Tagué: vie à la campagne

Après le 11 Mars il y a dix ans

Nous vivions à Tokyo.

C’est le lendemain du 11 Mars un jour après le tremblement de terre et le tsunami que les réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima ont commencé à partir en couille et font leurs meltdowns. (en réalité le partir en couille a commencé illico mais c’est le lendemain que j’en ai entendu parler). Puis on voit à la TV les réacteurs qui explosent; un à un.

Très difficile à ce moment de comprendre ce qui se passe. Jusqu’à un certain moment gros naif que je suis je me dis que les choses vont rester sous contrôle et que le gouvernement …. blah blah blah . C’est une intervention du premier ministre japonais le lundi qui suit qui me convainc du contraire et là je me dis ok il fait ce qu’il peut mais c’est hors de contrôle; on sait pas où ça va tout ça, faut prendre de la distance et se mettre en sécurité.

Bien sûr je dis ça alors qu’au même moment il y a des centaines de milliers de personnes dans les régions frappées par le tsunami qui ont perdu des proches et leurs maisons, mais c’est comme ça …

Et donc nous partons d’abord à Osaka, 600 kms à l’ouest. L’hotel à Osaka est plein de Français; des expats la plupart; leurs boites les rapatrient vers la France ou Hong Kong (la rumeur dit que tous les employés d’Areva japon très bien informés bien sûrs de la situation se sont tous barrés à Hong Kong = et ils ont bien fait).

Puis nosu partons aux US: j’avais justement un business trip prévu dans les semaines qui venaient pour travailler sur les budgets et mon boss d’alors nous rapatrie tous les 3 aux US où nous restons alors trois semaines; le temps de voir les choses un peu se décanter. Ca nous a bien aidé.

Trois semaines plus tard nous sommes de retour à Tokyo; les choses dans leur apparence sont retournées à la normale. Mais au fond tout a changé… notre fils n’ a alors que 7 ans. Rester à Tokyo l’expose t il à un danger ? Voilà la question que nous nous posons.

On Reprend le train train à Tokyo, au même moment il y a tant de malheureux plus au nord, et aussi les employés de Tepco qui essaient de refroidir et de colmater les réacteurs. Ils s’exposent à un tel risque. Dans les médias on voit des montagnes de mensonges et de désinformations; la vérité est si laide; elle ne peut être dite.

Les enfants et la vérité sont les premières victimes des guerres.

Tout celà je l’ai plus tard bien montré dans ma bande dessinée Tout Ira Bien.

Il faut ajouter que un mois avant le tremblement de terre nous avions emménagé dans une maison que nous avions achetée…. Quitter Tokyo … alors qu’on avait mis toutes nos pépètes dans cette maison … avec un gros emprunt à la banque… alors que tout semble normal ? Comment juger, s’il l’on peut rester … s’il vaut mieux partir … Nous sommes bloqués.

Les infos de l’ambassade française sont rassurantes. Mais …. il y a des intérêts politiques et économiques importants bien sûr et une collaboration considérable dans le domaine du nucléaire.

Les choses sont claires; les gouvernements … gouvernent… Ils ne sont pas omnipotents. Leurs capacités sont très limitées. Les marches de manoeuvre sont quasi nulles. Bien sûr si ils peuvent le faire ils vont tenter de protéger les populations mais dans de tels cas; de catastrophes majeures … ils peuvent pas faire grand chose et attendre quoi que ce soit de leur part est une grave erreur. Il revient à chacun de se protéger et de faire le nécessaire.

A tokyo un spécialiste de la criirad (Bruno Chareyron ?) fait une conférence. On va voir bien sûr.

Of course je visionne sur youtube tous les documentaires disponibles. Tout sur Chernobyl. Tout sur les essais des bombes. Tout sur les mines d’uranium. Tout ! On essaie de comprendre.

J’essaie de trouver un compteur geiger, très difficile à trouver sur le net. Ruptures de stock mondiale. Je donne un coup de fil à la criirad en France.

Une personne super aimable me répond je me souviens plus des détails mais elle m’envoie un compteur radex. Nous commençons à mesurer un peu partout; c’est passionnant tout ça ! On remarque des chiffres plus élevés au niveau de l’écoulement des gouttières autour de notre maison. Il y a eu donc des retombées suite aux explosions des réacteurs.

