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Nonbiri nougyoubu An 2
Cette année aussi nous faisons notre petit projet d’agriculture nonchalante (ou insouciante) nonbiri nougyoubu, avec mon ami et voisin S.
のんびり農業部
Ce matin nous avons débroussaillé et déposé les herbes coupées sur le rang où, hier, nous avons planté quelques kilos de gingembre.
A propos n’hésitez surtout pas à vous offrir le T shirt du nonbiri nougyoubu! A ce jour je suis le seul au monde à le porter! Comme celà on sera deux, ou plus ..
Club d’agriculture insouciant T-shirt by wakametamago | Society6

Avec S ensuite on prend un petit café. Le champ est adjacent à son atelier. Vous savez au Japon on trouve partout du café en canette, dans les distributeurs automatiques … Il y a cette marque de café emblématique BOSS.
Cette répétition annuelle des gestes du champ, on peut la transposer avec la répétition de l’actualité avec le coronavirus. Pas que ça se répète à l’identik, mais que ça empire, même…. L’année dernière on découvrait tout celà et nous étions très loin de penser que la pandémie durerait plus d’un an. Raoult aussi d’ailleurs …
S. la clope au bec dit que c’est bizarre tout de même que malgré tous les variants du connarovirus qui sont détectés un peu partout, …. qu’il n’y ait pas de vague reportée en Chine… Qu’est ce qu’il passe… La carte au PCC a t elle le pouvoir de repousser le virus …
Dans le champ du nonbiri nougyoubu nous avons:
deux rangs de pomme de terre
un beau rang d’oignons
un peu d’ail
des fèves et des haricots grimpants
et puis nous avons planté samedi donc du gingembre.
La semaine prochaine nous planterons du koimo (ou taro, wikipéd)

Avant que nous passions les débroussailleuses, pommes de terre et oignons …

J’essaie de faire mes propres outils. A gauche la lame d’une petite serpe en acier inoxidable achetée pour trois cents yens (soit 1300 anciens francs) que j’ai fixée au manche (long) d’un ancien outil. Je l’utilise pour retirer les mauvaises herbes.
A droite j’ai pris la tête de ce que l’on nomme ici un bichu (備中) comment appelle t on cet outil en français ? et l’ai mis sur un manche court.

Le cadre est magnifique, plus encore en cette saison.
En parallèle dans le jardin de la maison je prépare moultes semis qu’une fois prêts j’irai planter dans le champ de S.

Eh oui ils sont là, impatients et si tout se passe bien ils passeront à la casserole.

Et puis, surtout, prendre le temps de souffler un peu et d’admirer la beauté de tout ce qui est autour de nous, même jusque dans la fleur des poireaux … Dans les moments de tourment, heureusement, il y a encore la beauté pour nous sauver.


Promenade à Akou
Le coronavirus progresse plus rapidement au Japon; les décès aussi. On assiste à une accélération. En un an on arrive à 4000 (quatre mille) décès recensés et dûs au corona. (il y en a eu peut être beaucoup plus). Pour un peu de perspective il y a grosso merdo 30 000 (trente mille) suicides recensés au Japon chaque année.
Le nouvel état d’urgence déclaré la semaine dernière par le gouv est plutôt soft; car les écoles et les commerces restent ouverts.
Tout celà n’est pas prêt de s’arréter, il faut se faire à l’idée, se préparer à l’idée que cette pandémie sera autour de nous encore de très nombreux mois voire des années.
Dimanche dernier nous avons allumé la télé pour regarder les niouzes. Un spécialiste interviewé évoque le taux d’utilisation des hôpitaux et le fait que dans la région de Tokyo ils sont quasiment pleins. (avec 65000 malades do corona hospitalisés). Il lance ce terme 在宅死亡 zaitaku shibo. Mort à domicile. Voilà, laisser les malades mourir chez eux car on ne peut plus leur apporter des soins. C’est assez choquant d’utiliser ce terme n’est ce pas.
Cependant faut pas céder à la panique. Je pense à mes grand parents qui, eux, ont vécu la guerre. Et les aventures de mon grand père pendant la grande débacle, je crois qu’il avait gagné la grande bretagne sur un bâteau de pêche; fuyant les boches, et comment avait il regagné la France ?? Il n’y a plus personne pour s’en souvenir.
Nous avons repris le boulot la semaine dernière. Je suppose que je fais partie des privilégiés; je travaille chez moi et il y a plein de boulot, il y en a encore et encore, toujours plus. Le secteur d’activité, le cloud computing est en plein boom avec tous les business subitement forcés à avoir leur staff travailler à domicile.
Dans le village, la vie continue tranquillement. Sans doute les arbres qui nous entourent remarquent ils quelques changement, comme le tondo, le bûcher que nous allumons en début d’année; qui a été annulé dans notre hameau cette année, à cause du corona.
Sinon ce samedi matin nous amenons notre fils à son collège, il a un examen le mogishiken 模擬試験 ou moshi. Nous le déposons au collège et allons voir à la mer qui n’est qu’à trente minutes de là. La ville se nomme Akou. On y arrive tôt le matin le soleil se lève. La mer est si calme.










