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Fermer la boucle … jusqu’au sanctuaire Shintô

Donc les couvreurs ont fini leur travail la semaine dernière, et le toit de mon home office a été complètement refait.

Juste au moment où les couvreurs plient les gaules mon ami Saki chan arrive avec son camion chargé de belles branches …

Il les a coupées dans un sanctuaire shintô à une vingtaine de kilomètres.

Le bois qu’il amène ainsi est superbe. Il est couvert de mousses ou de fougères … un vrai écosystème …. Dire que tout finira dans le ventre de Calcifer notre poêle à bois ….

Il revient en effet d’un job, où il devait, dans une nacelle suspendue et attachée à une grue, couper des branches d’arbres majestueux dans un sanctuaire shintô. Ces branches étaient devenues menaçantes pour les frêles toitures des bâtiments sacrés…

Ce sanctuaire se nomme le nid du serpent: 蛇穴

Intrigué par ce nom j’ai fait des recherches sur le net pour découvrir que ce sanctuaire est situé dans la boucle d’un cours d’eau …

Intéressant !! Nous décidons avec mon épouse d’aller y faire un tour … L’endroit c’est un lieu un peu plus développé qu’ici, c’est beaucoup moins montagneux et il y passe une ligne de chemin de fer donc … donc … euh je m’attends …. à du moche …. parce que c’est souvent comme ça voyez-vous !!! Dès que la modernité s’installe ….

Mais même si en effet il y a un peu de moche autour, l’endroit est absolument fantastique.

C’est fou comme sur une toute petite surface avec la conjonction de quelques éléments; l’eau; les arbres, les oiseaux, la lumière … le ciel se crée un espace de merveilleux….

Voila on arrive

Quatre petits bâtiments en comptant les toilettes

A l’intérieur il y a un tronc pour y verser quelque monnaie … je fais un don exceptionnel de 1000 Yens (8 euros ???), pour remercier les dieux de l’endroit pour tout le bois que nous avons reçu et qui nous réchauffera dans deux ans.

C’est bien, comme cela, de fermer la boucle; et de s’assurer que tout reste ainsi en ordre … pas de place au chaos….

Le couvreur dirait ici de bien regarder les tuiles …

Ici c’est l’entrée du sanctuaire avec le tori-i. On discerne de belles branches coupées … Calcifer va les manger…

Saki chan a fait le boulot dans une nacelle, haussée par une grue … Saki chan a 69 ans. La retraite … connait pas !!

Les arbres sont superbes et donnent au lieu toute sa dimension spirituelle.

Ici aussi.

Mmmm Saki chan est passé par la avec sa tronçonneuse … et ce tronc d’arbre je l’ai bien vu … dans mon jardin !!!

En effet le sanctuaire se nomme le trou du serpent

Un dessin quelque peu énigmatique

Nous allons voir le deuxième bâtiment

Une peinture qui date de Meiji … Comme le Japon a changé !!

Accroché à cette poutre; un arc.

Sur la poutre à droite; une baïonnette. Je pense que c’est le modèle utilisé lors de la guerre Russo Japonaise, par l’armée Russe….

Mon arrière grand père utilisait pour récolter les asperges une baïonnette qu’il avait pris à un Allemand pendant la 1è GM …

Le tranquille ruisseau qui fait une boucle autour du sanctuaire lui donne beaucoup de charme et le protège du brouhaha de la route voisine. Modeste mais très bien aménagé il appelle à la paix et à la sérénité. Quel endroit !

Un peu plus loin on voit qu’il y a plein de cresson qui pousse…

Fin de la semaine – le toit est fini – pommes de terre

Le toit du home office est terminé. Ils ont fait un bon boulot !

Chaque jour où les couvreurs venaient je leur offrais un café pour le matin ou le midi, et pour leur pause de l’après midi, une glace. C’était bien sympa. Chaque jour j’allais chercher de nouvelles glaces et je suis allé crescendo: petits esquimos à la limonade (la marque gari gari kun, qui était la marque favorite de feu monsieur Abé), puis des esquimos upgradés, chocolat-vanille et puis … des Haagen Dazs!!

Hier leur boss est repassé remplacer gracieusement une tuile qui était fendue sur le toit de notre maison, peut être un futur projet … dans quelques années.

