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Un café dans une maison ancienne

Nous sommes allés faire un tour et nous changer un peu les zidées dans région de Sasayama. C’est à mi chemin entre notre village et Kyoto.

Pour découvrir un super coin … Un café ou salon de thé a été installé dans une maison ancienne.

Voici quelques photos.

Suzuki Jimny
toit de chaume redevenant végétal
le nom du café ‘GENTEN’ ou le point d’origine 原点
le chat du voisin a offert ces orchidées pour célébrer l’ouverture du bistrot

Ah ces pointes d’humour !!! c’est ça qui nous sauve !!!

eh oui les câbles électriques toujours un problème avec les maisons japonaises anciennes … pareil chez nous !
je pense à mononoké
shintô et bouddhisme
détail
on va s’installer dans ce coin; sur le engawa. L’espace a été bien arrangé. Ca n’est pas évident comme ça dans une maison ancienne … pas évident du tout.

de la on a vue sur le jardin et il souffle une brise fraiche… C’est bien les engawas … arrangés comme ça c’est l’art de vivre d’autrefois… chez nous on l’utilise pour bouquiner. Ici dire dans cette maison on voit l’état d’origine: il n’y a pas de fenêtre: simplement des cloisons qui la journée se rangent dans un genre de placard et qui donc peuvent être retirés la journée… chez nous des portes coulissantes ont été installées.
pour gouter à ce ko-hi- furo-to… une boule de glace iceberg sur un café glacé. Il y a plusieurs versions disponibles; coca ou encore soda au goût melon… Avec la chaleur un peu moite pourquoi pas !!!
les anciens lieux d’aisance ne sont plus opérationnels mais évoquent avec poésie la vie d’antan
petite grenouille sur le truc pour se désinfecter les paluches à l’entrée …. covid encore et toujours…. petite grenouille à propos es tu vaccinée ???

Comment trouver le café GENTEN ?

Ils sont sur insta https://www.instagram.com/cafe_genten/

Le remplissage du samedi

Sept heures du soir. Une journée bien remplie et pourquoi pas en faire le résumé.

MATIN

Lever vers 5 heures. Mon épouse est déjà levée et bricole. Petite heure tranquille dans la cuisine. Je bouquine les Illusions Perdues du père Balzac. Excellent traité de « business pour les naïfs qui montent à Paris » (c’est à dire qu’ils se font pulvériser). Voilà un roman qu’il est vraiment actuel et moderne.

Je ne prends pas de petit déjeuner, car depuis cet été je ne mange pas le week end. C’est à dire que je ne mange pas entre le diner de vendredi et le diner du dimanche. Comme j’ai du gras, je vois que ça ne me limite pas du tout.

Aujourd’hui il fera beau! Voila ce que je vois quand je sors de la maison.

7 heures trente. Je prends ma tenue de combat et mes bottes, et vais voir Sakichan à son atelier. Café. Il est à son atelier depuis 5 heures trente. On papote puis on se met au boulot. Dans le champ on récolte ce qui reste de gingembre. On pose aussi un petit tissu pour protéger les épinards, le colza (nanohana) et la moutarde brune (karashina) du froid qui commence à s’installer.

8 heures trente je retourne à la maison. Enfile un pantalon décent. Prépare une vingtaine de copies de la version JP de ma BD, je les mets dans une pochette plastique, ajoute un bandeau de papier explicatif. Sur une BD sur 10, je glisse un post it avec des oreilles de chat qui dépassent, pour faire la surprise, comme ici:

9 heures je parts et vais visiter un café salon de thé à vingt kilomètres au sud. La semaine dernière J’avais fait la rencontre par hasard de la cheffe de ce café et elle avait proposé d’y vendre des copies de ma BD. or tout a été vendu qu’elle m’a dit la veille, donc je vais y déposer un nouveau petit stock. Le café est dans un nouveau building et très bien arrangé. Il est situé juste devant une gare de train. Ils vendent aussi des légumes de leur production et la spécialité de leur village: des pousses de bambou en conserve. Je rencontre la responsable, dont je fais la connaissance et on discute pendant une heure. C’est vraiment sympa: grâce à mon projet de BD je rencontre des gens et sors un peu du village.

