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PPR: Pastèques Poussins Riz
P Pastèques
Dans le champ que nous cultivons avec l’ami Saki, ce matin je vais récolter les pastèques. Pour bien faire je les aurais récoltées une à une plus tôt cet été, mais l’endroit était recouvert d’herbes hautes et comme nous partageons le champ avec les vipères j’ai dû d’abord y aller avec la débroussailleuse.
Les corbeaux n’ont pas vu les pastèques cachées dans les herbes, sinon il les auraient mangées !

Ca fait beaucoup de pastèques à manger, tout d’un coup. J’en passerai quelques unes au mixeur pour en faire un jus très désaltérant.
P Poussins
Saki à propos a reçu neuf petits poussins. Il avait des poules jadis mais il y a deux ans, un furet était parvenu à s’introduire dans le poulailler et il avait fait un massacre, style mélenchon à l’assemblée.
Je me dis que le jour où je quitterai mon job je m’occuperai de quelques poules, histoire d’apprendre et de pouvoir manger des œufs. Ce serait la continuation naturelle de nos aventures ici au village car nous essayons de maîtriser les choses simples qui nous approchent de l’autonomie: faire ses légumes, se chauffer au bois, et fabriquer des choses.

Je profite de l’occasion pour me renseigner et voir comment tout cela se passe …. dans le temps, dans les Charentes, mes grand parent avaient des poules, des pigeons, des lapins, des moutons … Presque en auto suffisance! Ce concept d’auto suffisance prend d’ailleurs tout son sens dans ces périodes inflationnistes et trempées d’incertitude.
En attendant Saki, a bricolé un abri pour les poussins, en utilisant un vieux meuble.
R Riz
On est dans l’atelier de Saki à discuter, que vient mister T.
Mister T est un personnage toujours souriant et plein d’astuces. Lui aussi d’ailleurs a des poules. Ce matin il vient inspecter sa rizière qui est juste face à l’atelier.

On parle de quelques aspects techniques. L’espacement entre ses plans de riz est plus important que dans la rizière du voisin. Je m’assieds au bord de la rizière et on discute alors tous les trois. J’adore ces moments ! C’est comme dans un film….

Je prends mister T en photo. Il inspecte une tige de riz. Je pose la question, de combien de grains de riz qu’il y a pas par brin. D’usage on dit qu’il y en a quatre vingt huit … D’ailleurs explique t il ce nombre, 88 on le retrouve dans l’idéogramme du riz !
Ah! que de choses à apprendre ! que je me dis, il y en a autant de choses à apprendre que j’en ignore …

C’était un dimanche …
Un dimanche bien rempli.
A regarder les photos que j’ai prises on peut suivre ce que nous avons fait …
Ecrit un article sur le blog en version japonaise sur mon ami Mariano, qui vit pas trop loin d’ici dans la région de Shimane à la campagne aussi. Mariano est musicien et j’y parle de sa musique merveilleuse.
Aux lecteurs du Japon nous proposons un bundle ‘que font les français dans la campagne japonaise’: une BD Retour Sur Terre en version japonaise (失われた田舎暮らしを求めて) et un CD de Mariano pour 2500 Yens. Adresse du site de Mariano; https://safe-and-sound.jimdosite.com/

Ensuite je pars retrouver Sakichan, il est 7 heures du matin. On prend un café dans son atelier et je plante dans notre champ une cinquantaine de pieds de cacahouètes.


A ce moment il y a … je ne sais pas comment il s’appelle mais c’est un habitant de la vallée .. peut être qu’il s’appelle shu chan; on le voit ici en chaussettes, c’est parce qu’il vient de bosser dans sa rizière… Il me raconte pas mal de trucs sur le fait que 1 faire son riz ne lui revient pas moins cher que s’il devait l’acheter 2 autrefois on semait le riz au moins un mois plus tôt qu’aujourd’hui et 3 que le riz aujourd’hui est bien meilleur qu’autrefois.

Il me demande si on fait du riz en France, et dans mon cerveau, au fond à gauche en prenant l’escalier qui mène aux souterrains je me souviens qu’on produit du riz dans la région de la Camargue ?? Je n’en sais pas plus.
Ensuite je rentre à la maison. et je pars avec ma chère épouse que j’aime tant et nous allons acheter des oeufs bio. C’est à quinze kilomètres au nord, et ces oeufs sont si bons que ça vaut le coup. Au début dans le camion je mets des chansons d’aznavour mais je sens que la patience de mon épouse est limitée et à un moment je switche sur paul simon.
Sur le chemin du retour nous passons par ce petit sanctuaire shinto.



