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Du progrès pour l’ « Open Garage »: réparer les tsuchi kabés.

Cette idée d’open garage dans une ancienne grange, ce projet d’ouvrir une petite galerie -modeste- pour y exposer des dessins et faire venir des visiteurs, m’est venue début janvier.

Depuis, j’ai fait quelque progrès. Il s’agissait d’abord de restaurer des murs de torchis, ‘tsuchikabé’ (土壁)de la première pièce.

Chose tout à fait nouvelle pour moi et donc j’ai avancé pas à pas; tranquillement.

Les murs tsuchikabé étaient vraiment endommagés par endroits. Ils étaient aussi ‘bruts’, sans enduit.

Sur la photo ci-dessous on note par exemple deux endroits bien abimés où on distingue le support de bambou, sous la couche de terre.

On voit aussi comment ils ont construit cette « grange » autrefois. De vielles poutres de châtaignier provenant de constructions anciennes; courbes par endroits, et depuis désassemblées, forment; posées sur des pierres, la fondation du bâtiment.

Les poteaux porteurs eux, sont « neufs » et tout droits. C’est du cryptomère.

J’admire toujours cette économie de moyens !!

Je répare les murs avec du nakanuri. De la terre très très fine, mélangée à de l’eau.

Sur le coup c’est bien, mais dès que ça sèche ça fissure à donf. J’essaie alors plusieurs trucs … comme ici où j’ajoute un tissu grossier de jute… mais non c’est pas ça !!!

En fait je me suis planté (et c’est pour cela que j’ai attendu trois mois pour écrire l’article), car j’ai essayé de réparer les murs seulement avec le nakanuri, mais il faut en fait ajouter le susa (fine paille de riz) et du sable.

Voila!! Il faut mélanger le nakanuri avec le sable et surtout le susa !!! Après c’est un jeu d’enfant.

Gros plan sur le susa

Gros plan sur le mélange nakanuri sable susa eau.

Voila le résultat après deux couches de nakanuri susa et sable. Ca fait beaucoup mieux.

Attention !!! Je ne recherche pas la perfection mais seulement le ‘good enough’ ….

Après que tout cela a séché, j’applique le shikkui (漆喰), le plâtre traditionnel, constitué de chaux éteinte, de granulat (?) de fibres de chanvre ou de lin, et d’algues. Tout ceci est très poétique ….

Ceci dit ça marche … voici ce que cela donne sur un autre pan de mur.

L’autre pan de mur, arrangé avec une couche de nakanuri (le bon mélange)

et après avec le shikkui. Ca fait mieux non ??

Bon il faut réfléchir à remplacer cette fenêtre affreuse … on veut voir le paysage dehors !!!

J’en fous partout !!! mais voila une activité bien zen … J’ai passé plusieurs samedis bien tranquilles à barbouiller et en écoutant de la musique (comme la bande originale du film interstellar, génial!), et plusieurs bons podcasts, comme all-in par exemple.

Le magnifique atelier de Mr N

Hier dimanche je vais faire des courses à la ville voisine. Un petit détour pour passer à un mujin hanbai sho 無人販売所: Un petit abri en bois à côté d’un champ où un un producteur laisse des légumes: okras, piments, aubergines etc et on peut se servir en laissant quelques pièces dans une boite.

J’y achète des aubergines pour plus tard dans la journée faire une ratatouille.

Mais en chemin, entre deux maisons, (je suis en camion) j’aperçois un garage absolument magnifique où siègent majestueusement deux voitures. Et tout autour une incroyable collection d’outils…

A droite une nissan cedric

J’arrête le camion et vais voir un peu car ça a vraiment l’air spécial.

Ah justement le propriétaire du garage est là. Je le salue et le complimente sur cette réalisation tout à fait merveilleuse. Et donc fais la connaissance de monsieur N.

Très sympa, monsieur N me fait visiter…

J’observe tous les détails de ce superbe atelier. La première voiture est une Nissan Cedric de 33 ans. C’est en l’occurrence la Y31, septième génération de la cedric par Nissan. Produite de 1987 à 2014.