10 heures trente je suis de retour au village, et retrouve Saki chan à son atelier. Il va livrer du bois au camping du village, je le suis car mes BDs y sont également en vente, or ici aussi tout a été vendu! j’y vais déposer un autre stock de 10 copies.

Arrivés au camping on va voir un groupe de jeunes pas si jeunes du village qui ont organisé avec un couple de youtubeurs un « cours de cuisine au camping ». Je vais voir les youtubeurs on discute un peu topinambour et comment les préparer.

Cet évenement est organisé pour « revitaliser » le village et tout est vraiment bien fait … good job guys!!!

APRES MIDI

13 heures je repars cette fois pour aller voir Shin chan qui a un super café resto dans la ville voisine. Je veux y prendre un café, le café y est délicieux, et aussi offrir une copie de ma BD à Shin chan. Au resto il y a deux gars qui sont assis tranquillement et on fait connaissance. L’un est agriculteur l’autre travaille pour un fabricant d’outils de nettoyage. Deux personnages encore très sympathiques et on papote pendant une bonne heure au moins.

15 heures je suis de retour à la maison.

C’est bien joli de papoter mais j’ai besoin de bouger. Je remets ma tenue de combat et vais transporter de grosses pierres dans le jardin. Je les amène dans un petit coin où je fais comme une terrasse; cet endroit est sinon envahi de petits bambous et l’été c’est un cauchemar pour débroussailler. Pour transporter les pierres je teste un nouveau chariot bricolé récemment Ca marche très bien et c’est super pratique. Tout cela m’occupe pendant deux bonnes heures et je sue à grosses gouttes. Car il s’agit aussi de retirer de la terre; de la passer au tamis, d’amener cette terre dans le potager et de retirer de grosses racines pour pouvoir poser ces grosses pierres. Ce travail physique me fait un bien énorme.

18 heures

Eh oui! ne pas manger le week end allonge celui ci considérablement. Tout ce que j’ai pu faire dans cette seule journée, c’est aussi parce que je n’ai pas eu besoin de m’arrêter pour bouffer.

Qu’est ce qu’on va faire demain ? le matin je vais continuer à m’occuper des pierres. Je ferai ça sans doute en écoutant un podcast … ça va être cool. Puis j’irai faire quelques courses et en fin d’après midi on se retrouve chez Saki chan dans son atelier pour une petite fête. Son épouse aura amené des huitres. Nous amènerons des boissons et du fromage du pays basque reçu d’une lectrice ….

Toutes ces choses simples; ces rencontres, ces amitiés, et ces grosses pierres aussi, c’est que du bonheur….

Autour du puits

Mon ami S charpentier en mi retraite a un petit chantier chez ma voisine Mme T: rehausser l’auvent devant son grenier.

C’est dimanche matin à 8 heures, je vais voir et j’apporte des cafés.

Le grenier en question date de Meiji, en Japonais on dit Kura. C’est là où l’on gardait les récoltes et les trésors de la famille. La construction faite avec des murs et des portes de torchis très épais est dite résister aux incendies.

Le Kura. Avec le puits et l’évier atenant. L’auvent a déjà remis à niveau. Remarquer les portes; faites de terre, et desormais laissée ouvertes. Elles sont dans un cadre en bois pour les protéger.

Devant le kura il y a un puits que complète un évier en ciment.

Chez mes grand parents en Charente dans l’île d’Oléron; chez ma grand mère en Charente profonde il y avait un puits aussi…

Un auvent s’étend le long du kura. Il s’étend pour protéger le puits et l’évier des intempéries. Et celà crée un excellent espace pour les petits travaux, comme préparer les feuilles de thé par exemple.

