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Restauration d’une maison ancienne

Il y a trois ans, un charpentier du village monsieur Tozawa a fait l’acquisition d’une maison ancienne, datant de 150 ans.

Voici l’article avec quelques photos de ce qui était le début de ce chantier de restauration. (2017)

C’est une construction typique. On note que le plan original de la maison est tout comme les nôtres: 4 pièces à tatami sur la gauche, avec dans la pièce au fond orientée Sud, le tokonoma et l’emplacement de l’autel bouddhique. A droite un espace pour la cuisine et une pièce où l’on gardait une vache. Tout cet espace à droite était directement aménagé sur la terre battue, tandis que l’espace à gauche était élevé par rapport au sol, avec un plancher. Il y a 8 ans cette structure, ce plan de la maison traditionnelle japonaise ici dans la région je m’y attardais dans l’un des premiers articles de ce blog formidable. Article

Mister T restaure cette maison ancienne pour s’y installer et y vivre avec sa famille. Il y travaille donc entre deux chantiers lorsqu’il a le temps. Ceci explique la durée du projet car, sinon à temps plein je pense qu’il torcherait le projet en 4 ou 5 mois.

La semaine dernière je me suis offert une belle balade à pied; histoire de marcher vers le sud, vers l’entrée de notre vallée à sept kilomètres, pour y acheter une bouteille de saké. En chemin je suis passé devant la maison en travaux et coup de bol monsieur T y était et m’a très aimablement invité à venir voir à l’intérieur, pas besoin de dire que je ne me suis pas fait prier.

La maison il y a trois ans

La maison Maintenant

La toiture a été refaite. A noter, sous la toiture métallique il y avait du chaume. (茅葺 かやぶき)Je suppose qu’il a laissé le chaume tel quel et qu’il ne l’a pas remplacé. Autrefois chaque village préservait un terrain où l’on faisait pousser les plantes nécessaires à la production du chaume; et ce pour les toitures des maisons. A savoir aussi que les plus pauvres utilisaient de la paille de blé pour leur toiture.

Ces deux photos ci dessous seront la pièce d’habitation principale. A noter les poutres impressionnantes, et d’origine.

Je note aussi que ce chantier est vraiment bien rangé et très propre. On mangerait par terre…

Les poutres et les colonnes sont gardées telles quelles. Tout celà a au moins 150 ans.

La maison est posée sur des pierres

A noter que la maison japonaise n’a pas de fondation. Les colonnes sont simplement posées sur des pierres. Il y a toute une théorie.

La maison japonaise est conçue pour osciller lors des tremblements de terre. Osciller par cela je veux dire que la maison, parce qu’elle est faite en bois, est souple et absorbe l’énergie cinétique du séisme, sans se briser. Pour cela laisser reposer la maison sur le sol sans être fixée à celui ci permet d’absorber l’énergie et d’éviter le mécanisme que les spécialistes nomment le retour de bite. C’est ce retour de bite qui peut faire briser des éléments de la construction sous l’effet du séisme.

L’idée donc c’est que la construction n’est pas seulement souple; mais aussi qu’elle flotte sur le sol.

Un ennemi: l’humidité.

Une maison en bois a deux ennemis. Les termites et l’humidité. Pas de termites dans la maison de monsieur Tozawa mais l’humidité a en effet un peu ‘bouffé’ les parties basses des colonnes. Nous avions vu cela aussi chez nous lorsque nous avions fait les travaux, en particulier dans la partie de la maison où l’on gardait autrefois la vache …

Mr T a soulevé la maison avec des crics, et a remplacé les partie basses des colonnes porteuses, endommagées par l’humidité, par de nouvelles pièces. On appelle cette technique netsugi 根継ぎ

Un point primordial, pour la maison japonaise qui est faite en bois et pour le climat japonais très humide l’été, c’est de garantir des ouvertures entre le sol et le plancher. L’aération permettra de réguler l’humidité et donc de préserver les structures en bois et mais aussi garder la maison de la visite de termites.