Puis nous allons faire une pause dans un café très sympathique, où ma BD est en vente. J’ai d’ailleurs fait une petite BD sur ce café, pas encore traduit en français, je l’ai faite directement en Japonais ... l’article est ici.
Puis; retour à la maison. Jardinage. Je récolte des chou fleur et les prépare. Bois du thé.
En fin d’après midi pour le diner on se fait griller des choses de la mer: crevettes, poisson et calamar … avec un petit saké fait dans le village … C’est super bon !

La saison des promesses
C’est sans aucun doute pareil en France.
Le riz a été récolté.
On pense déjà aux prochaines échéances.
Déjà on prépare les champs et les esprits.
On sort alors les grosses machines.
De grosses bennes montées sur chenilles. Spécialement conçues pour pouvoir aller partout.

On charge ces grosses bennes soit de fumier de vache, soit de promesses électorales, que l’on s’en va épandre un peu partout.
Et ça marche !!! »doubler le salaire des machins » »augmenter le nombre de trucs » »réduire les taxes sur le bidule » »re schtroumpfer le trucmuche pour mieux refourbir les affaires »
Donner en abondance un peu au hasard c’est une chose, mais pour ces promesses électorales on peut avoir une stratégie plus ciblée et les placer directement dans des pièges comme dans la photo ci dessous.

Et c’est merveilleux; ça marche à tous les coups. Et après on après peut faire de délicieuses charcuteries … »la cervelle en gelée de Manu » »les boudins de Marine » »la petite andouillette de Xavier’‘ »la merguez de Jean Luc »
Riz, Fromage, Bande dessinée, Récolte, Marketing
Dans la vallée, pour la plupart des rizières, le riz a été récolté. En fonction de la variété du riz le moment de la récolte varie et le delta peut faire jusqu’à un bon mois. Plus au sud d’ailleurs je vois des rizières pas encore récoltées. Peut être le riz utilisé pour faire du saké ? Faudra que je me renseigne là dessus.
Je fais le parallèle avec ma bande dessinée Retour Sur Terre, un long projet arrivé à terme et dont nous commençons à récolter les fruits gràce à vos très nombreuses commandes. Merci !!
La semaine dernière nous avons reçu un premier arrivage de Fromage. Un délice ! Du fromage suisse! Merci Brigitte !!!

et à droite ayus frits avec salade (laitue et kakis), et petits agrumes sudachi.
le pain a été fait par un ami allemand et brotmeister qui vit et officie à Tokyo.
C’est l’opération BD contre fromage. Le dimanche soir on s’est retrouvés avec mon ami S et nos épouses respectives, et on a fait une fromage party ! Il avait apporté des petits poissons (des ayus, qu’il pêche pas trop loin d’ici). En friture ces ayus sont un vrai délice.
C’était vraiment génial de pouvoir se retrouver et de goûter cet excellent fromage. Pour S. et son épouse c’était une découverte, le vacherin, l’emmenthal c’est une première pour eux, ils ont beaucoup aimé. Ca fait voyager, car les saveurs de ces fromages sont tellement étrangères au Japon et à notre quotidien.
Le troc Bande Dessinée contre fromage sans aucune modestie je suis très heureux de cette idée et de ce concept. J’attends avec impatience les prochains arrivages ….
Au sujet de la BD Retour Sur Terre, encore; mais je ne pense qu’à ça, je vais devoir apprendre à comment la faire connaitre au delà du cercle de ce blog. Je ne suis pas un vendeur c’est ça le problème … ou challenge disons. Si vous avez des idées, des suggestions dites moi svp !!!
La traduction de Retour Sur Terre en Japonais progresse. On a bien avancé. Il nous reste 10 pour cents des textes à traduire. Certaines phrases … sont assez difficiles car les dialogues de S. par exemple nous les écrivons dans le dialecte local. Comment mettre sur papier ce qui est uniquement verbal ? Après il faudra revoir un peu la mise en page, le texte une fois en Japonais peut être beaucoup plus compact ou alors plus long; il faudra donc ajuster chacune des bulles et ça va prendre un peu de temps.
Revenons au riz. Il y a deux semaines je me balade et note le camion de monsieur F devant son hangar. Il y a du bruit et des fumées, je vais voir. Il s’occupe du riz qu’il a récolté. Monsieur F j en avais parlé brièvement il y a plusieurs années. On note que jusque dans les années 80 ou 90 il a vécu dans la fameuse maison de 1000 ans. Celle ci depuis a été transformée en musée. Sans doute la maison la plus ancienne du Japon.
Dans son hangar beaucoup de grosses machines. Pour sécher le riz. Et le décortiquer pour en retirer la balle.



