Relire l’Archipel
Je relis l’Archipel du Goulag. Quel livre prenant.
Et cette page magnifique. Qui à mes oneilles sonne comme du Saint François d’Assise.
Et possédez le moins de choses possible; de façon à ne pas avoir à trembler pour elles!
N’ayez pas de bottes neuves, pas de chaussures à la mode et pas non plus de costume pure laine; de toute façon, ils seront volés, confisqués, escamotés, échangés, que ce soit dans un wagon de prisonniers, dans un fourgon cellulaire ou lors de l’admission dans une prison de transit. Si vous donnez tout sans combattre, l’humiliation empoisonnera votre cœur. Et si vous résistez, vous vous retrouverez dépouillé et la bouche ensanglantée.
Ne possédez pas! N’ayez rien! nous ont enseigné Bouddha, le Christ, les stoïciens, les cyniques. Pourquoi n’entendons nous pas, nous les avides, ce si simple sermon ? Ne comprendrons nous jamais que c’est en possédant que nous perdons notre âme ?
A la rigueur, laissez un hareng -salé- tiédir dans votre poche en attendant la prison de transit, pour ne pas être obligé à mendier à boire ici. Mais le pain et le sucre que l’on vous a donnés pour deux jours, mangez les en une seule fois. Ainsi personne ne vous les volera. Et vous n’aurez pas de soucis.
Soyez comme les oiseaux du ciel !
En revanche ayez ce qu’il est toujours possible de transporter avec soi: la connaissance des langues, des pays, des hommes. Que votre mémoire soit votre unique sac de voyage.
Retenez tout! Enregistrez tout! Seules ces graines amères auront peut être la chance, un jour ou l’autre, de lever.
Toujours pertinent!
Je n’arrive pas à finir ce livre… trop noir à mon goût
Merci Pierre 🙂
C est sur …
Voilà une prochaine lecture, merci !
Merci ! quel homme magnifique, admirable ! amitiés
Merci pour le partage de cette lecture. Ce texte fait échos à mes aspirations personnelles sur le fait de ne posséder que l’essentiel. Et je confirme que c’est très libérateur de ne plus être esclave du matériel.
Bonjour.
Très beau livre, très édifiant et surtout..parlant.
En effet, celui qui ne possédait rien (sur lui), était plus tranquille, façon de parler, et donc de se faire extorquer ses biens et ses affaires par les différents geôliers comme gardiens de prison et supérieurs..
Le goulag était (et reste encore) un moyen efficace pour faire taire tous ceux qui étaient contre le régime, même les plus récalcitrants.
Seuls les plus forts (en psychologie), en analyse de situations, et caractère forgé (à force) comme Alexandre Soljenitsyne, pouvaient tenir le coup et..espérer.
Avec l’ouvrage « Le Pavillon des cancéreux », se sont, vu par moi seul, les deux plus grands ouvrages édifiants de Mr. Soljenitsyne.
La dissidence et l’opposition au régime ont toujours été les cas les plus récurant (en guise d’excuse déguisée) pour justifier quelque peu les nombreuses arrestations comme internements dans ces camps atroces qu’étaient les goulags.
Le dernier en date à subir ces outrages (malgré lui), a été l’ancien Directeur et P.D.G. de « Gazprom », Khodorkovski, et ancien PDG de Ioukos. Après avoir été la première fortune russe, il est emprisonné en 2003 pour « escroquerie à grande échelle » et « évasion fiscale ». Après dix ans d’incarcération, il est gracié par le président Vladimir Poutine et libéré le 20 décembre 2013.
Khodorkovski dérangeait, par sa forme d’arrogance affichée, dans sa propre réussite, mais gênait surtout les vues économiques de l’Etat et retombées pour un tas d’autres gens.
C’est ainsi que l’Etat Russe (et Poutine, par la même occasion..) s’est emparé de Gazprom..
L’avantage de Soljenitsyne est qu’il avait des ailes en pensée et dans sa tête, et ne renonçait jamais.
On ne peut pas « modifier » les pensées et l’idéologie d’un être humain, à moins de..l’assassiner..
Ces petits, tous petits billets, en crayon gras, ont été pour lui, sa sauvegarde, et en même temps revanche sur ce système étatique. Ces billets (nombreux) étaient la transcription écrite de ces ouvrages, comme oeuvres, écrits.
Bonne fin de soirée et sinon nuit, à plus..Denis.