C’est pour cette raison que Tozawa laisse une ouverture entre le sol et les murs (on voit bien le filet de lumière sur la photo ci dessous): la partie entre le sol et le plancher sera donc toujours bien aérée.

La beauté des poutres

Tout ça c’est vraiment de la belle ouvrage comme on dit chez vous, et les photos suivantes s’attardent sur la magnifique charpente, vieille de 150 ans donc. Je pense que la plupart des pièces sont du marronnier (comme chez nous).

On ne peut pas ne pas admirer la belle dynamique des poutres qui s’emboitent les unes dans les autres. Et bien sûr les charpentiers de l’époque ont utilisé savamment les courbes de ces poutres.

Il faut remarquer que ces énormes poutres; qui datent de Napoléon III; n’ont cessé de vriller.

On voit bien comment cette tête de poutre (photo ci dessous) s’est déplacée légèrement de son support.

A noter aussi le mur en torchis d’origine sous la poutre. La partie neuve en latis sera ensuite recouverte de shikkui (enduit traditionnel)

Ici Mr T a remplacé une poutre par une nouvelle; et les intonations un peu roses du bois nous informent que c’est du cerisier. Avec de belles chevilles carrées (komisen 込み栓)

Voila!

Franchement ça fait plaisir de voir que monsieur Tozawa investit ainsi dans une ancienne maison.

Dans ce chantier on voit aussi sa maîtrise technique du métier ainsi que son sens de la beauté.

Que choisir comme titre… déblocages ?

Ce matin nous avons fini de récolter les patates douces. En tout, des patates douces, nous en nous avons récolté plusieurs brouettes. En cette saison, où le jardin produit plus que ce que mangent les insectes, nous sommes auto suffisants en légumes à 90 pour cents. 90 pour cents car nous n’avons pas produit de pommes de terre.

De notre petit bout de montagne, un aperçu de notre village

Il y a quelques années j’avais planté de nombreux arbres dans notre petite montagne. oliviers; pommiers; marronniers, érables, noyers, cerisiers….L’année dernière les dégâts causés pas les sangliers m’avaient choqué et je l’avoue un peu découragé. Ces cochons de sangliers avaient entièrement saccagé une petite dizaine d’arbres, que pourtant protégeaient des grilles métalliques et des piquets.

Je suis allé récemment inspecter les arbres, je ne vais pas dans la montagne l’été à cause des trop nombreuses sangsues. Et pour mon plus grand plaisir j’ai pu vérifier que les rescapés se portent bien, et que cette année il n’y a pas eu de nouveau dégât.

Cela m’a vraiment fait plaisir. J’ai d’ailleurs pu faire une première récolte de yuzus, avec les yuzu plantés il y a 3 ans… Génial !

Celà me donne plus encore envie de continuer de m’occuper de notre tout petit bout de montagne; et d’y planter de nouveaux arbres (kaki, marronniers).

J’ouvre les cages métalliques pour débroussailler autour des arbres plantés. (beaucoup de petits bambous que l’on nomme sassa). on voit le néflier du Japon ou biwa en pleine forme et ses belles feuilles. Des feuilles de biwa mon épouse fait des décoctions utilisées pour traiter l’eczéma et les brûlures….

Dans sa cage le yuzu se porte bien, et nous offre ses premiers fruits
Petit pommier deviendra grand ?

Un autre sujet où je me suis retrouvé bloqué…. Ca fait presque deux ans que j’avais arrêté de travailler à mon projet de bande dessinée sur notre vie ici au village.

Raison, un gros changement au travail où mon équipe avait été transférée à un bourreau roumain. Ca a résulté à neuf mois de galère et de très grosses incertitudes. (faut dire, même si nous caressons l’autosuffisance en légumes nous ne sommes pas encore autosuffisants en pépètes). Ca a résulté aussi à l’atomisation de l’équipe (une équipe formidable, une vraie bande de potes, que j’avais mis 4 ans à construire petit à petit), chacun essayant d’échapper à l’affreux bourreau roumain en trouvant d’autres jobs en interne …. Il m’a fallu neuf mois pour atterrir sur un autre job, mais en tout avec tous ces changements c’est une pause de deux ans que j’ai faite sur mon projet de BD. Ce projet de BD que j’aimerais vraiment finir de mon vivant.

