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Construction d’un garage
Le bureau de la coopérative forestière, dans le village, a commandé à mon ami S., charpentier, la construction d’un garage. Il s’agit de protéger des intempéries leur nouveau camion ainsi que d’autres équipements forestiers.
S. construit le garage avec des arbres (cryptomères) coupés dans notre vallée.

Il s’agit de faire un garage qui expose la beauté du bois de la localité: Pour cela utiliser les troncs tels quels, en rondins, permet de mettre en valeur les belles courbes et toute la beauté du matériau.

S., il fait les choses à l’ancienne. Les pièces de bois sont travaillées à la main.
Voilà quelque chose de très intéressant, et à chacune de mes visites à l’atelier de S., je prends des photos pour documenter l’avancée du projet.
A son atelier j’y vais très souvent.
Les lundis matins vers 7 heures, j’apporte le café et nous faisons le point sur la semaine qui commence et ce mouvement du monde qu’on ne peut plus arrêter.
Sinon de temps en temps je vais le voir en fin d’après midi. Son frigo dans l’atelier est toujours plein de bibine…
Les villageois s’étonnent d’ailleurs que je sois toujours fourré dans l’atelier de S. C’est pour écouter la bonne parole, réponds-je à chaque fois.
Ce projet de garage est conséquent. Les poutres dans la longueur du bâtiment font neuf mètres.
Le jour de la construction ou munéagé 棟上げ approche. L’assemblage de toutes les pièces de bois prendra en fait deux jours.
S. se fait aider des bûcherons de la coopérative.

Je prends des journées de congé pour me libérer du boulot et assister aux travaux et photographier tout celà. En deux jours; pas moins de 800 photos.

Car voir tout le monde travailler, dans la bonne humeur mais avec aussi une excellente coordination est un vrai spectacle. Les gars sont des pros.
Je ne me sens pas trop gêné de m’incruster comme ça pendant les travaux, personne ne m’a demandé de venir; mais personne ne me demande de partir … On m’offre même le café !
Pour moi ce sont deux journées merveilleuses. Ah les artistes ! Des hommes qui savent travailler et qui savent vivre !

Et T. le charpentier reconverti en bûcheron, quand il grimpe sur une poutre et qu’il tappe avec son maillet comme un malade, quelle classe.
Parce que pour qu’une pièce de bois entre dans l’autre, il faut tapper, il faut tapper.

Je me dis que pour les bûcherons, c’est un projet intéressant, de construire un bâtiment avec le bois qu’ils ont eux-même extrait des montagnes.


Ce garage; une fois assemblé, a un style du tonnerre.


S. a exploité avec goût les différentes courbes des troncs des rondins; et cela apporte au tout une dynamique qui ne laisse pas indifférent. Il y a un côté transcendant dans ce garage.
Des 882 photos je fais une sélection. Une bonne quarantaine.
J’en imprime un photo book que je vais offrir plus tard à S. et au big boss de la coopérative forestière.




L’idée du photo book c’est bien sûr remercier de m’avoir accueilli sur le chantier mais aussi passer le message; qu’un tel projet, et avec de tels gens, c’est beau. Et que ça vaut bien un petit livre.
D’autres photos aériennes
Le voisin est repassé avec son drone et a gentiment pris d’autres photos du village.
le drone DJI made in china a du prendre ces photos à 150 mètres de hauteur …
Ben oui y a que des montagnes … la vallée est ici étroite … Les montagnes sont recouvertes de cryptomères, plantés il y a 40 ou 50 ans …
Ah ! c’est moi le point orange sur la photo 😉 Les arbres alignés en allumettes; c’est notre montagne. Dessous la zone parsemée de points blancs c’est la première terrasse où nous avons planté moults arbres.
C’est assez petit n’est ce pas … c’est pas un ranch au Texas notre truc …
Et notre village encore ….
Promenade à Kamigori
J’amène mon fils à un match de baseball, dans la ville de Kamigori (上郡).