Notre maison avait un puits parait il mais il aurait été bouché. Il se plaçait pas trop loin de là où j’ai mis mon bureau, peut etre qu’un jour; alors que je bosse, au téléphone avec mes collègues du Texas, pouff, le sol va se défaire sous moi pour m’engloutir dans l’ancien puits.

Un puits c’est vrai c’est un peu magique, c’est là où on pouvait planquer des trucs; tout ce qui dérange …. le bonheur est dans le pré … aussi dans le puits…

Deux poteaux supportent l’extension de l’auvent, un des deux est posé directement sur la terre (quelle mauvaise idée) et avec l’humidité du sol il s’est mis à racourcir, faisant pencher l’auvent. d’un côté..

Le travail consiste à 1 soulever l’auvent avec un cric, 2 poser une grosse pierre; 3 couper à hauteur le poteau déjà raccourci et le poser sur la pierre.

Le travail prend en tout une heure… Mais c’est la conversation du début…

S à l’affaire, il raccourci le poteau pour le poser sur la pierre

Mme T, S. et s’assoient dans le jardin. Je distribue des espresso.

T et S se connaissent peu. Ils commencent à parler du village.

Mme T a plus de 80 ans. Elle parle de la guerre, les bombardements, les B25; elle était écolière à l’époque, S raconte comment sa mère qui y travaillait dans une usine de textile avait fui la ville de Himeji le jour de son bombardement (700 tonnes de bombes incendiaires larguées)…

Elle évoque les nombreux voisins et membres de la famille qui ne sont jamais revenus.

T raconte la période difficile de l’après guerre. Faut dire, c’était la misère. Pendant les vacances d’été avec sa mère elle faisait des sandales en paille de riz ‘wara zori’ qu’elles allaient ensuite apporter à l’école, pour que les élèves aient quelque chose à se mettre aux pieds. 藁草履

La conversation switche ensuite sur la période de l’avant Meiji et j’ai l’étrange impression que pour S et T c’est un sujet beaucoup plus confortable.

T sa famille est dans le village depuis huit siècles, elle parle de l’histoire de sa famille, puis elle demande à S, s’il n’est pas un descendant de Miyamoto Musashi avec, son nom de famille en effet ! Vraiment on est bien entourés.

Il confirme; dit d’ailleurs que son arrière arrière grand père était un samourai … il dit: ‘il coupait les gens’.. Cette expression me rappelle les films de Kurosawa qu’à une époque je visionais en boucle pour apprendre le japonais.

Dans les deux familles les katanas (sabres) ont tous disparus; ils ont été volés, à un moment ou un autre. S. dit qu’enfant ils avaient encore une lance à la maison (yari) et qu’ils l’utilisaient pour la chasse. Dans un autre registre mon arrière grand père Gaston utilisait une baillonette prise aux Allemands en 14 pour récolter les asperges dans le jardin …

Je vis au Japon, mais dans ces conversations, la France, pour moi, n’est pas loin du tout … les repères sont similaires.

Après les travaux, l’idée me vient qu’il faut pas s’arrêter comme ça, et je convie S et T à venir le soir manger quelques brochettes de poulet que nous feront griller dans le jardin.

Ce qui nous permet de passer une excellente soirée.

Pour les brochettes de poulet, j’ai fait reposer la viande de poulet dans ce mélange trouvé sur le Net: Huile d’olive, poivre et sel, de la coriandre, un peu de curry indien, des herbes de provence et du sirop d’érable.

Ces canalisations en béton sont bien pratiques
J’utilise le compresseur pour booster le charbon de bois
Avec les morceaux de poulet standard on a pris aussi des coeurs de poulet; ce que l’on appelle ici le hatsu, qui vient de l’anglais ‘heart’ ,et des gésiers sunagimo

Les boules de feu

Comme tous les lundis matins on commence la semaine avec un café que je prends avec mon ami S.

Je fais un bon espresso; avec cette cafetière à pression italienne, et je l’apporte à l’atelier de S. où en général il se trouve, devant un petit feu et avec son chien.

Café Chien Feu, la bonne combinaison pour commencer la semaine de bon pied bon oeil.

