Tagué: plastique

Cornegidouille ! Un trou dans mes crocs !

Cornegidouille ! Il y a un trou dans mes crocs!

Vous connaissez; ces sandales en mousse plastique, qui sont si pratiques et connaissent un succès planétaire.

C’est que la semelle est usée mais je marche très peu avec les crocs, c’est à peine pour circuler entre la maison et le bureau… soit cinquante mètres …

J’avais dû acheter cette paire de crocs il y a 2 ans…

Pour un truc comme 3500 Yens.

Pour 3500 Yens, je m’attendais à ce que la paire de crocs dure plus longtemps… J’ai l’impression de m’être fait baiser …

A propos Crocs est côtée en bourse et donc on peut voir leurs résultats financiers: c’est une véritable vache à lait !!!! Un revenu net de 31 pour cents… c’est plus qu’Apple !

En tout cas je suis pas prêt d’en acheter une nouvelle paire, de ces crocs … pour un produit qui semble si simple à produire et n’est pas donné pour autant, je veux pouvoir l’utiliser beaucoup plus longtemps.

Je n’aime pas les arnaques.

Donc pourquoi pas plutôt me faire une paire de gétas (下駄)? L’idée m’était venue déjà il y a deux ans quand ma première paire de crocs avait rendu l’âme … Mais cette fois ci je me lance !

Je vais commencer par un prototype … Un truc fait rapidement pour ZERO yens et valider … je veux vérifier que c’est faisable et agréable à marcher avec. (sans se casser la gueule).

Une planche de bois de cryptomère (d’un des arbres de ma montagne) et quatre bouts de bois d’une vieille palette, en pin. Je google quelques photos pour comprendre les proportions. Pose les pieds sur la planche de bois pour voir où couper et aussi où positionner les trous pour le cordon …

Pour le cordon justement j’utilise une chambre à air de pneu de camion. Le premier essai est pas mal mais le caoutchouc de la chambre à air est trop souple, or il faut que le cordon (le terme technique japonais c’est hanao 鼻緒) soit assez ferme pour pouvoir bien tenir le pied, sinon impossible de marcher.

Je le renforce avec une cordelette …. Je vais peut être acheter de vrais hanao. Il y en a des superbes … pour le prix d’une paire de crocs …

Le résultat est pas mal !!! Je fais le tour du quartier pour tester ces gétas et franchement c’est très bien… En plus il y a ce bruit sympathique du bois qui frappe le bitume ça a vraiment du style !!! Beaucoup mieux que des crocs à la con !

Pour conclure:

  • Tant qu’on peut, faire les choses soi-même.
  • On peut passer un bon moment à les faire et à les améliorer petit à petit.
  • Ca devient l’occasion d’apprendre de nouvelles choses.
  • C’est plus sympa que la merde en tube que ces boites pompe à fric nous vendent sans aucun état d’âme.
  • En plus; et c’est comme pour la guitare de Brassens qui avait été volée et était devenue une chanson, ça permet d’écrire un article. « stance à un cambrioleur » -> « stance à un mauvais chausseur »

Seul inconvénient c’est que quand je me lève à 3 ou 4 heures le matin et que je vais enfiler les gétas pour aller au bureau je vais réveiller les voisins avec le bruit des gétas qui claquent sur la route !! Pourquoi pas ajouter dessous un morceau de pneu ??

Ranger la grange et les objets d’autrefois

Le rangement de la grange de madame M a bien progressé depuis les derniers articles.

Ah oui on a fait changer toute l’électricité. Certaines connexions, faites avec deux fils séparés dataient trop et constituaient un danger d’incendie trop élevé pour être ignoré.

Il y a quelques semaines encore un vrai capharnaüm, la grange de madame M est quasiment dégagée maintenant.

BEFORE

DSC_2652

AFTER

DSC_2795.JPG

Je me suis bien étalé sur les porcelaines, mais d’autre objets anciens, comme égrainés par un petit poucet d’autrefois sur son chemin, guident notre imagination vers la vie dans le village d’il y a soixante ans, ou plus…

DSC_2799.JPG

Je garde les objets les plus anciens; en un ou deux exemplaires. Pour les ranger je transforme une vieille échelle en étagères.