Certains d’entre vous diront: comment Wakame Tamago peut il faire une BD alors qu’il ne sait pas vraiment dessiner ? Et bien regardez, l’équipe gouvernementale française …. qui gouverne sans savoir vraiment gouverner … Vous voyez, c’est tout à fait possible.

Et donc j’ai pu enfin m’y remettre au projet de BD … J’ai de nouveau la tranquillité d’esprit et puis aussi assez de confiance en moi pour pouvoir continuer.

Une BD où les chevreuils jouent à la PlayStation !

On approche des fêtes. Envie d’un peu de vacances et de repos.

Avec ce corona ca aura eté une année vraiment spéciale et difficile pour tout le monde (sauf pour la Chine capitalocommuniste qui a engrangé les victoires).

Je vous remercie du fond du cœur de continuer à me lire et à vous intéresser à nos petites divagations … J’espère que vous pourrez passer de bonnes fêtes, en bonne santé, et en bonne compagnie. Bisous.

Vidéo: préparer le bois pour l’hiver

Je m’essaye à faire des vidéos sur notre quotidien.

Ici: je me filme lors de la préparation du bois pour les hivers prochains.

C’est donc aussi mon coming out !

C’est lundi dernier, j’ai passé la journée entière à fendre du bois 🙂

Ce samedi

Hier samedi je commence par faire un tour dans notre montagne. Je fais un peu de rangement. Les mûriers plantés la semaine précédente sont biens.

A faire une pause sur un tronc de cryptomère je remarque la crotte laissée par un petit animal. Et c’est marrant car très souvent après avoir coupé des arbres ou fait un truc dans la montagne, je remarque ces petites crottes.

Salut l’ami !

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De retour au jardin il faut s’atteler à fendre le bois de camphrier. Pour les hivers prochains. C’est un bois qui vrille et donc par endroits il est excessivement difficile à fendre.

Transpiration garantie.

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Après je vais voir notre tas de compost pour y prélever deux sceaux pour faire des semis. Dans le compost je trouve une bonne vingtaine de ces énormes larves. Ce sont je crois des larves de kabutomushi. Je les remets délicatement là où elles étaient, tout en prenant note que si les vivres venaient à manquer cela pourrait faire une belle poêlée, avec un peu de beurre et du sel, en supposant qu’à ce moment nous ayons encore du beurre et du sel… Comme on est au Japon on pourrait sans doute opter pour le sashimi, sauce de soja et wasabi.

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Dans des petits pots je fais quelques semis. Laitue. J’essaie aubergine sans être trop sûr que ce soit le bon moment, c’est peut être encore tôt. Je m’y retrouve pas dans tout ça. En m’occupant ainsi tranquillement une graine de laitue me dit que le coronavirus avec les périodes d’isolement et de lock down va gravement endommager les différentes économies européennes, et que l’Allemagne fera tout son possible pour ne pas renflouer ses voisins imprévoyants, les US auront assez de problèmes à régler de leur côté, la grande bretagne qui a quitté l’union européenne au bon moment restera bien tranquille, et c’est qui qui va pointer le bout de son nez … c’est la Chine, qui tentera d’acheter les infrastructures des différents pays à genou. (comme elle l’a déjà fait avec le port du Pirée en Grèce). Echec et Mat. Voilà la vision d’horreur que me susurre la graine de laitue que je m’empresse de faire taire en l’enfonçant dare dare dans un pot, je saisis l’arrosoir et la noie. Elle agite ses petits bras au début mais résiste moins d’une minute.

Ah les joies du jardinage.

