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Avoir le champ libre!
Cette année avec mon ami S nous nous lançons dans un grand projet de jardinage. En fait, l’année dernière je lui parlais souvent de mon envie de disposer de plus d’espace pour planter des légumes en plus grandes quantités. Notre potager dans le jardin est très petit. On y est un peu limité.
S a à côté de son atelier une ancienne rizière, inutilisée, et il m’a proposé d’y faire pousser des trucs ensemble. La rizière fait 240 tsubos soit 800 mètres carrés.
On a le champ libre!

L’idée c’est de faire pousser ce qui demande très peu d’attention et d’entretien. Nous avons sélectionné le gingembre et la patate douce. Le gingembre, on en utilise régulièrement. La patate douce, on la découpe et la faisons cuire dans Calcifer notre poêle à bois, l’hiver.
Il y a aussi une initiative pour la re-dynamisation du village: produire du yamatoimo. C’est une variété d’igname. On l’écrase et le mange par exemple crû avec du riz. On l’utilise aussi pour faire du okonomi yaki. C’est un tubercule très recherché.
En février nous avons commencé à préparer le terrain. Allé chercher deux camionnées de crottin de cheval. L’éleveur de bovins du village a apporté trois tonnes de compost. On a laissé reposer tout cela deux mois.
Puis nous avons passé le motoculteur dans le champ.

Réhaussé les rangs avec le joren 鋤簾(じょれん), voilà un travail exténuant qui brise bien le dos.

Il faut rehausser les rangs, faire un uné 畝 うね pour éviter que la terre reste trempée d’eau. Surtout pour les patates douces. C’est important me dit-on.

Cette semaine nous avons fini de tout planter. Le gingembre. Les patates douces. Le yamato imo. Le gingembre on plante directement le tubercule. La patate douce, on en plante les tiges (les lianes?).
C’est vraiment un chouette projet. Et puis avec S. on travaille très bien ensemble. C’est beaucoup plus facile à deux. Je découvre un don naturel pour charger la brouette de crottin et la pousser à travers le champ.