Bon, prenez tous bien soin de vous et de ceux et celles que vous aimez et qui vous aiment.
Bonne année à tous (tes)
Bonne année à toutes et à tous. Nous vous adressons nos vœux de bonne santé et de bien être.
Nous vous remercions de continuer à suivre nos modestes aventures dans ce petit coin de campagne du Japon, nous vous remercions aussi de participer à ce blog à travers vos nombreux commentaires ! Ces commentaires qui permettent à ce blog de dépasser le monologue.
Ce blog entre tout de même dans sa neuvième année.
En 2021 nous continuerons notre chemin caillouteux et creuserons notre sillon.
Aujourd’hui 1er janvier nous sommes tous les trois; notre fils mon épouse et bibi et allons nous recueillir dans le sanctuaire shintô de notre hameau. Il a neigé il y a deux jours, le paysage garde quelques belles bulles blanches. Avec le corona on voit que beaucoup sont restés chez eux et se sont abstenus d’aller voir les grands parents au village. C’est encore plus calme que d’habitude.





De Trois à Soixante mètres carrés
Comme vous savez je travaille à la maison. Du télétravail.
Mon bureau était installé dans le jardin dans un tout petit espace; de 1 mètre sur 3 mètres. C’était une petite pièce sombre derrière l’atelier, où autrefois les paysans stockaient leurs tsukémonos.

Que d’heures passées dans ce petit espace! Avec vue sur le jardin, la route, la montagne. Ce petit espace si modeste mais tellement à moi; c’est un peu le sommet de ma vie me suis je souvent susurré.
Mais j’ai décidé de déménager mon bureau dans la maison de Mme M.
De 3m2, je passe à 60m2 !
Comme il n’y pas de chauffage je retournerai sans doute passer l’hiver dans mon 3m2.
Installé dans la maison de mme M Je profite de la petite cuisine pour me faire des espressos le matin.
Avoir beaucoup plus d’espace me permet d’avoir un moniteur en plus. Ce qui aide beaucoup.

Une question qui se posait c’était au sujet de la connexion internet. Commander une nouvelle connexion jusqu’à la maison de Mme M serait possible mais couterait 4000 ou 5000 yens par mois. (40 roros). A noter que notre hameau a été équipé de fibre optique récement. Or, il faut toujours considérer les coûts récurrents fixes sur de longues périodes. 40 roros pas mois sur trois ans ça fait 1440 roros.

Une solution beaucoup plus économique (gratuite) était de relier les deux maisons avec un câble ethernet enterré.


A la maison j’utilise ce système très ingénieux de PLC, un boitier transpose les signaux Ethernet sur le réseau de câbles électriques de la maison. Ce qui permet de se connecter ensuite à internet à partir de n’importe quelle prise électrique dans la maison, ou les bâtiments qui lui sont connectés. Celà permet de couvrir une beaucoup plus grande superficie que le wifi.