La machine à gauche retire la balle du riz. La balle est expulsée dans le tuyau pour former un énorme tas; dehors.
Le riz décortiqué est complet, le grain est encore protégé par le son et a toujours son germe. Le riz complet se conserve très bien. Vous voyez les sacs, ce sont des sacs de 30 kgs, le riz complet y est versé et les sacs seront ainsi vendus directement.
A voir tout celà je commande à monsieur F deux sacs. Je n’ai jamais goûté à son riz, mais monsieur F n’utilise aucun produit chimique! je suis donc très curieux de goûter à tout cela.
On peut donc ensuite consommer le riz complet tel quel ou alors pour 100 yens le mettre dans une polisseuse qui en retirera le son et le germe pour faire du riz blanc. Ces polisseuses on en trouve un peu partout et elles sont ouvertes 24 heures sur 24. Il y en a une dans le village.
Les deux machines sur la photo font également un tri. Les grains de riz les plus petits sont mis de côté.
Monsieur F me montre le riz qui a été mis de côté par la machine, et les grains qui ont été gardés.
Mais moi j’admire ses mains.

Mer du Japon et villages de pêcheurs
J’ai envoyé ma BD à imprimer. Donc pas grand chose à faire à la maison… et nous allons faire un tour vers le nord, à deux heures de route.
Sur la côte de la mer du Japon. Nous visitons quelques petits villages de pêcheurs.
C’est absolutely magnifique. Tellement que je prends des petites vidéos; de 10 secondes, pour capturer le moment.
La côte est rocheuse. Escarpée. Il y a un côté méditerranéen. Les villages sont rikikis. Les routes qui les desservent très étroites.
Tout ce qu’on aime…
Voilà on est d’abord arrivés sur cette petite plage … 9 heures du matin et une magnifique lumière


Un père et son jeune fils pêchent. Ils viennent d’attraper ce petit calamar. On dirait le Cthulhu ( »monstrueuse entité cosmique »).
Kei truck suzuki. Aménagé pour transporter du bois il doit appartenir à un charpentier qui vient pêcher ici le dimanche

Super ambiance. Les gens sont calmes et relax. Beaucoup font se faire un BBQ avec ce qu’ils auront pêché…


C’est la mer du Japon. Donc en face, c’est les Ruscofs et ils boivent du kéfir.

Petit sanctuaire shintô au sommet d’un gros caillou. Je vais voir !

Petit autel, très modeste.

Le tronc où l’on vient glisser une petite pièce a été bricolé dans un flotteur.

On va visiter un autre village où l’on trouve cette beettle toute bleue.

Bleue … comme Doraémon !!!

Sinon la mer c’est dégueulasse; les poissons baisent dedans, comme dans la chanson de Renaud.
Y a toujours toutes les saloperies possibles en plastique



Allons voir un autre village …

La route est obligée de passer au dessus des montagnes, et donc quand on arrive on est d’abord à la hauteur des toits.



Ce village a tant de caractère!

Pêcheurs de poulpes ?

On quitte le village
Dans certaines rizières ont commence la récolte du riz. Sans doute les variétés les plus précoces style koshihikari.
Assez rare pour le photographier; ici ils font sécher le riz en le pendant à des bambous. Comme autrefois. Maintenant les gens vont faire sécher le riz récolté dans des grosses machines, qui coutent très cher mais qui font ça en deux coups de cuiller à pot.
On dit cependant que le riz séché de façon naturelle est meilleur. Si il y avait eu quelqu’un j’aurais pu demander si le vent marin a quelque effet ?