 

Ha ! voila une chose universelle, que vous trouverez dans n’importe quelle maison ancienne au Japon. Chaque maison avait sa paire de pierres à moudre.

DSC_2818.JPG

Pierre à moudre 石臼

Ici, on retrouve le caractère organisé de madame M, les deux pierres sont toujours ensemble, et il y a même encore la poignée en bois pour tourner la pierre. Comme si quelqu’un l’avait utilisée la veille pour moudre du sarrasin ou des graines de soja ….

DSC_2817.JPG

 

Ces vieilles gamelles allaient sur le okudo san, le foyer de l’ancienne cuisine. On y faisait cuire le riz et autres mets . Il y avait aussi des couvercles en bois, en mauvais état; je les ai offerts à notre poêle à bois Calcifer. Il a bien aimé. Du bois bien sec.

DSC_2898.JPG

 

Ici deux fers à repasser …

DSC_2874.JPG

Là ce sont des mesures. des masu, ici pour mesurer le saké ou autres liquides. Le petit masu correspond à un ‘Gou’, soit 180.39 ml. Le grand masu à cinq gous.

DSC_2871.JPG

 

Celle-ci pour mesurer les grains. L’unité de mesure est ici 18 litres, cela correspond à l’ancienne mesure, qui se nommait to et qui correspondait à 18.039 litres (soit cent gous). Comme quoi les anciens usages survivent aux changements d’unité qui accompagnent la modernisation … la standardisation  …

gou 合

to 斗

DSC_2803.JPG

Une calculette

DSC_2870.JPG

Un grand bol strié, pour y écraser des graines ou des yamaimos (igname).

DSC_2895.JPG

De très jolis paniers. Vous voyez, dans toutes ces vieilles affaires, tout est fait de matériaux naturels et nobles. C’est magnifique tous ces anciens objets. C’était avant l’invasion du plastique. La planète en crève, du plastique. Merde au plastique.

DSC_2808.JPG

 

 

Quelques outils pour aller travailler en montagne dans les forêts

DSC_2877.JPG

 

Voilà donc la grange rangée.

Il reste aussi des bouteilles emplies d’huile ou d’essence, faudra trouver moyen à s’en débarrasser d’une façon clean.

 

Dissection des tatamis

Comme expliqué plus tôt nous avons décidé de raser le hanaré qui penchait et était trop proche de la maison principale.

Mais rien, à part les souvenirs, n’est perdu. Nous récupérons les tuiles. Elles couvriront une nouvelle construction à la place. Le bois nous chauffera l’hiver prochain. Et les tatamis vont retourner à la terre, dans le jardin.
Ce sont de vieux tatamis. Une étiquette indique un num de tél à trois chiffres. 50 ans ? Ce qui nous arrange car ils sont faits entièrement de paille et de ficelles naturelles. Pas de plastique ou de nylon. Je les découpe avec un gros couteau mais j’utilise la tronçonneuse ensuite, car, à la main; le labeur est trop prenant.
C’est l’occasion de voir comment c’est fait un tatami. On découpe la natte de paille qui cache la face, et l’on voit la paille de riz nouée en faisceaux. C’est beau. Bien aligné. Géométrique. Un travail d’artisan. Et tout est naturel et entièrement recyclable.
Une fois le travail fini je prends la paille et la place dans le jardin, sous les pastèques et les citrouilles, au pied des tomates et un peu partout ailleurs où l’on veut freiner les ardeurs des herbes folles.

tatami

Les vieux tatamis récupérés du hanaré.

tatami2

On obtient de jolis tas de paille.

tatami 3

Sous le tatami, une poignée en corde pour le transporter aisément. On voit le beau travail, avec la paille liée en faisceaux réguliers. L’art de vivre d’autrefois. Je me répète mais …  pas de plastique. Le plastique nous tue.

tatami 4

La pluie aidant, la vie reprend contrôle. On la voit, avec ces traces blanches. Tout retournera dans le jardin. Pas de perte. Tout se transforme…