A Tokyo je déjeune avec une connaissance, un Russe qui s’est fait l’importateur exclusif au Japon de radiodétecteurs russes. Il me raconte comment il est allé visiter les fabricants Russes au milieu de la Sibérie. Une histoire extraordinaire, franchement. Il a dû gagner plusieurs millions de dollars c’est sûr avec ce business. Il me dit acheter toute sa bouffe à Costco (importée des US) et manger le moins de choses possibles du Japon.

Bien sûr le risque alors c’est dans les aliments. Car tout a été contaminé. Et chaque jour dans les journaux on découvre l’ampleur: les égouts sont contaminés et regorgent de césium. Les forêts sont contaminées. les sangliers sont contaminés. Le pollen des arbres est contaminé. La terre est contaminée. Les rivières sont contaminées. L’eau du robinet est contaminée. Le thé est contaminé. Les champignons. Le riz. Les poissons. Que mangent les vaches et les cochons ? La Russie arrête d’importer des voitures japonaises d’occasion; désormais radioactives … Bien sûr il y a toujours un spécialiste ou un professeur; directement sorti du cul du monde, qui va affirmer à la tv que le niveau de contamination mesuré est ‘dans les normes’. Les spécialistes; ça s’achète …

Avec Manu mon ami on se dit ok on va faire comme les punks à chien; se nourrir exclusivement de bière et de cacahouètes … Mais alors mon fils de 7 ans … pour la bière ….

Bref nous tournons en rond ainsi pendant un an. Il nous a fallu un an pour arriver à la conclusion de quitter Tokyo et sa région.

Les gens ont réagi de différentes façons vous savez. Les personnes les plus sensibles au sujet de la contamination radioactive sont parties tout de suite. en laissant tout derrière elles; D’autres, sont restées. La majorité je crois n’était pas vraiment inquiétée et a simplement continué son chemin. Je pense que les Japonais n’ont pas vraiment été sensibilisés à Tchernobyl, en 86. C’est loin. Et puis il y a l’image trompeuse de Hiroshima et de Nagasaki, car la vie y a repris et je crois que beaucoup faisaient l’analogie avec ces deux villes alors que les choses sont très différentes: Une bombe atomique c’est fait pour tuer le plus de monde possible très rapidement tandis qu’une centrale nucléaire qui explose va tuer beaucoup de monde aussi mais sur plusieurs dizaines d’années à petit feu. C’est pour celà qu’il ne faut pas comparer.

Mais bon rester à Tokyo pour nous c’était accepter le mensonge général du circulez y a rien à voir et partager une certaine culpabilité. J’ai fait analyser un échantillon d’urine de mon fils (à l’époque des essais atomiques atmosphériques dans les années 50 et 60 on détectait d’importants niveaux de césium dans l’urine des populations) on n’a rien trouvé ouf.

Et puis c’est l’analyse comparative de la pollution au césium de la terre de notre jardin à Tokyo et de la terre du jardin de mes parents en France qui nous a décidés à partir.

J’avais demandé à la criirad ce qu’ils pensaient de la concentration de césium mesurée dans notre jardin à Tokyo (cesium 134 …..85bq/kg cesium 137……129bq/kg). Ils avaient confirmé que ce n’est pas une valeur alarmante (compris dans les normes pour les aliments): bonne nouvelle pour tous les habitants de Tokyo et de la région.

Néammoins; le rapport de 10 entre ce que nous mesurions à Tokyo et le jardin de mes parents nous a décidé à partir. Vous voyez; pas vraiment une décision ‘scientifique’ mais nous avons alors suivi notre instinct.

Partir … nous ne voulions par partir pour fuir … on fuit mais on fait quoi; après ? Partir devait donc être un nouveau projet, une vie nouvelle, plus en phase avec notre nouvelle vision du monde; post Fukushima. Vivre à la campagne s’est imposé.

Un mois plus tard nous trouvions notre future maison dans l’ouest du Japon. Notre village ! Nous faisons le même test de concentration de césium sur de la terre prélevée autour de la maison (aucun césium de détecté) puis je dis à mon chef d’alors que je vais m’éloigner du bureau: aucun problème me dit il en s’allumant une cigarette; c’était une lucky strike.

La récolte du riz

Il fait encore chaud mais ce n’est plus la chaleur ultra humide dans laquelle nous avons cuit, dans l’étuve comme des gyouzas, ces deux derniers mois.

