Catégorie: lectures
Se reconnecter grâce à la lecture
Tôt le matin de week end vers 5 ou 6 heures j’aime me glisser dans le jardin avec une thermos de café… et je parcours quelques pages, je lis!
Lire me permet de me reconnecter avec moi-même car je fus il y a très longtemps un très gros lecteur, dévorant quand j’étais étudiant un livre par semaine. La vie professionnelle et la numérisation inéluctable de ma vie personnelle et la profusion des distractions sur le Net, m’ont éloigné de la lecture, et c’est quelque chose qui me manque !!
Tôt le matin donc j’essaie de me faire une désintoxe en passant le matin ces moments calmes, en grande compagnie.
Samedi c’était avec Shakespeare, et son Macbeth, que je n’avais jamais lu.
Ca réveille d’anciennes connexion dans la cervelle, ça les dépoussière,
les synapses font des petites étincelles;
par exemple je me souviens tout d’un coup que le film de Kurosawa 蜘蛛巣城 avec Mifune était une adaptation de Macbeth…
Et ça donne envie de le revoir …
Une phrase… dans Macbeth:
Rien dans sa vie Ne l’honora autant que sa façon de la quitter. Il est mort Comme un homme qui eût appris par cœur à mourir Pour rejeter le plus précieux de ses biens Comme une bagatelle insignifiante
Et puis dimanche et ce matin de lundi retrouvailles avec l’un de mes personnages préférés: Chateaubriand! Je l’avais lu il y a plus de vingt ans et j’avais à l’époque, adoré ses mémoires d’outre tombe…
Je m’y remets. Avec plaisir. Avec un peu d’appréhension aussi: que vais-je en penser, aujourd’hui ?

p6
tout chevalier errant que je suis, j’ai les goûts sédentaires d’un moine : depuis que j’habite cette retraite, je ne crois pas avoir mis trois fois les pieds hors de mon enclos. —– tiens ben c’est tout comme moi, dans le village!!
(xx)
Quant à moi, je ne me glorifie ni ne me plains de l’ancienne ou de la nouvelle société. Si, dans la première, j’étais le chevalier ou le vicomte de Chateaubriand, dans la seconde je suis François de Chateaubriand; je préfère mon nom à mon titre
p10
Les jésuites suppléent à la solitude à mesure que celle-ci s’efface de la terre.
p54
C’est pour avoir vu le colonel en second du régiment de Conti, le marquis de Wignacourt, galoper sous des arbres, que des idées de voyage me pour la première fois par la tête.
p62
La mort est belle, elle est notre amie: néanmoins, nous ne la reconnaissons pas, parce qu’elle se présente à nous masquée et que son masque nous épouvante.
Ces petites heures que j’arrive à arracher à ma propre médiocrité me font un bien énorme.
Après on peut faire un tour dans le jardin et contempler les fleurs des zaricots

Et puis plus tard aller chercher dans les bois des pousses de bambou

Lecture: Man’s search for meaning
ISBN-10 : 9780807067994
C’est un livre par Viktor Frankl. Il doit y avoir des traductions en Français.
J’ai fait connaissance de ce book car il était souvent cité dans des livres et des articles que j’ai lus récemment
Né en 1905 il a été emprisonné à Auschwitz et des camps de travail forcé par la suite, jusqu’à la fin de la guerre.
Je pourrais copier ici plusieurs pages de citations de ce livre intense et profond; mais je vais me contenter, de celle-ci:
Page 85.
What was really needed was a fundamental change in our attitude toward life.
We had to learn ourselves and furthermore, we had to reach the despairing men that
it did not really matter what we expected from life, but rather what life expected from us.
We needed to stop asking about the meaning of life. And instead, to think of ourselves as those who were being questioned by life daily and hourly.
Our answer must consist not in talk and meditation, but in right action and in right conduct. Life ultimately means taking the responsibility to find the right answer to its problems and to fulfill the tasks, which it constantly sets for each individual.
These tasks and therefore the meaning of life differ from man to man and from moment to moment. Thus, it is impossible to define the meaning of life in a general way.
Lecture: Your Money or Your Life
Your Money or Your Life par Vicki Robin.
Un bon book que je recommande à toute personne intéressée sur la question du travail; de la vie et du pognon et de comment trouver une bonne balance dans tout cela, dans l’optique de devenir financièrement indépendant et de quitter le rat race.

