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Promenades à Tatsuno

(article en Japonais: https://wakametamago.wordpress.com/2024/03/01/%e3%81%9f%e3%81%a4%e3%81%ae%e7%89%a9%e8%aa%9e/)

Samedi on va dans la ville voisine de Tatsuno. à 30 km au sud du village. On va d’abord passer un moment au bord de la mer, c’est la mer intérieure, notre méditerranée.

Déjeuner dans un nouveau restaurant. avec vue sur la mer

Faut pas s’étonner que ce restau aie du succès, vu cette vue. Ils ont retapé une ancienne bâtisse de façon très intelligente, en arrangeant deux niveaux différents … le long de la fenêtre un niveau bas, de sorte que tous les clients puissent admirer la mer …

Ensuite on se promène sur la plage, une plage minuscule. Une coquille saint jacques vient se cogner contre mon pied et je la mets dans ma poche. Au loin on voit Iejima qui est une ile qui fait partie de la ville de Himeji.

La mer intérieure ou sétonaikai me fait toujours penser à un film de Ozu … peut être Tokyo monogatari … me souviens plus, ça fait si longtemps …

Il y a dans ce hameau en bord de mer un cluster de petits commerces, un café pour motards, deux ou trois restos, un boulanger …. et il y a aussi le studio d’un artiste, c’est un dessinateur, je retrouve dans son style l’influence de Katsuhiro Otomo, l’auteur d’Akira.

Il a arrangé son studio dans une belle extension de sa maison, où l’on peut voir son bureau, et ses œuvres. L’homme est plutôt timide, on le salue et on passe quelques moments à regarder son travail.

Ses dessins sont pleins d’énergie et de positivité aussi. Il y aussi du kawaii.

Vous pouvez suivre le gaillard sur instagrammes : hidarinekoze

Il faut une dose de courage et de confiance pour s’exposer comme ça en montrant le lieu où l’on travaille.

J’essaie aussi de glaner de l’inspiration et des idées pour mon propre projet de galerie

Ensuite nous allons au centre historique de la ville de Tatsuno; il y a de très belles demeures et des rues pleines de caractère. Nous allons y prendre un verre et redécouvrir quelques coins de rues.

Le regard s’attarde sur cette maison tarabiscotée et fantaisiste qui évoque les dessins animés de GHIBLI.

Rentrés à la maison je nettoie la coquille saint jacques et l’accroche à l’entrée de ma future galerie.

Puis aller dans le jardin et collecter quelques légumes pour le souper … on va faire une soupe miso avec plein de légumes !!

fleurs de colza, petits navets, épinards, takana, poireaux

Sisyphe à la campagne

Sisyphe dans la mythologie grecque avait été condamné à rouler éternellement un énorme rocher jusqu’en haut d’une colline, seulement pour le voir redescendre, et répétant cette tâche pour l’éternité.

Voila une histoire qui a 2800 ans et qui nous fout toujours les boules (au moins une grosse boule) et ceci, parce que cette histoire résonne et nous parle à nous humains du 21è siècle après J-C.

Dans la répétition des jours des saisons et des années à travers ce métro boulot dodo gigantesque nous sommes un peu comme Sisyphe …

C’est aussi la réflexion que je me fais quand je passe la débroussailleuse dans le jardin … je passe la débroussailleuse mais quelques jours après, surtout si il y a eu un peu de pluie, il fait recommencer … l’herbe repousse toute de suite !!

Je me demande aussi si avec le climat presque tropical pendant l’été au Japon avec chaleur et une humidité extrême, si l’herbe ne pousse pas plus vite ici qu’en Europe … pas impossible…

En tout cas devoir débroussailler et entretenir son jardin et son champ ici c’est aussi partager le destin de Sisyphe …

Tranches de vie & bricolage

Hier vendredi j’avais laissé quelques petits trucs en plan au boulot et donc j’ai mis mon réveil assez tôt 430 AM ce samedi matin pour boucler ces petites choses tôt et pour ne pas avoir à les faire lundi !

Après, vers sept heures il fait déjà beau mais encore frais je vais dans le jardin que des courges, poussées inopinément cette année (sans doute des graines jetées l’année dernière) envahissent de façon décidée.

Des courges, j’en récolte sept, et des belles. J’en donnerai aux voisins.

Et vers neuf heures je vais voir Saki chan mon acolite. Il est dans son atelier.