Quelqu’un sonne à la porte. C’est notre voisine, que nous avons rebaptisée Elizabeth, elle a fait un magnifique gâteau à la fraise qu’elle vient nous apporter, pour féciliter notre fils de quinze ans qui fait sa rentrée au lycée. Quelle gentillesse !! Je ne saurai jamais être à la hauteur avec tous ces voisins si attentionnés et généreux.

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Je vais faire un tour et passe devant une vieille maison. Il y a une pelleteuse, ça s’active, oh elle va être démolie. Je discute avec le propriétaire, il me la fait visiter, toujours intéressant de regarder. La maison date de Meiji. L’intérieur de la maison ressemble en tous points à la nôtre.

Je lui dis; pour le prix de la démolition; tu pourrais changer le parquet et goudronner les tôles du toit, mais bon c’est trop tard.

On oublierait que les cerisiers sont en fleur. Avec le coronavirus, le hanami du village a été annulé.

Hanami au village

Cette année encore, ce dimanche les habitants du hameau se sont retrouvés pour faire un hanami: un grand pique nique, sous les fleurs des cerisiers.

Il faisait beau. Les cerisiers en fleurs étaient de toute beauté.

On se groupe par quartier ourinpo, soit un groupe de dix ou douze maisons. C’est le chef de rinpo de l’année qui arrange les boissons, thé, bière, shochu et les bentôs.

La maison de retraite amène une camionnée de vieillards, on les pose délicatement sur des chaises, ils sont bien, là, sous le doux soleil, et avec les employés ils entonnent des chansons d’enfants.

Monsieur K, conseiller municipal, prend sa retraite cette année. Il vient nous présenter son remplaçant, lequel; il faut remarquer, porte un costume trois pièces.

Sur la pelouse on déploie une grosse moquette et puis zouh des tables basses, quelques bancs, et c’est parti. Oh le bentô est magnifique! C’est un bentô à trois mille yens ça !

La bière se boit toute seule.

On parle de tout ou presque, du nom de la nouvelle ère, du manyoushu, ce recueil de poèmes du 8è siècle qui l’a inspiré, et du nouveau projet du voisin, avec ses plantations de vigne.

Ceux qui ont été malades parlent des opérations qu’ils ont subies. On s’attarde aussi sur les événements récents du village. L’installation d’une nouvelle famille.

Les enfants jouent. Ils découvrent dans un fossé le squelette d’un chevreuil. Ils ramassent les os, et les installent sur les branches d’un arbre. Un crâne, quelques tibias. Intéressant de voir comment cela amuse les enfants.

Le matin j’avais préparé des crêpes, elles reçoivent bon accueil, c’est un dessert bienvenu.

Je fais deux tailles de crêpes. Et les prépare à la maison, un peu comme des sushis, ou des onigiris. pâte à tartiner au chocolat, ou au café.

Une fois les bentôs terminés on s’en va butiner d’une table à l’autre, pour discuter avec les autres quartiers. On sort les bouteilles de shochu, cet alcool de patate douce. Les hommes et les femmes forment des groupes séparés.

Je fais la connaissance du petit fils de monsieur O, il a un an et est très mignon.

Un voisin qui travaillait pour une société de chemins de fer avoue; après des verres de shochu, avoir fait monter une jeune femme une fois dans sa locomotive. Il travaillait alors dans le fret. C’est génial!

Bien sûr tout le monde a ses soucis, petits et grands, mais sous les fleurs de cerisiers, on les oublie et on passe tous un excellent moment.

J’apprécie ce savoir vivre, ce savoir vivre ensemble que m’enseignent les voisins, dans leur grande générosité.

Un Cerisier pour célébrer

Notre fils a douze ans. Il finit sa dernière année à l’école primaire (qui compte six ans au Japon). En avril il entrera au collège.

C’est quelque chose. Les cycles de douze ans ont un sens.

Pour féliciter notre fils et marquer le coup, un voisin nous a offert un cerisier. Quelle merveilleuse attention ! Nous recevons ainsi souvent des leçons de savoir vivre.