Ah il était en train de retapper une vieille serpe.

Toute rouillée

Ces conversations; il faudrait les filmer. Les histoires qu’il raconte. Et puis aussi la beauté du dialecte local, le banshuuben. Le Japonais standard que l’on parle à Tokyo est devenu si ennuyeux à mes oreilles… Le banshuuben avec ses abréviations, ses intonations est si beau …

Pas la peine de dire que il y a 8 ans, quand nous quittions notre vie confortable et vide de Tokyo, pour nous installer dans le village; je comprenais très difficilement nos voisins. Mais alors lorsque plus tard j’ai fait la connaissance de S., qui parle une version plus prononcée du dialecte, je ne bitais rien du tout et je devais demander à mon épouse de tout traduire … Depuis j’ai fait de bons progrès et comprends 95 pour cents de ce qu’il dit (il faut toujours laisser une place pour l’inconnu, d’où les 5 pour cents)….

noter la transformation, qui selon S., lui a pris deux matinées.

Il y a deux jeunes qui se joignent à nous ce matin, c’est un jeune couple de photographes.

On parle.

S. raconte comment on brûlait les morts autrefois. On les mettait dans la position du foetus, et les plaçait dans une grande barrique en bois. On transportait le tout là bas, au bord de la rivière et y on mettait le feu. Il montre du doigt un endroit à 500 mètres, vers le sud.

Avant d’allumer le bûcher on distribuait des petits gâteaux aux enfants.

Parfois une fois le bûcher bien démarré, le corps se dressait tout droit dans les flammes; explique-t-il, cela faisait un peu peur…

Parfois aussi on voyait voler une boule de feu, ce qui correspond au départ de l’âme…

Voilà ces quelqus notes que j’ai prises mais il faudrait vraiment enregistrer tout cela … D’ailleurs pourquoi ce jour sommes nous tombés sur ce sujet, allez savoir .. peut être la présence inédite des deux photographes ?

Je retourne à la maison pour raconter ces histoires extraordinaires à ma femme, qui n’est pas surprise du tout et répond. Ben oui.

Recharger les batteries

Cette semaine au boulot était vraiment chargée, avec 12 à 13 heures par jour. Certes travailler à distance permet de rester chez soi et dispense des transports en commun. On peut bosser librement et se permettre quelques petites fantaisies, en général interdites au salarié de base. Par exemple quand j’ai des réunions avec les collègues en Europe, dans ma fin de journée, je sirote du whisky. Je peux aussi fumer des clopes si le coeur m’en dit. Je crois que je pourrai plus retourner dans un bureau. Mais rester cloitré devant l’ordinateur aussi longtemps, c’est pas une vie. Je me pose la question, combien de temps je vais pouvoir encore tenir comme ça, coincé dans le casse-noisette. Ah si je pouvais monter un petit business dans le village.

Mais avoir des contraintes comme au travail nous fait apprécier d’autant plus les moments de temps libre.

Ce dimanche matin on prend le temps de décompresser. Il faut se recharger les batteries. Nous allons d’abord prendre un petit en-cas dans un café, à vingt minutes de la maison.

Ca me fait penser au bleu blanc rouge ….

Le café y est bon, l’ambiance sympathique.

Il y a un chat qui ronronne sur son coussin. La formule petit déjeuner, c’est un toast beurré, un oeuf dur, quelques feuilles de salade. Un régal.

Tout est très bien arrangé dans ce café. C’est un style canadien ? On se croirait en montagne. Justement il y a des revues sur le camping et je les feuillette avec intérêt. Ça parle de camping car. De petites cabanes. Il y a des insectes aussi.

‘Les insectes qui chantent’
Un homme heureux, avec sa petite cabane!

Commence une discussion avec la dame du café. Des choses et d’autres.