On se prend un café. J’ai apporté deux petits cigares de Cuba que nous dégustons tranquillement. On discute. Et tiens, dans la conversation vient une idée pour un dessin futur… A tester … ca peut être pas mal !

On s’apprête à récolter des patates douces. Malheureusement nous faisons une bien piètre récolte. L’été nous n’y avons pas du tout touché, et le rang de patates douces était dans une véritable jungle …. C’est peut être la raison. Il y a eu aussi très peu de pluies.

Je suis un peu déçu Mais bon: c’est comme ça et, bien sûr que c’est un peu ma faute, j’aurais dû mieux m’en occuper.

Il n’y a pas de magie….

Arrivent deux voisins qui eux viennent récolter le riz, leur rizière est juste à côté.

S’ensuit une discussion animée sur la canicule que nous avons eu cet été ! L’un des deux est forestier et l’autre (plus âgé, 72 ans je crois) travaille dans la construction. Et bien sûr la canicule ils ont eu l’occasion de la goûter, sur leurs chantiers !

Je me dis quelle chance de pouvoir faire partie de ce groupe et de cette conversation.

Saki chan m’offre un sac de châtaignes qu’il a récoltées.

Un peu plus tard je rentre à la maison et après une courte hésitation j’essaie de remettre en état la vieille porte coulissante de la grange où je veux faire ma galerie d’art « open garage« .

C’est, en effet, une horreur. Mais l’affaire est finalement moins compliquée que je pensais.

D’abord retirer ces affreuses vitres translucides.

Je commence par faire une nouvelle poignée avec un bois de chevreuil. Ajouter de la fantaisie quand c’est possible.

Puis remplacer les vitres par du plexigas.

Tout en faisant cela je prépare le dîner, je fais mijoter tranquillement des sardines avec du gingembre et des uméboshis. (pour 15 sardines de taille moyenne, 6 uméboshis, une grosse boule de gingembre, 3 CS de sucre, 6 CS de sauce de soja, 3 CS de mirin -vinaigre de riz-, 3 CS de saké). C’est un plat simple et très économique.

La porte a trois rangées de vitres mais je n’en remplace que deux avec du pléxi, la rangée la plus basse, je mets du contreplaqué. Comme ça la lumière arrivera juste à la hauteur du comptoir …

Voila ça prend forme …

Ensuite de retour à la maison pourquoi pas faire cuire du riz avec des châtaignes, on dit takikomigohan.

Ici encore c’est très simple; éplucher les châtaignes et les déposer sur le riz dans le rice cooker, et mettre en route ce dernier.

Et le dîner est génial car nous y avons tant de produits du jardin, ou du village.

les concombres du jardin à goûter avec du yuzu miso, mélangé à une vieille confiture de coings, coings trouvés en montagne l’année dernière.

Une petite courge du jardin passée à la poêle.

Le riz, récolté la semaine dernière par monsieur T qui a cuit mélangé avec les châtaignes de Saki chan.

Mes petites sardines qui ont mijoté avec le gingembre récolté l’année dernière, et les uméboshis faites il y a deux ans.

Et puis quoi d’autre ah oui, dans la salade j’ai ajouté des figues du jardin.

Quelle joie de pouvoir profiter de la générosité des amis, et du potager …

Préparations

Ce vendredi après-midi je m’éloigne du bureau (à la maison), pour aller travailler dans le champ. On y prépare avec mon ami Saki chan un beau rang où plus tard vers la fin du mois nous commencerons à planter diverses choses.

On prépare le rang, ici on dit ‘uné’ 畝 à la main, avec cet outil que l’on nomme le joren. 徐連 Travail potentiellement assez exténuant mais rafraichissant, après 7 bonnes heures passées à l’ordinateur et au téléphone.

On sent bien l’arrivée du printemps et quel plaisir que de se laisser baigner dans la belle lumière, et d’être sous un grand ciel bleu !

Sur une partie du rang préparé on dépose des feuilles mortes.

Une fois le rang fini nous allons faire toute une installation avec des grilles métaliques et des câbles qui serviront de support pour les concombres et permettront de protéger les tomates de la pluie (sinon ici elles fendent et explosent), donc beaucoup de travail nous attend.

Demain samedi j’ai deux petites réunions tôt le matin, et après je filerai de nouveau chez Saki chan pour cette fois pour inoculer des champignons shiitaké. Nous avions déjà fait cela avec la voisine, c’était d’ailleurs juste au début du connarovirus.

Les shiitakés inoculés il y a 3 ans continuent, d’ailleurs, à donner, et nous en avions récoltés quelques uns la semaine dernière.

