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Que faire au Japon en deux jours ?

Ce dimanche je pars faire le plein d’énergie; je vais prendre une camionnée de crottin de cheval pour le jardin.

Le week end dernier, ma petite soeur est venue nous rendre visite de France avec son mari et sa fille, de voyage en Asie. Séjour court, deux jours à peine. Mais nous avons passé d’excellents moments.

Ce qui conduit à cet article:

Que faire au Japon en deux jours ?

Les possibilités sont infinies mais voici comment nous avons passé deux excellentes journées.

Faire le tour du village. On va voir la maison de mille ans, et nous allons faire un tour dans notre vallée.

aller voir les vaches, finalement on ne l’a pas fait car ma jeune nièce de huit ans a déjà vu des vaches !

L’après midi nous allons faire un tour dans la ville voisine. Je les préviens: il n’y a pas grand chose à voir dans cette ville… et comme dans toutes les villes où il n’y a pas grand chose à voir nous passons un excellent moment et faisons de belles rencontres.

J’aurais voulu les faire monter dans un simulateur de tremblement de terre, mais celui du centre des catastrophes naturelles est en panne! Les employés à l’entrée expliquent qu’il n’y a pas le budget pour le réparer … par contre super sympas les gars ils nous proposent en lot de consolation de faire des exercices avec des extincteurs d’incendie. On se fait pas prier. A retenir, ça se dégoupille comme une grenade.

Nous faisons un tour à pied, dans l’ancienne rue marchande.

S’y alignent trois fabricants de saké. Nous allons voir celui qui s’appelle le vieux pin, 老松. Etablissement fondé en Meiwa 5, soit en 1768.

On nous y fait goûter quelques saké, … c’est vraiment délicieux, de belles notes fruitées … mmm Là s’engage avec la marchande (l’épouse du CEO) une discussion sur le fromage.

On continue et allons voir une pâtisserie, Morizou. J’avais écrit un article sur Morizou … La pâtissière est bien surprise de voir tant de français débarquer tout d’un coup. Nous sommes des charentais avec ma petite soeurette, et nous discutons galettes et tourteaux fromagers. Cette pâtissière a une vraie passion pour les recettes françaises régionales et fait parmi de nombreuses merveilles … des tourteaux fromagers.

C’est le soir , nous rentrons à la maison avec quelques pâtisseries. Pour le diner, nous faisons dans la finesse avec un hachis parmentier gargantuesque.

Le lendemain dimanche est également riche en activités. Le matin nous allons faire du bowling. C’est génial. Il y a tout ce folklore du bowling. Manque plus que le dude.

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Je vois pas ma petite soeur tous les jours et en fait passer du temps avec des jeux est très agréable, on se retrouve, sans les mots.

Ensuite nous allons déjeuner au chat botté, restaurant formidable dans la ville de Himéji. Excellent moment et beaucoup de plaisir de retrouver Dimitri et son épouse et de pouvoir les présenter à ma soeur.

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Nous ne chômons pas car ensuite nous partons dare dare au batting center, une machine nous envoie une balle à 80 ou 120 km par heure et on doit la frapper avec une batte, comme au baseball.

Ca aussi c’est génial.

Des endroits merveilleux

Des endroits merveilleux il y en a bien une bonne poignée, dans notre petit village où personne ne vient jamais.

D’ailleurs pour le faire visiter et mieux connaitre je devrais peut être acheter une vieille maison, la retapper et en faire une guest house ? Vous viendriez nous voir ?

Au fond de la vallée, il y a un petit hameau. Plus que vingt personnes y vivent. Il est à moitié déserté. Mais c’est un très bel endroit et ma bicyclette m’y conduit presque chaque jour. Avec le pilotage automatique.

A l’entrée de ce hameau que les montagnes couronnent, un sanctuaire shintô. (jinja).

C’est un endroit magnifique. Merveilleux. On monte un escalier de pierre, un écriteau informe de la présence des vipères.

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Une fois en haut on arrive au pied d’un cryptomère gigantesque. C’est un géant, en effet. Il n’y en a pas beaucoup comme lui. Son écorce est molle, douce et chaude. On pense à la peau d’un éléphant ou encore d’un vénérable vieillard. C’est assez incroyable. On passerait des heures à observer et caresser l’écorce.

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Et puis il y a le sanctuaire. C’est un miracle qu’il tienne encore debout. Dans dix ou vingt ans; faute de population pour l’entretenir ou le réparer ce sera sans doute une ruine.

Ce sanctuaire fait l’intersection entre l’homme et la nature, le profane et le sacré.

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Chose peu courante pour un sanctuaire de si petit calibre, son entrée protégée par deux gardiens de bois silencieux.

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C’est peut être aussi celà qui nous touche car les gens qui ont construit tout cela nous les connaissons presque à moins que ce ne fussent leurs parents ou leurs grand parents.

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Bref. Un beau moment d’émotion.

Welcome to Deep Japan.

Et puis d’autres arbres .. certains, fatigués, se sont couchés.

 

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Un chat bien botté

Le Chat Botté est un restaurant français à Himeji.