Petite bourgade à 30 km de Himeji, à l’ouest. Il y a une gare avec des trains qui passent deux fois l’heure. On sent que l’endroit, à un moment, a voulu devenir une ville mais quelque chose a cloché. Entre deux matchs de baseball, je vais faire un tour.
Pas mal les plaques d’acier qui chevauchent le caniveau. Non sans dérision.
La, j’aime bien les couleurs des inscriptions et des briques
On appelle ca gomi yashiki ゴミ屋敷(maison à ordures). J’ai aperçu le fou à l’œuvre à l’intérieur, en train de dessouder des composants d’une ancienne carte électronique …. Fou ou génie … qui sait ! les deux peut-être …
Heureux l’homme qui, parmi ce bazar urbain sans âme, sait garder un contact avec la terre.
Enfin un peu de beauté dans ce monde de brutes.
Les jeunesses populaires, un peu rebelles, que l’on appelle ici les yankii, aiment bien ce genre de vieilles cylindrées. Je lis la aussi un certain sens d’humour et de dérision. (ces voitures, anciens symbole de la bourgeoisie il y a 20 30 ans ?)…[aujourd’hui les bourgeois roulent en Prius].
De nos jours la plupart des pachinko en service sont au moins deux ou trois fois plus grands que celui-ci.
Celui-ci fait donc de la résistance… sauvons les petits artisans du pachinko !!!
et soudain, au milieu de la ville vide qui n’est plus que le souvenir de ce qu’elle fut, une maison-cube.
La c’est purement magnifique.
Ce camion hiace Toyota est très fréquemment utilisé par les menuisiers. Il se fond à merveille dans le paysage urbain historique.
Sais pas pourquoi mais la soudainement j’ai pensé à la Meurthe et Moselle.
Ça aussi c’est magnifique … J’adore ces vieux trucs … ils deviennent presque organiques.
Quatre Ans ! 444ème article ! rétrospective …
Voici le quatre cent quarante quatrième article de ce blog. Ca fait quatre ans que nous avons commencé une nouvelle vie à la campagne en nous installant dans un petit village de la région du Kansai, au Japon.
Une première surprise avec ce blog c’est d’avoir autant de lectrices et de lecteurs. Je me réjouis toujours de vos commentaires et de vos questions.
Une deuxième surprise c’est d’avoir encore des choses à raconter, après quatre ans.
Je suis tenté de retracer une mini chronologie de ce blog, car il y a eu plusieurs phases ou étapes. Et on pourrait résumer tout cela en: initiation du novice citadin à la vie à la campagne (au Japon).
Eté 2012
Installation dans le village. Premières impressions.
Nous étions encore bien naïfs, nous ne savions rien de la vie à la campagne.
Et nous avions encore peur des insectes.
On écrit aussi un peu sur notre maison japonaise. Qui avant les travaux n’était pas vraiment folichon.
Pour nous c’est une nouvelle vie, même si j’ai la possibilité de garder mon job en informatique, que j’effectue désormais à distance, à la maison.
Hiver 2012-2013
Une periode ou l’on essaie tout et où rien ne marche vraiment, faute d’expérience. Cela n’entame pas notre enthousiasme pour autant. Je me sens un peu comme Jean de Florette ….
Printemps – été 2013
Concert de rock punk dans le temple bouddhiste du village. Le bonze de notre village est délirant.
Nous faisons la rencontre de S. C’est un moment clef pour nous car c’est par l’intercession de S. que nous apprenons énormément par la suite.
L’histoire de notre initiation à la vie à la campagne est un peu comme un escalier dont nous gravissons les marches une à une.
S. est charpentier, nous lui commandons la destruction d’une vielle batisse juste en face de notre maison, qui est en très mauvais état. Jadis construite pour l’élevage des vers à soie. A la place S. construit une petite maison de une pièce; selon les techniques de construction japonaises traditionnelles et avec le bois des arbres qu’il a coupés lui-même dans la montagne. Je passe beaucoup de temps à regarder comment il travaille. C’est beau et passionnant.