Les belles photos dans les magazines ça fait rêver …. Mais au moment de payer je remarque un casse noisette en forme d’écureuil.

casse-noisette

Après le café le sanctuaire

Nous partons faire quelques emplettes et allons voir en chemin un très beau sanctuaire shintô. La pluie s’est arrêtée. Il y a peu de monde. Dès que l’on entre dans ce grand parc, recouvert d’arbres centenaires, magnifiques, on est ailleurs. Dans le monde du sacré et de la nature. L’architecture traditionnelle est en pleine harmonie avec celle-ci. C’est authentique. Pas de touriste! Tout respire.

Je prends la photo en traversant la route sans m’arrêter et tout devient flou
Tout est calme. Les soucis du travail sont loin!

Les arbres, de doux géants
Une vue panoramique du sanctuaire

Une grenouille dans les toilettes

Ce dimanche matin. On va faire quelques courses. Acheter des champignons, des oeufs bio et des haricots. En chemin nous faisons un break dans un café, ‘la maison de Rocky’, un endroit très sympathique et découvert à peine le mois dernier.

La maison de Rocky vaudrait un article.

‘Rocky no ie’ j’emprunte cette photo de leur site web

Puis nous continuons un peu plus au nord jusqu’à un magnifique sanctuaire Shinto à côté duquel on peut trouver les productions locales.

Vient le moment critique de la pause pipi. Les toilettes sont en partie ouvertes sur l’extérieur. A un mètre à peine au dessus de l’urinoir dans le coin, une petit grenouille semble passer l’hiver!

Chercher du gravier

Que faire un samedi d’octobre lorsqu’il fait un temps magnifique.

Aller chercher du gravier!

Je veux étendre du gravier là où nous garons la voiture, et puis aussi je veux poser un tuyau entre les deux anciennes rizières qui forment notre jardin pour mieux faire s’évacuer l’eau des pluies. Je poserai du gravier pour stabiliser et cacher le tuyau.

Mon ami S a un nouveau camion, un Mitsubishi Fuso, flambant neuf. Il va m’aider à aller chercher du gravier. Plus facile avec un camion de trois tonnes qu’avec mon petit camion keitora où l’on peut charger jusqu’à 350 kg.

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J’achète deux canettes de café pour la route. … il me passe une cigarette (il roule son tabac maintenant, le coût à la cigarette revient à la moitié des cigarettes normales), et c’est parti pour un tour. C’est un moment tout à fait génial, dans ce beau camion on doit être les deux hommes les plus heureux du monde, manque que le violon de Grapelli avec la musique des Valseuses.

 

On va à quinze kilomètres trouver une caillouterie … comment dit on en Français ?

Là un énorme engin vient déverser en une fois, trois tonnes de gravier oh yeah dans la benne. Le conducteur d’engin nous fait de beaux sourires, c’est un jeune, le jeune le plus heureux du monde c’est sûr, avec un engin pareil!

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Les hommes quelque soit leur âge aiment les gros jouets. Regardez les militaires comme ils ont heureux avec leurs gros tanks et les porte-avion … pareil …

Il fait beau temps et du camion qu’est ce qu’on voit bien la route. Magnifico.

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Avant de verser le gravier pour la place de la voiture, on retire des grosses pierres. Le pied-de-biche tricolore bleu blanc rouge est ici encore bien utile en plus d’être magnifique…

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Qu’est ce que le luxe…. (café)

On essaye de vivre simplement. De garder les pieds sur terre.

J’aime bien boire du café le matin et depuis notre déménagement à la campagne je commande régulièrement du café à une petite boutique de Tokyo; Mammoth. J’aime beaucoup le mélange qu’ils ont habilement baptisé chocolat … moi qui suis un fou de choco aussi…

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Mais cette question me titille: je souhaiterais être  comme un (vieux) sage qui vit dans sa montagne dans la plus grande simplicité (et qui fait du kung fu avec sa tronçonneuse) mais en même temps je me fais livrer du café de Tokyo à 600 kilomètres à l’Est … c’est pas trop un truc de bobo ça ?

Faisons le calcul.

Le mélange chocolat de Mammoth, 500 grammes de café en grains, coûte 2000 Yens.