Au sujet du rat race…. J’y suis encore … Puisque je continue à travailler, pour continuer à toucher un salaire. Mais avec notre installation à la campagne il y a 10 ans nous n’avons plus d’emprunt immobilier à rembourser ni de loyer à payer.
Vivant à la campagne, aussi, nous avons cessé de “consommer” (ou: nous consommons beaucoup moins) et nous nous sommes mis à produire: en faisant nos légumes, notre thé, notre bois de chauffage et quelques autres petites choses … Inversion des rôles ! Création de valeur !! Donc grâce à notre nouvelle vie je dirais que j’ai quitté le rat race à 50%. J’ai un pied dans la liberté. Mais l’autre est encore dans la roue du hamster (ou du rat).
Comment j’ai découvert ce livre
J’ai entendu parler de ce book pour la première fois pendant l’écoute d’un podcast avec le fameux mister money moustache.
Ce gars moustachu vit au Colorado et prône l’indépendance financière, et comment y parvenir le plus jeune possible afin de pouvoir se libérer du travail métro boulot dodo.
Résumé … en bullet points
- constat du rôle de plus en plus important du travail dans la vie des gens. pollution du cerveau et corporate bullshit. risque de se faire bouffer par le boulot
- constat que nous avons un capital de LIFE ENERGY limité au départ.
- Travailler a un coût. Combien de LIFE ENERGY nous coûte-t-il de travailler ?
- Il faut tout prendre en compte, comme le temps et le coût pour se rendre au travail, le coût des repas pendant la pause déjeuner, le coût du costard …
- Et par conséquent quel est notre véritable revenu et le véritable bottom line, ce qui reste à la fin mois.
- On se rend compte que le travail a beaucoup de coûts associés et que le revenu net que l’on en obtient est moindre que ce que l’on pouvait penser. (on parle même pas des impôts la!)
- Une méthode pour prendre en main ses finances
- calculer combien on a gagné depuis que l’on travaille
- faire le compte de toutes ses possessions et dettes
- calculer la différence (equity)
- Bien comprendre que l’on fait un boulot pour le pognon, et dans la plupart des cas, rien d’autre. (est ce que c est vraiment mon cas ? pour moi ça n est pas tout à fait clair …)
- faire la liste de toutes ses dépenses
- et identifier ce dont nous avons vraiment eu besoin ou ce qui nous a vraiment fait plaisir
- on réalise que beaucoup de choses ont peut être été achetées de manière impulsive … et ça c’est ptet du au stress du boulot d’ailleurs !
- pareil pour les vacances … si on n’avait pas un boulot ennuyeux ou stressant … est ce qu’on dépenserait autant pour décompresser pendant les vacances ?
- finalement de quoi avons nous vraiment besoin ?
- quelles dépenses ou quels achats nous ont apporté une satisfaction réelle ?
- Cette étape peut permettre de faire de l’ordre dans ses finances; par exemple réduire ses dépenses et son endettement.
- on peut réaliser aussi combien “coûte” le travail car on aura fait la liste de toutes les dépenses liées au boulot, et qui ne sont pas forcement très visibles
- Continuer la méthode en faisant un graphe, montrant pour chaque mois les revenus, et les dépenses.
- méthode visuelle pour aider à mieux contrôler ses dépenses et les réduire.
- Beaucoup ont en réalité, étant endettés, plus de dépenses que de revenus (gros problème) mais grâce à cet exercice ils peuvent progressivement améliorer leur situation financière et faire en sorte qu’ils aient un solde positif.
- Dans ce cas, la différence peut être investie.
- Dans par exemple des index funds.
- Avec la méthode de l’auteur, et bien sûr c’est si simple sur le papier, le temps aidant, les épargnes ajoutées dans les investissements vont atteindre le niveau des dépenses → on parvient à l’indépendance financière.
Qu’est ce que j’ai bien aimé ?
Tout cela parait assez évident… mais le book est bien construit.
J’ai bien aimé la partie sur la désacralisation du travail et ce concept de life energy.
Le déroulement est très logique. De bons rappels; très sains, sur la frugalité, et la question de qu est ce que nous voulons vraiment ? Quel est notre but ? Bosser ? Consommer ? Bien sûr que non.
(Wakamé Tamago: le but, c’est aimer)
J’ai bien aimé la suite ok bon ben si on met de l’ordre dans son esprit, on peut mettre de l’ordre dans ses finances. Ca peut être un processus long mais c’est nécessaire.
Mettre de l’ordre dans ses finances peut permettre de devenir financièrement indépendant: en investissant ses économies et en suivant cette fameuse règle des 4 pour cents.
Si on suit tous les points on peut reprendre sa vie en main…
Dommage, le livre ne semble pas avoir été traduit en Français.
Le livre a été traduit en français (merci Viviane pour votre message la dessus !):
Quelques extraits
More is better turns out to be a formula for dissatisfaction. If you live for having it all, what you have is never enough.
marketting theory says that people are driven by fear, by the promise of exclusivity, by guilt and greed, and by the need for approval. advertising technology, armed with market research and sophisticated psychology, aims to throw us off balance emotionnally and then promises to resolve our discomfort with a product.
if you werent spending most fo your time making money, life could be a whole lot cheaper! Because your days are consumed by your job, you need money to handle every other aaspect of your life from day care to home repair from entertainment to being listened to with compassion.
the wealth we enjoy today is the result of centuries of frugality. Furgality if enjoying the virtue of getting good value for every minute of your life energy and from everything you have the use of. frugality means enjoying what we have.
to be frugal means to have a high joy to stuff ratio.
ppl dont need enormous cars, they need respect. they dont need closets full of clothes, they need to feel attractive and they need excitement and variety and beauty.
ppl dont need electronic equipment, they need something worthwhile to do with their lifes.
retirement doesn’t mean you stop working, it means you can stop working for money. We all want to be useful, to be recognized by others for the contribution we make. If we think paid employment is our only admirable, respectable and consequential way to contribute, then who would want to retire. Nobody wants to be a has been washed up, put out to pasture. Discounting work from wages means that you are valuable in every role task, activity, and it might free you to retire a lot earlier so you can give a lot more of yourself to others.
Mr Money mustache summarizes this rule of thumb as follows’ your crossover point comes when you have 25 times your annual expenses. Which, which functionally gives you a 4% withdrawal rate indefinitely. For example, an annual expense of $36,000 requires $900,000 in total assets for becoming financially independent.
Un peu de lecture !
Cette année je change un peu ma façon de bouquiner: j’ai sélectionné un grosse dizaine de livres que j’ai envie de lire et je les ai posés sur une table dans mon bureau. Ils sont bien visibles. Et puis, je picore. Je prends un book, si je sens un embalement je m’y plonge mais si ça ne prend pas, je le remets sur la table et je passe à autre chose.
C’est un peu du butinage…
J’avais pris la pléiade de St Exupéry, pour m’attaquer à son dernier écrit, ‘Citadelle’ et bien la citadelle m’est tout à fait restée fermée, j’ai eu beau frapper, sa porte ne s’est pas ouverte !

