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Vidéo: La réunion du Lundi ‘les remèdes d’autrefois’
Chaque lundi matin je vais retrouver Sakichan dans son atelier. J’apporte en général du café et on discute une petite heure. Souvent de 7 à 8 heures. Après chacun va à son travail
On fait le point sur la semaine qui vient, ce qui se passe dans le monde. Saki chan me parle de sa vie, de l’histoire du village…
C’est si enrichissant ces conversations que j’ai décidé de les filmer. Voici sur youtube un extrait de notre réunion de lundi (du 5 septembre 2022). Par hasard on se met à discuter sur les insectes, les cafards et ensuite sur les remèdes d’autrefois !!!
Personnellement je trouve passionnant tout ce que raconte Saki chan. En plus dans le patois régional, le banshuuben, c’est si mélodique.
Dites moi ce que vous en pensez … Sur Youtube, selectionnez les sous titres hein !!
Je continue et je filme la réunion de la semaine prochaine ??
Les boules de feu
Comme tous les lundis matins on commence la semaine avec un café que je prends avec mon ami S.
Je fais un bon espresso; avec cette cafetière à pression italienne, et je l’apporte à l’atelier de S. où en général il se trouve, devant un petit feu et avec son chien.

Ah il était en train de retapper une vieille serpe.

Ces conversations; il faudrait les filmer. Les histoires qu’il raconte. Et puis aussi la beauté du dialecte local, le banshuuben. Le Japonais standard que l’on parle à Tokyo est devenu si ennuyeux à mes oreilles… Le banshuuben avec ses abréviations, ses intonations est si beau …
Pas la peine de dire que il y a 8 ans, quand nous quittions notre vie confortable et vide de Tokyo, pour nous installer dans le village; je comprenais très difficilement nos voisins. Mais alors lorsque plus tard j’ai fait la connaissance de S., qui parle une version plus prononcée du dialecte, je ne bitais rien du tout et je devais demander à mon épouse de tout traduire … Depuis j’ai fait de bons progrès et comprends 95 pour cents de ce qu’il dit (il faut toujours laisser une place pour l’inconnu, d’où les 5 pour cents)….

Il y a deux jeunes qui se joignent à nous ce matin, c’est un jeune couple de photographes.
On parle.
S. raconte comment on brûlait les morts autrefois. On les mettait dans la position du foetus, et les plaçait dans une grande barrique en bois. On transportait le tout là bas, au bord de la rivière et y on mettait le feu. Il montre du doigt un endroit à 500 mètres, vers le sud.
Avant d’allumer le bûcher on distribuait des petits gâteaux aux enfants.
Parfois une fois le bûcher bien démarré, le corps se dressait tout droit dans les flammes; explique-t-il, cela faisait un peu peur…
Parfois aussi on voyait voler une boule de feu, ce qui correspond au départ de l’âme…
Voilà ces quelqus notes que j’ai prises mais il faudrait vraiment enregistrer tout cela … D’ailleurs pourquoi ce jour sommes nous tombés sur ce sujet, allez savoir .. peut être la présence inédite des deux photographes ?
Je retourne à la maison pour raconter ces histoires extraordinaires à ma femme, qui n’est pas surprise du tout et répond. Ben oui.

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