Hiver 2013-2014
Mes parents et ma tante nous honorent de leur visite et voyagent de France. Nous visitons un peu Kyoto qui n’est pas loin et passons beaucoup de temps dans le village. Ma mère prépare un civet de chevreuil qu’elle fait goûter aux voisins avec beaucoup de succès.
Nous construisons aussi ensemble un abri pour stocker notre bois.
Nous achetons un camion keitora. Ceci marque symboliquement notre appartenance à la campagne Japonaise.
Hiroshi nous donne un petit chaton abandonné, et nous le nommons Minou. Minou est très faible, malade, pleine de parasites. Mais en quelques semaines elle devient un chat magnifique.
En un an nous avons réalisé la puissance de la nature qui nous entoure au village. La beauté des insectes, des plantes, du ciel, de l’eau. Cette vérité que nous avions oubliée nous immerge. Et puis, marcher sur la terre lorsque nous jardinons, et le contact avec le bois.
Vivre dans une maison japonaise ancienne, faite de bois et de terre.. On est ainsi en permanence connecté avec l’univers et on se sent très très bien.
Un an après notre installation, nous savons que la ville (Tokyo) ne nous manque pas.
Une grande surprise aussi est la qualité des relations que nous entretenons avec nos voisins. Tout le monde est sympathique et nous a acceptés d’emblée. On comprendra plus tard que les gens étaient très contents de voir des gens s’installer avec un jeune enfant.
Ma femme bien que venant d’une région plus au sud s’est très bien habituée à la vie dans notre village et affirme ne vouloir retourner à Tokyo pour rien au monde. Quand à moi; vivre ici au village c’est comme vivre en France. Il y a de l’espace (plus qu’à Tokyo), de la nature (plus qu’à Tokyo) et les gens me foutent la paix (comme à Tokyo). Donc je ne sens aucun dépaysement. A part la distance avec la famille et le manque de fromage.
Et les discours de François Hollande nous rappellent à chaque fois que nous sommes très bien au Japon.
Printemps 2014
Pour une année, et suivant la rotation d’une maison l’autre, nous sommes chef du district. Ou rinpocho. Ca consiste surtout à collecter des sous chaque mois. Par contre, une personne âgée de notre district décédée, notre qualité de chef de district nous amène à jouer un rôle clef lors des obsèques.
On comprend alors combien les liens de confiance entre tous sont importants dans le village. Nous nous sentons aussi très intégrés.
Lis the good life de Helen et Scott Nearing.
Nous récoltons du thé dans la forêt.
Eté 2014
Récolte un carton de pommes de terre.
Automne 2014
Nous faisons l’acquisition d’un bout de la montagne; juste en face de chez nous. Commence à débroussailler. La montagne deviendra par la suite un immense terrain de jeu et d’expérimentations. Ce moment marque vraiment notre passage à l’action.
Nous pouvons remodeler la montagne à notre guise. Mon projet est de réduire la quantité de cryptomères, dégager la jungle et les broussailles et planter une grande variété d’arbres, afin que la nature puisse repartir et se re développer.
Le contact avec la terre aussi nous fait toujours du bien. Chaque personne sur cette planète devrait avoir son petit lopin de terre et y faire des trous. Le monde irait bien mieux.
On pense au concept de grounding où justement on est connecté à la terre.
Commence aussi une longue relation avec les sangsues.
Des visions de moissonneuses de riz transformée en robots gundam.
Hiver 2014 – 2015
Découvre dans une montagne voisine un cerisier géant et écroulé. Il s’appelle ‘cerisier éléphant‘. Je le débite et le ramène à la maison. Bonne expérience avec la tronçonneuse. Dois doubler la capacité de notre abri bois.
Je finis ma première Bande Dessinée Tout Ira Bien. Dernière page publiée sur le blog !
Dans la montagne, plante les premiers arbres.
Minou commence à se promener dans la montagne, en notre compagnie.
