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La meilleure façon de chasser les oiseaux
La meilleure façon de chasser les oiseaux? C’est avec un appareil photo !

Je ne me souviens plus du nom de ce monsieur; on se croise souvent sur les chemins dans les forêts.
A chaque fois on discute, à voix basse, pour ne pas faire fuir les oiseaux qu’il vient photographier.
Il y a cette espèce rare dit-il, et quand ils sont dans la vallée, ils sont seulement entre cet arbre là et cet arbre là dit il en montrant un espace qui fait à peine 50 mètres de largeur.

Le paragraphe d’Aristote; lu hier soir entre le chat Scotch et le poêle à bois Calcifer résonne, comme quoi souvent les événements s’offrent de façon synchrone.
Ethique à Eudème, p. 268 Ed. Pléiade
Ainsi donc; Anaxagore aurait; dit-on, répondu à quelqu’un qui agitait des questions de ce genre et ne cessait de lui demandait dans quel dessein l’on aurait pu choisir de venir au monde, plutôt que non:
C’est afin, aurait-il dit, de contempler le ciel et l’ordre qui règne dans l’univers entier.
Ainsi donc, lui croyait que si c’est pour gagner quelque science, le choix de vivre vaut d’être fait.
Mais comment s’appelle bien ce monsieur … Peut être Anaxagore ?
Construction d’un garage
Le bureau de la coopérative forestière, dans le village, a commandé à mon ami S., charpentier, la construction d’un garage. Il s’agit de protéger des intempéries leur nouveau camion ainsi que d’autres équipements forestiers.
S. construit le garage avec des arbres (cryptomères) coupés dans notre vallée.

Il s’agit de faire un garage qui expose la beauté du bois de la localité: Pour cela utiliser les troncs tels quels, en rondins, permet de mettre en valeur les belles courbes et toute la beauté du matériau.

S., il fait les choses à l’ancienne. Les pièces de bois sont travaillées à la main.
Voilà quelque chose de très intéressant, et à chacune de mes visites à l’atelier de S., je prends des photos pour documenter l’avancée du projet.
A son atelier j’y vais très souvent.
Les lundis matins vers 7 heures, j’apporte le café et nous faisons le point sur la semaine qui commence et ce mouvement du monde qu’on ne peut plus arrêter.
Sinon de temps en temps je vais le voir en fin d’après midi. Son frigo dans l’atelier est toujours plein de bibine…
Les villageois s’étonnent d’ailleurs que je sois toujours fourré dans l’atelier de S. C’est pour écouter la bonne parole, réponds-je à chaque fois.
Ce projet de garage est conséquent. Les poutres dans la longueur du bâtiment font neuf mètres.
Le jour de la construction ou munéagé 棟上げ approche. L’assemblage de toutes les pièces de bois prendra en fait deux jours.
S. se fait aider des bûcherons de la coopérative.

Je prends des journées de congé pour me libérer du boulot et assister aux travaux et photographier tout celà. En deux jours; pas moins de 800 photos.

Car voir tout le monde travailler, dans la bonne humeur mais avec aussi une excellente coordination est un vrai spectacle. Les gars sont des pros.
Je ne me sens pas trop gêné de m’incruster comme ça pendant les travaux, personne ne m’a demandé de venir; mais personne ne me demande de partir … On m’offre même le café !
Pour moi ce sont deux journées merveilleuses. Ah les artistes ! Des hommes qui savent travailler et qui savent vivre !

Et T. le charpentier reconverti en bûcheron, quand il grimpe sur une poutre et qu’il tappe avec son maillet comme un malade, quelle classe.
Parce que pour qu’une pièce de bois entre dans l’autre, il faut tapper, il faut tapper.

Je me dis que pour les bûcherons, c’est un projet intéressant, de construire un bâtiment avec le bois qu’ils ont eux-même extrait des montagnes.


Ce garage; une fois assemblé, a un style du tonnerre.