On voit que monsieur N a bien bichonné cette voiture !

Le moteur est si propre ! je pourrais faire ma ratatouille dedans!

J’admire également l’agencement des outils.

Tout ça c’est du sérieux !

Monsieur N est prévoyant car il a même un moteur de rechange pour la Nissan cedric. A noter aussi l’outil de torture médiéval.

Je suis admiratif devant cette belle ouvrage et la passion de monsieur N.

Souvent on voit que les hommes ont besoin d’un endroit à eux, ça peut être un atelier, un garage, où ils vont en réalité se réfugier. L’endroit magique devient un peu une tanière. En Japonais on appelle parfois ces lieux de solitude et de passion des bases secrètes, soit himitsu kichi 秘密基地. Ou alors, à l’américaine the base. Il y a d’ailleurs un comique japonais George Tokoro qui a monté tout un business (publication, immobilier, vêtements) autour de ce concept de tanière pour les mecs.

A noter que le garage de monsieur N a un premier étage. Sans doute le sanctuaire d’autres passions !

Monsieur a par ailleurs conçu une table basse qui intègre une pièce d’un moteur de nissan cedric.

A côté monsieur N a aussi un très mignon petit van subaru, restylé selon le van mytique de Volkswagen qui fut si emblématique de toute une époque.

Merci à monsieur N de m’avoir laisssé photographier tout celà.

Je remonte dans mon camion et fais quelques courses. J’achète des boites de clous.

Les courses faites je retourne à mon camion, et vois cette magnifique chevrolet C3100 de 1955 garée juste à côté de mon camion.

Quelle journée !

Je laisse la photo dans sa taille originale … au cas où vous voudriez la télécharger pour l’utiliser en fond d’écran :)

Changer les pneus avec les poules

Le mois dernier je suis allé faire changer les pneus, pneus neige pour pneus pas neige.

On fait toujours ces changements avec un gros mois de retard, on fait mettre les pneus neige après les premières neiges, et les pneus pas neige quand le printemps est bien avancé.

Pour ce faire on va au garage de monsieur K, qui est un copain d’enfance de mon ami S. et donc on se connait un peu.

Son garage est bien arrangé et agréable comme endroit.

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Je pourrais attendre dans la salle d’attente, il y a du café à volonté, des petits biscuits et un joli banc en cryptomère fait par le charpentier du coin, mais je préfère aller les regarder travailler et observer tous leurs outils.

La salle d’attente est bien arrangée et accueillante
ces petits poissons; on les appelle médaka メダカ

Tous les équipements qu’il faut. Les démonte pneus sont italiens.

On entend le coq chanter, car K. a un poulailler juste à côté du garage, il doit y avoir une vingtaine de volailles.

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Je lance: Dis, il est en forme ton coq !

K: Ah oui ! tu veux un ou deux poulets ? je peux te les mettre dans le coffre et tu pourras les manger ce soir !

Qu’est ce que ça m’amuse qu’il dise ça. D’ailleurs chaque fois que je viens le voir il me propose de prendre un poulet avec moi … Ça me fait rire.

Ah les gens sont formidables.

Organiser les outils et son travail

 

 

En étant mieux organisé je serai plus efficace. L’organisation du travail commence par celle des outils. Sinon le chaos dans l’atelier continuera de perturber les differents travaux. Processus d’organisation en trois étapes.