Je pose donc une de ces prises dans l’atelier dans le jardin, et, de là, pose un câble ethernet enterré qui va relier la maison de Mme M.
Ca marche à merveille et c’est sans coût mensuel.
La maison de Mme M, je pensais au début en faire un café ou une sorte de petite auberge pour les visiteurs égarés … mais avec le connaronavirus … plus la peine d’y penser.
Les journées de soleil j’ouvre grandes les fenêtres des deux côtés, il y a une brise qui vient me caresser les poils des oreilles, on entend le chant de la rivière juste en bas.
C’est vraiment chouette.
Par contre au début avec ma nouvelle installation les voisins se sont inquiétés. Ils ne me voyaient plus dans mon tout petit bureau dans le jardin … et se sont demandé où j’étais… Le prêtre bouddhiste du village m’a appelé pour savoir si j’étais encore de ce monde.
Travailler chez soi, ou télétravail, se généralise avec le connarovirus. Même au Japon les choses bougent en ce sens, on se souvient des annonces récentes de Fujitsu et de Toshiba qui disent réduire leurs capacités de bureaux de façon significative.
Si j’ai un conseil, pour le télétravail, c’est de s’aménager un espace dédié au travail et clairement séparé du privé. Que ce soit dans son garage, ou dans une pièce de la maison inutilisée, dans un grenier sous les toits comme mon ami Franky, ou encore dans un petit abri dans son jardin.
Il est très important de pouvoir complétement séparer le travail et le privé; car sinon les deux vont se déranger les uns les autres. Donc un espace physique purement dédié au travail et cela peut être un placard, hein; souvenons nous d’Arthur Rimbaud qui s’enfermait dans un placard pour étudier les langues étrangères, facilitera la chose. J’étais très bien dans mon bureau de 3m2; peut être même que j’y retournerai d’ailleurs!
Divagations au champagne
Samedi. 4 heures de l’après midi. Nous sommes tous les 3 à la maison. Où sont les chats ? On a débouché une bouteille de champagne. Après 4 heures de travail au champ plus tôt le matin, le champagne coule tout seul.
A côté dans un bol j’ai des cacahouètes récoltées dans le jardin, elles ont séché pendant un bon mois dans le doma de la maison de Mme M.
Je n’avais pas osé penser que la France entrerait dans un nouveau confinement. A quand la fin de cette crise ? Voilà la question que nous nous posons tous. Mon père disait au tél hier que celà pourrait durer des années. Raoult s’est bien planté lorsqu’il affirmait qu’il n’y aurait pas de 2è vague: même les plus grands spécialistes sont pris de surprise.
Le Japon semble miraculeusement épargné. A ce jour il n’y aurait eu que 1700 décès dûs au corona au JP; contre 30 000 en FR.
Les chiffres JP doivent sans doute être revus à la hausse, je ne serais pas étonné que de nombreux décès dûs au corona soient considérés comme liés à une pneumonie. Tactique courante au JP: ne pas parler des problèmes; voilà sans doute le secret du bonheur !
Tout de même je peine à expliquer cette différence entre FR et JP.
Au sujet de la France …; il y a un risque lorsque l’on vit loin d’elle; d’avoir une vue tout à fait fausse du pays. Ne se fier qu’aux nouvelles ‘les news’ serait garder dans son filet uniquement les MAUVAISES nouvelles. (je me tiens au courant en lisant les sites web du figaro et du monde).
Or ce que décrivent le figaro et le monde, n’est autre que la litanie d’un cataclysme permanent ! Parfois je m’amuse à lire les titres les articles les uns après les autres; c’est la fin du monde ! pire que l’apocalyspe!
Mais, pour sûr, la réalité en France n’est pas aussi terrible que ce qu’en disent les médias Français. Au Japon c’est tout le contraire; la réalité n’est pas aussi bonne que ce que décrivent les médias japonais !
Je suis pris à mon propre piège lorsque je me mets à lire les nouvelles. Lire les nouvelles, se tenir informé c’est regarder comme au microscope des mini événements qui appartiennent à de grands mouvements qui comme des pendules font le cercle complet le temps d’une, deux générations.
Nous avons quitté Tokyo il y a 8 ans, nous avons trouvé ce village où nous avons décidé de nous y installer, c’était le début de ce blog, tout celà car nous étions très préoccupés des conséquences posssible de la retombée de césium sur Tokyo suite à l’acciddent nucléaire de Fukushima. Avec cette installation dans le village a commencé pour nous une nouvelle vie où nous avons pu apprendre tellement de choses !
Avec cette nouvelle vie à la campagne, nous nous sommes mis aussi un peu en retrait du monde. Simplement en cessant de prendre le train tous les matins pour aller au boulot, en arrêtant tous ces rituels quotidiens du salary man, en adoptant un rythme différent nous sommes mis un peu en retrait…
Paradoxalement cette vie à la campagne m’a fait me rapprocher de ce qu’ont vécu mes grands parents et arrière grand parents: ici dans notre petit village je me sens plus prêt de la France! (ou disons plutôt de la France dans laquelle je m’identifie). La seule grande différence, entre notre quotidien ici et ce qu’ont vécu mes ancêtres français, c’est l’absence de cochon.
Au Japon depuis si longtemps, je suis tout à fait hors jeu. Je suis hors jeu en France car je n’y vis plus, et je suis hors jeu au Japon car j’y suis un étranger biologique.
Se mettre hors jeu n’est pas si mal, on décide de s’éloigner du bruit et des rituels du monde, on se renferme sur soi, tout celà pour continuer son propre chemin.
Ce chemin spirituel. Qui sont les véritables héros modernes ? Je pense que ce sont ceux et celles qui ont choisi d’embrasser une vie monastique. Dans ce monde où tout est matériellement disponible, où l’on peut goûter tant de choses, choisir une vie monastique, n est ce pas un acte révolutionnaire ?
Une bien belle journée
Octobre voilà un bon mois pour visiter ou vivre au Japon. Les nuits sont fraiches, et dans le futon on dort très bien sous quelques couvertures, mais la journée le soleil nous offre une magnifique lumière, dont l’angle met bien tout en valeur.
Hier pour le boulot j’ai travaillé très tard la nuit et aujourd’hui je m’offre (en fait comme chaque jour) une très belle promenade dans notre vallée.
Je commence par aller faire un tour dans notre champ libre.