Et par hasard je me suis replié sur « pilote de guerre », où j’ai été emporté par cette écriture et cette intelligence ! le 20è siècle a produit de belles choses, en France !
Il n’est rien à décider. Ca regarde Dieu exclusivement
Notre monde est fait de rouages qui ne s’ajustent pas les uns aux autres. Ce ne sont point les matériaux qui sont en cause, mais l’horloger. L’horloger manque.
Tiens ça me fait penser au conarovirus ça:
Une administration n’est pas conçue pour résoudre des problèmes neufs.
La division blindée doit agir comme l’eau. Elle doit peser légèrement contre la paroi de l’adversaire et progresser là seulement où elle ne rencontre point de résistance. (…) Les tanks ont joué un rôle d’agents chimiques qui détruiraient, non l’organisme, mais les nerfs et les ganglions.
Nous n’avons pas le loisir de méditer sur le passé. Nous assistons au présent. Le présent est tel.
Une civilisation est un héritage de croyances lentement acquises au cours des siècles, difficiles parfois à justifier par la logique, mais qui se justifient d’elles mêmes; comme des chemins, s’ils conduisent quelque part, puisqu’elles ouvrent à l’homme son étendue intérieure.
Une mauvaise littérature nous a parlé du besoin d’évasion. Bien sûr, on s’enfuit en voyage à la recherche de l’étendue. Mais l’étendue ne se trouve pas. Elle se fonde. Et l’évasion n’a jamais conduit nulle part.
Sur la défaite de la France, inévitable:
Nous ne pouvons pas changer notre terre à blé en terre à charbon.
L’Esprit, chez nous, a dominé l’intelligence.
Désormais chaque explosion me paraît, non nous menacer, mais nous durcir.
Le métier de témoin m’a toujours fait horreur. Que suis je si je ne participa pas ? J’ai besoin, pour être, de participer.(…) Qu’est ce qu’un homme s’il manque de substance ? S’il n’est qu’un regard et non un être?
Je comprends le sens de l’humilité. Elle n’est pas dénigrement de soi. Elle est le principe même de l’action. Si, dans l’intention de m’absoudre, j’excuse mes malheurs par la fatalité, je me soumets à la fatalité. Si je les excuse par la trahison, je me soumets à la trahison. Mais si je prends la faute en charge, je revendique mon pouvoir d’homme. Je puis agir sur ce dont je suis. (….) Il est donc quelqu’un en mois que je combats pour me grandir.
Ma Bibliothèque de Voyage
Donc cette idée formidable … la bibliothèque de voyage… pour ranger ma belle collection de livres pléiade …

