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Le remplissage du samedi
Sept heures du soir. Une journée bien remplie et pourquoi pas en faire le résumé.
MATIN
Lever vers 5 heures. Mon épouse est déjà levée et bricole. Petite heure tranquille dans la cuisine. Je bouquine les Illusions Perdues du père Balzac. Excellent traité de « business pour les naïfs qui montent à Paris » (c’est à dire qu’ils se font pulvériser). Voilà un roman qu’il est vraiment actuel et moderne.
Je ne prends pas de petit déjeuner, car depuis cet été je ne mange pas le week end. C’est à dire que je ne mange pas entre le diner de vendredi et le diner du dimanche. Comme j’ai du gras, je vois que ça ne me limite pas du tout.
Aujourd’hui il fera beau! Voila ce que je vois quand je sors de la maison.

7 heures trente. Je prends ma tenue de combat et mes bottes, et vais voir Sakichan à son atelier. Café. Il est à son atelier depuis 5 heures trente. On papote puis on se met au boulot. Dans le champ on récolte ce qui reste de gingembre. On pose aussi un petit tissu pour protéger les épinards, le colza (nanohana) et la moutarde brune (karashina) du froid qui commence à s’installer.
8 heures trente je retourne à la maison. Enfile un pantalon décent. Prépare une vingtaine de copies de la version JP de ma BD, je les mets dans une pochette plastique, ajoute un bandeau de papier explicatif. Sur une BD sur 10, je glisse un post it avec des oreilles de chat qui dépassent, pour faire la surprise, comme ici:

9 heures je parts et vais visiter un café salon de thé à vingt kilomètres au sud. La semaine dernière J’avais fait la rencontre par hasard de la cheffe de ce café et elle avait proposé d’y vendre des copies de ma BD. or tout a été vendu qu’elle m’a dit la veille, donc je vais y déposer un nouveau petit stock. Le café est dans un nouveau building et très bien arrangé. Il est situé juste devant une gare de train. Ils vendent aussi des légumes de leur production et la spécialité de leur village: des pousses de bambou en conserve. Je rencontre la responsable, dont je fais la connaissance et on discute pendant une heure. C’est vraiment sympa: grâce à mon projet de BD je rencontre des gens et sors un peu du village.
10 heures trente je suis de retour au village, et retrouve Saki chan à son atelier. Il va livrer du bois au camping du village, je le suis car mes BDs y sont également en vente, or ici aussi tout a été vendu! j’y vais déposer un autre stock de 10 copies.

Arrivés au camping on va voir un groupe de jeunes pas si jeunes du village qui ont organisé avec un couple de youtubeurs un « cours de cuisine au camping ». Je vais voir les youtubeurs on discute un peu topinambour et comment les préparer.
Cet évenement est organisé pour « revitaliser » le village et tout est vraiment bien fait … good job guys!!!
APRES MIDI
13 heures je repars cette fois pour aller voir Shin chan qui a un super café resto dans la ville voisine. Je veux y prendre un café, le café y est délicieux, et aussi offrir une copie de ma BD à Shin chan. Au resto il y a deux gars qui sont assis tranquillement et on fait connaissance. L’un est agriculteur l’autre travaille pour un fabricant d’outils de nettoyage. Deux personnages encore très sympathiques et on papote pendant une bonne heure au moins.
15 heures je suis de retour à la maison.
C’est bien joli de papoter mais j’ai besoin de bouger. Je remets ma tenue de combat et vais transporter de grosses pierres dans le jardin. Je les amène dans un petit coin où je fais comme une terrasse; cet endroit est sinon envahi de petits bambous et l’été c’est un cauchemar pour débroussailler. Pour transporter les pierres je teste un nouveau chariot bricolé récemment Ca marche très bien et c’est super pratique. Tout cela m’occupe pendant deux bonnes heures et je sue à grosses gouttes. Car il s’agit aussi de retirer de la terre; de la passer au tamis, d’amener cette terre dans le potager et de retirer de grosses racines pour pouvoir poser ces grosses pierres. Ce travail physique me fait un bien énorme.