Je dis bonjour aux pousses d’épinard.

Je salue une grenouille hissée sur une grande feuille de taro. (voir plus bas)
Ensuite pour remarquer l’ail pointer le bout de son nez.

Je continue mon chemin et passe à côté d’un autre jardin où un copain s’active.

C’est un excellent jardinier, c’est un semi pro, et je vais l’observer dans sa récolte de papates douces. Ses patates douces sont énormes !!!

On discute. Ces patates douces dit il sont trop grosses pour être vendues, les gens préfèrent acheter celles de moyen calibre.

Sa rangée de choux aussi fait envie

Après ce beau moment je reprends mon chemin, jusqu’au barrage dans les montagnes.

Sinon cet été je me suis remis à poster des trucs sur instagram. Essayons de poster ici sur ce blog des vidéos prises lors de cette belle promenade.
Ca marche … ici la petite grenouille sur la grande feuille de taro.
Sinon aussi en route il y avait un serpent qui, mort; faisait le régal d’une guèpe.
Sinon avec le coronavirus. La fin de cette crise n’est pas encore visible. Je vois quand même que le virus fait beaucoup moins de ravage ici au Japon qu’en Europe et aux US. L’histoire du truc qui s’est échappé du marché à Wuhan, personne n’y croit.
Que faisaient ils dans ce labo. Si le virus est beaucoup moins létal qu’au début il fait un véritable ravage dans nos économies. J’ai lu quelque part qu’un cinquième des bouiboui au Japon ne survivront pas à la crise. On peut se poser la question sur les compagnies aériennes également, et beaucoup d’autres secteurs. Il faudra des années et des années pour ‘récupérer’.
Par contre il y a des choses positives; comme l’arrêt du tourisme de masse, et l’essor du télétravail.
C’est grâce à ce télétravail que j’ai pu m’offrir une belle promenade comme celle d’aujourd’hui.
On commence à y voir plus clair (?)
On commence à y voir plus clair ….
L’origine du virus … s’agirait il d’une fuite accidentelle de l’institut de virologie de Wuhan? C’est en tout cas ce que me suggère notre chat Minou.

Minou m’a forwardé de son Ipaw le lien d’un article du Washington Post du 14 avril 2020 qui révèle qu’en 2018 des scientifiques US avaient alerté sur de nombreux manquements de sécurité dans l’institut de virologie de wuhan.
Voilà qui serait très compromettant pour le gouvernement chinois.
Entre autres choses les chercheurs de cet institut ont fait de nombreuses études sur les coronavirus présents dans des espèces indigènes de chauve souris. Des chercheurs y ont même mis en évidence la possible transmission du coronavirus de la chauve souris à l’homme. Ont ils fait aussi du gain of function ? recherche où l’on tente de booster la virulence ou la transmissibilité du virus.