Pour me faire une belle cafetière, à peu près 800 ml, je mouds 20 grammes de grains.

Donc la poche de 500 grammes va durer 25 journées et ma dose de café revenir à 80 Yens par jour soit 10 Yens par 100ml de caoua.

Si je compare à ces cafés en canette que l’on trouve dans les distributeurs automatiques au Japon … pour 100 ou 120 Yens … ces canettes qui font 180 ml …

Le café en canette est beaucoup plus onéreux; 66 Yens par 100 ml … Six fois plus que mon café. (certes je dilue mon café et augmente le dénominateur, mais c’est comme ça que je le bois)…

Que dire du café de Starbux; où un drip coffee coûte 300 Yens pour 240 ml soit 125 Yens par 100 ml. Douze fois plus!

C’est pas comparable c’est sûr, dans le starbux on paie pour l’emplacement et les dix minutes d’attente, le sourire de la jeune fille a la caisse et le gobelet en papier avec couvercle en plastique…

Ce que j’en retiens cependant, c’est que mon café que je commande de Tokyo est un luxe …  qui est très bon marché … et me fait en fait économiser des sous.

OK. C’est une démarche comptable me direz vous, mais le coût élevé du café de Starbux ou de la canette n’est pas fortuit, et est le produit d’une longue chaîne de valeur:

Les 300 Yens du café Starbux contiennent des $ pour le local, je n’en ai pas besoin, il y a des $ pour le marketing je n’en ai pas besoin, il y a des sous pour payer le CEO, je n’en ai pas besoin, il y a des sous pour la déco et la zizik, je n’en ai pas besoin. Le café de Starbux coûte certainement moins que mes 10 yens au départ, mais avec toutes ces choses dont je n’ai pas besoin, passeque moi je veux seulement boire un café, quitte a me le préparer moi même, ça finit par faire les 125 Yens …

Dans mon calcul je n’ai pas pris en compte le coût du filtre à café mais là je pourrais faire autrefois comme cet oncle Raymond des Pyrénées qui utilisait une vielle chaussette.

C’est lui, Raymond, qui était le vrai vieux qui vivait dans ses champs et la plus grande simplicité. Y a encore du boulot.

 

 

Discussion avec le boulanger

Ce dimanche matin je vais faire quelques courses; je passe à la supérette de la ville voisine y acheter du pain. Il y a là un bon boulanger, un personnage sympathique.

On se dit toujours bonjour, il a étudié en France.

Il me pose alors la question: 世界はどうなるとおもいますか。Que va t il advenir du monde ?

Ma réponse est immédiate: さらに悪化する。Ça va aller de mal en pis. 特に環境の破壊 En particulier la destruction de l’environnement. Je pense aussi a la disparition annoncée du monde sauvage. Les éléphants. Les lions. Les hippopotames. Et les peuples natifs.

Il est très surpris de ma réponse….Il dit:

なにをすればいいですか。Qu’est ce qu’il faudrait faire ?

J’hésite .. Je réponds qu’il faut planter des arbres ...

Et la bourse alors ? 株はどうなる demande t il encore … Vendez  tout ai je envie de répondre mais je me retiens !

Il glisse deux cannelés (cadeau) dans mon sac et on se dit au revoir …

Sur la route du retour ça me tarabuste … j’arrête la cassette des sonates de Haydn par Gould et je me dis que ma réponse de planter des arbres c’est bien, mais j’aurais dû aussi dire qu’il faut aimer. Donner de l’amour. Ce que le boulanger fait déjà, en faisant du bon pain et de bons desserts … Il est sur la voie, le boulanger … L’amour, c’est la seule chose que l’on a vraiment et que l’on peut donner. Everything is love.

De retour au village je vais voir S. Je récupère un énorme tronc de cryptomère pour bourrer le ventre de Calcifer notre poêle à bois. S. est affairé et débroussaille le versant de la montagne. Ici, de nombreux arbres se sont brisés ou effondrés suite au dernier typhon. Il y a beaucoup de bois à récupérer. La route pour accéder à cet endroit est très abrupte. La vue sur la vallée est magnifique.