Dans le village, on a commencé à récolter le riz. C’est beau de voir les gars qui s’activent dans leur champs, le riz et le paysan ont bien travaillé. Il y a un résultat.

il y a un petit criquet sur les épis de riz

Je me balade dans le village, et vois un gars qui vient de récolter le riz de sa rizière, il charge son camion, sa moissonneuse a rempli déjà une belle douzaine de sacs.

Autrefois, m’explique-t-il, après la récolte du riz, on plantait du blé. On produisait ainsi deux récoltes chaque année, c’est ce que l’on nomme le nimousaku. 二毛作 Le blé est désormais importé, les prix sont très bas. On fait encore du riz, pour continuer la tradition et parce que le prix du riz est fortement protégé par des taxes à l’importation.

Quatre heures de l’aprèm on est déjà à l’ombre

On voit bien comment l’importation du bois, du blé, a tout foutu en l’air dans les campagnes japonaises, et donc, les gens sont partis vivre en ville. Pour pouvoir vivre de la récolte du riz il faut disposer de sacrées surfaces. Dans notre vallée montagneuses, ce sont des retraités ou bien des salariés qui font du riz; c’est un passe temps plutôt qu’un business.

C’est dommage de ne pas faire deux récoltes, car maintenant, une fois le riz récolté, la terre est laissée toute nue exposée aux éléments pour de très longs mois. Bonjour l’érosion et l’appauvrissement des sols. Et puis les vers de terre, ils ont pas contents c’est sûr … Si on pensait plus du point de vue des vers de terre on ferait moins de conneries.

La promenade continue.

Au détour d’un chemin je vois un très beau keitora. (keitora; ou ‘camion léger’, indissociable des campagnes japonaises, fiable, maniable, serviable, ici on ne peut pas vivre sans ….) Il est neuf! C’est un Honda. Les keitora Honda sont réputés; le moteur est monté à l’arrière. Ce qui permet de les charger à fond, bien au delà des 350kg max réglementaires.

Il n’y en a pas tant que ça, de jeunes beautés

Tiens un gars arrive c’est le propriétaire de ce magnifique bolide. On discute … voilà dans le village, on discute avec tout le monde et il y a toujours un sujet de conversation à portée de la main.

Je demande si je peux le prendre en photo avec son nouveau camion…

L’heureux propriétaire

Il dit: il va me durer vingt ans !

Cell ne m’étonne pas, le mien a 18 ans et fonctionne à merveille.

Flash back (1)

Celà fait sept ans que nous nous sommes installés au village. Comme dans beaucoup de choses la continuité paie. Le changement perpétuel, si il a des vertus, a un coût.

Je me replonge dans les photos prises les premiers jours lorsque nous étions venus visiter le village et la maison. Nous étions tombés par hasard sur l’annonce sur le net de cette maison en vente pour une bouchée de pain et avions fait dare dare les 600 km de Tokyo (deux heures en shinkansen) pour aller la voir.

A droite le hanaré que nous avons détruit et remplacé par la suite
A l’intérieur l’ancienne salle de bains
Le truc avec la cheminée c’était pour chauffer l’eau du bain au bois
mur en torchis (土壁)derrière la maison
Une belle installation électrique
A droite, l’ancienne entrée pour la vache

De la belle ouvrage
Un cryptomère pousse dans la goutière
Ceci dit, la toiture de la maison était en excellent état.
Qui aurait dit qu’un jour j’installerais mon bureau au fond de cette construction toute rouillée.

Encore de la récupe et un banc pour le village

Samedi je suis encore allé récupérer du bois de palettes. C’est agréable de retirer des clous avec un gros marteau. Il faisait un peu moins chaud le matin, mais j’étais vraiment crevé à la fin.

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Ça fera trois camionnées de bois. Ce bois de palettes est sale et ne fait pas envie mais après un petit coup de rabot il retrouve sa fraîcheur … Sa beauté intérieure … faut pas se fier aux zaparences. Pareil pour les gens.

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Mais il faut bien retirer tous les clous sinon la lame du rabot s’y casserait les dents.

Je fais un petit banc avec du bois ainsi récupéré.

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Dans le village depuis la fermeture de la supérette il y a deux ans il n’y a plus d’endroit pour se retrouver entre potes et boire un café. Je vais poser le banc à côté d’un distributeur de boissons au bord de la route histoire que les gens y fassent une pause et pourquoi pas entament la discute tranquillement.