Cerisier, que nous plantons dans le jardin aujourd’hui.

cerisier mars 2017

 

 

 

 

 

Quatre Ans ! 444ème article ! rétrospective …

Voici le quatre cent quarante quatrième article de ce blog. Ca fait quatre ans que nous avons commencé une nouvelle vie à la campagne en nous installant dans un petit village de la région du Kansai, au Japon.

Une première surprise avec ce blog c’est d’avoir autant de lectrices et de lecteurs. Je me réjouis toujours de vos commentaires et de vos questions.

Une deuxième surprise c’est d’avoir encore des choses à raconter, après quatre ans.

Je suis tenté de retracer une mini chronologie de ce blog, car il y a eu plusieurs phases ou étapes. Et on pourrait résumer tout cela en: initiation du novice citadin à la vie à la campagne (au Japon).

Eté 2012 

Installation dans le village. Premières impressions.

ferme japonaise

Nous étions encore bien naïfs, nous ne savions rien de la vie à la campagne.

Et nous avions encore peur des insectes.

On écrit aussi un peu sur notre maison japonaise. Qui avant les travaux n’était pas vraiment folichon.

Pour nous c’est une nouvelle vie, même si j’ai la possibilité de garder mon job en informatique, que j’effectue désormais à distance, à la maison.

Hiver 2012-2013

Une periode ou l’on essaie tout et où rien ne marche vraiment, faute d’expérience. Cela n’entame pas notre enthousiasme pour autant. Je me sens un peu comme Jean de Florette ….

Printemps – été 2013

Concert de rock punk dans le temple bouddhiste du village. Le bonze de notre village est délirant.

Nous faisons la rencontre de S. C’est un moment clef pour nous car c’est par l’intercession de S. que nous apprenons énormément par la suite.

L’histoire de notre initiation à la vie à la campagne est un peu comme un escalier dont nous gravissons les marches une à une.

S. est charpentier, nous lui commandons la destruction d’une vielle batisse juste en face de notre maison, qui est en très mauvais état. Jadis construite pour l’élevage des vers à soie. A la place S. construit une petite maison de une pièce; selon les techniques de construction japonaises traditionnelles et avec le bois des arbres qu’il a coupés lui-même dans la montagne. Je passe beaucoup de temps à regarder comment il travaille. C’est beau et passionnant.

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Hiver 2013-2014

Mes parents et ma tante nous honorent de leur visite et voyagent de France. Nous visitons un peu Kyoto qui n’est pas loin et passons beaucoup de temps dans le village. Ma mère prépare un civet de chevreuil qu’elle fait goûter aux voisins avec beaucoup de succès.

Nous construisons aussi ensemble un abri pour stocker notre bois.

Nous achetons un camion keitora. Ceci marque symboliquement notre appartenance à la campagne Japonaise.

Hiroshi nous donne un petit chaton abandonné, et nous le nommons Minou. Minou est très faible, malade, pleine de parasites. Mais en quelques semaines elle devient un chat magnifique.

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En un an nous avons réalisé la puissance de la nature qui nous entoure au village. La beauté des insectes, des plantes, du ciel, de l’eau. Cette vérité que nous avions oubliée nous immerge. Et puis, marcher sur la terre lorsque nous jardinons, et le contact avec le bois.

Vivre dans une maison japonaise ancienne, faite de bois et de terre..  On est ainsi en permanence connecté avec l’univers et on se sent très très bien.

Un an après notre installation, nous savons que la ville (Tokyo) ne nous manque pas.

Une grande surprise aussi est la qualité des relations que nous entretenons avec nos voisins. Tout le monde est sympathique et nous a acceptés d’emblée. On comprendra plus tard que les gens étaient très contents de voir des gens s’installer avec un jeune enfant.

Ma femme bien que venant d’une région plus au sud s’est très bien habituée à la vie dans notre village et affirme ne vouloir retourner à Tokyo pour rien au monde. Quand à moi; vivre ici au village c’est comme vivre en France. Il y a de l’espace (plus qu’à Tokyo), de la nature (plus qu’à Tokyo) et les gens me foutent la paix (comme à Tokyo). Donc je ne sens aucun dépaysement. A part la distance avec la famille et le manque de fromage.

