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Changer les pneus avec les poules
Le mois dernier je suis allé faire changer les pneus, pneus neige pour pneus pas neige.
On fait toujours ces changements avec un gros mois de retard, on fait mettre les pneus neige après les premières neiges, et les pneus pas neige quand le printemps est bien avancé.
Pour ce faire on va au garage de monsieur K, qui est un copain d’enfance de mon ami S. et donc on se connait un peu.
Son garage est bien arrangé et agréable comme endroit.

Je pourrais attendre dans la salle d’attente, il y a du café à volonté, des petits biscuits et un joli banc en cryptomère fait par le charpentier du coin, mais je préfère aller les regarder travailler et observer tous leurs outils.



On entend le coq chanter, car K. a un poulailler juste à côté du garage, il doit y avoir une vingtaine de volailles.

Je lance: Dis, il est en forme ton coq !
K: Ah oui ! tu veux un ou deux poulets ? je peux te les mettre dans le coffre et tu pourras les manger ce soir !
Qu’est ce que ça m’amuse qu’il dise ça. D’ailleurs chaque fois que je viens le voir il me propose de prendre un poulet avec moi … Ça me fait rire.
Ah les gens sont formidables.
Une journée a Tokyo
Je passe un dimanche à Tokyo, coincé entre deux voyages d’affaire, un en Europe et un aux US.
Tokyo n’a pas beaucoup changé en 5 ans. Très heureux de voir que quelques petites bulles de bonheur et d’humanité y sont toujours.
En particulier ma librairie préférée, fondée en 1905 et depuis tenue par sept générations successives de libraires. J’y acheté d’ailleurs des pléiades d’occasion pour charger ma bibliothèque à la maison, entre autres les journaux de Gide et de Claudel, ainsi que les cahiers de Valéry.
Surpris de voir beaucoup de jeunes. Tokyo c’est l’aspirateur de la jeunesse japonaise, l’exode des jeunes des provinces vers la mégalopole continue. La mégalopole les digère, les phagocyte en consommateurs et salariés malléables. Ceux qui une fois à l’age de la retraite n’auront pas un sous continueront comme chauffeur de taxi jusqu’à leur dernier tour, ceux qui auront quelque économies voudront peut être de l’espace et iront se trouver une maison à la campagne, une fois les fêtes finies et le vin bu.
Apprécie beaucoup une certaine sérénité dans la foule. Cela semble changer d’un quartier à un autre. Dans le quartier des libraires à Jimbocho les gens étaient vraiment tranquilles. Il y a une paix dans le désordre. Par contre il y avait plus d’excitation à Ueno.
Mais rarement la foule ne se gène. C’est la une des magies du Japon.
Admire l’architecture urbaniste, tout est optimisé pour le grand nombre. Tout est machinal. L’efficacité des trains etc … L’abondance des chiottes publiques … Ca me rappelle … la propreté irréprochable de l’aéroport de Haneda à Tokyo et la saleté latente de Charles de Gaulle à Paris, même dans le terminal le plus récent … où je pouvais distinguer partout de la poussière et des déchets.
Je sens que beaucoup dans la foule sont dans l’attente de quelque chose. Quelque chose de nouveau. Que faire, sinon consommer ? Cela saute aux yeux quand on voit la recherche d’objets nouveaux, dans les magasins. D’ailleurs il y a beaucoup de jolies choses. C’est un art, que de choisir et faire venir des objets des vêtements joliment faits des quatre coins du monde.
J’apprécie cette longue promenade à Tokyo mais il me manque de rentrer à la maison au village pour pouvoir avoir de l’espace (mon espace) et fouler la terre. Marcher sur le bitume ça n’est pas naturel et c’est très fatigant. J’ai besoin de terre.
A Tokyo j’hésitais un peu où aller. J’ai fini par suivre, presque automatiquement, les chemins qu’il y a 20 ou 10 ans je suivais régulièrement. Presque un comportement animal où je suis mes propres traces. Le chemin constamment emprunté par les animaux c’est le kémonomichi. 獣道 Il y en a beaucoup dans ma montagne. Donc de retour à Tokyo un jour je retrouve mes anciens kémonomichi, avec beaucoup de plaisir. J’ai donc commencé par Jinbocho le quartier des libraires et des livres anciens. Puis suis allé dans notre ancien quartier à Nishi ogikubo et Kichijoji.
J’en ai profité pour revoir des amis, pas vus depuis trois ou quatre ans. Les amis c’est le plus important.
Partout, des signes de choses interdites. Pression continue pour contrôler les comportements.
L’entrée d’une maison à nishiogikubo
A Tokyo il y a beaucoup d’animaux, mais ce sont des objets.
Le parking d’un hôtel de passe ou love hôtel. Jolies colonnes rouges.
????
encore un homme – poulet ?
un petit resto transformé en maison de hobbit.
et la un nain de jardin !!!
pub pour le tourisme au Tohoku, la région qui a été frappée par le tremblement de terre de 2011.
Pub sur un camion pour recruter des futures hôtesses de bar ou autres choses, possiblement prostitution. Salaire > 50 euros de l heure. l’affiche est amusante, cote droit une fille qui n’a pas d’argent et cote gauche une fille qui sourit avec un signe du Yen sur la joue.
Publicité pour détectives privés. Pourquoi le singe ?
Livres sur la peinture hollandaise, joli travail sur les étiquettes. de la belle ouvrage à l’ancienne.
un fabricant de sacs en cuir choisit la silhouette d’un cuirassier comme logo.
bu un coup de trop ?
Les poubelles d’un fleuriste
logo d’une papeterie
avant j’étais fondu dans cette foule de moutons noirs tous les jours …. c’était une épreuve.
un trou dans la ville
Notre ancienne rue
Une petite porte secrète. J’aime bien la poignée.
Le logo d’un café. Le caractère est intéressant. On le retrouve dans le terme dekoboko 凸凹 (aspérité, irrégularité)
Ma librairie préférée
L’homme à tête de poulet
On voit parfois des choses tendrement loufoques au Japon. Par exemple aujourd’hui dans la gare d’Osaka …. un gars avec une tête de poulet.
Ou alors c’etait halloouine cette semaine ?
La Sanquette
Il y a toujours ces moments tout à fait imprévus. Il pleut depuis deux jours, et les travaux pour le chemin de la montagne sont interrompus. Je vais voir mon copain dans son atelier. Il est sur le point de tuer trois poulets.
Je n’ai jamais tué de poulet et il m’invite à l’aider.
Ca me transporte en enfance tout d’un coup … Les souvenirs … Je me souviens tout d’un coup des sanquettes que faisait ma grand mère lorsqu’elle tuait ses poulets: on cuit le sang du poulet avec de l’ail. Comme une grosse omelette de sang cuit. J’adorais les sanquettes de ma grand mère ! Je me renseigne sur google d’abord et vois qu’il faut mettre aussi du persil.
Mon copain est bien surpris; il n’est pas d’usage ici de cuire le sang et de le manger. Mais ça lui plait bien.
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