Update sur la BD et visite d’un magnifique village
Vos commentaires sur la bande dessinée
Vos commentaires sur la couverture de la BD ! Cela m’a fait super plaisir. Merci énormément!
1 je ne suis pas tout seul dans mon trou
2 et toutes les idées que vous avez, avec chacune et chacun votre sensibilité et approche…
Tout cela m’aide et aboutit à me donner une nouvelle idée pour la couverture … mais je veux attendre un peu, que tout se décante dans ma tête, avant de m’y remettre.
Pendant ce temps je fais plusieurs corrections dans la BD. J’ai encore neuf pages à revoir: refaire des dessins qui ne vont pas du tout, et revoir un peu les couleurs. A priori simple mais celà prend du temps. Le week end dernier j’ai pu revoir trois pages à peine.
C’est un travail de forçat.
visite d’un magnifique village
Mais nous prenons le temps aussi le week end de nous promener. Le mois dernier nous avons fait un tour vers le nord (encore) et nous sommes aventurés dans la préfecture de tottori.
Sur la carte, le petit village Kichijoji semble intéressant. Il est isolé et encaissé dans les montagnes. C’est quasiment un cul de sac, une route départementale le dessert par le nord, mais l’accès via le sud est réduit à des petits chemins de montagne. Nous y allons avec notre camion keitora qui est avec quatre roues motrices: aucun chemin de montagne ne lui résiste… C’est à quoi … soixante kilomètres de chez nous ?
Avant d’arriver à destination nous passons devant ce temple qui a été construit directement dans l’énorme cavité dans la montagne. Il y a t il des dentistes parmi les lecteurs ? Est ce que cette cavité ferait penser à une gigantesque carie ?

On est allés donc visiter ce village. Et nous n’avons pas été déçus. Il est recroquevillé sur lui même sur le flanc d’une montagne. Les maisons pour la plupart sont anciennes. Et serrées les unes contre les autres. Des petits chemins étroits où deux ânes ne passeraient pas donnent un sentiment de secrets et de mystères. Il faisait en plus un temps magnifique.
On arrive et cherchons un endroit où nous garer. pas évident vu l’étroitesse de tout. . Juste à côté une femme octogénaire est affairée dans son potager. Elle nous appelle et nous donne des magnifiques poivrons. Ca commence bien!

Rien que ça, c’est déjà superbe.

Noter le truc à chenilles qui permet de transbahuter des affaires jusque dans les champs situés sans doute plus haut dans les montagnes. A noter aussi l’état impeccable de la maison. Et les petites ouvertures dans les planches sous l’engawa qui permettent de garder les parties sous le plancher aérées.
Et voila ce que l’on voit quand on se retourne.

on prend le chemin étroit.




Ca m’a donné une de ces pêche de découvrir ce beau village. Tout y est si paisible.

Un ancien lavoir:

Le sceau en bois avec la grosse pierre dedans. Y préparent ils des tsukémonos ?
On arrive au sanctuaire shintô.




Et puis toujours ce beau panorama.



La fenêtre, en bambou et torchis, d’une ancienne grange.

Allons voir la rizière. C’est fin juillet. Les grains de riz ne sont pas encore bien formés.
Mais en fait je veux voir les grenouilles. Je n’en trouve pas !


C’est une région à neige! Partout on voit ces grosses spatules.


Je devrais un jour écrire un article sur la fameuse brouette japonaise.
Tous les détails de la vie quotidienne … Par contre comment font ils pour aller chercher les oignons mis à sécher … il faut une échelle ?

L’ancienne école du village.

Après les maisons simples de paysans on trouve une demeure chargée encore aujourd’hui de signes d’opulence.

Je suis pas sûr que avec la lumière les photos rendent bien.
Mais pour sûr c’est l’un des plus beaux villages que j’ai visités au Japon.
Ici, la voiture du prêtre bouddhiste du village.
Le petit bâtiment est utilisé par les pompiers (volontaires).



Et voilà on a fini notre tour et retour à la case départ.
On aurait voulu que cela dure des heures mais …. c’est tout petit … mais quelle belle promenade.

