pour le prix du terrain) Notre maison au village était évaluée à 30K Euros soit 4 milions de Yens …. parce que voila; personne ne veut vivre ici… et encore moins dans une maison ancienne !! avec les chiottes dehors !!!

En gros notre courbe de satisfaction a monté lorsque nous avons décidé de ne plus suivre le chemin que la majorité préfère mais de faire notre propre chemin ….

Plus tard dans la présentation j’arrive à la conclusion que en venant nous installer ici à la campagne j’ai fait comme une immense boucle; ayant quitté la France, m’étant installé au Japon, avec femme enfant et chats … pour plus modestement refaire les gestes de mon grand père et de mon oncle. D’où le titre de la BD « retour sur terre »

Mais faire cette grande boucle était-elle vraiment nécessaire ? aurais je pu arriver à la même conclusion tout en vivant et restant en France ? voilà une bonne question !!

Fermer la boucle … jusqu’au sanctuaire Shintô

Donc les couvreurs ont fini leur travail la semaine dernière, et le toit de mon home office a été complètement refait.

Juste au moment où les couvreurs plient les gaules mon ami Saki chan arrive avec son camion chargé de belles branches …

Il les a coupées dans un sanctuaire shintô à une vingtaine de kilomètres.

Le bois qu’il amène ainsi est superbe. Il est couvert de mousses ou de fougères … un vrai écosystème …. Dire que tout finira dans le ventre de Calcifer notre poêle à bois ….

Il revient en effet d’un job, où il devait, dans une nacelle suspendue et attachée à une grue, couper des branches d’arbres majestueux dans un sanctuaire shintô. Ces branches étaient devenues menaçantes pour les frêles toitures des bâtiments sacrés…

Ce sanctuaire se nomme le nid du serpent: 蛇穴

Intrigué par ce nom j’ai fait des recherches sur le net pour découvrir que ce sanctuaire est situé dans la boucle d’un cours d’eau …

Intéressant !! Nous décidons avec mon épouse d’aller y faire un tour … L’endroit c’est un lieu un peu plus développé qu’ici, c’est beaucoup moins montagneux et il y passe une ligne de chemin de fer donc … donc … euh je m’attends …. à du moche …. parce que c’est souvent comme ça voyez-vous !!! Dès que la modernité s’installe ….

Mais même si en effet il y a un peu de moche autour, l’endroit est absolument fantastique.

C’est fou comme sur une toute petite surface avec la conjonction de quelques éléments; l’eau; les arbres, les oiseaux, la lumière … le ciel se crée un espace de merveilleux….

Voila on arrive

Quatre petits bâtiments en comptant les toilettes

A l’intérieur il y a un tronc pour y verser quelque monnaie … je fais un don exceptionnel de 1000 Yens (8 euros ???), pour remercier les dieux de l’endroit pour tout le bois que nous avons reçu et qui nous réchauffera dans deux ans.

C’est bien, comme cela, de fermer la boucle; et de s’assurer que tout reste ainsi en ordre … pas de place au chaos….

Le couvreur dirait ici de bien regarder les tuiles …

Ici c’est l’entrée du sanctuaire avec le tori-i. On discerne de belles branches coupées … Calcifer va les manger…

Saki chan a fait le boulot dans une nacelle, haussée par une grue … Saki chan a 69 ans. La retraite … connait pas !!

Les arbres sont superbes et donnent au lieu toute sa dimension spirituelle.

Ici aussi.

Mmmm Saki chan est passé par la avec sa tronçonneuse … et ce tronc d’arbre je l’ai bien vu … dans mon jardin !!!

En effet le sanctuaire se nomme le trou du serpent

Un dessin quelque peu énigmatique

Nous allons voir le deuxième bâtiment

Une peinture qui date de Meiji … Comme le Japon a changé !!

Accroché à cette poutre; un arc.

Sur la poutre à droite; une baïonnette. Je pense que c’est le modèle utilisé lors de la guerre Russo Japonaise, par l’armée Russe….