Le rang au milieu pour les patates douces
Un nouveau projet pour cette année
Un nouveau projet pour cette année c’est la production de patates douces ou satsuma imo en Japonais
Un projet en collaboration avec mon ami S. dans le village. Nous planterons dans son champ, jusqu’à maintenant utilisé par ses chèvres.
Pourquoi les patates douces, c’est low maintenance, et aussi je pense les vendre au festival de la forêt qui aura lieu dans notre vallée en novembre prochain. Cuites un peu comme des marrons (on dit yaki imo) c’est une friandise délicieuse qui devrait ravir les visiteurs.
En 2019 on y avait fait un stand de crèpes, avec un certain succès.
Je ne fais que de très petites quantités de légumes dans le jardin à la maison et là les patates douces ce sera un peu comme produire à ‘grande échelle’.
Malheureusement je n’ai pas pris de photo mais nous commençons à préparer le champ. Nous avons ramené deux camionnées de crottin de cheval, et l’éleveur bovin de la vallée a livré une bonne tonne du compost qu’il fabrique avec ses vaches.
Chercher du gravier
Que faire un samedi d’octobre lorsqu’il fait un temps magnifique.
Aller chercher du gravier!
Je veux étendre du gravier là où nous garons la voiture, et puis aussi je veux poser un tuyau entre les deux anciennes rizières qui forment notre jardin pour mieux faire s’évacuer l’eau des pluies. Je poserai du gravier pour stabiliser et cacher le tuyau.
Mon ami S a un nouveau camion, un Mitsubishi Fuso, flambant neuf. Il va m’aider à aller chercher du gravier. Plus facile avec un camion de trois tonnes qu’avec mon petit camion keitora où l’on peut charger jusqu’à 350 kg.
J’achète deux canettes de café pour la route. … il me passe une cigarette (il roule son tabac maintenant, le coût à la cigarette revient à la moitié des cigarettes normales), et c’est parti pour un tour. C’est un moment tout à fait génial, dans ce beau camion on doit être les deux hommes les plus heureux du monde, manque que le violon de Grapelli avec la musique des Valseuses.
On va à quinze kilomètres trouver une caillouterie … comment dit on en Français ?
Là un énorme engin vient déverser en une fois, trois tonnes de gravier oh yeah dans la benne. Le conducteur d’engin nous fait de beaux sourires, c’est un jeune, le jeune le plus heureux du monde c’est sûr, avec un engin pareil!
Les hommes quelque soit leur âge aiment les gros jouets. Regardez les militaires comme ils ont heureux avec leurs gros tanks et les porte-avion … pareil …
Il fait beau temps et du camion qu’est ce qu’on voit bien la route. Magnifico.
Avant de verser le gravier pour la place de la voiture, on retire des grosses pierres. Le pied-de-biche tricolore bleu blanc rouge est ici encore bien utile en plus d’être magnifique…
Vous en reprendrez bien encore un peu (épluchage)
Aujourd’hui dimanche, encore épluché des troncs d’arbres descendus de notre montagne; 7 troncs de 5 à 6 mètres de long, disons quarante mètres en tout … ça m’a pris 4 heures … donc du dix mètres de l’heure.
En tout cas c’en est fini pour l’épluchage; j’ai épluché tout ce qu’on pouvait éplucher.
Etape suivante; on va passer les troncs à la scierie pour notre projet de technology transfer. Là on est dans l’atelier de S.
Après cette belle journée, les cacahouètes accompagnent la bibine avec perfection. En plus il y avait de la Carlsberg au supermarché. Ca change un peu des bières locales.
Pendant ce temps là le riz pousse dans les rizières en face.
Les chevreaux poussent aussi …
Les chèvres se marrent
Le récit de l’épluchage massif des cryptomères serait incomplet si je ne parlais pas des chèvres qui gambadent dans le champ juste à côté.
L’épluchage et mes lunettes vertes les amusent énormement et elles ne cessent de rigoler dans mon dos.
Réparer l’ancienne serpe
C’est l’automne, d’ici quelques semaines, il n’y aura plus ni sangsue ni frelon et je retournerai dans notre petite montagne. Le but, débroussailler, continuer à déblayer et planter des arbres. C’est donc le temps des préparations. Car telle est ma mission.
Un truc à faire, remplacer le manche de la serpe et en réarranger la lame. Cette serpe est ancienne. Un voisin me l’avait offerte l’année dernière après que nous ayons acheté notre petite montagne. Elle avait dû appartenir à son père ou son grand père. La lame porte le nom du forgeron qui l’a faite ainsi que le nom de la ville de Shiso; proche de 10 kilomètres.
Autrefois il y avait une trentaine de forgerons à Shiso, je crois comprendre qu’il n’en reste aujourd’hui que deux ou trois. Ces forgerons fournissaient les agriculteurs et les forestiers en outils … Pas du made in china mais du made à dix kilometres de la maison.
Je me suis bien servi de la serpe l’année dernière, mais tapant comme un malade sur des tonnes de lianes et de bambous j’en ai brisé le manche et abimé la lame.
D’abord je protège la lame dans un journal plié pour éviter de me trancher les bras.
Je scie dans la longueur un nouveau manche, sur 3寸, 3 sun, soit trois pouces. Les charpentiers utilisent toujours le sun comme mesure et expliquent que les chiffres exprimés en pouces sont plus faciles à retenir qu’en centimètres car ils sont sont plus petits. (par exemple 3 sun au lieu de 10 centimètres).
Il est un peu plus délicat de voir où percer le manche pour y insérer les deux clous de fixation.
Mais bon on y arrive après avoir fait une copie de la lame sur un bout de papier.
Ensuite je passe la lame à la meule pour la corriger, et effacer les éclats faits l’année dernière.
Finalement je passe la lame à la pierre à aiguiser pour la reprendre en douceur. Ce type de travail avec la pierre ou la meuleuse invite toujours à apprendre des gestes. A les faire bien. C’est tout un art. A chaque fois on finit par se laisser guider par le geste. La pierre et le métal se parlent et on suit le geste qu’ils nous incitent à faire. C’est très reposant.
Le résultat est assez concluant.
J’en profite pour dégager l’entrée de la montagne. La végétation obstrue l’entrée.
Les branches coupées, on les amène ensuite aux chèvres du voisin qui sont toutes contentes. Elles aiment bien ces feuilles.
Rien ne se perd. Tout se transforme.
La chèvre (le bouc)
Pour quelques semaines cet été nous avons une chèvre. Un ami nous la prête.
Les préparations
Ce projet de construire à la place du hanaré est au prix de sacrifices financiers conséquents. Surtout après notre installation récente dans le village qui aussi a coûté quand même beaucoup de brouzoufes et d’énergie aussi. J’avoue qu’au début on a un peu hésité. Mais notre décision a été la bonne.
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