“During interactions with scientists at the WIV laboratory, they noted the new lab has a serious shortage of appropriately trained technicians and investigators needed to safely operate this high-containment laboratory,” states the Jan. 19, 2018, cable, which was drafted by two officials from the embassy’s environment, science and health sections who met with the WIV scientists. (The State Department declined to comment on this and other details of the story.)
(…) the researchers also showed that various SARS-like coronaviruses can interact with ACE2, the human receptor identified for SARS-coronavirus. This finding strongly suggests that SARS-like coronaviruses from bats can be transmitted to humans to cause SARS-like diseases. From a public health perspective, this makes the continued surveillance of SARS-like coronaviruses in bats and study of the animal-human interface critical to future emerging coronavirus outbreak prediction and prevention.
(…) the Chinese government’s original story — that the virus emerged from a seafood market in Wuhan — is shaky. Research by Chinese experts published in the Lancet in January showed the first known patient, identified on Dec. 1, had no connection to the market, nor did more than one-third of the cases in the first large cluster. Also, the market didn’t sell bats.(…)
The Chinese government, meanwhile, has put a total lockdown on information related to the virus origins. Beijing has yet to provide U.S. experts with samples of the novel coronavirus collected from the earliest cases. The Shanghai lab that published the novel coronavirus genome on Jan. 11 was quickly shut down by authorities for “rectification.” Several of the doctors and journalists who reported on the spread early on have disappeared.
Faudra peut être envoyer la facture au gouvernement chinois … Miaou.
Si l’on peut mieux comprendre d’où vient le virus, on ne sait pas combien de temps tout cela va durer. Et puis, il y aura-t-il une autre vague l’année prochaine?
Ce virus pourrait entrainer de profondes transformations dans nos sociétés et modes de vie. Des transformations qui se feront dans la douleur. Ca on ne sait pas encore.
Si toute cette crise s’éternise, ici au village, nous allons passer au plan B:
Construire un poulailler. Les poules nous donnerons des œufs tout en nous tenant bonne compagnie.

Ce samedi
Hier samedi je commence par faire un tour dans notre montagne. Je fais un peu de rangement. Les mûriers plantés la semaine précédente sont biens.
A faire une pause sur un tronc de cryptomère je remarque la crotte laissée par un petit animal. Et c’est marrant car très souvent après avoir coupé des arbres ou fait un truc dans la montagne, je remarque ces petites crottes.
Salut l’ami !

De retour au jardin il faut s’atteler à fendre le bois de camphrier. Pour les hivers prochains. C’est un bois qui vrille et donc par endroits il est excessivement difficile à fendre.
Transpiration garantie.

Après je vais voir notre tas de compost pour y prélever deux sceaux pour faire des semis. Dans le compost je trouve une bonne vingtaine de ces énormes larves. Ce sont je crois des larves de kabutomushi. Je les remets délicatement là où elles étaient, tout en prenant note que si les vivres venaient à manquer cela pourrait faire une belle poêlée, avec un peu de beurre et du sel, en supposant qu’à ce moment nous ayons encore du beurre et du sel… Comme on est au Japon on pourrait sans doute opter pour le sashimi, sauce de soja et wasabi.

Dans des petits pots je fais quelques semis. Laitue. J’essaie aubergine sans être trop sûr que ce soit le bon moment, c’est peut être encore tôt. Je m’y retrouve pas dans tout ça. En m’occupant ainsi tranquillement une graine de laitue me dit que le coronavirus avec les périodes d’isolement et de lock down va gravement endommager les différentes économies européennes, et que l’Allemagne fera tout son possible pour ne pas renflouer ses voisins imprévoyants, les US auront assez de problèmes à régler de leur côté, la grande bretagne qui a quitté l’union européenne au bon moment restera bien tranquille, et c’est qui qui va pointer le bout de son nez … c’est la Chine, qui tentera d’acheter les infrastructures des différents pays à genou. (comme elle l’a déjà fait avec le port du Pirée en Grèce). Echec et Mat. Voilà la vision d’horreur que me susurre la graine de laitue que je m’empresse de faire taire en l’enfonçant dare dare dans un pot, je saisis l’arrosoir et la noie. Elle agite ses petits bras au début mais résiste moins d’une minute.
Ah les joies du jardinage.
Quelqu’un sonne à la porte. C’est notre voisine, que nous avons rebaptisée Elizabeth, elle a fait un magnifique gâteau à la fraise qu’elle vient nous apporter, pour féciliter notre fils de quinze ans qui fait sa rentrée au lycée. Quelle gentillesse !! Je ne saurai jamais être à la hauteur avec tous ces voisins si attentionnés et généreux.

Je vais faire un tour et passe devant une vieille maison. Il y a une pelleteuse, ça s’active, oh elle va être démolie. Je discute avec le propriétaire, il me la fait visiter, toujours intéressant de regarder. La maison date de Meiji. L’intérieur de la maison ressemble en tous points à la nôtre.
Je lui dis; pour le prix de la démolition; tu pourrais changer le parquet et goudronner les tôles du toit, mais bon c’est trop tard.


On oublierait que les cerisiers sont en fleur. Avec le coronavirus, le hanami du village a été annulé.