Pour rentrer on prend un chemin de montagne. Une heure sur la route sans voir personne. C’est la première fois que ça m’arrive au Japon. Par contre on a vu une dizaine de chevreuils. Y rencontrer un ours aurait été possible, car il y en a dans la région.
L’ours aurait il de son propre chef monté à l’arrière de notre camion ? L’aurions nous ainsi ramené à la maison ?
Pas cette fois ci en tout cas… peut être une prochaine fois.
Récolte du riz
On suit le rythme des saisons.
L’été tire sur sa fin. Le riz malgré une saison des pluies super longue jusqu’à fin juillet et ensuite un mois d’aout très sec a bien poussé. Des voisins s’avancent à dire que la récolte devrait être bonne.
Par contre il a plu ces derniers jours, il va pleuvoir toute cette semaine. Après de longs mois de préparations et de travail la question quand moissoner se pose. On ne peut pas récolter sous la pluie, les moissonneuses que l’on appelle combine se bloquent quand le riz est tout mouillé. Un peu comme mon rasoir électrique quand je sors de la douche …
Donc ces derniers moments ont est forcé à prendre des risques. Faire la récolte aujourd’hui malgré une météo très instable, faudrait pas qu’il se mette à pleuvoir, ou alors attendre mais alors la pluie est annoncée pour toute la semaine qui vient.
Ce matin je vais travailler dans notre champ libre, je prépare un nouveau rang pour y planter les légumes d’hiver. Je fais ça à la main avec une pelle. Ce travail physique me fait le plus grand bien, me réveille.
Après je fais un tour dans la vallée… je veux voir si S récolte … peut être qu’il a décidé de récolter plus tard ? Non, il est affairé dans son champ avec des voisins. Parfait ! car je souhaite sans vergogne m’incruster pour observer les travaux et regarder comment tout celà marche. En plus j’ai une caméra et je peux filmer tout cela….
L’ambiance est sérieuse. Vous pouvez aussi remarquer une certain tension dans les gestes. On veut faire vite avant les pluies prévues pour l’après midi. Tout est déjà un peu mouillé et S manipule la moissoneuse avec beaucoup d’attention, en veillant à couper le riz le plus haut possible pour que les lames de la moissoneuse ne bloquent pas.
Une fois la moissoneuse pleine on la vide dans un camion. Voir les grains de riz comme ça on a l’impression qu’ils touchent le jackpot les gars !! C’est le travail qui est récompensé et le résultat de leurs efforts combinés à de la chance (pas d’intrusions de sangliers, pas d’attaque d’insecte)….
L’année dernière aussi je m’étais incrusté. Il faisait un temps magnifique et l’ambiance était tout à fait à la fête.
Plongée dans les canaux
On est en mai.
Les plus pressés ont déjà planté le riz.
D’autres sont encore à labourer et à préparer leurs rizières.
On ouvre les canaux qui transportent l’eau de la rivière pour inonder les champs. On inonde les rizières avant de les labourer. Pour le plus grand plaisir des grenouilles!
La culture du riz requiert une transformation du paysage. Avec des surfaces planes, délimitées par des rebords rehaussés et de nombreux canaux pour y transporter toute l’eau nécessaire.
Ces canaux je m’y suis intéressé lors d’un des premiers articles de blog, lors de notre installation dans le village, en 2012.
Mais cette fois ci observons les de beaucoup plus près. Enfin bon, je m’y intéresse en y plongeant une caméra et voir ce que ça donne et c’est surprenant, ça fait voyager, ces images ….
On peut trouver de la beauté partout, suffit de se donner la peine. On peut se mettre à rêver aussi ….
On y entendrait même le chant des baleines, dans ces petits canaux!
Avoir le champ libre!
Cette année avec mon ami S nous nous lançons dans un grand projet de jardinage. En fait, l’année dernière je lui parlais souvent de mon envie de disposer de plus d’espace pour planter des légumes en plus grandes quantités. Notre potager dans le jardin est très petit. On y est un peu limité.
S a à côté de son atelier une ancienne rizière, inutilisée, et il m’a proposé d’y faire pousser des trucs ensemble. La rizière fait 240 tsubos soit 800 mètres carrés.
On a le champ libre!

L’idée c’est de faire pousser ce qui demande très peu d’attention et d’entretien. Nous avons sélectionné le gingembre et la patate douce. Le gingembre, on en utilise régulièrement. La patate douce, on la découpe et la faisons cuire dans Calcifer notre poêle à bois, l’hiver.
Il y a aussi une initiative pour la re-dynamisation du village: produire du yamatoimo. C’est une variété d’igname. On l’écrase et le mange par exemple crû avec du riz. On l’utilise aussi pour faire du okonomi yaki. C’est un tubercule très recherché.
En février nous avons commencé à préparer le terrain. Allé chercher deux camionnées de crottin de cheval. L’éleveur de bovins du village a apporté trois tonnes de compost. On a laissé reposer tout cela deux mois.
Puis nous avons passé le motoculteur dans le champ.