Mon arrière grand père utilisait pour récolter les asperges une baïonnette qu’il avait pris à un Allemand pendant la 1è GM …

Le tranquille ruisseau qui fait une boucle autour du sanctuaire lui donne beaucoup de charme et le protège du brouhaha de la route voisine. Modeste mais très bien aménagé il appelle à la paix et à la sérénité. Quel endroit !

Un peu plus loin on voit qu’il y a plein de cresson qui pousse…

Refaire la toiture de mon home office

Il y a quelques années j’avais acheté la maison de feu Mme M pour un peu plus tard y installer mon bureau. (je travaille à domicile).

Je l’avais achetée pour vraiment pas grand chose, à peu près deux mille euros et puis nous avions fait quelques travaux; refait et posé un plancher, et refait l’électricité aussi.

Question boulot je suis vraiment bien installé. Ca fait une très grande pièce et puis quand on travaille chez soi il est important d’avoir un espace clairement dédié au travail pour pouvoir bien le séparer du privé. Sinon ça peut être un peu difficile je pense.

La maison était très simple et en assez bon état. Pas sûr exactement de quand elle date … Par contre la toiture était vraiment limite. Les tuiles étaient en très mauvais état et parfois certaines se brisaient en petits morceaux, je voyais bien de temps en temps des petits morceaux de tuile tombés sur la route.

et puis, le mois dernier j’ai vu qu’une tuile était carrément tombée du toit…

J’ai alors appelé mon ami Saki chan charpentier qui est venu voir dix minutes plus tard, il a remis une tuile en place et il appelé le couvreur, qui est arrivé sur place 15 minutes plus tard …

Voila! Aujourd’hui les travaux ont commencé et j’ai pu une nouvelle fois admirer le professionnalisme et l’éthique des artisans. Formidable.

Chose intéressante à noter c’est que; sous les tuiles, il y avait une couche constituée d’écorces de cryptomère.

Retirer les tuiles

Ils amènent ce camion aspirateur pour retirer la terre et les petits débris du toit

On peut discerner les feuilles d’écorce de cryptomère qui étaient juste sous les tuiles.

Détail sur les écorces

On voit que c’était pas folichon !

A propos ils ont ramené cet énorme nid de frelons de sous la toiture.

Pour la renforcer ils posent des planches de contreplaqué. Pour réduire le coût de l’opération j’étais allé les récupérer dans le vieil atelier d’un charpentier qui a fait faillite il y a une dizaine d’années … Long story short le boss des couvreurs c’est le jeune homme avec la casquette sur la photo dessous … Il a je pense 75 ou 77 ans. et il avait gentiment contacté le nouveau propriétaire de cet atelier et demandé l’autorisation pour que je puisse aller récupérer ces planches … sympa n est ce pas.

La liberté ? (Dessin)

L’idée de ce dessin est venue en discutant avec mon ami Saki chan.

Autour d’un feu nous parlions de sa chienne, adorable, tchatcha. On faisait la remarque qu’être constamment tenu par une laisse, c’est pas top. Et que tchatcha serait plus heureuse si elle pouvait gambader librement dans les montagnes, comme le gros chien du dessin animé Heidi.

Mais après avoir tiré sur sa cigarette Saki a fait la remarque que ça n’est pas réservé à tchatcha la chienne et nous aussi les hommes nous sommes retenus par une quantité de laisses.

De tout cela j’ai fait un petit dessin. Je continue dans ma série de dessins, de style ukiyoé.

犬は、いつもリードでむすばれて、
可愛そうとおもえるが、

On peut penser que le chien avec toujours une laisse autour du cou est bien malheureux

人間は何本ものリードで
むすばれている。
ただ気づいていないだけだ。

L’homme lui est retenu par une multitude de laisses, mais souvent il ne s’en aperçoit pas.

Et ici on voit en effet Wakame Tamago lui-même retenu par la laisse du travail 仕事, de la société 社会, du pognon お金, du système 常識.

Et vous remarquerez le sens du détail, chaque monstre qui me tient en laisse a une petite pelle pour ramasser mes crottes.

Voici Tchatcha ….

Préparations

Ce vendredi après-midi je m’éloigne du bureau (à la maison), pour aller travailler dans le champ. On y prépare avec mon ami Saki chan un beau rang où plus tard vers la fin du mois nous commencerons à planter diverses choses.