On prend des planches de cryptomères. Je les achète dans la ville voisine. Le bois vient de la région. Je les coupe dans la longueur.

Et pi je creuse un petit bitonio, où les petites étagères iront se fixer toutes seules.

On obtient un grand cadre. Les petites étagères se fichent dans les bitonios à la perfection.
Au préalable, pour déterminer la hauteur et la largeur du meuble j’ai fait quelques calculs. Mesurant mon linéaire actuel de pléiades, et ajoutant une petite marge; histoire que Gallimard sorte des auteurs que j’aime beaucoup beaucoup, comme Samuel Beckett par exemple mais ça risque pas trop d’arriver à cause des droits des editions de minuit mais on peut toujours rêver …. Ou alors Gérard de Villiers avec les meilleurs SAS ce serait génial !!! Mais bon garder un peu de marge …
Un autre truc que j’ai essayé de voir c’est de garder le ratio largeur hauteur d’un book de la pléiade … 17,5 cm de hauteur et 11 cm de largeur soit 1,59 … proche du nombre d’or de 1,618 mais j’abandonne cette idée au final.
Au final donc c’est deux grandes boites identiques qui se referment comme un grand livre géant ou comme une bibliothèque de voyage d’autrefois (bien qu’elles étaient beaucoup plus petites car portables)…
Etant donnée l’humidité d’ailleurs ici l’été refermer tout peut être pas mal pour protéger ces petits trésors.

J’ajoute un fond, contreplaqué de 5mm pour réduire le poids. Ca ressemble à une caisse…

Heureusement que Minou est la pour me conseiller pendant toutes ces opérations …. Les points blancs sur le mur derrière ce sont des oeufs de gecko qui ont éclos

Une ‘demie caisse’ est faite … répéter pour la deuxième …

Voilà le produit fini. J’ajoute des roulettes. Les deux demies caisses tiennent avec des gonds solides; style industriel.
Sur monotaro.jp où l’on trouve de tout, j’achète des poignées industrielles ainsi que des bitonios pour fermer le truc, comme une caisse … bibliothèque de voyage…


Le truc terminé, je suis très ému et satisfait du résultat. Faut pas hésiter à faire des choses un peu folles et à s’amuser.
Et tout se referme très bien. Le tout monté sur des roues; je peux trimballer tout ça dans la maison.

Lire c’est voyager. On peut lire et voyager sans quitter sa maison. C’est très économique. C’est pratique aussi, en ces temps de coronavirus de lock down et caetera.
On voyage dans l’espace, et dans le temps aussi, hein car dans la pléiade on peut fréquenter Hérodote; Thucydide mais aussi aller serrer la pogne à Montaigne avant d’aller boire une verre avec Cendrars.
Alors pour pas perdre son chemin; j’ajoute une boussole, et une ancienne montre, pour accompagner ces voyages dans l’espace et dans le temps.

Faire une Bibliothèque de voyage ?
Je travaille à la maison et ce depuis notre installation à la campagne en 2012. 8 ans déjà. L’âge de ce blog.
Pendant ces huit ans j’ai installé mon bureau dans différents endroits de la maison.
Au début c’était dans la cuisine. Ensuite dans le hanaré que nous avons fait construire. Plus tard dans un petit espace que j’ai aménagé derrière l’atelier et, finalement, dans la maison de la voisine que nous avons achetée il y a deux ans.