Pour le remercier je lui donne un sachet plein de feuilles de roquette; récoltées toutes fraiches dans le jardin et un autre sachet pour l’assaisonnement, à savoir huile d’olive et balsamico. Il est vraiment sympa et j’ai envie d’aller le voir dans son atelier et visiter sa collection d’anciennes tuiles.

La modernité et le « progrès technologique » se sont aussi téléscopés avec les couvreurs, vous remarquerez que beaucoup de maisons nouvelles au Japon, leur toiture n’est pas couverte de tuiles mais de …. comment ça s’appelle ce truc!!! des feuilles d’asphalte ?? ou de céramique … ces dernières ont l’avantage d’être beaucoup plus légères … et les toitures modernes sont de conception plus simples, souvent simplement un ou deux grandes surfaces planes. Légèreté: point important pour les pays avec tremblement de terre… Bref les couvreurs eux aussi font face à une réalité et une technologie qui évoluent.

La semaine au travail a été assez dure et j’ai eu du mal à gérer mon temps et j’ai travaillé beaucoup trop. Idéalement je serais capable de me réserver quelques heures chaque après midi pour décompresser, vaquer à des choses diverses, jardiner et profiter du beau ciel de printemps, profiter de la vie!

Parfois comme ça je me laisse ainsi enliser dans le travail, et je sens alors que j’échoue dans mon but. Ca m’arrive souvent quand je bute sur un problème technique … ça peut prendre alors des heures et des heures …. pour trouver la solution … Je ne déteste pas ce genre de choses mais je me mets moi même dans la situation où je ne veux pas être: perdre le contrôle de mon temps.

Au fond je n’ai pas forcément besoin d’avoir plus de pognon ni d’en gagner plus. Nos maisons sont payées. (et une des deux a un nouveau toit). Les voitures sont payées. Nous n’avons pas d’emprunt. (Ca c’est parce que nous sommes allés vivre dans un petit village à la campagne; et que nous avons troqué une maison achetée à Tokyo avec un gros emprunt, avec une maison dans le village, pour le septième du prix)….

Donc, continuer à travailler certes, apporte le cash flow mensuel nécessaire à nos activités de tous les jours. Notre fils a 18 ans et va aller étudier en université ce qui nécessite financement … mais si je me laisse aspirer dans le job alors la je me mets en situation d’échec, je me dis.

Mon but c’est d’être le plus indépendant possible et d’avoir le plus de maîtrise sur mon temps possible. Situation paradoxale ou impossible si je suis salarié ? Oui peut être, …. Mais j’ai quelques points de mon côté: je ne vais jamais au bureau. Mon boss vit à Oklahoma, soit exactement à 10,189 kilomètres***; et elle me dit rarement quoi faire …. je décide …

Hier vendredi après midi j’ai pu quand même me libérer et je suis allé retirer les mauvaises herbes dans notre rang de pommes de terre. Un bonne heure et demie passée très tranquillement, c’était un moment très agréable…. ça m’a fait du bien … et j’écoutais justement un podcast de Morgan Housel … et ce, pour la première fois … et tout en retirant les mauvaises herbes je tombe sur ce passage …

the highest form of wealth is the ability to just wake up in the morning and say I can do what I want today.

one common denominator in happiness like a universal fuel of joy for the most of people; people want to control their own lives: the ability to do what you want when you want with whom you want for as long as you want is the highest dividend that money can pay

Que pensez vous de tout ça ??

Lundi j’ai pris une journée de congé et suis allé récolter des feuilles de sansho dans notre montagne.

une voisine nous a apporté des pousses de fougères qu’elle a préparées: un délice !!
Cette semaine Saki chan a bossé dans un sanctuaire shinto pour dégager des arbres qui menaçaient un bâtiment … il m’a apporté tout ça avec son beau camion. Je lui offre deux caisses de bière pour le remercier.

***Distances avec mes boss depuis 95

1995 – 1996 travaille à Tokyo distance avec mon boss 2 mètres

1997 – 1999 travaille à Tokyo distance avec mon boss 10 mètres

1999-2004 travaille en Europe la distance avec mon boss varie de 343 à 1262 kilomètres …

Puis retour au Japon et la distance avec mon boss a varié, 5315 kilomètres quand il était à Singapoor, 10549 quand il était à Chicago…. maintenant donc c’est 10189 km -Oklahoma-…. 10000 km: c’est très bien comme ça.