S. a exploité avec goût les différentes courbes des troncs des rondins; et cela apporte au tout une dynamique qui ne laisse pas indifférent. Il y a un côté transcendant dans ce garage.
Des 882 photos je fais une sélection. Une bonne quarantaine.
J’en imprime un photo book que je vais offrir plus tard à S. et au big boss de la coopérative forestière.




L’idée du photo book c’est bien sûr remercier de m’avoir accueilli sur le chantier mais aussi passer le message; qu’un tel projet, et avec de tels gens, c’est beau. Et que ça vaut bien un petit livre.
Promenade à Takasago
On est allés faire un tour à Takasago. Ville de 92 mille âmes, située entre Himéji et Kobé et faisant face à la mer intérieure.
Takasago signifie les hauts sables.
Je voulais aller visiter le sanctuaire Shinto de Houden à Takasago depuis pas mal de temps. Le sanctuaire est bâti autour d’un énorme bloc de roche taillé dans la montagne.
Après le sanctuaire Houden, nous allons voir un quartier de la ville qui a dû connaitre son heure de gloire il y a 40 ans, et qui depuis …. part en rouille.
Cela donne des paysages désolés. Les rues vides et à moitié à l’abandon. Le capital et l’intérêt des gens se sont déplacés, vers le quartier de la gare sans doute. Ou vers les centres commerciaux.
C’est un peu comme les coquillages et les rochers que l’on peut observer lorsque la mer s’est retirée, à marée basse.

















Dimanche matin en attendant
Ce dimanche matin j’accompagne mon fils et ses collègues du collège à un lycée dans la banlieue de Himeji, où ils ont un match de baseball.
Les adolescents déchargés, je m’aventure dans ce quartier inconnu que je ne connais pas.
Et comme très souvent au Japon, je découvre quelques pépites. Ces pépites qui palpitent, que l’on trouve toujours dans ces lieux transitionnels à la fois vides et pleins, où normalement il ne devrait rien y avoir d’intéressant.
Il suffit pourtant de regarder autour de soi.