Travailler à la maison, télétravail; il est très important de faire une claire séparation entre le travail et le non travail dans l’espace et le temps. Dans l’espace, il s’agit de pouvoir s’installer et travailler dans un espace dédié au travail, et séparé du non travail.
Depuis quelques mois je travaille donc dans l’ancienne maison de la voisine que j’ai un peu réaménagée mais quelque chose manque.

J’ai une belle collection de livres la pléiade. Cette collection je l’ai commencée il y a plus de vingt ans.
Des livres, beaucoup achetés d’occasion, dénichés chez tous les bouquinistes possibles de Paris, Tokyo, Osaka. Ca a donc accompagné mes cheminements et promenades; que du temps agréable à se balader et chercher des bouquins. C’est encore plus précieux n’est ce pas lorsque l’on vit si loin de la France.
Une large collection ici à la maison me permet de puiser mes lectures sans avoir à me limiter. Ah? je veux lire Montaigne ? bien sûr c’est la. les œuvres complètes. Montesquieu ? Of course! Et pourquoi pas un peu d’Albert Cohen. Et une goutte de Saint John Perse.
Et pour agrémenter mon nouvel espace de travail, j’ai envie d’installer ma collec’ de pléaides dans mon nouveau bureau. C’est toujours rassurant d’être en bonne compagnie et de pougner entouré de tous ces poètes illustres.
Donc; faire des étagères ? nan, j’ai envie de quelque chose de plus amusant …
Vient alors l’idée de faire comme une grande malle, où je pourrais ranger mes pléiades. Un peu comme à l’image des anciennes bibliothèques de voyage. C’est bien plus marrant qu’une bête étagère. regardez comme c’est beau:

A noter comment le monde change. Si autrefois Louis Vuitton faisait de belles malles pour les bibliothèques de voyage, maintenant ils font des malles pour des collections de basket.
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Soit les gens riches (les rois du pétrole?) ont troqué leur books pour des kindle; soit leur niveau culturel a terriblement baissé!
Admirez cette merveille de malle de voyage à paire de baskets, de cent soixante cinq mille euros, soit le prix de quatre maisons dans le village!

Voilà pour l’idée. Bien entendu mon budget pour cette bibliothèque de voyage est bien plus limité, je dépenserai moins de 10,000 yens (70 euros) pour la faire ! Pas 165 000 ….
La Fête des Ombres
Si vous suivez ce blog il y a une bonne chance que vous soyez branché(e) sur le Japon, et que vous soyez familier(e) avec Atelier Sentô. Si vous ne connaissez pas encore Atelier Sentô; c’est le moment de vous rattraper 🙂
Atelier Sentô c’est un duo, Cécile et Olivier, créateur de bande dessinées.
J’ai commencé à les suivre il y a quelques années, c’est alors au moment de la parution de leur première BD, ONIBI. Je l’ai lue fin 2016. Onibi est une histoire, le voyage initiatique de deux français dans un Japon rural et mystérieux …. dans la région de Niigata.
Le monde de Facebook est vraiment petit, je commence à les suivre. Peut être que c’est à ce moment que Cécile et Olivier commencent à suivre ce blog. Ils nous font l’honneur de likes et de commentaires!
Un peu plus tard je leur commande une petite lithographie en vente sur leur site. C’est la litho d’un jizo, petite statue bouddhiste. Depuis, la litho m’accompagne tous les jours au travail, que ce soit dans mon petit bureau ‘le plus petit bureau du monde‘ ou bien dans la maison de Madame M.

La Fête des Ombres vient de sortir: c’est le premier tome de la dernière BD d’atelier sentô.