Et les discours de François Hollande nous rappellent à chaque fois que nous sommes très bien au Japon.

Printemps 2014

Pour une année, et suivant la rotation d’une maison l’autre, nous sommes chef du district. Ou rinpocho. Ca consiste surtout à collecter des sous chaque mois. Par contre, une personne âgée de notre district décédée, notre qualité de chef de district nous amène à jouer un rôle clef lors des obsèques.

On comprend alors combien les liens de confiance entre tous sont importants dans le village. Nous nous sentons aussi très intégrés.

Lis the good life de Helen et Scott Nearing.

Nous récoltons du thé dans la forêt.

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Eté 2014

Récolte un carton de pommes de terre.

Automne 2014

Nous faisons l’acquisition d’un bout de la montagne; juste en face de chez nous. Commence à débroussailler. La montagne deviendra par la suite un immense terrain de jeu et d’expérimentations. Ce moment marque vraiment notre passage à l’action.

Nous pouvons remodeler la montagne à notre guise. Mon projet est de réduire la quantité de cryptomères, dégager la jungle et les broussailles et planter une grande variété d’arbres, afin que la nature puisse repartir et se re développer.

Le contact avec la terre aussi nous fait toujours du bien. Chaque personne sur cette planète devrait avoir son petit lopin de terre et y faire des trous. Le monde irait bien mieux.

On pense au concept de grounding où justement on est connecté à la terre.

Commence aussi une longue relation avec les sangsues.

Des visions de moissonneuses de riz transformée en robots gundam.

moissonneuse Gundam

Hiver 2014 – 2015

Découvre dans une montagne voisine un cerisier géant et écroulé. Il s’appelle ‘cerisier éléphant‘. Je le débite et le ramène à la maison. Bonne expérience avec la tronçonneuse. Dois doubler la capacité de notre abri bois.

Je finis ma première Bande Dessinée Tout Ira Bien. Dernière page publiée sur le blog !

Dans la montagne, plante les premiers arbres.

Minou commence à se promener dans la montagne, en notre compagnie.

Printemps 2015

Visite de Kristophe Noel, photographe, rencontré via ce blog.

L’ecole maternelle du village ferme, faute d’enfants. Le vieillissement de la population et le peu d’enfants est un très gros problème Japon et va aller de mal en pis.

Je me relance dans le jardinage mais je l’avoue sans trop de succès, à cause de mon boulot trop busy et de mon manque de focus.

Eté 2015

Pourtant le thème de l’agriculture continue de me passionner; et je lis un excellent book sur la permaculture et autres méthodes.

Automne 2015

Autre signe que les choses commencent à partir sérieusement en rouille avec la diminution de la population; la superette du village ferme.

Hiver 2015-2016

Travaille de nouveau dans la montagne. Dégage la deuxième terrasse. Plante une vingtaine d’arbres.

le plan de la montagne

Publie ma bande dessinée Tout Ira Bien. à compte d’auteur. Le résultat; imprimé, est vraiment convaincant. Vends sur le net. Versions Française et Anglaise.

Exposition photo de Kristophe Noel dans un café du village. Portraits des habitants.

Fais la connaissance de TS, un jeune agriculteur de la région, éduqué aux Etats Unis. On parle en Anglais. Par la suite je fais connaissance avec quelques étrangers établis ici, ce qui est une première, et un soulagement un peu de ne pas être me seul étranger de la région.

S. donne un coup de main et coupe une dizaine d’arbres dans notre montagne. Des cryptomères.

Printemps 2016

Notre fils rejoint l’équipe de baseball du village.

S. propose d’utiliser le bois des arbres de notre montagne et de construire un truc avec. Commence alors le projet de Technology Transfer je vais travailler les week ends dans l’atelier de S., S. m’enseigne les ficelles de son métier. C’est passionnant. On aimerait devenir charpentier !