L’hiver côté jardin avait été tranquille mais avec l’arrivée du printemps nous devons nous activer. Pour ne pas rater le coche on essaie un peu à chaque fois, plusieurs fois dans la semaine …

Tout est dans la faculté à continuer et persévérer dans l’effort, sans se tuer à la tâche…

Fin de l’abondance ? Fin de l’insouciance ?

J’aime bien ce ton théâtral et cette dramatisation dans la bouche du président français:

Nous assistons à une grande bascule et un grand bouleversement [Voir le point 2 ci-dessous] (…) nous vivons la fin de ce qui pourrait apparaître comme une abondance« , a déclaré Emmanuel Macron avant d’ajouter : « C’est la fin de l’insouciance

[https://www.rtl.fr/actu/politique/emmanuel-macron-lance-la-rentree-politique-c-est-la-fin-de-l-insouciance-7900178709]

  1. Ici (et partout ailleurs) le jardin et les choses qui continuent à y pousser toutes seules apportent une contradiction qui rassure; certes, le monde peut partir en nouilles, on peut se mettre d’accord sur ce point mais cela n’empêche pas le jardin; les insectes, les vers de terre et les légumes de faire leur boulot. Il faut sur la terre les pieds garder. Ne pas céder à la panique.

2) Le grand bouleversement qu’évoque Emmanuel, les spécialistes appellent ça, dans leur jargon, le « retour de bite ».

Un peu sur le même sujet: dans ces temps incertains, où même les leaders politiques semblent céder au pessimisme j’ai trouvé un indice, comme laissé par le Petit Poucet; vers une solution possible…. dans le supermarché de la ville voisine: un sac empli de grosses saucisses … et qui porte l’étiquette

Le Sac de la Joie お楽しみ袋!!

Voilà ne nous laissons pas abattre; ni tromper pas les messages et … la solution d’ailleurs que je devrais m’appliquer : ne pas lire les niouzes !!

L’été en résumé

L’été au Japon, chaleur et humidité, cette saison parfois nous teste et nous demande beaucoup !

Maintenant on est fin août les jours de grande chaleur sont passés et les nuits sont plus fraiches.

Ah oui, pour moi le plus difficile c’est la nuit, la nuit étouffante et humide qui empêche de dormir, dur dur quand on doit aller travailler très tôt le lendemain matin. La privation de sommeil; grande spécialité du guépéou que Soljenitsine décrit en longueurs dans l’archipel du goulag …

Mais bien sûr il y a aussi tellement de bons moments. Toute cette énergie que l’on voit partout, tout ce qui pousse dans le jardin et le transforme en une véritable jungle et puis tous les animaux qui s’en donnent à cœur joie c’est si formidable. Les insectes; les serpents c’est merveilleux de pouvoir les observer. En été la campagne japonaise est si belle. Tout resplendit!!

La solution: il faudrait être en vacances tout l’été !! et ne pas avoir à se lever très tôt le matin pour travailler … pour pleinement profiter de cette saison tout à fait époustouflante.

Le jardin a donné tout l’été. Beaucoup d’aubergines de tomates de poivrons et même des courgettes, que je n’ai jamais réussies. Et puis une quantité faramineuse de citrouilles.

Je remplis des paniers tous les 3 ou 4 jours et fais des méga ratatouilles. Parfois j’emplis un panier vers midi; et je laisse mijoter la ratatouille dehors à l’entrée du bureau pendant je finis mes mails. C’est bien de pouvoir faire plusieurs choses en même temps comma ça.

Lundi matin. 7 heures. Il ne fait pas encore super chaud. Réunion avec Saki et le chien tchatcha. On se prend un café et on discute des choses. Les nouvelles du monde avec la guerre en Ukraine sont particulièrement mauvaises. Tout part en couilles. Pour garder le morale la conversation se rabat sur le champ et les divers travaux que nous devons y faire.

Et oui! je partage mon temps entre le travail dans l’IT; à la maison et le travail au champ. C’est parfois difficile de concilier les deux. Le champ aurait besoin de beaucoup plus d’attention.

ici tout compte fait l’été n’a pas été si caniculaire. On a vu pire. Il y a eu en effet beaucoup de pluie. Ici après une nuit d’orage; je regarde le niveau de la rivière, de mon bureau.