Cornegidouille ! Un trou dans mes crocs !

Cornegidouille ! Il y a un trou dans mes crocs!

Vous connaissez; ces sandales en mousse plastique, qui sont si pratiques et connaissent un succès planétaire.

C’est que la semelle est usée mais je marche très peu avec les crocs, c’est à peine pour circuler entre la maison et le bureau… soit cinquante mètres …

J’avais dû acheter cette paire de crocs il y a 2 ans…

Pour un truc comme 3500 Yens.

Pour 3500 Yens, je m’attendais à ce que la paire de crocs dure plus longtemps… J’ai l’impression de m’être fait baiser …

A propos Crocs est côtée en bourse et donc on peut voir leurs résultats financiers: c’est une véritable vache à lait !!!! Un revenu net de 31 pour cents… c’est plus qu’Apple !

En tout cas je suis pas prêt d’en acheter une nouvelle paire, de ces crocs … pour un produit qui semble si simple à produire et n’est pas donné pour autant, je veux pouvoir l’utiliser beaucoup plus longtemps.

Je n’aime pas les arnaques.

Donc pourquoi pas plutôt me faire une paire de gétas (下駄)? L’idée m’était venue déjà il y a deux ans quand ma première paire de crocs avait rendu l’âme … Mais cette fois ci je me lance !

Je vais commencer par un prototype … Un truc fait rapidement pour ZERO yens et valider … je veux vérifier que c’est faisable et agréable à marcher avec. (sans se casser la gueule).

Une planche de bois de cryptomère (d’un des arbres de ma montagne) et quatre bouts de bois d’une vieille palette, en pin. Je google quelques photos pour comprendre les proportions. Pose les pieds sur la planche de bois pour voir où couper et aussi où positionner les trous pour le cordon …

Pour le cordon justement j’utilise une chambre à air de pneu de camion. Le premier essai est pas mal mais le caoutchouc de la chambre à air est trop souple, or il faut que le cordon (le terme technique japonais c’est hanao 鼻緒) soit assez ferme pour pouvoir bien tenir le pied, sinon impossible de marcher.

Je le renforce avec une cordelette …. Je vais peut être acheter de vrais hanao. Il y en a des superbes … pour le prix d’une paire de crocs …

Le résultat est pas mal !!! Je fais le tour du quartier pour tester ces gétas et franchement c’est très bien… En plus il y a ce bruit sympathique du bois qui frappe le bitume ça a vraiment du style !!! Beaucoup mieux que des crocs à la con !

Pour conclure:

  • Tant qu’on peut, faire les choses soi-même.
  • On peut passer un bon moment à les faire et à les améliorer petit à petit.
  • Ca devient l’occasion d’apprendre de nouvelles choses.
  • C’est plus sympa que la merde en tube que ces boites pompe à fric nous vendent sans aucun état d’âme.
  • En plus; et c’est comme pour la guitare de Brassens qui avait été volée et était devenue une chanson, ça permet d’écrire un article. « stance à un cambrioleur » -> « stance à un mauvais chausseur »

Seul inconvénient c’est que quand je me lève à 3 ou 4 heures le matin et que je vais enfiler les gétas pour aller au bureau je vais réveiller les voisins avec le bruit des gétas qui claquent sur la route !! Pourquoi pas ajouter dessous un morceau de pneu ??

Le remplissage du samedi

Sept heures du soir. Une journée bien remplie et pourquoi pas en faire le résumé.

MATIN

Lever vers 5 heures. Mon épouse est déjà levée et bricole. Petite heure tranquille dans la cuisine. Je bouquine les Illusions Perdues du père Balzac. Excellent traité de « business pour les naïfs qui montent à Paris » (c’est à dire qu’ils se font pulvériser). Voilà un roman qu’il est vraiment actuel et moderne.

Je ne prends pas de petit déjeuner, car depuis cet été je ne mange pas le week end. C’est à dire que je ne mange pas entre le diner de vendredi et le diner du dimanche. Comme j’ai du gras, je vois que ça ne me limite pas du tout.

Aujourd’hui il fera beau! Voila ce que je vois quand je sors de la maison.