Avant tout, je fais le tri.
  • Les outils que l’on utilise régulièrement,
  • ceux dont l’usage est occasionnel,
  • et ceux dont on ne se sert jamais.
Se séparer des derniers, à moins qu’ils n’aient une valeur esthétique ou historique auquel cas on les transférera dans la section « Beaux objets ». L’ancien propriétaire avait des tonnes de bêches. Je scie leur manche; mets de côté les plus jolis manches; ils serviront un jour; par contre les têtes de bêche je n’en aurai jamais besoin, et je les bazarde. Je reduis ainsi la quantité des vieux outils agricoles.
Je garde l’araire, non pas que j’en aie besoin aujourd’hui mais l’intérêt de l’objet en tant que tel est d’importance. Je garde les anciennes scies, les tobi 鳶口 et la ちょうな pour leur intérêt en tant qu’outil et objet, mais je ne m’en servirai jamais !
Secondement, avoir les outils sous la main; ils doivent être disposés là où on les utilise.
  • Je rassemble les outils de jardinage dont j’aurai le plus besoin et je es dispose donc dans le jardin.
  • Pareil pour la hache et la masse qui servent à fendre les buches. Je les dispose sous l’abri à bois.
Il faut; lorsque l’on s’apprête à une nouvelle tache; avoir les outils sous la main. Et pouvoir entamer le travail immédiatement.
Tercio, assigner un emplacement unique aux outils, et les disposer de façon à ce qu’ils soient visibles et facilement identifiés.
Par exemple je fais un panneau pour la hache et la masse. Le panneau est sous l’abri bois; donc a proximité des bûches à fendre. Le panneau a trois sections; une clairement réservée à la hache; une deuxième pour la masse et la dernière pour deux coins de plastique jaune, utiles à fendre les bûches. Là, les outils sont visibles et accessibles.
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Pour les panneaux, il est important que le tout soit plaisant à l’oeil, car sinon, quel serait l’intérêt ? L’esthétique est aussi important que le pratique.
Dans l’atelier; classer les outils en familles. Les truelles. Les haches et les serpes; les couteaux. Les marteaux. Les scies; les deux tournevis. On essaie de garder ces outils groupés entre eux.
Enfin, bon, tout celà est bien évident, mais un chaos général a régné dans le jardin et l’atelier pendant plus d’un an et maintenant j’impose un système de rangement. Le travail n’en sera que plus agréable et efficace par la suite.
Pour ranger dans l’atelier je commence par tout disposer sur l’établi pour visualiser comment grouper les outils en familles et la meilleure façon de les arranger les uns les autres sur une grand panneau de bois.
L’atelier d’ailleurs a une section « beaux objets ». J’y garde les objets ou outils dont l’esthétique l’emporte sur le pratique. Il est important de garder de la beauté autour de soi. Un environnement où il n’y a que du pratique, c’est l’usine.
Sur quelques étagères donc je place les squelettes d’animaux, des bois de chevreuils, le tout retrouvé dans le village ou dans la riviere, ainisi que des souvenirs géologiques de voyages, et des morceaux de coquillages lavés par la houle.
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Les  préparations

Ce projet de construire à la place du hanaré est au prix de sacrifices financiers conséquents. Surtout après notre installation récente dans le village qui aussi a coûté quand même beaucoup de brouzoufes et d’énergie aussi. J’avoue qu’au début on a un peu hésité. Mais notre décision a été la bonne.

D’abord nous allons pouvoir acceuillir notre famille de France et la recevoir dans la nouvelle construction, quelques semaines cet automne.
Ensuite, plus le projet avance, plus nous goûtons des moments de bonheur bien précieux. Voilà une belle façon d’utiliser les brouzoufes.
En effet beaucoup d’émotions lorsque nous visitons notre ami le menuisier, qui prépare le bois. Il est allé dans les montagnes de monsieur O un voisin y couper des arbres, et nous voyons quelques semaines plus tard les poutres dans son atelier. Elles ont séché et il les prépare; les annote à l’encre de chine, et prépare les tenons et les mortaises, et les clous de bois, qui feront le tout tenir ensemble, . Ce sont les méthodes ancestrales.
Le menuisier travaille tranquillement; tout seul. Il fait chaud et les deux kilomètres qu’on a fait de chez nous ont mouillé nos t shirts. Il nous offre de prendre le thé. On s’assied et on discute de tout.
J’éclate de rire lorsque j’aperçois son troupeau de chèvres libéré dans l’atelier. Elles se promènent et montent sur les poutres. Elles explorent et reniflent un peu tout; les outils; les câbles, les ficelles.
Il fait chaud; et les chèvres apprécient le frais du sol en béton de l’atelier.
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