On prépare le rang, ici on dit ‘uné’ 畝 à la main, avec cet outil que l’on nomme le joren. 徐連 Travail potentiellement assez exténuant mais rafraichissant, après 7 bonnes heures passées à l’ordinateur et au téléphone.

On sent bien l’arrivée du printemps et quel plaisir que de se laisser baigner dans la belle lumière, et d’être sous un grand ciel bleu !

Sur une partie du rang préparé on dépose des feuilles mortes.

Une fois le rang fini nous allons faire toute une installation avec des grilles métaliques et des câbles qui serviront de support pour les concombres et permettront de protéger les tomates de la pluie (sinon ici elles fendent et explosent), donc beaucoup de travail nous attend.

Demain samedi j’ai deux petites réunions tôt le matin, et après je filerai de nouveau chez Saki chan pour cette fois pour inoculer des champignons shiitaké. Nous avions déjà fait cela avec la voisine, c’était d’ailleurs juste au début du connarovirus.

Les shiitakés inoculés il y a 3 ans continuent, d’ailleurs, à donner, et nous en avions récoltés quelques uns la semaine dernière.

L’hiver côté jardin avait été tranquille mais avec l’arrivée du printemps nous devons nous activer. Pour ne pas rater le coche on essaie un peu à chaque fois, plusieurs fois dans la semaine …

Tout est dans la faculté à continuer et persévérer dans l’effort, sans se tuer à la tâche…

La sagesse des villageois se transforme en pépites d’or

Article connexe en Japonais ici

Je me suis fait tant de nouveaux amis et de nouvelles connaissances depuis notre installation au village.

Certes quand je me balade dans la vallée à pinces ou à vélo je salue tout le monde, et j’en profite souvent pour discuter un peu. C’est toujours l’occasion de me renseigner sur la vie au village autrefois, comment les gens jardinent etc …

Et puis aussi je suis souvent fourré dans l’atelier de mon ami Saki chan où les promeneurs eux aussi viennent faire une pause et taper la discute; que des occasions d’apprendre et de me renseigner.

Sans oublier de dire que la plupart des gens que je rencontre sont plus âgés, presque tous sont à la retraite (les jeunes eux pendant ce temps travaillent).

Et donc ainsi je peux profiter de la sagesse accumulée des « anciens », des ainés.

Pour moi leurs paroles, les histoires qu’ils me racontent, ce sont comme des pépites d’or, des petits morceaux précieux de connaissance.

Je marche sur leurs pas, et je ramasse les pépites pour les mettre dans ma besace….

Et de tout cela, j’en fais un dessin.

Tous les personnages dans le dessin sont « réels ».

1 Monsieur O, qui chasse chevreuils et sangliers avec style et compassion

2 Monsieur I, sensei de shakuhachi, la flûte traditionnelle en bambou

3 Mister F, grand connoisseur de littérature et de musique et qui partout où il va transporte un piano avec lui.

4 Un autre Mister F, un grand sage, qui a le talent d’arrondir les choses et de les rendre plus simples

5 Saki chan que vous connaissez déjà, si vous suivez le blog ou avez lu ma bande dessinée

6 Le prêtre bouddhiste du village; également amateur de rock punk

7 Monsieur K, qui a vraiment tous les talents et réussit tout ce qu’il entreprend (sport, construction, pizza, musique)

8 Madame E (elle est ausssi dans ma bande dessinée) qui est si gentille, et aime beaucoup les chats et les animaux

9 Madame T (elle est ausssi dans ma bande dessinée) dont l’humour noir me surprend toujours.

Grand nettoyage et shigoto osame

Le shigoto osame (仕事納め) c’est le dernier jour de travail de l’année. En général, dans les bureaux; les usines, on nettoie, on range, on met tout en ordre.

C’est une façon de se préparer pour la fin de l’année et de bien se ‘positionner’ pour un bon départ avec l’année nouvelle.

Dans les maisons on fait le osoji (大掃除), le grand nettoyage. C’est l’équivalent, à la maison, du shigoto osame.