Printemps 2015
Visite de Kristophe Noel, photographe, rencontré via ce blog.
L’ecole maternelle du village ferme, faute d’enfants. Le vieillissement de la population et le peu d’enfants est un très gros problème Japon et va aller de mal en pis.
Je me relance dans le jardinage mais je l’avoue sans trop de succès, à cause de mon boulot trop busy et de mon manque de focus.
Eté 2015
Pourtant le thème de l’agriculture continue de me passionner; et je lis un excellent book sur la permaculture et autres méthodes.
Automne 2015
Autre signe que les choses commencent à partir sérieusement en rouille avec la diminution de la population; la superette du village ferme.
Hiver 2015-2016
Travaille de nouveau dans la montagne. Dégage la deuxième terrasse. Plante une vingtaine d’arbres.
Publie ma bande dessinée Tout Ira Bien. à compte d’auteur. Le résultat; imprimé, est vraiment convaincant. Vends sur le net. Versions Française et Anglaise.
Exposition photo de Kristophe Noel dans un café du village. Portraits des habitants.
Fais la connaissance de TS, un jeune agriculteur de la région, éduqué aux Etats Unis. On parle en Anglais. Par la suite je fais connaissance avec quelques étrangers établis ici, ce qui est une première, et un soulagement un peu de ne pas être me seul étranger de la région.
S. donne un coup de main et coupe une dizaine d’arbres dans notre montagne. Des cryptomères.
Printemps 2016
Notre fils rejoint l’équipe de baseball du village.
S. propose d’utiliser le bois des arbres de notre montagne et de construire un truc avec. Commence alors le projet de Technology Transfer: je vais travailler les week ends dans l’atelier de S., S. m’enseigne les ficelles de son métier. C’est passionnant. On aimerait devenir charpentier !
Eté 2016
444è article de ce blog.
Promenade dans le village ce matin
Le dialogue de vendredi
Côté travail, cette semaine a été un peu lourde avec pas mal de déconvenues et peu de sommeil. Pas vraiment productif. C’est vendredi en fin d’après midi et je vais voir S., de l’autre côté du hameau. (de l’autre côté de la montagne). S. est charpentier, a commencé à travailler à l’âge de 14 ans et a construit 100 maisons. Je dois lui payer une facture pour la fenêtre et le bois de la cabane dans l’atelier. J’ai avec moi aussi un maxi pack de 24 canettes de bière.
Je le trouve avec ses chats et ses chèvres devant la terrasse de sa si belle maison.
S’engage alors un beau dialogue qui me réjouit et pulvérise toute la fatigue de la semaine. Malheureusement ma traduction perd la truculence savoureuse du dialecte local. (le dialecte du banshu).
S -> notre ami
H -> épouse de S
WT -> Wakame Tamago
Ca commence bien:
S: Dis, tu tombes bien: on a besoin de ton aide; il y a O., qui habite au fond de la vallée, celui qui fait des épouvantails, hé bien il y a un Argentin qui va venir lui rendre visite et le prendre en photo ..; comme il n’a jamais vu d’étranger il voudrait te voir pour te poser des questions… C’est où ce l’Argentine d’ailleurs ?
La femme de S s’appelle H.
H: Buenos Aires !!!
WT: Euh, c’est en dessous du Brésil. Ah dis donc une grosse question c’est où l’Argentin va pouvoir dormir et si il y a quelqu’un du village qui pourrait le loger chez lui.
H amène des bières et des cacahouètes.
S: C’est très difficile ça. Tu vois, tu dois construire une tree house dans ta montagne !!! Je la construirai. Il faut le faire tant que j’ai la pèche.
WT: Ah dis donc ce serait fantastique ça. Mais n’y a t il pas trop de sangsues dans la montagne pendant l’été ? Les gens auraient peur. Moi aussi d’ailleurs.
S: Mais non, c’est rien ça. Tu vois des gens viendraient du monde entier visiter le village !