En Juillet j’ai fait la découverte d’un marchand de disques et de cassettes, à une trentaine de kilomètres d’ici. Un endroit et un business improbables mais le business en fait semble bien marcher ! On trouve toujours des surprises…

Avec le camion en quatorze mois j’ai fait dix mille kilomètres.

Minou fait la sieste en mode grand écart; à l’ombre sous une table. Il fait chaud!!!

Très difficile de dormir certaines nuit; avec la chaleur humide. Ici je me réveille vers les deux heures et prends une photo de la maison.

Plus tard j’essaie de retrouver le sommeil et m’installant dans le jardin, dans un hamac. Les étoiles sont magnifiques. La caméra du mobile arrive à prendre ça:

En l’espace d’une petite heure on observe plusieurs poignées d’étoiles filantes !

Août c’est le début de la saison de la pèche au filet pour les ayu. Mon ami Saki fait ça chaque été; et il nous en fait toujours profiter. C’est un vrai régal.

Sur le parking d’un temple aperçu cette voiture avec toutes peluches de Capybara, le plus grand rongeur du monde (non ça n’est pas macron)

Plus tard dans le temple on découvre ces sculptures tout à fait étonnantes !!

Dans la chaleur moite les chats, ici Scotch, se laissent fondre comme un cornet de glace.

Message du temple pendant la semaine du o bon. O bon c’est la fête des morts, au Japon. Mi Août. On dit que les âmes des défunts reviennent aux villages visiter les familles.  »O bon la tiédeur de ceux qui nous ont quittés est encore vive« 

Déjà la lumière d’août en cet fin d’après midi. Je ne me lasse pas de la beauté des lieux.

Cet été et ça a été la clef du succès, je me suis tenu à un excellent rythme. Après le travail à la maison, je commence vers 4 ou 5 heures le matin, je bosse jusqu’à 13 ou 14 heures et après je me fais 10 km sur un rameur (pas sur l’eau; à la maison; zut). Ce rameur me fait le plus grand bien. Après on peut litéralement essorer le T shirt!

Parfois quand il fait beau je monte ensuite sur mon vélo et vais voir le fond de la vallée, pourquoi se priver d’une si belle vue!

Pour les cigales c’est la fin d’un très long voyage. Combien d’années aura celle-ci passées sous terre, avant de venir se perdre dans l’été?

Fin août on récolte les édamamés. Juillet et août ont été très pluvieux, et les édamamés en ont un peu souffert. On récolte ce qui n’a pas été perdu.

Ici se sont les patates douces. Elles ont l’air d’avoir une super pêche !!! On attend fin septembre pour commencer la récolte.

Un méga projet cet été c’était la préparation d’une exposition de mes dessins. L’expose commence cette semaine !!! Comment ça va se passer ? Des gens vont venir ??

L’expo est du 26 août au 3 septembre.

Le 3 septembre, un samedi, je serai à la galerie toute la journée.

Adresse de la galerie:

ギャラリーわびすけ / Galerie « wabisuke »

〒663-8113 兵庫県西宮市甲子園口1丁目4−3

663-8113 Nishinomiya Koushien guchi 1-4-3

アクセス: http://bcbweb.bai.ne.jp/waviske/access.html

C’était un dimanche …

Un dimanche bien rempli.

A regarder les photos que j’ai prises on peut suivre ce que nous avons fait …

Ecrit un article sur le blog en version japonaise sur mon ami Mariano, qui vit pas trop loin d’ici dans la région de Shimane à la campagne aussi. Mariano est musicien et j’y parle de sa musique merveilleuse.

Aux lecteurs du Japon nous proposons un bundle ‘que font les français dans la campagne japonaise’: une BD Retour Sur Terre en version japonaise (失われた田舎暮らしを求めて) et un CD de Mariano pour 2500 Yens. Adresse du site de Mariano; https://safe-and-sound.jimdosite.com/

Ensuite je pars retrouver Sakichan, il est 7 heures du matin. On prend un café dans son atelier et je plante dans notre champ une cinquantaine de pieds de cacahouètes.

A ce moment il y a … je ne sais pas comment il s’appelle mais c’est un habitant de la vallée .. peut être qu’il s’appelle shu chan; on le voit ici en chaussettes, c’est parce qu’il vient de bosser dans sa rizière… Il me raconte pas mal de trucs sur le fait que 1 faire son riz ne lui revient pas moins cher que s’il devait l’acheter 2 autrefois on semait le riz au moins un mois plus tôt qu’aujourd’hui et 3 que le riz aujourd’hui est bien meilleur qu’autrefois.