Eté 2016

444è article de ce blog.

Le cocktail du week end

Le cocktail pour le week end de Calcifer le poêle à bois, c’est: moitié cerisier, moitié cyprès.

Dans cette brouette, je reconnais chaque arbre.

cocktail pour calcifer

Le cerisier, c’était le cerisier éléphant trouvé dans la montagne l’année dernière. Le cyprès provient d’un jardin à 20 km d’ici.

Lorsque je vivais à Paris en 2001 par exemple, le cocktail était très différent: un peu de Chinon, un peu de Nogent … le tout avec de l’uranium extrait du Niger ou du Kazakhstan …

Je préfère me chauffer au bois.

La dynamique des bûches

La dynamique des bûches. Se chauffer au bois, c’est beaucoup de travail physique, mais c’est un travail gratifiant. Le résultat est concret lorsque l’on voit le tas de bois grossir et être bien rangé. Le contact avec le bois est toujours agréable. Et chaque bûche est unique; y en pas deux qui se ressemblent.

Cet hiver quand on sortira les bûches je me souviendrai encore de quelques unes que j’aurai préparées.

Il y a donc beaucoup de satisfaction dans tout cela. Un bon coup de hache; lorsque la lame de la hache fait s’ouvrir la bûche comme la palourde sur le feu, c’est toujours très chouette. C’est une façon de communier avec le bois et de lui rendre hommage. Comme manger du sushis pour le poisson … Vous me suivez toujours ???

Sur la vidéo youtube ci-dessous un essai de stop motion, de deux heures de travail dimanche, trois litres de sueur, à fendre du bois (il s’agit du cerisier éléphant) et à le ranger …

Oui la musique est pourrie … faite sur garageband … faites nous signe si vous avez quelque chose de mieux …

Anyway, nous somme parés pour faire face à l’hiver prochain.

Extension du domaine de la bûche – Jour 1

Extension du domaine de la bûche -> Extension de l’abri bois situé derrière la maison.

(Pour voir le Jour 2, ici)

Tout le bois récupéré du cerisier éléphant est gardé sous une bâche plastique et avec la condensation ça n’est pas top, il faut le garder sous un abri digne de ce nom pour pouvoir le laisser sécher dans de bonnes conditions.

Le cahier des charges, c’est donc de construire un abri au dessus du tas de bois, car je n’ai pas vraiment envie de déplacer les deux tonnes de bois. Trop dur ! Le bois du cerisier éléphant est contre l’abri bois existant, il suffit donc de construire une extension à celui-ci.

Ce sera fait dans le même style que l’abri existant pour la cohérence et le plaisir des yeux. Matériaux, j’utiliserai les poutres de l’ancienne maison de monsieur S., récupérées il y a deux ans.

Je vais détailler les étapes de ce projet le plus possible car celà peut servir de référence pour quiconque s’attaquant à un projet similaire. Je travaille sur le projet 2 à 3 heures par jour et à quasi temps plein pendant le week end.

Avant chaque jour, dans le bain, je répète mentalement toutes les étapes du jour suivant. Cela me permet d’être prêt et d’identifier en avance la plupart des problèmes possibles.

1) Les appuis. Jour 1

2 – 3 heures.

je commence par installer les appuis sur lesquels l’extension viendra se poser; côté abri existant. Le terrain est constitué de deux anciennes rizières qui étaient à des niveaux différents. L’abri existant est donc situé 30cm plus bas que son extension. Pour éviter de se fracasser le crâne contre les poutres il faut donc que l’extension soit surélevée par rapport à la partie existante.

Pour les fixations je vais au plus rapide et opte pour les plaques de fer et boulons métalliques, plutôt que tenons – mortaises. car celà me prendrait beaucoup plus de temps.

Avant de commencer vraiment j’aurai fait des tonnes de croquis pour voir comment faire ces appuis de la façon la plus simple et la plus solide.

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