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Technology Transfer : le projet est terminé

Le projet technology transfer est terminé. Voici quelques photos….

vue de la route en face …

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Poutre centrale (hari)

 

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Les trois pièces en diagonale, les hi-uchi ont vraiment de la gueule comme ça. Ca a un aspect contemporain …

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Mais c’est quoi ça ???

 

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Oh mais c’est Minou !!!

 

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Technology Transfer: c’est parti pour la construction

Le point culminant de ce gros projet. Les fondations (six pierres) sont prêtes.

Et nous allons construire l’azumaya (kiosque, charréterie, pergola). Dernieres préparations on écourte les colonnes en fonction de la hauteur relative de chaque pierre.

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Et on finit aussi les chevilles.

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S. est là et est aux commandes. Les pièces de bois sont très lourdes, et il faut bien sa pelleteuse pour les lever et les positionner.

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J’ai bien merdé: je voulais poser une caméra et nous filmer toute la journée, mais dans le feu de l’action j’ai complètement oublié. Je dois dire que j’étais assez tendu, car je craignais que les pièces de bois que j’ai travaillées ne s’emboitent pas comme il faut. Finalement il n’y a eu aucun problème.

Le processus pour la construction est le même que si nous construisions une maison. Il y a simplement moins de pièces et en particulier pas de plancher. Mais le principe et la séquence d’action sont identiques.

Voici l’algorithme:

On assemble un côté (enfonce deux colonnes dans une poutre keta). On le lève et le pose sur les pierres.

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On assemble le côté opposé, (enfonce deux colonnes dans une poutre kéta). On le lève et le pose sur les pierres.

On positionne la colonne du milieu (pour le côté où il y a trois colonnes). Puis on pose le 3e kéta (3e poutre). lequel vient se ficher dans deux poutres avec l’assemblage des ari (fourmi) ou queue d’aronde.

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Ici intervient S. qui se transforme en chat tant il grimpe sur les échelles et marche sur les poutres avec agilité et souplesse malgré ses 62 balais. Avec de gros maillets nous frappons la poutre qui petit a petit s’emboite dans ses deux frangines.

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C’est très impressionnant.

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On recommence pour le quatrième côté.

Ensuite on pose la poutre centrale, hari, qui va elle aussi se fixer dans les deux kétas avec des queues d’aronde. Cette poutre centrale est très lourde, elle a la forme d’une baleine. Dans notre montagne, cet arbre était sur le flanc de la montagne et sa souche etait courbe.

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On remet a niveau, quelques ajustements et ensuite on place les chevilles.

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Il faut continuer ensuite en posant les tsuka et les moya qui forment l’ossature du toit.

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On est en septembre mais il fait encore très chaud. Mais tout prend forme et c’est un vrai bonheur de voir comment les choses se mettent en place. Nous avons passé trois mois à éplucher, découper et tailler ces pièces de bois et tout se joue à la fois, en une journée.

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Puis on pose les hi-uchi, pièces en diagonale qui vont solidifier l’ensemble.

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Voila c’est presque fini, une journée bien remplie. Reste à finir le toit mais le plus dur a été fait.

 

De belles pierres pour les fondations.

Je ne sais comment nommer en Français la petite structure que nous allons construire dans notre jardin. (pergola ? pavillon ?) En Japonais on dit Azumaya. Etrangement, ce mot s’écrit de deux façons en Japonais: 東屋 ou 四阿.

C’est un petit édifice carré, sans murs pleins. avec un toit….

Enfin … bon … je vais utiliser le mot Japonais.

Nous avons travaillé sur ce projet de technology transfer depuis mai et toutes les pièces de bois sont prêtes.

Il nous faut aller chercher de grosses pierres qui serviront de fondation.

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On positionne ensuite les pierres. Les colonnes en bois se ficheront directement dans la petite barre de fer fixée dans les pierres.

On ajoute également une pièce métallique qui ira se viser contre la colonne sur le côté. Faudrait pas que le tout s’envole avec le premier typhon …

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Les pierres alignées et à niveau. On mesure les différences de hauteur respectives entre les pierres, car il faudra ajuster la longueur des colonnes.

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Quatre Ans ! 444ème article ! rétrospective …

Voici le quatre cent quarante quatrième article de ce blog. Ca fait quatre ans que nous avons commencé une nouvelle vie à la campagne en nous installant dans un petit village de la région du Kansai, au Japon.