C’est un véritable régal. L’histoire se laisse développer, on découvre les éléments narratifs un à un: C’est très bien construit. Il y a du suspense ! Du mystère ! De la poésie!
Les couleurs sont formidables. Il y a beaucoup de douceur dans les dessins.
Le tome 1 se passe en automne et en hiver; dans la campagne japonaise.Chaque case est un festin pour le neuneuil.
Il y a des clins d’oeil tout à fait irrésistibles.
Comment ils ont pu saisir et restituer les sensations de la vie à la campagne au Japon, c’est assez incroyable.
L’année dernière, en septembre, Atelier Sentô m’a contacté: ‘comment dessiner l’intérieur d’un keitora?’ (petit camion que l’on voit partout dans la campagne au Japon) … Je suis devenu technical advisor , dis je à alors mon épouse, en bombant le torse … j’ai envoyé alors quelques photos de mon keitora …. que vous pourrez retrouver, dessinées dans La Fête des Ombres …. ha ha
Quelle joie d’avoir pû apporter un grain de sable à cet édifice … et d’être mentionné dans les remerciements à la fin du book…. !
Décidement gràce à ce blog nous faisons de belles rencontres.
- Page web d’Atelier Sentô ATELIER SENTO
- Page de l’éditeur issekinisho (une pierre deux coups) La Fête des ombres • NOUVEAUTÉ 2021 • Editions Issekinicho
- Page sur Fnac point com La Fête des Ombres – Tome 1 – La fête des ombres – Cécile Brun, Olivier Pichard, Olivier Pichard, Cécile Brun – cartonné – Achat Livre | fnac
Allez y! Faites chauffer les cartes bleues ! Il y en aura pas pour tout le monde !
J’ai montré la Fête des Ombres à mon ami S.: quelle est sa réaction? Est ce que la vie à la campagne au Japon est bien représentée ? Que pense t il des dessins ?
S. a tout de suite réagi à l’authenticité des dessins. La justesse des dessins des maisons. Tous les détails.
En page 24 il s’exclame c’est exactement comme ça que l’on épluche les kakis ici!!! En effet on ne découpe pas les fruits de la même façon d’un pays l’autre …
Il souligne l’exactitude du détail des tenons dessinés sur l’escalier en bois, en page 36.
En page 53 il tilte encore en disant qu’autrefois la salles de bains chez lui était exactement comme dans le dessin… à part que chez lui le couvercle de la baignoire était carré ….
C’est dingue comme soudainement tout est si proche … Atelier Sentô c’est des artistes…




J’ai montré le livre aussi à monsieur K qui lui aussi a immédiatement réagi sur cette magnifique salle de bains. C’était comme ça chez mon grand père dit il.


Les (petits) bonheurs quotidiens
Août … Ce mois a été bien chaud. Aujourd’hui c’était la première fois ce mois que la température est allée en dessous des trente degrés. Je reprends la plume!
Qu’est ce qu’on a fait ? Entre le travail et une visite hebdomadaire au jardin, on n’a pas fait grand chose… C’était pas mal d’ailleurs… l’été Japonais n’est pas fait pour travailler… ça devrait être interdit de bosser par un temps pareil ! Chaleur et humidité 24 h sur 24.
Dans mon petit bureau, de trois mètres carrés, il faisait jusqu’à 38 degrés en fin de matinée et 80 pour cents d’humidité … Heureusement que je commence tôt… vers 4 heures du mat’…. J’ai pas la clim dans mon petit bureau, j’en veux pas d’ailleurs … Y a juste un ventilateur …

Les samedis on s’est occupés aussi du champ. Attention où on met les pieds car on y a vu deux vipères.
Les cacahouètes poussent bien.

Mon fils est en première année de lycée. Avec le covid ses vacances d’été ont été écourtées et réduites à une petite semaine, histoire de rattraper le retard pris lors du lockdown qui a duré d avril à mai. On peut se demander si c’est aussi important que celà. Mais on admire aussi le sérieux et le sens de responsabilités des enseignants. Je me rappelle aussi que malade j’avais raté la leçon sur les équations différentielles en quatrième quand moi même j’étais au lycée et que ça avait été vraiment difficile de rattrapper ce cours ….
Et vous, qu’avez vous fait cet été ?
Avez vous voyagé malgré le virus ? Avez vous pu prendre des vacances ?
Je change de sujet …. En juillet j’ai commandé le dernier book de Lloyd Kahn … Connaissez vous Lloyd Kahn ? C’est un éditeur américain, un personnage assez atypique; très libre. Il vit en Californie. On peut faire sa connaissance dans cette vidéo.
Ce personnage c’est une source d’inspiration. Son dernier livre décrit avec plusieurs centaines de photos sa maison, en fait une sorte de ferme, où il vit depuis plus de quarante ans. On voit bien que tout son quotidien y regorge de petits bonheurs.