7 heures trente. Je prends ma tenue de combat et mes bottes, et vais voir Sakichan à son atelier. Café. Il est à son atelier depuis 5 heures trente. On papote puis on se met au boulot. Dans le champ on récolte ce qui reste de gingembre. On pose aussi un petit tissu pour protéger les épinards, le colza (nanohana) et la moutarde brune (karashina) du froid qui commence à s’installer.

8 heures trente je retourne à la maison. Enfile un pantalon décent. Prépare une vingtaine de copies de la version JP de ma BD, je les mets dans une pochette plastique, ajoute un bandeau de papier explicatif. Sur une BD sur 10, je glisse un post it avec des oreilles de chat qui dépassent, pour faire la surprise, comme ici:

9 heures je parts et vais visiter un café salon de thé à vingt kilomètres au sud. La semaine dernière J’avais fait la rencontre par hasard de la cheffe de ce café et elle avait proposé d’y vendre des copies de ma BD. or tout a été vendu qu’elle m’a dit la veille, donc je vais y déposer un nouveau petit stock. Le café est dans un nouveau building et très bien arrangé. Il est situé juste devant une gare de train. Ils vendent aussi des légumes de leur production et la spécialité de leur village: des pousses de bambou en conserve. Je rencontre la responsable, dont je fais la connaissance et on discute pendant une heure. C’est vraiment sympa: grâce à mon projet de BD je rencontre des gens et sors un peu du village.

10 heures trente je suis de retour au village, et retrouve Saki chan à son atelier. Il va livrer du bois au camping du village, je le suis car mes BDs y sont également en vente, or ici aussi tout a été vendu! j’y vais déposer un autre stock de 10 copies.

Arrivés au camping on va voir un groupe de jeunes pas si jeunes du village qui ont organisé avec un couple de youtubeurs un « cours de cuisine au camping ». Je vais voir les youtubeurs on discute un peu topinambour et comment les préparer.

Cet évenement est organisé pour « revitaliser » le village et tout est vraiment bien fait … good job guys!!!

APRES MIDI

13 heures je repars cette fois pour aller voir Shin chan qui a un super café resto dans la ville voisine. Je veux y prendre un café, le café y est délicieux, et aussi offrir une copie de ma BD à Shin chan. Au resto il y a deux gars qui sont assis tranquillement et on fait connaissance. L’un est agriculteur l’autre travaille pour un fabricant d’outils de nettoyage. Deux personnages encore très sympathiques et on papote pendant une bonne heure au moins.

15 heures je suis de retour à la maison.

C’est bien joli de papoter mais j’ai besoin de bouger. Je remets ma tenue de combat et vais transporter de grosses pierres dans le jardin. Je les amène dans un petit coin où je fais comme une terrasse; cet endroit est sinon envahi de petits bambous et l’été c’est un cauchemar pour débroussailler. Pour transporter les pierres je teste un nouveau chariot bricolé récemment Ca marche très bien et c’est super pratique. Tout cela m’occupe pendant deux bonnes heures et je sue à grosses gouttes. Car il s’agit aussi de retirer de la terre; de la passer au tamis, d’amener cette terre dans le potager et de retirer de grosses racines pour pouvoir poser ces grosses pierres. Ce travail physique me fait un bien énorme.

18 heures

Eh oui! ne pas manger le week end allonge celui ci considérablement. Tout ce que j’ai pu faire dans cette seule journée, c’est aussi parce que je n’ai pas eu besoin de m’arrêter pour bouffer.

Qu’est ce qu’on va faire demain ? le matin je vais continuer à m’occuper des pierres. Je ferai ça sans doute en écoutant un podcast … ça va être cool. Puis j’irai faire quelques courses et en fin d’après midi on se retrouve chez Saki chan dans son atelier pour une petite fête. Son épouse aura amené des huitres. Nous amènerons des boissons et du fromage du pays basque reçu d’une lectrice ….

Toutes ces choses simples; ces rencontres, ces amitiés, et ces grosses pierres aussi, c’est que du bonheur….

Découverte d’un magnifique village !

On a fait la découverte d’un magnifique village cet été. Il me tardait de partager avec vous quelques photos de ce lieu magique. Mais tout le travail pour finir ma bande dessinée Retour Sur Terre et ensuite sa traduction en Japonais m’a gardé super busy !!!

Fait très rare, ce village a très peu changé depuis l’époque Meiji. Les bombes américaines ne l’ont pas détruit. L’essor industriel et économique ne l’a pas transformé.