C’est une façon aussi de mettre de l’ordre dans ses idées et mon dernier dessin fait écho à celà.

Par exemple hier, le 29 décembre, il y avait une queue super longue à la station service; tout le monde lavait sa voiture! J’ai moi aussi lavé mon camion, tout sali qu’il était du bois transporté la veille, et par la neige de la semaine passée.

Je suis allé photographier le marcher de bois; là où se vend à la criée le bois de la région. Chaque fin d’année, pour le shigoto osame, ils alignent leurs pelleteuses très joliment. Quelle classe !! Ne sent-on pas un attachement au travail, une fierté ? C’est très puissant ça !!

Il m’a fallu plusieurs années pour bien comprendre les effets positifs du shigoto osame, pour moi, en Europe, le nouvel an c’était se goinfrer comme un cochon …. (mon expérience personnelle, …qu’en est-il pour vous ?)

Mais j’apprends … cette année aussi je nettoie mon bureau, je le lave et passe une nouvelle couche de vernis!! Je profite de quelques jours de vacances mais maintenant je sais qu’un bureau propre, nettoyé, fraichement re-vernis m’attend pour une nouvelle année de travail…

Voila!! Je suis prêt pour 2023!!

Et vous ??

[vivre au Japon et] Rester Jeune dans sa tête…

Rester jeune dans sa tête … facile au Japon !!!

Ca fait partie des trucs que j’aime au Japon: la possibilité constante d’être surpris par de nouvelles idées, de nouveaux produits…. et ça c’est excellent pour les rorones (les neurones) … surtout aussi qu’il y a une sécurité constante qui permet de rester reposé et relax, on n’a pas, comme dans certains coins en Colombie ou à LA, à rester constamment sur ses gardes.

De nouvelles associations d’objets; d’idées, surprenantes, inattendues, incongrues, de mauvais goût, drôles, brillantes, tout ça à la fois. En voici deux exemples.

Exemple 1.

C’était le 11 novembre je passais au konbini du village (convenience store) pour trouver ça:

  • des glaces de cannelé …. je n’aurais jamais pensé à un truc pareil ….
  • Le 11 novembre c’est la journée du Pocky. Pocky, un petit gateau fin comme un petit bâton. Le 11 11 c’est comme quatre Pocky …

Ce même biscuit est commercialisé en France sous le nom de Mikado. eh bien ça m’a bien fait rigoler de voir que le staff du konbini avait tout préparé pour le Jour du Pocky !

  • Et puis, et le tout dans cette unique visite au konbini quand même, je fais la découverte de ce book au sujet très improbable.

C’est la traduction japonaise de « how to be more tree« . En japonais c’est « pousser tout droit, ça n’est la (meilleure) façon de vivre », Ce propos de s’inspirer des arbres pour sa propre vie, et les superbes illustrations d’Annie Davidson, excellent!

Exemple 2

Une promenade à Himeji. On se balade dans une ancienne rue commerçante où calme et ennui règnent et on trouve … Une petite librairie. De peu être dix mètres carrés, où des livres d’occasion sont en vente, mais … il n’y a aucun staff. Il y a juste une caméra de sécurité et on peut se demander si c’est une vraie et si elle fonctionne. Sur une table un boite avec de la monnaie.

C’est donc comme, à la campagne; les petits abris où sont à vendre des légumes, le passant-client dépose une petite pièce de 100 yens et prend un sac de carottes ou un chou … et l’idée est ici déclinée en milieu urbain, pour les bouquins !

Voila c’est ce genre de chose dont je ne me lasse pas ici; la créativité constante et je sais que c’est excellent pour les neurones … et pour l’humeur!

Sur un sujet similaire j’avais dresssé la liste des choses que j’aime au Japon. ici….

Vidéo: La réunion du Lundi: ‘qu’est-ce-qu’on mangeait?’

Chaque lundi matin je vais retrouver Sakichan dans son atelier. J’apporte du café et on discute une petite heure. Souvent de 7 à 8 heures. Après chacun va à son travail

Cette fois-ci j’ai intérrogé Saki chan sur ce qu’il mangeait, quand il était enfant … il y a 55 ans …