The Half-Acre Homestead: 46 Years of Building & Gardening
https://www.amazon.fr/dp/0936070811/ref=cm_sw_em_r_mt_dp_CB2qFbGNM0AN3
Et le lien sur Amazon Canada pour Pierre: (si ça t’intéresse!)
https://www.amazon.ca/dp/0936070811/ref=cm_sw_em_r_mt_dp_3C2qFb668PV1H
Dans le book il présente les différents bâtiments qu’il a construits sur son terrain. Il y a beaucoup de photos; le texte, c’est plutôt des notes assez brèves. Mais l’on peut visiter sa cuisine, son poullaillier, son atelier, son bureau, son jardin etc … C’est vraiment très bien. Il y a des photos des pains que sa femme fait etc … Ses poules …. les animaux qu’il trouve écrasés sur la route … Ca me fait penser à wakame tamago … j’aimerais arriver à ce niveau, c’est sûr.

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Ca fait aussi penser que tout simplement le bonheur est à portée de la main il suffit de savoir lui prêter attention. Et pas besoin de choses compliquées ni de pognon. C’est le message de ce book là, et c’est d’ailleurs aussi le message de ce blog!
Conversation au bord de la route, et Gide
Je me promène: mon chemin préféré qui monte jusqu’au barrage.

Tiens, voila la voiture de monsieur K.
Monsieur K. quel phénomène, il se promène toujours avec ses deux chiens; ils sont la à l’arrière de sa voiture, ce sont des chiens de chasse et monsieur K. est l’un des derniers dans notre vallée qui chasse, avec un fusil. Les derniers chasseurs du village le font avec des pièges.
K. est venu s’installer dans le village il y a quelques années.
Il s’arrète. Sa voiture est toute bricolée, il a ajouté des crochets pour y fixer des outils; on voit, cet homme est un homme libre et il sait mener sa barque. Et le sourire constament sur son visage et ses petits yeux qui brillent tout le temps. Il a tant d’énergie !
K: Tu aimes la tortue ? il entame la conversation
Wakamé Tamago: J’en ai déjà mangé, il y a bien longtemps … mais non je n’en mange pas vraiment… Tu as pris une tortue ?
K: Oui ! j’ai pris deux suppon ! je les ai péchées. La plus grosse je vais la préparer et la cuisiner demain. L’autre, plus petite; je l’ai relâchée. J’essaierai de la repêcher une fois qu’elle sera plus grosse.

WT: Ah! tu es un sacré cuisinier nous avons tellement aimé le chevreuil que tu avais préparé mais je vais passer pour la tortue … merci … A propos ça fait longtemps qu’on s’est pas vus ? pas de problème ?
K: Ah ! ma mère est décédée … j’ai été très occupé … des affaires à régler …
WT: Ah … tous mes regrets … quel âge avait-elle ?
K: Elle avait 101 ans!
WT: Quel âge ! C’est fou ! Mais, toi, quel âge as-tu ?
K: Oh ! moi je suis jeune ! je n’ai que 74 ans !
La longévité, être jeune dans sa tête.
On vit souvent de si bons moments, ici, dans le village.
Ajoutons ici deux beaux passages trouvés dans les faux monnayeurs, de Gide, dont je viens d’achever la lecture et que je voudrais partager avec vous.


La meilleure façon de chasser les oiseaux
La meilleure façon de chasser les oiseaux? C’est avec un appareil photo !

Je ne me souviens plus du nom de ce monsieur; on se croise souvent sur les chemins dans les forêts.
A chaque fois on discute, à voix basse, pour ne pas faire fuir les oiseaux qu’il vient photographier.
Il y a cette espèce rare dit-il, et quand ils sont dans la vallée, ils sont seulement entre cet arbre là et cet arbre là dit il en montrant un espace qui fait à peine 50 mètres de largeur.

Le paragraphe d’Aristote; lu hier soir entre le chat Scotch et le poêle à bois Calcifer résonne, comme quoi souvent les événements s’offrent de façon synchrone.
Ethique à Eudème, p. 268 Ed. Pléiade
Ainsi donc; Anaxagore aurait; dit-on, répondu à quelqu’un qui agitait des questions de ce genre et ne cessait de lui demandait dans quel dessein l’on aurait pu choisir de venir au monde, plutôt que non:
C’est afin, aurait-il dit, de contempler le ciel et l’ordre qui règne dans l’univers entier.
Ainsi donc, lui croyait que si c’est pour gagner quelque science, le choix de vivre vaut d’être fait.
Mais comment s’appelle bien ce monsieur … Peut être Anaxagore ?
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