Une première surprise avec ce blog c’est d’avoir autant de lectrices et de lecteurs. Je me réjouis toujours de vos commentaires et de vos questions.

Une deuxième surprise c’est d’avoir encore des choses à raconter, après quatre ans.

Je suis tenté de retracer une mini chronologie de ce blog, car il y a eu plusieurs phases ou étapes. Et on pourrait résumer tout cela en: initiation du novice citadin à la vie à la campagne (au Japon).

Eté 2012 

Installation dans le village. Premières impressions.

ferme japonaise

Nous étions encore bien naïfs, nous ne savions rien de la vie à la campagne.

Et nous avions encore peur des insectes.

On écrit aussi un peu sur notre maison japonaise. Qui avant les travaux n’était pas vraiment folichon.

Pour nous c’est une nouvelle vie, même si j’ai la possibilité de garder mon job en informatique, que j’effectue désormais à distance, à la maison.

Hiver 2012-2013

Une periode ou l’on essaie tout et où rien ne marche vraiment, faute d’expérience. Cela n’entame pas notre enthousiasme pour autant. Je me sens un peu comme Jean de Florette ….

Printemps – été 2013

Concert de rock punk dans le temple bouddhiste du village. Le bonze de notre village est délirant.

Nous faisons la rencontre de S. C’est un moment clef pour nous car c’est par l’intercession de S. que nous apprenons énormément par la suite.

L’histoire de notre initiation à la vie à la campagne est un peu comme un escalier dont nous gravissons les marches une à une.

S. est charpentier, nous lui commandons la destruction d’une vielle batisse juste en face de notre maison, qui est en très mauvais état. Jadis construite pour l’élevage des vers à soie. A la place S. construit une petite maison de une pièce; selon les techniques de construction japonaises traditionnelles et avec le bois des arbres qu’il a coupés lui-même dans la montagne. Je passe beaucoup de temps à regarder comment il travaille. C’est beau et passionnant.

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Hiver 2013-2014

Mes parents et ma tante nous honorent de leur visite et voyagent de France. Nous visitons un peu Kyoto qui n’est pas loin et passons beaucoup de temps dans le village. Ma mère prépare un civet de chevreuil qu’elle fait goûter aux voisins avec beaucoup de succès.

Nous construisons aussi ensemble un abri pour stocker notre bois.

Nous achetons un camion keitora. Ceci marque symboliquement notre appartenance à la campagne Japonaise.

Hiroshi nous donne un petit chaton abandonné, et nous le nommons Minou. Minou est très faible, malade, pleine de parasites. Mais en quelques semaines elle devient un chat magnifique.

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En un an nous avons réalisé la puissance de la nature qui nous entoure au village. La beauté des insectes, des plantes, du ciel, de l’eau. Cette vérité que nous avions oubliée nous immerge. Et puis, marcher sur la terre lorsque nous jardinons, et le contact avec le bois.

Vivre dans une maison japonaise ancienne, faite de bois et de terre..  On est ainsi en permanence connecté avec l’univers et on se sent très très bien.

Un an après notre installation, nous savons que la ville (Tokyo) ne nous manque pas.

Une grande surprise aussi est la qualité des relations que nous entretenons avec nos voisins. Tout le monde est sympathique et nous a acceptés d’emblée. On comprendra plus tard que les gens étaient très contents de voir des gens s’installer avec un jeune enfant.

Ma femme bien que venant d’une région plus au sud s’est très bien habituée à la vie dans notre village et affirme ne vouloir retourner à Tokyo pour rien au monde. Quand à moi; vivre ici au village c’est comme vivre en France. Il y a de l’espace (plus qu’à Tokyo), de la nature (plus qu’à Tokyo) et les gens me foutent la paix (comme à Tokyo). Donc je ne sens aucun dépaysement. A part la distance avec la famille et le manque de fromage.

Et les discours de François Hollande nous rappellent à chaque fois que nous sommes très bien au Japon.

Printemps 2014

Pour une année, et suivant la rotation d’une maison l’autre, nous sommes chef du district. Ou rinpocho. Ca consiste surtout à collecter des sous chaque mois. Par contre, une personne âgée de notre district décédée, notre qualité de chef de district nous amène à jouer un rôle clef lors des obsèques.

On comprend alors combien les liens de confiance entre tous sont importants dans le village. Nous nous sentons aussi très intégrés.