On fait une pause. J’ai amené du bon café tout chaud.

Je raconte à S. la conversation avec le boulanger. Il est entièrement d’accord, le monde part en couille.

S. dit, en rejetant une bouffée de tabac, et zieutant nos camions arrêtés sur la pente qui descend: il faut faire marche arrière. バックせなあかんなぁ。

En contemplant la vue magnifique qui s’étale à nos pieds on se dit que nous tous qui vivons dans notre petite vallée, on a fait marche arrière et c’est pour ça qu’on y est très bien.

Ça nous fait bien rigoler.

Bon c’est pas tout mais il faut charger le petit camion !

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Hummock café: un endroit incroyable

Parfois on trouve des endroits incroyables. Par exemple la pâtisserie Morizou il y a quelque temps.

Cette semaine nous avons fait la découverte du Hummock café à Himeji. Il est situé au bord de la mer, faut bien une heure de route de chez nous, mais le déplacement vaut la peine.

 

Un petit port de pêche dans le lequel vient se déverser un canal assez douteux. Il y a une plage et des baigneurs insouciants; l’horizon donne sur une gigantesque centrale thermique avec des gros tuyaux et des montagnes de charbon. Un port de plaisance aussi. La rouille resplendit sous le soleil et les carapaces de crabes.

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Il y a donc là plusieurs espaces de différentes natures qui s’entrecroisent, se superposent ….  les bateaux de pêche, de vieilles ruelles et de belles maisons anciennes, un chantier naval où ils font des barques en bois … c’est industrieux … et aussi super zen …  il y a une petite montagne recouverte de verdure. Tout au bout de la route un sanctuaire shinto nous rappelle, s’il en était encore besoin, au souvenir de Totoro.

 

Dans tout ce fratras, on découvre le hummock café. Construit avec des shipping containers. Le rez-de-chaussée est en fait un garage spécialisé dans la restauration et la revente d’anciennes voitures. Il y a une peugeot 205 et  des petits bolides au design exceptionnel, tous dans l’attente d’une transaction sonnante et trébuchante. Le garage semble se nommer Monte Carlo.

Il faut monter un petit escalier de bois, et la se trouve le café, fait de deux containers placés en L.

Il y a une terrasse avec vue sur la Mer Intérieure et ses épaves. Dans les containers, la déco est kitsch et agencée avec beaucoup de goût. C’est délicat. Les meubles sont vintage. Un truc avec des mange disques de Disc Jokey apporte de la modernité. Un Piano.

La climatisation est un soulagement par cette chaleur où le béton le dispute à l’asphalte. Une douce musique brésilienne accompagne l’air frais. On prend le set du p’tit déj et l’on nous sert une magnifique assiette de fruits et de légumes, ainsi que trois tranches de cochon et de pain de campagne. Des bouchées de mangue. D’aubergine. Une sauce à l’orange. Il y a beaucoup de raffinement et de sensibilité.

Voila, le message du Hummock Café c’est peut-être, la possibilité de la beauté malgré l’endroit . On apprécie l’intention. Ca marche. C’est efficace.

C’est une vraie oeuvre d’art que ce Hummock café. Une bulle d’oxygène au bord de la ville qui s’étouffe.

Au voyageur qui vient visiter la ville de Himeji pour voir son chateau mondialement connu, je recommanderais fortement d’aller visiter ce petit coin perdu et d’y savourer quelques instants de calme.

 

 

J’ai pris une tonne de photos dans les alentours et aussi l’extérieur du hummock café. Par contre pas pris de photo à l’intérieur … à vous donc de venir visiter un jour …

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Hummock café

 

〒671-0111   兵庫県姫路市的形町的形 磯1864
ZIP671-0111  1864 matogata himeji hyogo japan

TEL  079-254-1400

http://hummock.blogspot.jp/2008/03/blog-post_24.html