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De Trois à Soixante mètres carrés
Comme vous savez je travaille à la maison. Du télétravail.
Mon bureau était installé dans le jardin dans un tout petit espace; de 1 mètre sur 3 mètres. C’était une petite pièce sombre derrière l’atelier, où autrefois les paysans stockaient leurs tsukémonos.

Que d’heures passées dans ce petit espace! Avec vue sur le jardin, la route, la montagne. Ce petit espace si modeste mais tellement à moi; c’est un peu le sommet de ma vie me suis je souvent susurré.
Mais j’ai décidé de déménager mon bureau dans la maison de Mme M.
De 3m2, je passe à 60m2 !
Comme il n’y pas de chauffage je retournerai sans doute passer l’hiver dans mon 3m2.
Installé dans la maison de mme M Je profite de la petite cuisine pour me faire des espressos le matin.
Avoir beaucoup plus d’espace me permet d’avoir un moniteur en plus. Ce qui aide beaucoup.

Une question qui se posait c’était au sujet de la connexion internet. Commander une nouvelle connexion jusqu’à la maison de Mme M serait possible mais couterait 4000 ou 5000 yens par mois. (40 roros). A noter que notre hameau a été équipé de fibre optique récement. Or, il faut toujours considérer les coûts récurrents fixes sur de longues périodes. 40 roros pas mois sur trois ans ça fait 1440 roros.

Une solution beaucoup plus économique (gratuite) était de relier les deux maisons avec un câble ethernet enterré.


A la maison j’utilise ce système très ingénieux de PLC, un boitier transpose les signaux Ethernet sur le réseau de câbles électriques de la maison. Ce qui permet de se connecter ensuite à internet à partir de n’importe quelle prise électrique dans la maison, ou les bâtiments qui lui sont connectés. Celà permet de couvrir une beaucoup plus grande superficie que le wifi.

Je pose donc une de ces prises dans l’atelier dans le jardin, et, de là, pose un câble ethernet enterré qui va relier la maison de Mme M.
Ca marche à merveille et c’est sans coût mensuel.
La maison de Mme M, je pensais au début en faire un café ou une sorte de petite auberge pour les visiteurs égarés … mais avec le connaronavirus … plus la peine d’y penser.
Les journées de soleil j’ouvre grandes les fenêtres des deux côtés, il y a une brise qui vient me caresser les poils des oreilles, on entend le chant de la rivière juste en bas.
C’est vraiment chouette.
Par contre au début avec ma nouvelle installation les voisins se sont inquiétés. Ils ne me voyaient plus dans mon tout petit bureau dans le jardin … et se sont demandé où j’étais… Le prêtre bouddhiste du village m’a appelé pour savoir si j’étais encore de ce monde.
Travailler chez soi, ou télétravail, se généralise avec le connarovirus. Même au Japon les choses bougent en ce sens, on se souvient des annonces récentes de Fujitsu et de Toshiba qui disent réduire leurs capacités de bureaux de façon significative.
Si j’ai un conseil, pour le télétravail, c’est de s’aménager un espace dédié au travail et clairement séparé du privé. Que ce soit dans son garage, ou dans une pièce de la maison inutilisée, dans un grenier sous les toits comme mon ami Franky, ou encore dans un petit abri dans son jardin.
Il est très important de pouvoir complétement séparer le travail et le privé; car sinon les deux vont se déranger les uns les autres. Donc un espace physique purement dédié au travail et cela peut être un placard, hein; souvenons nous d’Arthur Rimbaud qui s’enfermait dans un placard pour étudier les langues étrangères, facilitera la chose. J’étais très bien dans mon bureau de 3m2; peut être même que j’y retournerai d’ailleurs!
Quelques photos du jardin
Les brocos et les laitues poussent plutôt bien. Il y a aussi quelques pieds de fèves. Les radis restent modestes et ne causent guère. Les épinards sont en fin de course.
Essayer de passer dans le jardin une heure tous les deux jours à peu près me fait beaucoup de bien. Cela me fait sans doute plus de bien à moi qu’aux plantes mêmes!
Cela me calme beaucoup.
La connexion avec la terre; et essayer de s’occuper des plantes .. .tout en observant les milles petites choses qui se passent.
Aujourd’hui après le boulot je plante du gingembre, dans le petit jardin derrière la maison.
Il n’y a pas que des légumes. J’essaie de faire démarrer des arbres, ici des ginkos, pour ensuite les transplanter dans la montagne. Plusieurs essais:avec des agrumes, des kakis, et des momijis. Ces ginkos proviennent des grains ramassées il y a deux ans.
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