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Bande Dessinée: page 2 !!
Page 2 de mon nouveau projet de BD … je ne m’étends pas longtemps sur Tokyo qui est hors sujet, et tout de suite nous montrons comment nous avons trouvé notre maison à la campagne. C’est encore un draft quelques corrections restent à apporter mais ici c’est bon à 95 pour cent.
Bande Dessinée: Première page!
A y réfléchir et à écouter ma femme, je changerai sans doute le titre de ce projet de bande dessinée, inspirée de notre vie à la campagne, ici au Japon.
Titre (provisoire): Histoires Naturelles.
Depuis longtemps, j’ai compris que ma femme a toujours raison.
Depuis le dernier article à ce sujet en mars dernier; le projet a avancé et les quinze premières pages sont quasiment ficelées. Il reste beaucoup de travail … encore 65 pages à faire !!!
Voici la première page. On y raconte comment nous avons vécu dix ans à Tokyo … si si j’exagère à peine …
Changement de train (20 minutes)
Hier je suis enfin rentré à la maison, après un business trip (voyage d’affaires, c’est pompeux n’est ce pas… et puis … de quelles affaires s’agit-il), en Europe et aux United States of Amerika. Je suis bien content d’être de retour à la maison !!!
L’avion était jusqu’à l’aéroport de Tokyo: Narita.
Un train express éponyme relie l’aéroport au centre de Tokyo. Je suis descendu à la gare de Shinagawa à Tokyo pour ensuite prendre le shinkansen (ou bullet train, ou TGV Japonais), lequel m’amène à Himeji en mois de trois heures dans le plus grand confort (la première classe vaut le coup).
…. C’est fichtrement pratique tout ça !
Il y avait 20 minutes de flottement pour changer de train à Shinagawa. J’en ai profité pour y faire un tour dans la gare en tirant ma valise à roulettes. Tenant dans l’autre main un petit ipod avec lequel j’ai pris quelques photos.
Shinagawa n’est pas la gare la plus busy au monde, 360,000 personnes l’empruntent chaque jour; donc la même fréquentation que Paris Saint Lazare. La fréquentation de la gare la plus busy au monde (Shinjuku) est double: 757,000 personnes par jour.
Je voulais ainsi capturer l’ambiance de la gare, ce grand commutateur à hommes et femmes.
Un afflux de gens continuel. La foule coule comme de l’eau, les gens ne s’effleurent pas. On reste propre.
Des boutiques de souvenirs, des gâteaux et des boites à bento étalent un luxe et un raffinement impressionnants.
Ah ! La civilisation !
Les petites pâtisseries sont présentées comme des bijoux précieux.
Il y a des échoppes où l’on peut casser la croûte rapidement.
D’autres où des couples prennent un verre et discutent …
Les trains arrivent et repartent toutes les trente secondes, c’est le pouls de la ville.
vendeur de chocolat
avec ces putains de smart phones, les gens ne se parlent plus.
rien de suspect ?
rentabilisation du centimètre
resto de curry rice
au Japon j’apprécie que l’on paie encore en cash
il a fait tomber son stylo
retour de chantier
une bonne photo dans le tas
c’est la fête des noix et je pense à François Hollande
j’aime bien l’uniforme de l’agent de propreté
soupes de nouilles
un bar à sushi où l’on mange debout (tachigui)
repos entre deux trains
en route !
Une journée a Tokyo
Je passe un dimanche à Tokyo, coincé entre deux voyages d’affaire, un en Europe et un aux US.
Tokyo n’a pas beaucoup changé en 5 ans. Très heureux de voir que quelques petites bulles de bonheur et d’humanité y sont toujours.
En particulier ma librairie préférée, fondée en 1905 et depuis tenue par sept générations successives de libraires. J’y acheté d’ailleurs des pléiades d’occasion pour charger ma bibliothèque à la maison, entre autres les journaux de Gide et de Claudel, ainsi que les cahiers de Valéry.
Surpris de voir beaucoup de jeunes. Tokyo c’est l’aspirateur de la jeunesse japonaise, l’exode des jeunes des provinces vers la mégalopole continue. La mégalopole les digère, les phagocyte en consommateurs et salariés malléables. Ceux qui une fois à l’age de la retraite n’auront pas un sous continueront comme chauffeur de taxi jusqu’à leur dernier tour, ceux qui auront quelque économies voudront peut être de l’espace et iront se trouver une maison à la campagne, une fois les fêtes finies et le vin bu.
Apprécie beaucoup une certaine sérénité dans la foule. Cela semble changer d’un quartier à un autre. Dans le quartier des libraires à Jimbocho les gens étaient vraiment tranquilles. Il y a une paix dans le désordre. Par contre il y avait plus d’excitation à Ueno.