WT: C’est sûr que cela devrait intéresser un certain public, en plus, un tree house. Ca pourrait même devenir un business.
S: Ah non …. Un projet comme ça, ça doit pas être pour gagner des sous mais pour s’amuser… Tu te ferais plein d’amis.
WT: Good point.
S: Pour gagner de l’argent il faut compter sur son travail principal, rien d’autre. Entre nous ..; nous les hommes … on n’a pas besoin de beaucoup pour vivre. Il nous faut juste assez d’argent pour payer l’alcool et le tabac.
H amène un sashimi de tête de poulpe. C’est délicieux ! Et une deuxième bière. H voyant ma réluctance devant la deuxième canette de bière devient taquine.
H: Comme tu rentres à la maison en camion, tu veux que j’appelle le policier qui habite dans la vallée et que je lui demande de t’accompagner ?
WT: Question logement pour les voyageurs et visiteurs, le mieux quand même ce serait une maison japonaise, ancienne, dans le village … une maison authentique, comme la maison de 1000 ans … Je suis sûr qu’on y dormirait très bien !
S: Ah oui ça alors !! Nous les Japonais nous nous sommes trompés. Les maisons anciennes étaient fraiches l’été, chaudes l’hiver… Aujourd’hui dans les nouvelles maisons le gens sont obligés de mettre la clim’ ou le chauffage en permanence.
WT: Ah oui. Nous on n’a pas installé la clim’…
S: Exact ! Tu peux te le permettre dans une maison ancienne. Et puis les nouvelles maisons sont entièrement hermétiques. Si bien qu’on est obligé de mettre des ventilateurs partout pour aérer ! Ca n’a aucun sens !
Maintenant on parle un peu poulpe. Tête de poulpe.
WT: Dis, c’est délicieux la tête de poulpe ! J’avais envie de poulpe depuis pas mal de temps.
S: J’adore ! On les achète chez un poissonnier de la ville voisine.
WT: En général on n’y trouve que les tentacules dans les supérettes …
S: Peu de gens aiment la tête … Moi j’aime la tête de poulpe .. la chair est tendre … et ce poissonnier vend une tête 50 Yens. (40 centimes d’euro).
H: Tiens tu vas emporter une tête avec toi, pour le diner. Avec du gingembre et de la sauce de soja.
(….)
S travaille en ce moment à démolir une maison dans une ville voisine.
WT: Comment avance le chantier de démolition ?
S: Ca peut aller
H: Par contre j’ai failli marcher sur un clou l’autre jour sur le chantier
WT: C’est dangereux ça !
S: Ah oui ! Quand j’étais apprenti, je me suis frappé les plantes de pied avec un marteau, on y a ajouté de l’huile et mis le feu. Pour éviter les futures blessures.
Ces propos me surprennent tant que je décroche un peu je l’avoue.
Pause cigarette.
WT: A propos de voyageur. Un lecteur français de ce blog est en train de voyager au Japon. Il m’a contacté sur Facebook. Il apprécie les outils japonais et m’a demandé le nom en Japonais du cordeau à tracer. Tu te souviens, j’avais photographié le tien.
S: Ah oui. Celui qu’il a acheté, il y a une grue et une tortue dessus ?
WT: Non mais il est en forme de baleine.
S: Le mien est en plastique tu sais. C’est que je ne prends pas soin de mes outils.
(….)
WT: Les scolopendres sont tardifs cette année, je n’en ai pas encore vu
H: Il y en avait un ici hier soir je l’ai écrasé avec ma pantoufle.
WT: Leurs morsures sont très douloureuses. Il parait qu’il faut verser de l’eau chaude sur les morsures, cela arrête la douleur.
S: Le thé tue les scolopendres. Si tu en verses dessus il va crever. Les tanins dans le thé vert tuent les scolopendres.
WT: N’empêche que les scolopendres ne sont pas si méchants que ça.
S: C’est sûr. Celui qui vit ici on est obligé de devenir l’ami des insectes.