J’avais bien remarqué le prêtre bouddhiste du village trimballer des tabourets dans sa voiture, qu’il déploie parfois le matin pour boire un café avec ses amis. Ce sera mieux d’avoir un banc, là, permanent et disponible à tous.

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Sur la longévité (encore)

Dans un article ancien nous révélions les dix règles secrètes de la longévité.

Aujourd’hui lors de ma promenade quotidienne jusqu’au fond de la vallée j’entrevois deux personnes. Nous échangeons quelques propos. Ces deux phénomènes on leur donnerait plus de quatrevingtdixans. Facile. Les regarder à l’ouvrage me rappelle justement ces règles de la longévité.

La première, la dame, est courbée pliée en deux sur la route, au fond de la vallée.

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Elle retire les mousses incrustées dans une fissure du bitume. Sinon la route va s’abimer plus encore, explique-t-elle. A remarquer aussi qu’elle ne jette pas la mousse mais la rassemble dans un petit sac.

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Le deuxième phénomène, monsieur M, ancien bucheron émérite médaillé jadis par l’Empereur Showa, manie avec dextérité sa tronçonneuse et débite un gros mûrier. C’est pour mon poêle a bois dit-il.

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Bref, faut pas arrêter de pédaler sinon on se casse la gueule.

4:30 du matin

Les photos datent d’un mois déjà. De juin.

Avant les premières chaleurs de juillet. Oui les photos et cette promenade c’était le 10 juin. Je m’étais réveillé très tôt, par hasard, à 4 heures trente, au moment du lever du jour.

route au matin

route au matin

Une belle promenade donc. En marchant de la maison vers le fond de la vallée. C’est l’une de mes promenades préférées ici. On monte jusqu’à un très joli hameau. Il y a de belles maisons, dispersées le long de la rivière. Des maisons sont plus anciennes que d’autres, mais elles se fondent admirablement avec le paysage des montagnes et des forêts.

On voit qu’à une certaine époque on vivait pleinement en harmonie avec la nature. Certaines maisons se fondent dans la forêt et ne font qu’un.

la maison se fond dans la montagne

la maison se fond dans la montagne

Plus loin en continuant de suivre la route qui monte on remarque des élevages de poulets désaffectés et détruits. Il y a un temps les oeufs des poules étaient d’or. L’affaire devait marcher et rapporter des sous. Le rapport avec la nature évoluait, avec l’établissement d’une économie d’extraction … des oeufs de poule. Tout cela a périclité.

adieu poulets

adieu poulets

 

Plus loin encore les ombres des dernières maisons. Sans doute les charbonniers ou les bûcherons y vivaient encore il y a 40 ou 50 ans ! L’homme s’est retranché plus bas dans le village, laissant derrière lui toutes ces vieilles épaves et des tas d’ordures.

maison detruite

maison détruite

La nature elle est toujours là. Ici deux cryptomères, plantés de main d’homme pour faire des poteaux électriques, sont encore debout.

Leurs congénères autour d’eux se sont effondrés ou brisés, et l’on voit la forêt se régénérer dans ce qui apparait un fouillis et qui en réalité est un message d’espoir.

la nature

la nature

Extension du domaine de la bûche – Jour 1

Extension du domaine de la bûche -> Extension de l’abri bois situé derrière la maison.

(Pour voir le Jour 2, ici)

Tout le bois récupéré du cerisier éléphant est gardé sous une bâche plastique et avec la condensation ça n’est pas top, il faut le garder sous un abri digne de ce nom pour pouvoir le laisser sécher dans de bonnes conditions.

Le cahier des charges, c’est donc de construire un abri au dessus du tas de bois, car je n’ai pas vraiment envie de déplacer les deux tonnes de bois. Trop dur ! Le bois du cerisier éléphant est contre l’abri bois existant, il suffit donc de construire une extension à celui-ci.

Ce sera fait dans le même style que l’abri existant pour la cohérence et le plaisir des yeux. Matériaux, j’utiliserai les poutres de l’ancienne maison de monsieur S., récupérées il y a deux ans.

Je vais détailler les étapes de ce projet le plus possible car celà peut servir de référence pour quiconque s’attaquant à un projet similaire. Je travaille sur le projet 2 à 3 heures par jour et à quasi temps plein pendant le week end.