Mais rarement la foule ne se gène. C’est la une des magies du Japon.
Admire l’architecture urbaniste, tout est optimisé pour le grand nombre. Tout est machinal. L’efficacité des trains etc … L’abondance des chiottes publiques … Ca me rappelle … la propreté irréprochable de l’aéroport de Haneda à Tokyo et la saleté latente de Charles de Gaulle à Paris, même dans le terminal le plus récent … où je pouvais distinguer partout de la poussière et des déchets.
Je sens que beaucoup dans la foule sont dans l’attente de quelque chose. Quelque chose de nouveau. Que faire, sinon consommer ? Cela saute aux yeux quand on voit la recherche d’objets nouveaux, dans les magasins. D’ailleurs il y a beaucoup de jolies choses. C’est un art, que de choisir et faire venir des objets des vêtements joliment faits des quatre coins du monde.
J’apprécie cette longue promenade à Tokyo mais il me manque de rentrer à la maison au village pour pouvoir avoir de l’espace (mon espace) et fouler la terre. Marcher sur le bitume ça n’est pas naturel et c’est très fatigant. J’ai besoin de terre.
A Tokyo j’hésitais un peu où aller. J’ai fini par suivre, presque automatiquement, les chemins qu’il y a 20 ou 10 ans je suivais régulièrement. Presque un comportement animal où je suis mes propres traces. Le chemin constamment emprunté par les animaux c’est le kémonomichi. 獣道 Il y en a beaucoup dans ma montagne. Donc de retour à Tokyo un jour je retrouve mes anciens kémonomichi, avec beaucoup de plaisir. J’ai donc commencé par Jinbocho le quartier des libraires et des livres anciens. Puis suis allé dans notre ancien quartier à Nishi ogikubo et Kichijoji.
J’en ai profité pour revoir des amis, pas vus depuis trois ou quatre ans. Les amis c’est le plus important.
Partout, des signes de choses interdites. Pression continue pour contrôler les comportements.
L’entrée d’une maison à nishiogikubo
A Tokyo il y a beaucoup d’animaux, mais ce sont des objets.
Le parking d’un hôtel de passe ou love hôtel. Jolies colonnes rouges.
????
encore un homme – poulet ?
un petit resto transformé en maison de hobbit.
et la un nain de jardin !!!
pub pour le tourisme au Tohoku, la région qui a été frappée par le tremblement de terre de 2011.
Pub sur un camion pour recruter des futures hôtesses de bar ou autres choses, possiblement prostitution. Salaire > 50 euros de l heure. l’affiche est amusante, cote droit une fille qui n’a pas d’argent et cote gauche une fille qui sourit avec un signe du Yen sur la joue.
Publicité pour détectives privés. Pourquoi le singe ?
Livres sur la peinture hollandaise, joli travail sur les étiquettes. de la belle ouvrage à l’ancienne.
un fabricant de sacs en cuir choisit la silhouette d’un cuirassier comme logo.
bu un coup de trop ?
Les poubelles d’un fleuriste
logo d’une papeterie
avant j’étais fondu dans cette foule de moutons noirs tous les jours …. c’était une épreuve.
un trou dans la ville
Notre ancienne rue
Une petite porte secrète. J’aime bien la poignée.
Le logo d’un café. Le caractère est intéressant. On le retrouve dans le terme dekoboko 凸凹 (aspérité, irrégularité)
Ma librairie préférée
Mon resto préféré à Tokyo
Mon restaurant préféré à Tokyo: Y’s café. 03-3394-1557
Cinq ans que nous avons quitté Tokyo et si il y a une chose qui me manque c’est Y’ café (avec les amis aussi bien sur)
Dans le quartier de Nishiogiokubo. 西荻窪 Suginami ku. Gare Nishiogikubo sur la ligne JR Chuo. A quinze minutes de Shinjuku. Il faut sortir de la gare; s’engouffrer dans une petite rue direction nord et 8 minutes plus tard prendre la droite. Une grosse harley davidson bleue est toujours garée devant le resto donc difficile de le manquer.
L’ambiance est style îles des mers du Sud / Okinawa. Des poissons, des tortues sur les murs. L’ambiance est très relax.
La cuisine servie à Y’s Cafe est variée. Le curry japonais ou kare- raisu カレーライス y est excellent et c’est le meilleur que j’y mange au Japon (essayer le porc, ポークカレー).
Et noter le dry kare ドライカレー, un pur bonheur d’arômes et d’épices. Franchement j’en mangerais volontiers tous les jours.