Lis the good life de Helen et Scott Nearing.

Nous récoltons du thé dans la forêt.

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Eté 2014

Récolte un carton de pommes de terre.

Automne 2014

Nous faisons l’acquisition d’un bout de la montagne; juste en face de chez nous. Commence à débroussailler. La montagne deviendra par la suite un immense terrain de jeu et d’expérimentations. Ce moment marque vraiment notre passage à l’action.

Nous pouvons remodeler la montagne à notre guise. Mon projet est de réduire la quantité de cryptomères, dégager la jungle et les broussailles et planter une grande variété d’arbres, afin que la nature puisse repartir et se re développer.

Le contact avec la terre aussi nous fait toujours du bien. Chaque personne sur cette planète devrait avoir son petit lopin de terre et y faire des trous. Le monde irait bien mieux.

On pense au concept de grounding où justement on est connecté à la terre.

Commence aussi une longue relation avec les sangsues.

Des visions de moissonneuses de riz transformée en robots gundam.

moissonneuse Gundam

Hiver 2014 – 2015

Découvre dans une montagne voisine un cerisier géant et écroulé. Il s’appelle ‘cerisier éléphant‘. Je le débite et le ramène à la maison. Bonne expérience avec la tronçonneuse. Dois doubler la capacité de notre abri bois.

Je finis ma première Bande Dessinée Tout Ira Bien. Dernière page publiée sur le blog !

Dans la montagne, plante les premiers arbres.

Minou commence à se promener dans la montagne, en notre compagnie.

Printemps 2015

Visite de Kristophe Noel, photographe, rencontré via ce blog.

L’ecole maternelle du village ferme, faute d’enfants. Le vieillissement de la population et le peu d’enfants est un très gros problème Japon et va aller de mal en pis.

Je me relance dans le jardinage mais je l’avoue sans trop de succès, à cause de mon boulot trop busy et de mon manque de focus.

Eté 2015

Pourtant le thème de l’agriculture continue de me passionner; et je lis un excellent book sur la permaculture et autres méthodes.

Automne 2015

Autre signe que les choses commencent à partir sérieusement en rouille avec la diminution de la population; la superette du village ferme.

Hiver 2015-2016

Travaille de nouveau dans la montagne. Dégage la deuxième terrasse. Plante une vingtaine d’arbres.

le plan de la montagne

Publie ma bande dessinée Tout Ira Bien. à compte d’auteur. Le résultat; imprimé, est vraiment convaincant. Vends sur le net. Versions Française et Anglaise.

Exposition photo de Kristophe Noel dans un café du village. Portraits des habitants.

Fais la connaissance de TS, un jeune agriculteur de la région, éduqué aux Etats Unis. On parle en Anglais. Par la suite je fais connaissance avec quelques étrangers établis ici, ce qui est une première, et un soulagement un peu de ne pas être me seul étranger de la région.

S. donne un coup de main et coupe une dizaine d’arbres dans notre montagne. Des cryptomères.

Printemps 2016

Notre fils rejoint l’équipe de baseball du village.

S. propose d’utiliser le bois des arbres de notre montagne et de construire un truc avec. Commence alors le projet de Technology Transfer je vais travailler les week ends dans l’atelier de S., S. m’enseigne les ficelles de son métier. C’est passionnant. On aimerait devenir charpentier !

Eté 2016

444è article de ce blog.

Technology Transfer: tout est prêt pour la construction

Notre projet de technology transfer, où S., charpentier m’enseigne les ficelles de son métier, a fait de grands progrès, et nous sommes désormais prêts pour la construction.

Reste à aller prendre les grosses pierres qui serviront pour les fondations, et les positionner.

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Travail sur les poutres avec les fourmis

La petite construction dans notre jardin aura quatre poutres placées en carré. Une paire de poutres s’appuira directement sur les colonnes.

 

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Une seconde paire de poutres s’emboitera dans les premières. On appelle ari 蟻, soit fourmi, cet assemblage qui fixera les poutres ensemble et qui se nommerait en français queue d’aronde borgne (?).

J’aimerais bien comprendre pourquoi on appelle cet assemblage « fourmi » en Japonais. Quelqu’un a une idée ???

 

Préparation de l’ari mâle.

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Préparation de l’ari femelle. Pré marquage à l’encre de Chine rouge.

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Démonstration par le maître.

