Tagué: liberté
Relire l’Archipel
Je relis l’Archipel du Goulag. Quel livre prenant.
Et cette page magnifique. Qui à mes oneilles sonne comme du Saint François d’Assise.
Et possédez le moins de choses possible; de façon à ne pas avoir à trembler pour elles!
N’ayez pas de bottes neuves, pas de chaussures à la mode et pas non plus de costume pure laine; de toute façon, ils seront volés, confisqués, escamotés, échangés, que ce soit dans un wagon de prisonniers, dans un fourgon cellulaire ou lors de l’admission dans une prison de transit. Si vous donnez tout sans combattre, l’humiliation empoisonnera votre cœur. Et si vous résistez, vous vous retrouverez dépouillé et la bouche ensanglantée.
Ne possédez pas! N’ayez rien! nous ont enseigné Bouddha, le Christ, les stoïciens, les cyniques. Pourquoi n’entendons nous pas, nous les avides, ce si simple sermon ? Ne comprendrons nous jamais que c’est en possédant que nous perdons notre âme ?
A la rigueur, laissez un hareng -salé- tiédir dans votre poche en attendant la prison de transit, pour ne pas être obligé à mendier à boire ici. Mais le pain et le sucre que l’on vous a donnés pour deux jours, mangez les en une seule fois. Ainsi personne ne vous les volera. Et vous n’aurez pas de soucis.
Soyez comme les oiseaux du ciel !
En revanche ayez ce qu’il est toujours possible de transporter avec soi: la connaissance des langues, des pays, des hommes. Que votre mémoire soit votre unique sac de voyage.
Retenez tout! Enregistrez tout! Seules ces graines amères auront peut être la chance, un jour ou l’autre, de lever.
Les chats sur les toits
Que du bonheur, de voir les chats faire leur business dans le village en toute liberté.
Là nous surprenons Minou sur le toit de la maison de la voisine et Scotch sur un abri à bois.
Opération Charbon de bois
Dans sa base secrète (秘密基地), dissimulée des regards, dans une vallée inhabitée, mon ami S. s’est remis à faire du charbon de bois. Je ne sais pas si j’ai déjà fait un article sur cette base. Je crois pas. Ah si! Le voila. En 2013 peu après notre arrivée.
Il a construit deux fours à charbon de bois dans sa base. Il en parlait depuis 4 ans au moins, d’allumer les fours et d’y refaire du charbon de bois mais c’est finalement cet hiver qu’il s’est décidé à s’y remettre.
C’est vraiment pour le fun qu’il fait ça, S.
Il aime à continuer les gestes d’autrefois.
Autrefois: beaucoup dans la vallée étaient charbonniers.
Je suis allé prendre quelques photos.
Toute cette opération tient du domaine du magique. Il faut bien observer et avoir une intuition développée pour réussir à faire du charbon de bois.
vocabulaire
炭焼き sumiyaki charbon de bois
窯 kama four
Première étape, préparation du four en l’emplissant de bois. Cette fois S. utilise des branches de cryptomère.
Ensuite on commence à chauffer le four.
Cela prend plusieurs heures et des litres de bière.
Le four bien chauffé, on ferme la gueule du four.
S. a fait lui même ces fours à charbon de bois.
Des ouvertures au sommet permettent de réguler les entrants en oxygène.
De la on peut observer ce qui se passe à l’intérieur.
A l’intérieur on dirait un petit volcan.
Je ne me souviens plus exactement. On attend deux à trois jours. La gueule du four refermée.
Puis le moment venu, on ouvre et on retire le charbon de bois. On voit cette fois ci ça a un peu merdé, beaucoup de bois s’est entièrement consumé.
Il fait une chaleur d’enfer. On sort le charbon de bois incandescent du four.
On le recouvre ensuite de sable pour stopper la combustion.
Cet article a été lu et approuvé par Kiri chan le chaton.
A handmade life
Je viens de finir A Hand made life – in search of simplicity de Wiliam Coperthwaite.
Sur les forêts
Rock Punk, la liberté
Au Japon il n’y a pas forcément les cloisonements et les blocages auquels nous avons souvent été habitués. On ne craint pas le mélange des styles, ni le ‘mauvais goût’ qui peut en résulter.
Les interdits rapport à la religion sont également beaucoup plus lâches. En gros; dès lors qu’on ne met pas la cohésion de la société en question, rien n’est interdit.
Il en résulte une certaine liberté que je n’avais jamais goûtée jusqu’alors.
La liberté, nous l’avons vue à l’oeuvre dimanche soir au temple de notre village.
En effet. A l’invitation du temple bouddhiste du village; Endou Michirou est venu se produire en concert. Le concert a eu lieu dans le temple. Michirou; harmonica, guitare, et sa voix a tout donné. Ses belles chansons puissantes; sur la révolte; le sexe; la liberté et la souffrance.
Un spectacle magnifique qui s’est déroulé juste devant l’autel bouddhique. C’était assez surréel de voir ce contraste entre Bouddha qui appelle au détachement et Michiro Endou qui chante … celà nous a beaucoup dit sur l’ouverture d’esprit du prêtre notre ami et du village tout entier.
Amusant de voir aussi la foule héteroclite de 50 personnes dans le temple; avec les fans de toujours de Michirou qui ont fait le déplacement de 600 kilomètres pour le voir, et les habitants du village; venus de leurs potagers et de leurs montagnes.
Endou Michirou fut dans les années 80 une figure du rock punk au Japon. Il a formé un groupe, THE STALIN. Dissous depuis. C’est un peu le Iggy Pop du Japon. Son visage porte les marques de la drogue et des abus en tous genres, mais à 62 ans il a une pèche d’enfer et ses chansons respirent l’envie de liberté et la colère contre l’injustice et la bétise.
Voici une sélection de ses chansons sur Youtube.
Just Like a boy https://www.youtube.com/watch?v=r-aJenF-C-g
Le Blues de la Centrale nucléaire https://www.youtube.com/watch?v=fMEEjEKPU90
https://www.youtube.com/watch?v=r3OMoHX7qzA&list=RD228tBtgZK0rs0
La porte du paradis sur l’air de stairways to heaven https://www.youtube.com/watch?v=xaoYlxBG55M
La Liberté
Finalement, après tant d’années en ville; la liberté, c’est ça: avoir beaucoup d’espace, peu de voisins, avoir à disposition tous les outils et matériaux nécessaires, et pouvoir fabriquer ce que l’on veut, quand on le souhaite.
En ville; du temps; j’en avais à faire fumier,Si bien que nous devions trouver à faire des choses, pour nous occuper.Aller acheter ci, aller visiter ça.Ici à la campagne c’est le contraire; il y a profusion de choses à faire, mais le temps manque.