(pause cigarette)
S: D’ailleurs il n’y a aucun danger dans la nature ici. Personne dans le village n’est mort à cause d’une vipère. Le seul danger ce sont les frelons asiatiques mais c’est tout. Rien à voir avec l’homme en qui on ne saurait faire confiance.
D’ailleurs moi quand je travaille seul dans les bois ou les montagnes, à couper des arbres, la vue d’un animal sauvage ne me surprend jamais, que ce soit un serpent ou n’importe quoi d’autre … un peu comme si je les sentais venir … mais si je vois un homme; je suis tout de suite sur mes gardes.
10 règles pour la longévité
Notre bon ami, charpentier, restaure une vielle maison dans le village.
Je vais le voir; on discute pendant la pause. Il fait encore chaud aujourd’hui. C’est une belle maison, au toit de chaume; recouvert de tôles peintes en noir.
On ne fait plus de maison comme ça !
L’arrangement de la maison est très simple. Les gens qui viendront vivre ici seront heureux. La simplicité de la maison, faite de bois; de paille et de terre, inspirera le bonheur de vivre à ses prochains habitants. On ne peut qu’être super zen dans une telle maison ! Car même à l’intérieur, on n’est pas renfermé … Même sous le toit … on est sous le ciel …
D’ailleurs …. quelle étrange coïncidence .. bonheur et simplicité ?
Sur un mur, un poster jauni par les années prodigue des conseils pour s’assurer une bonne santé et vivre bien et longtemps.
Les dix règles pour la longévité.
Traduction;
La cinquantaine et la soixantaine; si c’est une fleur c’est un bourgeon
Soixante-dix et quatre-vingt, c’est l’âge du travail
Et si à quatre-vingt dix on vient te chercher,
dis leur d’attendre jusqu’à ce que tu aies cent
Les dix principes de la santé et de la longévité
Peu de viande; beaucoup de légumes
Peu de sucre, beaucoup de fruits
Peu d’excitation; beaucoup de sommeil
Peu de soucis, beaucoup d’action
Peu de vêtements chauds, beaucoup de bains
Peu de sel, beaucoup de vinaigre
Manger peu, mastiquer beaucoup
Peu de colère, beaucoup de rire
Peu d’égo, beaucoup d’aide
Peu de voiture, beaucoup de marche
Voilà. Tout est dit, non ?
Construction d’une maison japonaise – suite et fin !
C’est terminé.
Le sakanya pose un enduit blanc shikkui sur les murs extérieurs découvertes.
L’électricien a installé l’éclairage.
Et les cloisons coulissantes en papier derrière les porte fenêtres, permettront de contrôler la lumière et de s’isoler un peu.
Le résultat est vraiment au dessus de nos espérances.
Nous sommes très reconnaissants à S. et à son équipe.
Pour leur dire notre apréciation nous les invitons pour un diner français. Foie gras, confit de canard. Tout le tralala. Avec du pain ! du vin ! Nous passons un très bon moment.
Construction d une maison japonaise les yaki itas – finition
Construction d’une maison japonaise – Yaki ita
Les murs de terre offrent une certaine isolation. Technique traditionnelle et ecologique.
Cependant, il faut bien entendu protéger les murs des précipitations, sous peine de voir l’eau les emporter.
Les parties les moins exposées c’est à dire celles protégées par le toit seront recouvertes d’enduit. Shikkui. 漆喰 しっくい
Les parties plus basses sont beaucoup plus exposées à la pluie. On agrafe une couverture imperméable (technique moderne), et l’on recouvre le tout de planches de bois, les yaki ita.
焼き板 やきいた
Ce sont des planches dont une face est carbonisée. Celà permet d’atténuer l’appétit des insectes et de protéger le bois de l’eau.
Les yaki itas sont faites sur place.
Le manomètre, à mi-chemin entre Mickey Mouse et Tchernobyl.
La préparation des yaki ita.
On recouvre les parties basses des façades avec les yaki ita. Elles seront ainsi protégées des intempéries.
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