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Les six colonnes sont faites

L’abri que nous allons construire dans le jardin (technology transfer) aura six colonnes (hashira 柱).

J’ai fini les colonnes hier.

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Je travaille dans l’atelier de S. Il me prête ses grosses machines. Il m’a fallu dompter cette machine infernale assez impressionnante au départ, qui avec quatre scies circulaires découpe des tenons en deux coups. Il faut rester concentré. Les Saoudiens pourraient utiliser cette même machine pour couper les mains des voleurs de poule, comme il est d’usage chez eux.

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Le tenon découpé, il faut percer le trou pour la cheville.

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Cheville  komisen 込栓

Pour celà on utilise une perceuse spéciale qui fait des trous carrés, de la taille de la future cheville. (la cheville fait 5 buns de côté soit la moitié d’un sun, et cela correspond  à la largeur de la sashigané … comme par hasard ….) ….

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Ensuite on fait une petite entaille à 45 degrés sur le côté supérieur du trou carré avec le ciseau à bois. Cela permettra à la cheville de pénétrer plus facilement. (photo ci dessous avant de faire l’entaille).

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Ensuite il y aura des hiuchi, ou arbalétrier c’est ça ? qui vont connecter la colonne aux poutres à 45 degrés. On prévoit des entailles dans les colonnes pour y accueillir (et soutenir) les hiuchi.

Pour ce faire on utilise ici aussi le ciseau à bois, j’en utilise un qui fait 1 sun et 4 buns de largeur. Très bien aiguisé il découpe le bois comme si c’était du beurre.

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S. revient d’une partie de pêche et me montre au début comment se positionner par rapport au bois et aux outils etc … ici démonstration clope-au-bec avec un tsukinomi, ciseau à bois à manche long, que l’on utilise sans marteau.

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Pour préparer ces six colonnes il y a donc toute une série d’opérations et de gestes à faire, une séquence précise à suivre. Et voyez vous tout celà est comme une danse, à la manière de bouger, de se positionner, et d’utiliser les divers outils. Il y a grand plaisir à faire tout cela.

 

Les plans du projet et vocabulaire de base

On va construire un petit abri dans le jardin, pour pouvoir faire des petites fêtes dehors même quand il pleut. Avec le bois de notre montagne que nous avons épluché et ensuite découpé en poutres. C’est le projet de technology transfer avec l’ami S., charpentier. Car il m’apprend les (grosses) ficelles de son métier.

L’abri sera carré et fera quatre mètres de côté.

Il y a deux mois maintenant, j’ai commencé par faire un plan à l’ordinateur. J’en ai fait plusieurs versions allant à chaque fois vers un truc plus simple.

J’imprime et hop je vais voir S. dans son atelier.

S. me montre comment lui il dresse le plan des maisons qu’il construit.

La vue verticale; il la dessine sur une planche de bois. Un plan sur une planche de bois c’est bien pratique. C’est difficile à perdre, et ça ne craint pas l’eau. On appelle le plan de la construction; dessiné sur une planche de bois: 図板 ずいた (libéralement plan – planche).

C’est un quadrillage avec les lignes référencées par des chiffres  一、二、三 (1 2 3) et les colonnes représentées par des syllabes イ、ロ、ハ (i ro ha, équivalent de l’ancien A B C).

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On tracera les colonnes de la construction aux intersections qui correspondent. Le quadrillage permet ainsi de référencer les colonnes et les poutres. (A 1 ou い一).

Ensuite, à partir du plan, on prend une longue planche de bois sur laquelle on marque l’emplacement des colonnes. On fait ça à l’échelle 1. On appelle cette planche de bois; yokoken.

On prépare une autre planche sur laquelle on marque les différentes hauteurs de la construction. tateken. (A l’échelle 1 également). Ces deux planches permettront de marquer sur chaque poutre l’emplacement des mortaises (hozo ほぞ) et autres.

La construction pour ce projet est très simple. Une forme carrée, six colonnes. Mais avec le vocabulaire technique de S., et malgré ses efforts visibles pour m’expliquer en des termes simples je me suis senti vite largué.

D’où l’idée de faire une petite maquette de la construction. Pour compléter le zu-ita.

Ca me permet d’apprendre plus facilement les termes techniques des différents éléments.

 

hashira 柱 colonne

hari 梁

dobuchi Liteau

taruki 垂木 Arbalétrier

keta 桁

hiuchi 火打 Contre-fiche

moya 母屋

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