A propos des bombardements américains. Sachant que la plupart des constructions au Japon étaient faites en bois les US ont effectué des bombardements avec des bombes incendiaires. Les bombes étaient larguées en grappes. Pour éviter que les civils aillent les éteindre avec un seau d'eau, ils mettaient des bombes explosives dans chaque grappe ... Fermons la parenthèse de l'horreur.

Ce village est coincé dans une vallée étroite, à l’est de la ville de Chizu, à Tottori.

On y passé un très bon moment dans ce village. Des maisons sont encore habitées. Un artisan peut être sculpteur sur bois y a son atelier. Il y a également deux petits restos, mais ouverts le week end seulement.

Il y a avait des chats aussi, bien sûr.

Un bonne partie des maisons vers le côté sud étaient par contre entièrement abandonnées et partent sérieusement en _ouille.

Je vais me contenter de mettre les photos …. enjoy !!!!

Vidéo où je coupe du bois

Vidéo tutube où je me filme en train de couper du bois.

On a coupé deux arbres dans notre montagne hier et tout ramené à la maison. Un cryptomère et un cyprès. Comme ces arbres faisaient vingt mètres de haut …. ça fait du volume et du boulot.

Tout finira dans le ventre de notre sympathique poêle à bois Calcifer.

Même par cette petite matinée de fin novembre où il fait frisquet, eh bien je finis par bien transpirer, à manipuler ces gros morceaux de bois.

Tous mes remerciements à ma tronçonneuse Martine.

Voilà. Tout se que l’on peut faire soi même on essaie de le faire, histoire d’être moins dépendant de la société, et d’apprendre des choses. Disons qu’on est bons pour le bois et le chauffage, une bonne partie des légumes, et les petites choses comme le thé et l’uméboshi.

Pour aller au stade suivant, le fameux stade des poules, il me faudrait le temps que je n’ai pas.

Faire du charbon de bois (vidéo)

Dans la vidéo ci-dessous avec mon ami S nous faisons du charbon de bois.

Du charbon de bois j’en utilise pas mal, car plusieurs fois par semaine je fais griller des choses (poissons ou viandes) sur ma table irori.

Et pour S c’est pareil, sauf que lui c’est tous les soirs qu’il se fait griller ou cuire son diner, sur un petit feu.

Sa table irori est installée chez lui, dans son salon. Et il se fait griller des trucs tous les jours. Comme autrefois. C’est comme ça que tout le faisait autrefois.

Il est donc grand consommateur de charbon de bois, et bien entendu il fait son charbon de bois lui-même.

Tout découle de la même pensée que, si il y a une chose que l’on peut produire soi-même il est bénéfique de le faire au lieu de l’acheter. On n’est jamais mieux servi que par soi-même:

  • les choses prennent tout leur sens
  • on apprend et on améliore son skill set (comme dans les jeux vidéos)
  • on dépend moins du pognon
  • c’est fun

Pendant la vidéo aussi on récolte des édamamés et on sauve un petit crabe de rivière …

Ecoutez bien S. sur la vidéo, le nippophone remarquera la particularité et la beauté du patois … il s agit du patois local, le banshuuben (播州弁)

Hanakin avec la table ‘irori’

Cet été j’ai pris l’habitude de faire des petits barbecues dehors dans le jardin, avec la table ‘irori’.

J’y ai apporté quelques modifications comme lui ajouter des roulettes. Car lorsqu’il pleut je déplace la table et la pose à l’abri sous le azumaya ….

Je sens que faire un petit feu, ensuite allumer les charbons de bois et faire griller des choses dehors apporte beaucoup de satisfactions:

on prend le temps et se déconnecte des choses numériques.

on est dehors

et on mange des choses simples et bonnes.

Minou a tout de suite compris elle aussi. Si elle m’aperçoit le soir près de la table ‘irori’ elle vient tout de suite me voir et me fait pleins de petites amitiés car elle sait que … il va y avoir quelque chose à bouffer.

Si je grille du poisson il y a toujours quelque chose pour Minou et qui va lui plaire, si je grille des viandes je m’arrange pour prendre un peu de foie de volaille car elle aime beaucoup.

Intéressant de noter que notre autre chat Scotch n’est pas intéressé du tout par toutes mes grillades.