Pour planter des mûriers
Il y a quelques pépites de belles nouvelles quand même, avec cette crise du virus on voit de beaux comportements, les gens qui jouent de la musique ou chantent de leur balcon; le club de foot romain qui apporte de la bouffe à ses fans âgés. Lefigaro parlait aussi quelque part de l’entraide qui se développait entre voisins. J’ai un collègue aux US qui a eu le virus et il est resté en quarantaine chez lui, il me décrit comment ses voisins déposaient de la bouffe au pied de sa porte.
Fondamentalement l’homme a envie d’être sympa mais le mode de vie, la mise en condition, parfois l’en dévient. (c’est le connarovirus).
J’écris tout celà de façon trop légère car avant tout il y a les médecins les infirmiers et tous les personnels qui se dévouent à soigner les malades tout en s’exposant et prenant des risques.
On voit le manque d’anticipation des politiques en Europe, c’est comme si tout le monde y était pris au dépourvu, ha y a pas assez de masques ha y faut faire des milliers de respirateurs alors que tout celà avait déjà commencé en Chine il y a plus de trois mois. Et l’Union Européenne. Je me dis que, pour l’Europe, le virus sera un coup plus dur encore que le Brexit .
Pendant ce temps, Poutine fait un coup de comm’ parfait en déployant des médecins militaires en Italie, et leur matériel, le tout air lifté avec neuf magnifiques IL 76. Démonstration de force.
News du village.
Il y a une vieille maison au toit de chaume qui est en cours de démolition, je me demande si c’est pas pour y construire une nouvelle maison. Il y aurait de nouveaux habitants qui viendraient s’installer ?
Pendant Fukushima en 2011n lorsque les réacteurs nucléaires explosaient nous étions à Tokyo, en plein milieu de la ville et un truc qui me foutait vraiment la pétoche c’était de ne pas être en mesure d’évacuer avec ma petite famille… nous n’avions pas de voiture, les trains sont tout le temps bondés de toute façon et faudrait imaginer tous ces milions de gens qui devraient évacuer en même temps. Ce serait impossible. Et puis, évacuer, vers où?
C’est l’un des trucs que je redoutais le plus. De nous retrouver bloqués.
Nous avons changé de vie depuis, en nous installant à la campagne maintenant ça fait 8 ans, et en effet nous sommes moins vulnérables, moins exposés aux aléas. Nous pouvons nous réchauffer avec notre bois, la rivière à côté apporte quantité d’eau et dans le jardin la nuit on entend les légumes pousser. Par contre en cas de typhon une partie de la montagne pourrait s’écrouler pour nous ensevelir en quelques secondes, faut pas l’oublier.
Nous avions coupé quelques cryptomères dans la montagne. Depuis je les ai un peu arrangés. Pour faire des enclos, pour protéger les nouvelles plantations de ces gros coquins de sangliers. L’année dernière les sangliers ont détruit plusieurs des arbres que j’avais plantés, et pour éviter ça je fais des barricades avec de beaux troncs d’arbres, posés les uns sur les autres, cela devrait constituer une défense efficace pour les mûriers que je souhaite y planter. J’utilise des kasugai 鎹 pièces métalliques en forme de U, comment dit on en français, pour fixer les troncs les uns aux autres.
Je fais deux enclos de un mètre quarante de côté. Je plante un mûrier dans chaque. Les troncs de cryptomère ensemble doivent faire une demie tonne, ça devrait marcher contre les sangliers, et puis bien sûr les filets, contre les chevreuils.
Pourquoi planter des mûriers ? Autrefois il y en avait partout dans la vallée, leur feuilles nourrissaient les vers à soie dont tout le monde faisait l’élevage.
Pourquoi en planter en montagne ? Ca a l’air très compliqué et il n’y a peut être pas assez de lumière. C’est vrai, c’est très compliqué mais bon ! je veux essayer.

Et puis un autre enclos de quatre mètres sur quatre, pour y mettre deux mûriers et aussi des Yamato imo, un genre d’igname. C’est une expérience, apparement ça pousse très bien en montagne, donc on verra.
Pour ce grand enclos les troncs d’arbre de quatre mètres sont trop lourds à porter, donc je les fends en deux avec une masse et un coin.

Quel boulot ! Et pour quoi ? Pour le fun ! Je vous dis c’est exténuant de faire tout ça mais travailler comme ça en forêt c’est un vrai bonheur, il y fait bon, marcher sur la terre, entendre quelques oiseaux, transbahuter des trucs ….


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