Réhaussé les rangs avec le joren 鋤簾(じょれん), voilà un travail exténuant qui brise bien le dos.

Il faut rehausser les rangs, faire un uné 畝 うね pour éviter que la terre reste trempée d’eau. Surtout pour les patates douces. C’est important me dit-on.

Cette semaine nous avons fini de tout planter. Le gingembre. Les patates douces. Le yamato imo. Le gingembre on plante directement le tubercule. La patate douce, on en plante les tiges (les lianes?).
C’est vraiment un chouette projet. Et puis avec S. on travaille très bien ensemble. C’est beaucoup plus facile à deux. Je découvre un don naturel pour charger la brouette de crottin et la pousser à travers le champ.




Le rang au milieu pour les patates douces
Encore des récoltes
Le jour suivant; j’ai décidé d’aller faire une grande promenade. Une balade jusqu’au fond de la vallée. Trois heures de marche à peu près; à bon pas.
En chemin, je passe devant chez un voisin.
Prends donc mon chien avec toi, et j’irai le reprendre en camion à mi chemin.
Quelle bonne idée me dis-je.

La chienne Tchatacha est visiblement très contente d’aller faire un tour ! Elle ne se fait pas prier.
On traverse un hameau, arrive à une route qui serpente et monte dans la montagne. Une petite demie heure. Le maître de Tchatcha passe en camion la reprendre comme prévu et je continue mon chemin, seul.
La route grimpe sec. Partout la végétation. J’arrive à un barrage. La route continue, il n’y a pas âme qui vive sur 30 minutes. La vue à certains endroits est bien dégagée sur le lac du barrage et les montagnes.

C’est superbe. Puis la route arrive à l’aurée du dernier hameau de la vallée, après c’est un cul de sac. Je croise deux copains en camion.
jitensha médéta ? t’as cassé ton vélo ?
自転車めでた?
めでた; médéta signifie casser(é), un terme du patois local, en japonais standard on dirait kowareta.
Les deux gars sont en grande forme, à l’arrière de leur camion on distingue les restes d’une carcasse de sanglier qu’ils viennent de dépecer: ils s’en vont larguer les os quelque part. C’est pas tous les jours qu’on peut prendre un sanglier. Ils ont dû le prendre dans un piège, en fait une grosse cage en métal et dont la porte se referme sur l’animal qui s’y sera aventuré par excès de gourmandise.
Au fond de la vallée il y a une sorte de camping j’y fais un petit tour pour constater qu’il y a beaucoup de ‘touristes’, et combien l’air de la montagne et la nature leur font du bien. Cure de desintoxication.
C’est le moment de faire demi tour. Quelques photos.


La route redescend et retrouve un hameau.
C’est là que la magie du marcheur se produit….
Quand on est à pied; on est accessible, on est près des gens.
La voiture a créé une distance … pour s’arrêter; descendre de sa bagnole et aller discuter avec quelqu’un il faut être super motivé… Il est beaucoup simple de continuer sa route sans s’arrêter, au pire on fait un petit signe de la main.
Mais là je suis à pinces et un groupe d’habitants au bord d’une rizière me fait signe. Ils sont en train de récolter le riz. Je me rapproche, on se dit bonjour, on me tend une canette de bière.
Il y a la mister S, et la famille M. Ils récoltent leur riz sur trois rizières.


Mister Y un peu comme moi, est venu simplement, pour voir ce qu’il se passe. Donc il y a quatre personnes qui s’activent avec les machines et dans les rizières, et six autres qui sont assises tranquillement sur le bord du chemin et regardent ce qui se passe.


Il y a là un petit air de fête. On regarde les travaux et observe les différentes manoeuvres. C’est passionant de regarder les gens travailler.

La récolte se fait dans trois rizières. La moissoneuse pleine, il déchargent les grains de riz dans un camion keitora.

Récolter le riz, voila un moment de bonheur et de joie. Tout le monde la est heureux, c’est clair.
Toutes les choses prennent leur sens.
Quelle chance de pouvoir gouter ce moment en bonne compagnie.

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