Dans le titre je mets hanakin. Hanakin désigne la soirée du vendredi. Pour les salariés c’est en général le début du week end. Si on est en ville on va alors boire des coups avec les amis et faire plusieurs bars et restos du style izakaya. Après cinq jours de travail, de stress; le salary man se libère et se laisse aller ! Il se prend des cuites !

Pour ici à la campagne c’est très différent car la tolérance d’alcool au volant est: nulle. Et puis en fait à la campagne on apprend à s’amuser tout seul!

Ici le feu est allumé. Je fais brûler des petits morceaux de pin car ça brûle tout de suite, ils servent à allumer les charbons de bois.

Le diner de ce vendredi soir, de ce hanakin, est très simple.

une canette de bière.

du poisson séché ‘shishamo’ ししゃも、柳葉魚 Il a en général été séché une journée avant d’être emballé et présenté en magasin.

des chikuwas (c’est fait avec une pate de poisson et a une forme cylindrique)

des languettes de fromage industriel entre deux fines couches de poisson. ce produit se nomme chitara チータラ est est la contraction de cheese (fromage) et tara (morue).

voilà c’est tout.

J’ai une petite invention avec le chikuwa, c’est que je s’insère dans le chikuwa qui est cylindrique un ou deux chitara.

la nature a horreur du vide …

on apprécie la simplicité de ce diner!

Avec tous ces barbecues je consomme pas mal de charbon de bois. C’est mon ami S qui fait ce charbon de bois dans son atelier avec du bois de sugi (cryptomère) de la vallée. C’est une chance. beaucoup du charbon de bois en vente dans les magasins est importé d’Indonésie ou du Vietnam … une véritable hérésie !!!

Lundi dernier je suis allé le voir et j’ai filmé comment il fait le charbon de bois. la vidéo est encore en montage mais je devrais la mettre sur youtube sous peu.

Update sur la BD et visite d’un magnifique village

Vos commentaires sur la bande dessinée

Vos commentaires sur la couverture de la BD ! Cela m’a fait super plaisir. Merci énormément!

1 je ne suis pas tout seul dans mon trou

2 et toutes les idées que vous avez, avec chacune et chacun votre sensibilité et approche…

Tout cela m’aide et aboutit à me donner une nouvelle idée pour la couverture … mais je veux attendre un peu, que tout se décante dans ma tête, avant de m’y remettre.

Pendant ce temps je fais plusieurs corrections dans la BD. J’ai encore neuf pages à revoir: refaire des dessins qui ne vont pas du tout, et revoir un peu les couleurs. A priori simple mais celà prend du temps. Le week end dernier j’ai pu revoir trois pages à peine.

C’est un travail de forçat.

visite d’un magnifique village

Mais nous prenons le temps aussi le week end de nous promener. Le mois dernier nous avons fait un tour vers le nord (encore) et nous sommes aventurés dans la préfecture de tottori.

Sur la carte, le petit village Kichijoji semble intéressant. Il est isolé et encaissé dans les montagnes. C’est quasiment un cul de sac, une route départementale le dessert par le nord, mais l’accès via le sud est réduit à des petits chemins de montagne. Nous y allons avec notre camion keitora qui est avec quatre roues motrices: aucun chemin de montagne ne lui résiste… C’est à quoi … soixante kilomètres de chez nous ?

Avant d’arriver à destination nous passons devant ce temple qui a été construit directement dans l’énorme cavité dans la montagne. Il y a t il des dentistes parmi les lecteurs ? Est ce que cette cavité ferait penser à une gigantesque carie ?

On est allés donc visiter ce village. Et nous n’avons pas été déçus. Il est recroquevillé sur lui même sur le flanc d’une montagne. Les maisons pour la plupart sont anciennes. Et serrées les unes contre les autres. Des petits chemins étroits où deux ânes ne passeraient pas donnent un sentiment de secrets et de mystères. Il faisait en plus un temps magnifique.

On arrive et cherchons un endroit où nous garer. pas évident vu l’étroitesse de tout. . Juste à côté une femme octogénaire est affairée dans son potager. Elle nous appelle et nous donne des magnifiques poivrons. Ca commence bien!

Rien que ça, c’est déjà superbe.

Noter le truc à chenilles qui permet de transbahuter des affaires jusque dans les champs situés sans doute plus haut dans les montagnes. A noter aussi l’état impeccable de la maison. Et les petites ouvertures dans les planches sous l’engawa qui permettent de garder les parties sous le plancher aérées.