18 heures
Eh oui! ne pas manger le week end allonge celui ci considérablement. Tout ce que j’ai pu faire dans cette seule journée, c’est aussi parce que je n’ai pas eu besoin de m’arrêter pour bouffer.
Qu’est ce qu’on va faire demain ? le matin je vais continuer à m’occuper des pierres. Je ferai ça sans doute en écoutant un podcast … ça va être cool. Puis j’irai faire quelques courses et en fin d’après midi on se retrouve chez Saki chan dans son atelier pour une petite fête. Son épouse aura amené des huitres. Nous amènerons des boissons et du fromage du pays basque reçu d’une lectrice ….
Toutes ces choses simples; ces rencontres, ces amitiés, et ces grosses pierres aussi, c’est que du bonheur….
Riz, Fromage, Bande dessinée, Récolte, Marketing
Dans la vallée, pour la plupart des rizières, le riz a été récolté. En fonction de la variété du riz le moment de la récolte varie et le delta peut faire jusqu’à un bon mois. Plus au sud d’ailleurs je vois des rizières pas encore récoltées. Peut être le riz utilisé pour faire du saké ? Faudra que je me renseigne là dessus.
Je fais le parallèle avec ma bande dessinée Retour Sur Terre, un long projet arrivé à terme et dont nous commençons à récolter les fruits gràce à vos très nombreuses commandes. Merci !!
La semaine dernière nous avons reçu un premier arrivage de Fromage. Un délice ! Du fromage suisse! Merci Brigitte !!!

et à droite ayus frits avec salade (laitue et kakis), et petits agrumes sudachi.
le pain a été fait par un ami allemand et brotmeister qui vit et officie à Tokyo.
C’est l’opération BD contre fromage. Le dimanche soir on s’est retrouvés avec mon ami S et nos épouses respectives, et on a fait une fromage party ! Il avait apporté des petits poissons (des ayus, qu’il pêche pas trop loin d’ici). En friture ces ayus sont un vrai délice.
C’était vraiment génial de pouvoir se retrouver et de goûter cet excellent fromage. Pour S. et son épouse c’était une découverte, le vacherin, l’emmenthal c’est une première pour eux, ils ont beaucoup aimé. Ca fait voyager, car les saveurs de ces fromages sont tellement étrangères au Japon et à notre quotidien.
Le troc Bande Dessinée contre fromage sans aucune modestie je suis très heureux de cette idée et de ce concept. J’attends avec impatience les prochains arrivages ….
Au sujet de la BD Retour Sur Terre, encore; mais je ne pense qu’à ça, je vais devoir apprendre à comment la faire connaitre au delà du cercle de ce blog. Je ne suis pas un vendeur c’est ça le problème … ou challenge disons. Si vous avez des idées, des suggestions dites moi svp !!!
La traduction de Retour Sur Terre en Japonais progresse. On a bien avancé. Il nous reste 10 pour cents des textes à traduire. Certaines phrases … sont assez difficiles car les dialogues de S. par exemple nous les écrivons dans le dialecte local. Comment mettre sur papier ce qui est uniquement verbal ? Après il faudra revoir un peu la mise en page, le texte une fois en Japonais peut être beaucoup plus compact ou alors plus long; il faudra donc ajuster chacune des bulles et ça va prendre un peu de temps.
Revenons au riz. Il y a deux semaines je me balade et note le camion de monsieur F devant son hangar. Il y a du bruit et des fumées, je vais voir. Il s’occupe du riz qu’il a récolté. Monsieur F j en avais parlé brièvement il y a plusieurs années. On note que jusque dans les années 80 ou 90 il a vécu dans la fameuse maison de 1000 ans. Celle ci depuis a été transformée en musée. Sans doute la maison la plus ancienne du Japon.
Dans son hangar beaucoup de grosses machines. Pour sécher le riz. Et le décortiquer pour en retirer la balle.



La machine à gauche retire la balle du riz. La balle est expulsée dans le tuyau pour former un énorme tas; dehors.
Le riz décortiqué est complet, le grain est encore protégé par le son et a toujours son germe. Le riz complet se conserve très bien. Vous voyez les sacs, ce sont des sacs de 30 kgs, le riz complet y est versé et les sacs seront ainsi vendus directement.
A voir tout celà je commande à monsieur F deux sacs. Je n’ai jamais goûté à son riz, mais monsieur F n’utilise aucun produit chimique! je suis donc très curieux de goûter à tout cela.
On peut donc ensuite consommer le riz complet tel quel ou alors pour 100 yens le mettre dans une polisseuse qui en retirera le son et le germe pour faire du riz blanc. Ces polisseuses on en trouve un peu partout et elles sont ouvertes 24 heures sur 24. Il y en a une dans le village.
Les deux machines sur la photo font également un tri. Les grains de riz les plus petits sont mis de côté.
Monsieur F me montre le riz qui a été mis de côté par la machine, et les grains qui ont été gardés.
Mais moi j’admire ses mains.