Le fameux matou botté

Dimitri et son épouse Reiko ont ouvert le chat botté cette année. Il faut saluer cette initiative. Voyez vous, il faut avoir des vraies cojones pour ouvrir son restaurant comme ça à l’étranger.

Le Chat Botté: https://www.facebook.com/lechatbottehimeji/?pnref=about.overview

Avec Dimitri, si je compte les enfants, ça doit faire …. quatre résidents français à Himeji ? Quatre sur Cinq Cent mille. C’est pas mal … Ça fait du 0.008%. Ça c’est de la minorité! C’est même pas de la minorité … c’est de l’unicité !

Nous avons enfin eu l’occasion d’aller déjeuner au Chat Botté, et nous ne le regrettons pas.

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La cuisine est vraiment très bonne. La cuisine est traditionnelle, avec une touche locale, car Dimitri se fournit avec des produits de la région (légumes et viandes). C’est vraiment chouette de pouvoir ainsi avoir une cuisine authentique et moderne dans une ville comme Himeji. Il utilise certains ingrédients très japonais, comme du sudachi.

Des recettes sont très françaises dirais-je. Comme le coq au vin. Ça n’est pas un plat que l’on peut manger tous les jours au Japon… (la photo dessous c’est du canard …)

 

 

canard!

L’ambiance est décontractée. Le style de Dimitri est unique. Chef, il porte une casquette de baseball de l’équipe de Nagoya. Je crois que ça permet de désacraliser le statut de CHEF et de décongeler l’atmosphère. Les tables en comptoir donnent un air de bistrot également. Et le mac book pro fait jeune et moderne.

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Ce qui nous a beaucoup touché, c’est l’attention aux détails, le service. On voit l’amour du beau travail. On voit aussi que Dimitri et son épouse veulent que leurs clients passent un très bon moment, qu’ils soient contents, et ils veulent qu’ils reviennent ! C’est toujours très touchant ça, vous savez.

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Donc voila. Si vous venez visiter Himeji, le Chat Botté est l’endroit de choix pour faire une pause, passer un très bon moment et goûter de bonnes choses. Se ressourcer.

 

Le chat nous gagne. On est de plus en plus chat.

Un petit tour

Nous sommes allés faire un petit tour, une trentaine de kilomètres à l’est. Dans la région de Nakaharima. Kanzakigun, Kamikawa, Asagoshi. Toujours la campagne; des paysages qui se ressemblent. Beaucoup de verdure partout, les montagnes et les petites routes.

Et des découvertes.
Une boulangerie artisanale installée dans une ancienne maison. On peut s’y arrêter et prendre un café ou un thé. En discutant, on apprend que l’artisan boulanger a retapé lui même la maison centenaire. Il a construit un four à pain dans l’ancienne cuisine. Cuisson au bois. Caractéristique; le nom de la boulangerie écrit en caractères géants sur le toit de la maison.
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Dans un village environnant, de vieilles roues à aube qui permettent d’alimenter en eau les rizières.
La roue entrainée par le cours d’eau remonte l’eau chargée dans des petits godets sur un mètre  puis la verse dans la rizière. Système ingénieux et économique.
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Un peu plus loin vers le nord nous visitons une ville qui valut sa prosperité à l’exploitation d’une mine d’argent. Au 19e siècle des ingénieurs français y ont officié et introduit les dernières techniques de l’époque. La mine a fermé il y a 30 40 ans. Les mineurs dit-on étaient très bien payés. On nous dit aussi … que les mineurs ne faisaient pas de vieux os, beaucoup s’éteignaient, malades, dès la trentaine, dit-on.
Des prisonniers de guerre anglais y ont été employés. Des soldats de la Royal Air Force dont le navire a été coulé par un sous marin de la marine impériale au large de Singapour en 1942. Travaux forcés. On imagine les conditions très difficiles. (article)
Tout celà est à peine murmuré par un guide que nous rencontrons. La compagnie minière, Mitsubishi, est depuis partie creuser ailleurs.
Les anciens logements des employés de la mine ont été restaurés et on peut les visiter. Beau travail. La baignoire de l’époque. Jolie collection d’objets quotidiens de la période showa. Très bien fait.
On apprend que le grand acteur Shimura Takashi, qui a joué dans de nombreux films de Kurosawa,Vivre et Les Sept Samourais pour ne citer qu’eux est né là, dans ce logement de la mine. http://fr.wikipedia.org/wiki/Takashi_Shimura
On continue et prenons une petite route qui serpente dans la montagnes et nous rapproche de la maison.
Nous découvrons une autre mine; désaffectée. Au pied de la mine l’ancien gymnase de l’école, fermée, tient encore debout.
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L’endroit est désert. On se demande ce qu’en disent la montagne et les animaux qui l’habitent. Justement, la montagne dit-on, est tombée malade suite aux rejets de l’exploitation minière souterraine, et à un moment tous les arbres qui la recouvraient sont morts.
Un peu plus bas après le gymnase désaffecté il y a un joli pont; un superbe arbre ginkgo au pied duquel somnolent des jizos.
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Et partout les beaux paysages. Les paysans ont déjà planté les plants de riz dans les rizières. La nature n’est pas rancunière.
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