Le menu est énorme, la seiche à la tomate イカ飯, les salades et les pickles sont tous des numbers one.
… Tout n’est pas seulement dans la bouffe. Il y le contact aussi. Les propriétaires sont si sympathiques. A force de manger chez eux, nous sommes devenus des amis.
Le patron peut intimider, avec un air de loubard surfeur, mais détrompez vous il est très timide. Et c’est toujours chouette quand son grand rire résonne de derrière les fourneaux.
Et son épouse, toujours un mot gentil et tant d’attention aux détails. Une belle équipe.
Ce sont de vrais pros et régulièrement ils inventent de nouveaux plats.
J’ai fait quelques dessins humoristiques représentant leur restaurant et très aimablement ils les ont accrochés aux murs.
Comme j’étais à Tokyo ce dimanche. j’en ai profité pour y faire encore un tour….
Si vous êtes à Tokyo, n’hésitez pas …
Photos Japon 1995-1998
Voici un petit book avec une selection de photos prises au Japon entre 1995 et 1998.
C’est en quatre parties, quatre V:
Ville
Vie
Ventre
Vide
Clickez sur le lien ci dessous pour y acceder en mode PLEIN ECRAN
11 mars 2011 … 5 ans déjà
Nous pensons avec émotion et tristesse à toutes les vies perdues et bouleversées par le tremblement de terre, le tsunami et la catastrophe nucléaire qui ont frappé le Japon le 11 mars 2011 et les jours qui ont suivi. C’était il y a cinq ans. Beaucoup de malheur et de destruction qui ont frappé le Japon et son peuple.
Je vais raconter comment nous avons vécu ces événements. A l’époque nous étions à Tokyo.
J’étais au bureau; vingt deuxième étage d’un gros building quand tout s’est mis à trembler. Ma femme était à la maison avec le fils.
Le bureau s’est mis à bouger. Au début les collègues avaient un sourire amusé, jusqu’au moment où on a compris que ce serait pas comme d’habitude, car les secousses n’arrêtaient pas et étaient plus violentes à chaque coup. Alors tout le monde s’est planqué sous son bureau. Le building où nous étions, un truc super classe construit en isolation sismique, faisait des bruits de craquements, et, au 22è étage ça tanguait fort. Les tiroirs des bureaux s’ouvraient et se refermaient comme animés par un poltergeist. Par la fenêtre on voyait l’autre building en face qui tanguait lui aussi comme une énorme barque et on voyait les deux gratte ciels se rapprocher dangereusement.
Tout a bien tenu, incroyable! Plusieurs heures plus tard la TV nous informait du tsunami qui ravageait la région au nord. Je n’ai pas du tout saisi l’ampleur du désastre sur le moment je dois l’avouer. Ma méconnaissance de la géographie. Les trains étaient arrêtés et il y avait des dizaines de milliers de personnes dans la rue qui rentraient chez elles, à pied. Je suis resté au bureau jusqu’à minuit afin d’éviter prudemment la foule et les mouvements de panique en cas de nouvelles secousses, et suis arrivé à la maison vers deux heures du matin.
C’est le lendemain matin que l’on a commencé à entendre parler des centrales nucléaires. L’explosion du premier réacteur devant les caméras des TV, le 12 mars. Tout d’un coup revenaient dans ma tête les images de Tchernobyl. Donc, quoi, Tokyo était tout d’un coup devenue Kiev ? Le 13 au soir le premier ministre japonais affirmait à la TV qu’il fallait construire un nouveau Japon; autrement dit la situation était incontrôlable.
Cinq ans ont passé et on peut affirmer que cela aurait pu être bien pire. Tokyo et le reste du Japon ont eu de la chance; d’autres trucs auraient pu péter, comme les piscines de combustible etc… Le Japon a su aussi garder sa cohésion sociale. Le prix à payer, humain, sanitaire, économique, est cependant considérable. Et ça n’est pas fini, car qu’en est il de la santé de ceux qui vivent dans les régions contaminées ?
Une catastrophe nucléaire se passeraient en France, les gens feraient la chasse aux agents EDF en représailles, j’en suis certain …. Ce serait un sacré bordel.
Enfin, sur toute cette histoire nucléaire j’ai écrit une bande dessinée …
Nous sommes restés à Tokyo jusqu’à ce que nous ayons l’idée de faire examiner un échantillon de la terre de notre jardin à Tokyo et un échantillon de la terre du jardin de mes parents en région parisienne. Je voulais comparer la quantité de merde radioactive qui était tombée dans notre quartier à Tokyo avec un lieu familier et pour moi synonyme de sécurité. … Combien de merde radioactive vivions nous donc avec …
Le résultat indiquait pour l’échantillon de Tokyo une densité de césium vingt fois supérieure à celle de Paris. Je pense que si le rapport avait été seulement de cinq ou huit nous serions restés … Mais vingt c’était bien au dessus du seuil (psychologique) que nous nous étions fixé.