Il me demande si on fait du riz en France, et dans mon cerveau, au fond à gauche en prenant l’escalier qui mène aux souterrains je me souviens qu’on produit du riz dans la région de la Camargue ?? Je n’en sais pas plus.

Ensuite je rentre à la maison. et je pars avec ma chère épouse que j’aime tant et nous allons acheter des oeufs bio. C’est à quinze kilomètres au nord, et ces oeufs sont si bons que ça vaut le coup. Au début dans le camion je mets des chansons d’aznavour mais je sens que la patience de mon épouse est limitée et à un moment je switche sur paul simon.

Sur le chemin du retour nous passons par ce petit sanctuaire shinto.

Puis nous allons faire une pause dans un café très sympathique, où ma BD est en vente. J’ai d’ailleurs fait une petite BD sur ce café, pas encore traduit en français, je l’ai faite directement en Japonais ... l’article est ici.

Puis; retour à la maison. Jardinage. Je récolte des chou fleur et les prépare. Bois du thé.

En fin d’après midi pour le diner on se fait griller des choses de la mer: crevettes, poisson et calamar … avec un petit saké fait dans le village … C’est super bon !

Récolter topinambours, cacahouètes et gingembre

Ce samedi avec Saki chan (lui aussi est dans la bande dessinée retour sur terre) nous nous retrouvons le matin dans son atelier.

Petite canette de café autour du feu.

Et puis; armés de bêches nous allons dans le champ adjacent pour y récolter des merveilles.

En l’occurrence quelques topinambours. C’est la première fois que nous en faisons. On est curieux de voir quelle gueule ça a.

Ensuite nous passons une bonne heure à récolter les cacahouètes.

Ca a bien poussé. La terre est bonne. On discerne dans quelques mottes tous les petits tunnels laissés par les vers de terre. La terre est bonne et cède facilement sous les avances délicates de la bêche.

On met les cacahouètes dans un vieux seau.

Le seau doit dater d’avant guerre dit Saki chan.

Le seau appartenait autrefois au village, car le nom du village y a été tracé au pinceau, dans une belle calligraphie d’ailleurs, et ce qui est caractéristique c’est que les caractères ont été tracés de droite à gauche, ce qui était l’usage courant jusqu’à la guerre.

Lire « ichi no tani » qui est le nom de la vallée. Se lit ici de droite à gauche

Aujourd’hui cette écriture de droite à gauche se retrouve encore pour les noms de bateaux et parfois de camions. Sur les camions c’est marrant car parfois le nom de la société de transport est écrite avec les caractères romains, mais de droite à gauche !

A la vue de ce seau antique commence une discussion, on continue à récolter les cacahouètes mais je dis tiens ce seau a pu appartenir au père du chef du village actuel !

Saki chan se rappelle de son prénom, tout droit sorti d’un film de samurai ou d’une pièce de kabuki. Quel nom ! lui dis je ! Et je l’ai oublié …

Il est courant même aujourd’hui d’inclure dans le nom de ses fils un numéro. Ce numéro indiquant leur ordre de naissance.

Saki chan regarde la quantité de cacahouètes et il dit: autrefois y avait pas d’électricité… les gens faisaient des gosses et des gosses, ils n’avaient rien d’autre à faire… malgré la pauvreté à l’époque …

et il ajoute mais bon à force de faire des gosses quand les gens décidaient d’arrêter d’en faire souvent si c’était une fille la dernière, ils l’appellaient  »Tomé » (s’arrêter).

Voyez qu’à discuter pendant la récolte des cacahouètes on peut apprendre des trucs.

Les cacahouètes finies nous allons récolter du gingembre.

Un Beau village le long de la Route n29

Ici je veux vous présenter un petit village dont nous avons fait la découverte dimanche dernier.

Juste au bord de la route nationale 29 qui traverse du nord au sud le Japon; plus précisément en connectant la ville de Himeji à la préfecture de Tottori au nord.

Route pittoresque car une grande partie du pays traversé est montagneux. on passe au pied du mont hyono qui fait 1500 mètres c’est quand même pas ridicule.

On a trouvé ce village vraiment par hasard, en passant en camion. L’étroitesse de la vallée perpendiculaire où il se planque nous a tout de suite intrigués.

Vous pouvez trouver l’endroit sur google: Wakasa, Yazu District, Tottori 680-0735

C’est très mignon. Il y a quoi, trente maisons en tout ? Elles sont de chaque côté d’un chemin goudronné qui serpente et se hisse jusqu’au fond de la vallée.

