Une journée a Tokyo
Je passe un dimanche à Tokyo, coincé entre deux voyages d’affaire, un en Europe et un aux US.
Tokyo n’a pas beaucoup changé en 5 ans. Très heureux de voir que quelques petites bulles de bonheur et d’humanité y sont toujours.
En particulier ma librairie préférée, fondée en 1905 et depuis tenue par sept générations successives de libraires. J’y acheté d’ailleurs des pléiades d’occasion pour charger ma bibliothèque à la maison, entre autres les journaux de Gide et de Claudel, ainsi que les cahiers de Valéry.
Surpris de voir beaucoup de jeunes. Tokyo c’est l’aspirateur de la jeunesse japonaise, l’exode des jeunes des provinces vers la mégalopole continue. La mégalopole les digère, les phagocyte en consommateurs et salariés malléables. Ceux qui une fois à l’age de la retraite n’auront pas un sous continueront comme chauffeur de taxi jusqu’à leur dernier tour, ceux qui auront quelque économies voudront peut être de l’espace et iront se trouver une maison à la campagne, une fois les fêtes finies et le vin bu.
Apprécie beaucoup une certaine sérénité dans la foule. Cela semble changer d’un quartier à un autre. Dans le quartier des libraires à Jimbocho les gens étaient vraiment tranquilles. Il y a une paix dans le désordre. Par contre il y avait plus d’excitation à Ueno.
Mais rarement la foule ne se gène. C’est la une des magies du Japon.
Admire l’architecture urbaniste, tout est optimisé pour le grand nombre. Tout est machinal. L’efficacité des trains etc … L’abondance des chiottes publiques … Ca me rappelle … la propreté irréprochable de l’aéroport de Haneda à Tokyo et la saleté latente de Charles de Gaulle à Paris, même dans le terminal le plus récent … où je pouvais distinguer partout de la poussière et des déchets.
Je sens que beaucoup dans la foule sont dans l’attente de quelque chose. Quelque chose de nouveau. Que faire, sinon consommer ? Cela saute aux yeux quand on voit la recherche d’objets nouveaux, dans les magasins. D’ailleurs il y a beaucoup de jolies choses. C’est un art, que de choisir et faire venir des objets des vêtements joliment faits des quatre coins du monde.
J’apprécie cette longue promenade à Tokyo mais il me manque de rentrer à la maison au village pour pouvoir avoir de l’espace (mon espace) et fouler la terre. Marcher sur le bitume ça n’est pas naturel et c’est très fatigant. J’ai besoin de terre.
A Tokyo j’hésitais un peu où aller. J’ai fini par suivre, presque automatiquement, les chemins qu’il y a 20 ou 10 ans je suivais régulièrement. Presque un comportement animal où je suis mes propres traces. Le chemin constamment emprunté par les animaux c’est le kémonomichi. 獣道 Il y en a beaucoup dans ma montagne. Donc de retour à Tokyo un jour je retrouve mes anciens kémonomichi, avec beaucoup de plaisir. J’ai donc commencé par Jinbocho le quartier des libraires et des livres anciens. Puis suis allé dans notre ancien quartier à Nishi ogikubo et Kichijoji.
J’en ai profité pour revoir des amis, pas vus depuis trois ou quatre ans. Les amis c’est le plus important.
Partout, des signes de choses interdites. Pression continue pour contrôler les comportements.
L’entrée d’une maison à nishiogikubo
A Tokyo il y a beaucoup d’animaux, mais ce sont des objets.
Le parking d’un hôtel de passe ou love hôtel. Jolies colonnes rouges.
????
encore un homme – poulet ?
un petit resto transformé en maison de hobbit.
et la un nain de jardin !!!
pub pour le tourisme au Tohoku, la région qui a été frappée par le tremblement de terre de 2011.
Pub sur un camion pour recruter des futures hôtesses de bar ou autres choses, possiblement prostitution. Salaire > 50 euros de l heure. l’affiche est amusante, cote droit une fille qui n’a pas d’argent et cote gauche une fille qui sourit avec un signe du Yen sur la joue.
Publicité pour détectives privés. Pourquoi le singe ?
Livres sur la peinture hollandaise, joli travail sur les étiquettes. de la belle ouvrage à l’ancienne.
un fabricant de sacs en cuir choisit la silhouette d’un cuirassier comme logo.
bu un coup de trop ?