Ca n’est pas très scientifique me direz vous mais sur la question nucléaire les avis sont tellement partagés et les informations tellement contradictoires.
Cela nous a donc décidés à aller voir ailleurs. Par contre nous ne voulions pas fuir pour fuir, mais partir pour construire quelque chose de nouveau. Aussi nous considérions que le risque s’imposait à long terme et pas forcement dans l’immédiat. Mon job étant dématérialisé, je pouvais le faire de n’importe où. Aller vivre à la campagne s’imposait. De fil en aiguille nous avons trouvé notre nouvelle maison.
Retourner au village
Après une semaine de boulot a Tokyo, je suis de retour au village.
Ce court séjour à Tokyo m’a rappelé les joies de la ville. Par exemple pouvoir marcher la nuit au hasard dans les rues, observer, explorer. Ou aller prendre un verre avec un collègue après une journée de travail.
Cette semaine à Tokyo m’a presque donné la gueule de bois.
Je suis de retour au village. Aujourd’hui après six heures de réunions téléphoniques, de six heures du matin à midi, je pars faire un tour à pied jusqu’au fond de la vallée. J’ai besoin de marcher, de me ressourcer et de me resynchroniser avec la vie du village.
C’est une belle marche d’une heure à peu près, et il est si bon de gambader ainsi entouré des montagnes, avec la route qui serpente le long de la rivière qui serpente.
Je continue jusque dans la forêt.
Et la dernière maison qui tombe en ruine. Le Titanic.
En levant la tète on peut admirer le ciel. La, je suis de nouveau connecté à l’univers et au cosmos, me dis-je. Il y a une connexion entre le ciel et la terre que l’on peut sentir.
A cet instant je remarque quelque chose au fond de la rivière. Un bout de bois qui n’en est pas un.
C’est le bois d’un chevreuil. C’est la première fois cette année que je trouve le bois d’un chevreuil. L’année dernière j’en avais trouvé trois fois, dont une fois avec un crâne entier.
Intéressant, n’est-ce-pas, que je fasse cette découverte peu après avoir senti cette connexion avec le cosmos….. oh yeah ! ! !
Par chance encore je porte des bottes et je descends dans la rivière saisir ce précieux présent de Dame Nature.
Revenir à Tokyo
Tokyo, je n’y étais pas allé depuis deux ans. Nous avons vécu dix ans en tout à Tokyo.
J’y suis retourné une petite semaine le mois dernier pour le travail. Deux ans, ça passe vite et j’avais oublié combien Tokyo est belle dès que l’on s’éloigne des quartiers business.
La beauté est fragile à Tokyo, car elle cède vite sous les coups des pelleteuses et de l’appétit immobilier.
Tokyo foisonne et est organique. La solitude y est plus profonde encore que dans notre village, où je connais tous les vivants. Ici, tout le monde m’ignore.
Tokyo c’est aussi un peu le trou noir du Japon, car elle en aspire et dévore toute sa jeunesse, et les provinces autour se dépeuplent, dans ce pays où l’on fait de moins en moins d’enfants.
Tokyo on se laisse s’y noyer avec plaisir même si l’on finit par y perdre un peu ses repères, à force de marcher sur l’asphalte et de ne pouvoir fouler la terre.
Voici quelques photos.
Dimanche
Dimanche est le jour du Seigneur et nous voyons beaucoup de petites créatures aujourd’hui.
Une salamandre. nihon imori 日本イモリ
A propos; imori s’écrit 井守, ce qui signifie le protecteur du puits.
Regardez, les belles taches rouges qu’elle porte sur le ventre. En fait; il est déconseillé de toucher les salamandres directement car elles contiennent beaucoup de toxines. Ces toxines proviennent des insectes dont elles se nourrissent. A l’époque de Edo, les salamandres était un mets recherché. Nous même y avons goûté d’ailleurs il y a quelques années dans un troquet à Tokyo.
Dans le jardin nous avons de vieux tatamis dont nous allons réutiliser la paille pour le jardin. On y découvre un kokuwagata mort. (Lucanidae) En effet ces gros coléoptères si apréciés des enfants ici aiment dit-on pondre dans les tatamis …
コクワガタ(小鍬形 Dorcus rectus).
En puis dans une rizière non loin; cette grenouille grosse comme le pousse d’un enfant.