Certaines maisons sont assez récentes mais le tout a beaucoup de caractère.

L’histoire de ce village est particulière: Ce sont des membres du clan Heiké qui chassés au 12è siècle sont venus se réfugier dans ce coin.

Leurs descendants vivent toujours dans ce village. Et il faut souligner que toutes les familles qui y habitent portent ce nom: heiké. J’ai vérifié en lisant les noms sur les maisons.

(dans notre village aussi il y a des descendants du clan des Heiké qui ont fuit à la même époque)

Si l’on va jusqu’au fond de la vallée on peut admirer un énorme rocher, sous lequel les ancêtres du clan heiké se sont réfugiés … Ils y ont creusé une sorte de grotte dont je n’ai pas pu trouver l’entrée et s’y sont cachés pendant vingt ans, dit on sur la pancarte.

Il faut imaginer tout celà: il n’y avait pas internet ni de playstation même pas amazon à l’époque; comment faisaient ils, au douzième siècle ?

… je plaisante … c’était certement très bien le 12è siècle, y a pas de raison.

Au fond de la vallée le chemin mène à l’ancienne caverne que les fugitifs de heiké ont creusée avec leurs dents.

L’endroit est absolument superbe et on croirait se diriger vers le gros arbre où Totoro aime faire la sieste l’après midi.

L’endroit est superbe et je me dis que ce serait féérique comme celà partout ailleurs si le Japon ne s’était pas lancé dans la plantation massive de cryptomères il y a cinquante ans! De la belle forêt comme celà on en mangerait.

Cette belle pancarte nous informe de la présence d’ours exhibitionnistes.

Ensuite on redescend et retourne sur le hameau.

Belle récolte d’ail.

J’adore ces villages tarabiscotés !

Et la présence de l’eau change tout.

Les fleurs blanches c’est du sarrasin (pour faire du soba). excellent engrais vert qui fixe l’azote.

Un escalier en pierre grimpe assez sec et mêne au sanctuaire shintô qui protège le hameau. A l’époque Heiké ce devait être un bon endroit pour s’y planquer et faire le guet.

Car la vue est bien dégagée.

Au dessus on distingue une bâtisse très modeste qui ressemble à un garage où l’on garde un motoculteur.

La région reçoit beaucoup de neige l’hiver. Enormément de neige.

Je tire la chevillette, et la bobinette choit.

En réalité cette bâtisse très modeste, c’est le sanctuaire. C’est la première fois que je vois un tel sanctuaire; aménagé ainsi tel une pièce d’habitation.

On redescend.

Mais je m’arrête pour admirer cette scène éternelle. Ce petit potager. Installé au pied d’un jizo. Et la vieille paysanne qui sous le regard protecteur de celui ci œuvre en silence.

Quelle belle promenade. La beauté de ce village; la patience et la tenacité de ses habitants me touchent.

Tout celà inspire le respect.

Mais c’est le moment de reprendre la route. mais d’abord; admirons ce beau camion tout neuf. Quelle belle couleur. Quelle classe.

Préparations

C’est avec beaucoup de plaisir que chaque jour je fais un tour dans le jardin pour aller voir les plants de légumes.

Dans le jardin j’ai installé deux cadres en bois, inclinés vers le Sud. Installés de façon temporaire; dessus je pose des fusumas en verre (les cloisons coulissantes) de la maison de madame M et voilà ! celà fait un endroit abrité car les températures baissent encore la nuit.

Comme je ne maîtrise pas vraiment le timing, je prépare de nouveaux plants chaque semaine, en espérant à un moment ou un autre; tomber sur le créneau qui marche bien …

Carotte Chou Tomate Piment laitue etc … Et c’est mignon à voir les premiers qui poussent, poussant la terre de leurs petites mains vertes … Laissez moi sortir.

Voilà; rien n’a poussé; rien n’est récolté mais déjà le jardin procure beaucoup de satisfaction. Que du bonheur dans ces moments de simplicité, on est reconnaissant aux dieux qui nous entourent de ne pas nous avoir encore botté le cul.

Chou, Chou Chinois; épinard ont bien passé l’hiver.

Là j’ai préparé deux petits espaces protégés sous de vieux fusuma en verre… récupérés dans la maison de Mme M ….

Cross fingers … on espère que tout va bien démarrer

Courage, mes petits bébés !!! Dans les gouttières en plastique comme le gars sur youtube, j’ai planté des zaricots.