Et Pour finir, ce panneau affiché dans le collège où j’ai déposé mon fils et ses collègues.
あいさつをする On salue les gens
じかんをまもる On respecte les horaires
ふくそうをととのえる On arrange ses vêtements
かみくずをおとさない On ne laisse pas tomber de détritus
きそくをまもる On respecte les règles
こうきょうぶつをたいせつにする On utilise les équipements publics avec soin
ことばづかいをていねいに On s’exprime poliment
ろうかはしずかに Silence dans les couloirs
Un lézard dans les brocolis
Un lézard se balade dans les brocolis du jardin. Regardez comme il est beau.
Je n’utilise aucun cide (herbicide, insecticide, etc), donc j’imagine que les petits animaux se sentent en sécurité dans notre potager. Des tuiles et des pots de fleurs renversés y sont disséminés, pour leur offrir des abris aussi.
Par contre il y a les chats Minou et Scotch qui veillent toujours et nous ramènent parfois des cadeaux … La sécurité dont jouissent les petits animaux dans notre jardin est donc tout à fait relative.
Pas encore vu de grenouille, mais rencontrer ce lézard me remplit de joie.
Il ne m’en faut pas beaucoup direz vous, exactement: il ne m’en faut pas beaucoup.
Quelques photos du jardin
Les brocos et les laitues poussent plutôt bien. Il y a aussi quelques pieds de fèves. Les radis restent modestes et ne causent guère. Les épinards sont en fin de course.
Essayer de passer dans le jardin une heure tous les deux jours à peu près me fait beaucoup de bien. Cela me fait sans doute plus de bien à moi qu’aux plantes mêmes!
Cela me calme beaucoup.
La connexion avec la terre; et essayer de s’occuper des plantes .. .tout en observant les milles petites choses qui se passent.
Aujourd’hui après le boulot je plante du gingembre, dans le petit jardin derrière la maison.
Il n’y a pas que des légumes. J’essaie de faire démarrer des arbres, ici des ginkos, pour ensuite les transplanter dans la montagne. Plusieurs essais:avec des agrumes, des kakis, et des momijis. Ces ginkos proviennent des grains ramassées il y a deux ans.
Promenade à Tottori
On n’est pas loin de Tottori et de la mer du Japon qui borde cette préfecture. Nous sommes allés y faire un tour il y a quelques mois, pendant les vacances de fin d’année.
Découvert par hasard cette jolie ville, Kurayoshi.
Pour les amateurs de BD, Quartier Lointoin de Taniguchi Jiro se situe dans cette ville et ce quartier même que nous avons visité…
Chapeau… pour se garer là; de plus la rue est étroite.
Un bar … super …
La notice scotchée sur la porte confirme que le tout est sur le point de s’écrouler.
Le chat est vrai.
Le temps dans ce quartier s’est arrêté. Depuis quelque temps; C’est la fin des choses.
Une maison simple et belle.
On aime bien.
Un karaoké. On doit bien s’y amuser.
Il faudrait des fortunes pour entretenir ces vieilles battisses.
Dans un magasin de porcelaines.
Un fabricant de saké.
La maison du civet
L’opération civet de chevreuil a été un franc succès. J’en ai donné aux voisins et au chef du hameau.
Le lecteur (la lectrice?) jroulez avait demandé quelle maison nous avions présentée à nos amis… La voici !
Kyoto !
Avant le nouvel an, nous sommes allés à Kyoto visiter mon grand ami F. et sa famille.
Toujours un stimulus important que d’être en ville, nous qui sommes tout le temps au village. Ça nous fait voir ce qui se passe au delà de notre petite vallée.
Notre amitié avec F. date de 1987. Nous étions alors lycéens et vierges.
Tous les deux encore lycéens nous avons développé un intérêt pour la chose Japonaise et dès les mid nineties nous commencions nos carrières professionnelles à Tokyo. (carrière: lieu où avec une pioche on tape dans la roche pour en retirer des ardoises).
En marchant dans les rues de Kyoto, pendant que les épouses et les enfants étaient chez F. au chaud avec du thé et des gâteaux, nous nous sommes dit, dans les rues étroites de cette ville qui respire comme la mousse: Oh, que c’est beau tout cela, et qu’est ce qu’on aime le Japon!
Pour changer, un peu de kawaii !
Et ici encore, du kawaii.
retour à la réalité
un marchand de riz.
Les gâteaux de riz mochi.
on sait qu’à Kyoto aussi, tout part en couille … en beauté.
trois bâtiments résistent avant la démolition inévitable.
les différentes strates géologiques. Mais remarquez; parce qu’elle est faite de matériaux naturels, du bois et de la terre, c’est la ruine du milieu qui vieillit le mieux.
Bon coup de crayon. Pour un restaurant de ramen je crois.
L’entrée des artistes
C’est Daihatsu je crois qui produisait ces petits véhicules.
une tiny house sur roulettes
Aujourd’hui
Je me souviens, Bernard Pivot disait qu’aujourd’hui est le mot qu’il préfère car il contient une apostrophe.
Cette année mes petits projets de jardinage ont assez bien marché. Non pas que je produise plus et mieux que les voisins mais l’output cette année est bien supérieur aux années précédentes. Je crois que je m’applique un peu mieux et que surtout je passe plus de temps dans le jardin.
J’ai fait une petite récolte de patates douces. Un grand plaisir à chercher dans la terre ces grosses pépites roses. Ensuite je vais les laver dans la rivière en bas, voila encore quelque chose de bien agréable à faire. On peut tirer tant de satisfaction de ces gestes simples qui nous connectent aux éléments de la nature …
Plus tôt dans la journée après six heures passées de suite au téléphone pour le job, je suis allé faire un tour en vélo. Vraiment une belle journée, et une très belle lumière.
Et pour finir vu sur la route; ce petit camion keitora avec cet autocollant énigmatique … SLACK LIFE … comment traduire … une vie négligente ?
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