Avant chaque jour, dans le bain, je répète mentalement toutes les étapes du jour suivant. Cela me permet d’être prêt et d’identifier en avance la plupart des problèmes possibles.

1) Les appuis. Jour 1

2 – 3 heures.

je commence par installer les appuis sur lesquels l’extension viendra se poser; côté abri existant. Le terrain est constitué de deux anciennes rizières qui étaient à des niveaux différents. L’abri existant est donc situé 30cm plus bas que son extension. Pour éviter de se fracasser le crâne contre les poutres il faut donc que l’extension soit surélevée par rapport à la partie existante.

Pour les fixations je vais au plus rapide et opte pour les plaques de fer et boulons métalliques, plutôt que tenons – mortaises. car celà me prendrait beaucoup plus de temps.

Avant de commencer vraiment j’aurai fait des tonnes de croquis pour voir comment faire ces appuis de la façon la plus simple et la plus solide.

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Une Pause et Echanges

Je prends une pause au travail, 30 petites minutes pour suer un peu et fendre de grosses bûches. En sortant de la maison j’aperçois le voisin affairé au fond de son jardin. Il est assez loin, je pousse la voix pour lui souhaiter une excellente année 2015. Ca donne la pêche de donner la voix. Faut pas se gêner et c’est pour la bonne cause des relations de voisinage.

Je commence à fendre des bûches de chêne, le même voisin arrive avec deux magnifiques yamaimo.

Vocabulaire やまいも 山芋

Dioscorea japonica (non, pas diahrrea japonica). Une sorte d’igname ?

yamaimo

yamaimo

Cette plante est courante au Japon, Corée, Chine et dans une partie de l’Inde.

On discute bien, on parle outils. Hache, tronçonneuse. Nous n’avions pas conversé ainsi depuis longtemps. Je parle de mes petits projets dans la montagne; qu’il connait très bien pour y avoir joué lorsqu’il était enfant.

C’est une personne sensible et intelligente.

Le voisin part; mais revient avec son camion quelques instants plus tard. Il m’offre une hache et un tobi. Ces deux outils ont appartenu à son père qui travaillait dans les bois. Quelle touchante intention. Je ne sais comment le remercier, vraiment, et la seule chose qui me vient à l’esprit est de lui donner un beau morceau de fromage de Hollande.

La hache est superbe. Lourde et longue elle conviendra à fendre les bûches. Elle porte bien les marques de mayoké sur la tête de la hache.

Vocabulaire mayoke まよけ 魔除け

amulette ou protection contre les esprits. Sur la tête de la hache la marque caractéristique demande la protection des dieux de la forêt et l’autorisation de couper des arbres et d’en prendre le bois.

Le tobi ressemble à un pic. Je n’ai jamais utilisé cet outil.

Tobi est l’abréviation de Tobiguchi, 鳶口 qui signifie le bec du milan noir. Cet outil ressemble en effet au bec du rapace. On le plante dans un tronc d’arbre pour le tirer et le descendre de la montagne.

Peut-être même l’outil lui-même a-t-il été conçu en observant et imitant le bec du rapace.

Vocabulaire tobi ou tobi guchi とびぐち 鳶口

hache et tobi

hache et tobi

Extension du domaine de la bûche (1)

Avec le cerisier éléphant et d’autre bois collectés récemment il me faut agrandir l’abri bois. Voila donc un nouveau projet bricolo bricolage, que nous nommerons « Extension du domaine de la bûche », une fine allusion qui m’amuse, au book de Houellebecq, que je n’ai pas lu.

Si la météo est bonne, développements ces prochains jours.

extension du domaine de la buche

extension du domaine de la buche

 

 

Une famille de singes au village ?

Cette semaine, Mrs HH, une habitante du village, a aperçu une famille de singes prendre dare dare la poudre d’escampette. Elle a pu prendre en photo les silhouettes de cinq macaques filant vers les forêts.

Il est rare d’apercevoir des singes ici.

L’année dernière, l’été, j’avais entendu dire qu’un singe avait été aperçu, courant d’un jardin et emportant avec lui une pastèque.

 

Mrs HH a posté la photo sur  facebook et m’a gracieusement autorisé à la poster sur cette page. Merci Mrs HH

 

Vocabulaire: Macaque du Japon -> nihon zaru ニホンザル 日本猿

macaques du japon

macaques du japon