Récolter des ginnans
Ginnans, ce sont les petites boules jaunes vertes que vous avez peut être déjà mangées dans un restaurant de type izakaya.
Techniquement ça n’est pas un fruit, mais disons que c’est la noix du fruit du ginkgo. Cet arbre souvent majestueux que l’on nomme en japonais ichou. (se lit itcho).
le ‘fruit’: ginnan 銀杏
l’arbre: ichou 銀杏 ah oui les deux mots s’écrivent avec les mêmes idéogrammes ….
Ce matin nous allons récolter des ginnans avec mon ami S. Il fait un temps magnifique. Comme vous pourrez le constater le processus de retirer la pulpe du fruit se fait en plusieurs étapes et prend beaucoup plus de temps que la récolte en elle même!
Voici la vidéo !
Ce ginnan c’est assez bon. Un peu d’amertume. Pas sans l’accent de noisettes. Mais plus que le goût à mon avis c’est la texture qui est d’intérêt. Et la chose en elle même.
Mais le ginnan contient des neurotoxines. Une consommation assidue, ou excessive peut conduire à des pertes de conscience, ou même la mort. Des décès ont en effet été rapportés pendant les périodes de disète au cours de la guerre.
Mais il faut aussi considérer que ces arbres font partie des espèces végétales les plus anciennes, puisqu’ils ont précédé les dinosaures de 40 milions d’années … quelle invitation au voyage (dans le temps). quelle dimension poétique !
La récolte du riz
Il fait encore chaud mais ce n’est plus la chaleur ultra humide dans laquelle nous avons cuit, dans l’étuve comme des gyouzas, ces deux derniers mois.
Dans le village, on a commencé à récolter le riz. C’est beau de voir les gars qui s’activent dans leur champs, le riz et le paysan ont bien travaillé. Il y a un résultat.


Je me balade dans le village, et vois un gars qui vient de récolter le riz de sa rizière, il charge son camion, sa moissonneuse a rempli déjà une belle douzaine de sacs.

Autrefois, m’explique-t-il, après la récolte du riz, on plantait du blé. On produisait ainsi deux récoltes chaque année, c’est ce que l’on nomme le nimousaku. 二毛作 Le blé est désormais importé, les prix sont très bas. On fait encore du riz, pour continuer la tradition et parce que le prix du riz est fortement protégé par des taxes à l’importation.

On voit bien comment l’importation du bois, du blé, a tout foutu en l’air dans les campagnes japonaises, et donc, les gens sont partis vivre en ville. Pour pouvoir vivre de la récolte du riz il faut disposer de sacrées surfaces. Dans notre vallée montagneuses, ce sont des retraités ou bien des salariés qui font du riz; c’est un passe temps plutôt qu’un business.
C’est dommage de ne pas faire deux récoltes, car maintenant, une fois le riz récolté, la terre est laissée toute nue exposée aux éléments pour de très longs mois. Bonjour l’érosion et l’appauvrissement des sols. Et puis les vers de terre, ils ont pas contents c’est sûr … Si on pensait plus du point de vue des vers de terre on ferait moins de conneries.
La promenade continue.
Au détour d’un chemin je vois un très beau keitora. (keitora; ou ‘camion léger’, indissociable des campagnes japonaises, fiable, maniable, serviable, ici on ne peut pas vivre sans ….) Il est neuf! C’est un Honda. Les keitora Honda sont réputés; le moteur est monté à l’arrière. Ce qui permet de les charger à fond, bien au delà des 350kg max réglementaires.

Tiens un gars arrive c’est le propriétaire de ce magnifique bolide. On discute … voilà dans le village, on discute avec tout le monde et il y a toujours un sujet de conversation à portée de la main.
Je demande si je peux le prendre en photo avec son nouveau camion…

Il dit: il va me durer vingt ans !
Cell ne m’étonne pas, le mien a 18 ans et fonctionne à merveille.
La beauté des légumes
Récolte du jour
La petite récolte du jour.
Les feuilles rouges; c’est du shiso. Le shiso a deux variétés. Celui qui a mangé du sashimi aura sans doute goûté au feuilles de shiso vertes.
Celui-ci sur la photo est de la variété rouge. Cela pousse très facilement, c’est presque envahissant.
Avec la variété rouge du shiso, on fait un jus délicieux et très désaltérant.
Recette du jus de shiso rouge.
- Récolter les feuilles.
- Les laver.
- faire bouillir dans une grande casserole d’eau.
- retirer les feuilles et les jeter.
- Ajouter du sucre et du vinaigre de riz. Au pifomètre.
Se sert glacé.
Récolte des pommes de terre.

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