Les poubelles d’un fleuriste
logo d’une papeterie
avant j’étais fondu dans cette foule de moutons noirs tous les jours …. c’était une épreuve.
un trou dans la ville
Notre ancienne rue
Une petite porte secrète. J’aime bien la poignée.
Le logo d’un café. Le caractère est intéressant. On le retrouve dans le terme dekoboko 凸凹 (aspérité, irrégularité)
Ma librairie préférée
Bonjour.
Votre petit séjour ou brève incursion, dans la ville de Tokyo, a du être pour vous, un retour aux sources, en quelque sorte.
Les nombreuses photos mises à la suite sont très parlantes et signifiantes de cette mégapole qu’est la ville de Tokyo.
Il est certain que pour vous, du fait de votre propre réel vécu, vous avez de suite vos repères dans cette ville.
Les contrastes entre vieille ville et/ou habitations d’avant et nouveau concept presque en empilement sont saisissants !
Il n’en demeure pas moins que beaucoup d’anciennes maisons et façades ont su garder leur cachet et touche qui de suite attire l’oeil et le regard, pas seulement pour la photo.
Pour ce qui est de cette ancienne librairie, et »votre » librairie habituelle, il est certain que votre choix a été dicté par la disponibilité en choix de livres et de lecture. C’est un peu comme à Paris et ou, pas seulement, la librairie »La Procure » est un endroit très fréquenté par beaucoup de Parisiennes et Parisiens; après tout, il n’y a pas que la »FNAC », non ?
Pour ce restaurant sympa et bien tenu, vous avez eu un geste sympathique envers eux, en guise de reconnaissance, et pour votre dessin.
Vous habitiez un chouette quartier, avant, si je peux me permettre. Mais il est vrai que les maisons sont trop contigües et avec un alignement un peu trop rigide, à mon sens.
Pour sûr, et je vous comprend, il vaut mieux habiter à la campagne lorsqu’on peut.
Je n’ai jamais critiqué les gens qui habitent à la ville, car souvent on ne choisit pas. En fait, on habite la où on travaille, souvent.
Bonne fin de journée à vous (nous avons du soleil à présent), à plus..Denis.
Merci pour cette jolie promenade. Votre librairie préférée se situe-t-elle à Kichioji ou à Jinbocho ?
Pourriez-vous m’indiquer son nom ou son adresse ? Je retourne bientôt à Tokyo et je serais curieux d’aller y jeter un coup d’œil 🙂
Cordialement,
Armand Mostin
Magnifique promenade… J’aime bien votre regard. Cela me donne envie de retourner à Tokyo. Bien à vous
Merci
❤
Bravo pour les superbes photos! Quel regard rafraîchissant sur Tokyo. De toute évidence la distance prise a beaucoup aidé 😉
Je serais preneur aussi de l’adresse de la librairie preferee. Qui sait, je pourrai peut-etre y trouver des tresors a mon prochain passage a Tokyo !
Bonjour
Merci de cette promenade dans les rues de Tokyo. Merci de ce « voyage » fait par écran interposé , à défaut et faute de moyen de pouvoir un jour me rendre dans ce pays qui me fait tant envie.
Beaucoup de contraste au travers des bâtiments. Mon étonnement pour cette publicité à propos de la prostitution , mon maour de la photographie de votre librairie préférée (cet escalier rempli d’ouvrages).
Il y a au travers de toutes ces photographies le regard d’une personne qui donne de l’importance à toutes les choses qu’il regarde
Merci
Merci !
Bonjour.
C’est un jour triste, aujourd’hui.
En effet, ce samedi 11 mars 2017, six ans après, c’est, une fois de plus, la journée de recueillement, par respect, pour toutes ces victimes dues à la catastrophe naturelle, du fait d’un tsunami hors norme, mais également, peu après, cette catastrophe nucléaire.
Je partage l’émotion et la douleur de toutes ces personnes, familles endeuillées, et brisées à jamais.
Bonne journée à vous et un bon weekend malgré tout..Denis.
Oui … On n’oublie pas. https://inaca.me/2016/03/12/11-mars-2011-5-ans-deja/
Merci pour votre passionnant reportage et vos multiples photos. On dirait que vous êtes passé d’une maison au type occidental à Tokyo – à la campagne – quel changement !
Amicalement – France