Et voila ce que l’on voit quand on se retourne.

on prend le chemin étroit.

Ca m’a donné une de ces pêche de découvrir ce beau village. Tout y est si paisible.

Un ancien lavoir:

Le sceau en bois avec la grosse pierre dedans. Y préparent ils des tsukémonos ?

On arrive au sanctuaire shintô.

Et puis toujours ce beau panorama.

La fenêtre, en bambou et torchis, d’une ancienne grange.

Allons voir la rizière. C’est fin juillet. Les grains de riz ne sont pas encore bien formés.

Mais en fait je veux voir les grenouilles. Je n’en trouve pas !

C’est une région à neige! Partout on voit ces grosses spatules.

Je devrais un jour écrire un article sur la fameuse brouette japonaise.

Tous les détails de la vie quotidienne … Par contre comment font ils pour aller chercher les oignons mis à sécher … il faut une échelle ?

L’ancienne école du village.

Après les maisons simples de paysans on trouve une demeure chargée encore aujourd’hui de signes d’opulence.

Je suis pas sûr que avec la lumière les photos rendent bien.

Mais pour sûr c’est l’un des plus beaux villages que j’ai visités au Japon.

Ici, la voiture du prêtre bouddhiste du village.

Le petit bâtiment est utilisé par les pompiers (volontaires).

Et voilà on a fini notre tour et retour à la case départ.

On aurait voulu que cela dure des heures mais …. c’est tout petit … mais quelle belle promenade.

Pour rentrer on prend un chemin de montagne. Une heure sur la route sans voir personne. C’est la première fois que ça m’arrive au Japon. Par contre on a vu une dizaine de chevreuils. Y rencontrer un ours aurait été possible, car il y en a dans la région.

L’ours aurait il de son propre chef monté à l’arrière de notre camion ? L’aurions nous ainsi ramené à la maison ?

Pas cette fois ci en tout cas… peut être une prochaine fois.

Une nouvelle couverture pour ‘Retour Sur Terre’

Après moultes considérations je me mets d’accord avec moi-même sur le fait que la couverture de ma bande dessinée ‘Retour Sur Terre’ n’est pas top et que je dois la refaire.

La couverture est le résumé symbolique de l’histoire et est directement liée au titre même de la bande dessinée:

je m’échappe de Tokyo représentée en station spatiale,

je m’en échappe dans une capsule spatiale du style soyuz.

La capsule pénètre l’atmosphère terrestre et un panache de flammes l’enveloppe.

J’effectue ainsi mon retour sur terre…

car notre nouvelle vie à la campagne nous permet de nous reconnecter avec la terre.

Dans la version originale, sur la moitié basse de la couverture j’avais dessiné le Japon. (avec en clin d’œil des îles disputées avec la Corée du Sud et la Russie: Takeshima et Kounashir)….

Mais la carte du Japon n’apporte pas assez de clarté.

Il faut que la couverture donne une idée simple et fidèle de ce que va raconter l’histoire, et ce sans faire de trop grands détours. Et donc j’ai compris que plutôt que de dessiner la carte du Japon il est plus  »efficace », et plus adéquat, de dessiner notre village.

Le message est donc beaucoup plus clair. Le message étant plus clair, je peux aussi retirer les quatre bulles que j’avais ajoutées, avec quatre personnages … Minou notre chat; Saki chan, madame T ma voisine, et monsieur le sanglier.

Ces quatre bulles étaient nécessaires car elles apportaient le contexte qui faisait défaut au premier dessin de la couverture.

L’ambiguïté étant levée je peux retirer les quatre bulles, pour beaucoup plus de simplicité.

Nouvelle Version

Vous reconnaîtrez peut-être notre maison !

Ancienne Version

Simplicity is key.

Mais, je ne peux pas non plus m’empêcher de rajouter des détails. J’adore les petits détails cachés comme la coccinelle des Rubrique à Brac ! (ou le poisson ou encore le code barre de la Fête des ombres)…

Et donc dans la nouvelle couverture j’ajoute ces petits détails…. sur la capsule soyuz.

Ben passque dès que l’on est arrivé de l’espace et que l’on s’installe à la campagne, il faut se mettre à jardiner et à fendre du bois !