Tagué: jeux olympiques
Garovirus
Avec l’épidémie du coronavirus je me plonge dans la lecture du journal de l’année de la peste de Defoe, l’auteur de Robinson Crusoe. Le récit publié en 1722 raconte la peste qui frappe Londres en 1664, y causant le décès d’un quart de la population.
Il y a certains passages dans ce récit qui font penser aux villes et villages mis en quarantaine en Chine et en Italie par exemple, l’impréparation des sociétés, et la psychologie des gens, par exemple ces quartiers de Londres qui au début se croient épargnés de la peste et finissent par morfler plus tard.

Je pense aux jeux olympiques de Tokyo prévus pour cet été, je me demande ce qui va se passer.
Les jeux olympiques en fait ont le pouvoir de rassembler les gens, tous les téléspectateurs de la planète autour des mêmes jeux: les populations mondiales se catalysent et; le temps de quelques semaines, semblent unies dans l’esprit, c’est un sentiment très fort qui se dégage de ça.
Paradoxalement je me dis aussi que ce terrible virus, qui pourrait faire annuler ces jeux olympiques a un effet similaire…
Car finalement le virus rappelle à tous que, où que l’on soit, et qui que nous soyons nous respirons tous le même air…
Cette semaine
Le printemps arrive à grands pas après un hiver excessivement doux ici.
On sent vraiment les effets des transformations du climat.
Les oiseaux sont de retour, je les observe tous les jours du bureau. Une paire de jumelles permet de zoomer et de les observer en détail.
J’avais mis à leur disposition dans une boite des graines de tournesol, récoltées l’été dernier mais ils n’y ont pas du tout touché.
Ils viennent souvent se mettre à côté d’un sansho, à quatre mètres devant ma fenêtre.
J’apprécie vraiment de pouvoir travailler à la maison cela offre ces petits moments de beauté, impossibles à saisir dans un bureau.
Voilà quelque chose d’ennuyeux quand même avec les chats, ces sacrés chasseurs, c’est que souvent ils ramènent des oiseaux à la maison. Parfois ils ne sont même pas blessés et nous parvenons alors à les attraper dans la cuisine pour ensuite les relâcher.
Si le travail prend vraiment beaucoup de temps, j’apprécie certains moments.

J’aime bien bosser avec les américains, parfois nous passons de bons moments au téléphone surtout qu’au début des réunions on commence toujours par quelques blagues.

Cette semaine je remarque que les collègues américains me posent des questions sur le coronavirus. J’imagine qu’aux Etats Unis aussi les médias parlent de ce nouveau virus qui se propage, propage, maintenant il a été détecté quasiment partout. Et au Japon aussi chaque jour de nouveaux cas sont annoncés.
On voit ici que les gens s’inquiètent, car il y a une pénurie de masques. Même la superette du village, n’en a plus et les rayons sont vides. Pareil pour les produits pour se désinfecter les mains.
Bientôt les périodes du pollen avec notamment celui des cryptomères (période où beaucoup de personnes se protègent avec des masques) et je me demande comment les stocks de masques vont pouvoir être reformés.
Je suis certain aussi que à Tokyo dans les hautes sphères on commence à s’inquiéter avec les jeux olympiques de cet été et qui ont coûté la bagatelle de 30 milliards de dollars. On peut se rappeler que les jeux olympiques de Tokyo en 1940 avaient été annulés avec la guerre. Bien sûr on espère que cette épidémie va s’enrayer, peut être avec les pluies, peut être avec le changement de température.

Dimanche pluvieux, inventaire des porcelaines
Il pleut ce dimanche j’aurais fait sinon un tour en vélo. Cette pluie est bienvenue par contre pour les concombres plantés la veille.
Donc pourquoi pas profiter de la pluie pour explorer la grange attenante à la maison de madame M .
Le rez de chaussée de la grange est tel quel, j’avais demandé à tout y laisser.
Sur des étagères il y a des boites en bois. Les boites sont signées et datées. Elles contiennent des porcelaines. Je les descends toutes pour faire l’inventaire de leur contenu.
La voisine d’en face Madame T. sort ses poubelles et vient me voir …. Madame T. je suis dans son fan club, voici son portrait dans ma BD;
Elle me demande ce que je trafique; je lui explique que je fais l’inventaire …
Puis elle me dit quelque chose de très gentil qui me touche bien ‘ c’est formidable tout ce travail que tu fais dans le village, merci d’être venu de si loin! ah ça nous aide tellement’.
C’est sur que laisser cette maison à l’abandon aurait été source de mélancolie. Retournons à nos boites.
Les boites sont datées de Showa 14, soit 1939. Je vois que tout y est très bien rangé. Et enveloppé dans du papier journal, dont certains fragments sont datés de 1972. Donc Mme M a dû envelopper ces plats vers 1972, et les boites ont du être la sur ces étagères depuis un demi siècle. Depuis; les habitudes alimentaires ont aussi changé. (exemple, introduction du pain?)
Certaines porcelaines sont en quarante exemplaires. Elles devaient être utilisées pour les grandes fêtes ou les grands événements.
C’est quelque chose ici qui n’intéresse presque personne; la plupart des gens jettent tout cela. On vide les vielles maisons en jetant tout dans des bennes et après; la maison passe à la pelleteuse. Faire place nette. Et on a dû faire pareil en France à un moment. Le formica c’est tellement mieux. Sans parler du plastique.
Arrêtons les digressions et voyons ce qu’il y a dans ces boites.
Tout est en effet très bien rangé. Là ce sont des bols de riz. (茶碗)
Ici des soucoupes et un bol plus grand. Il y a une quarantaine de ces soucoupes.
Elles sont plutôt jolies.
Le papier journal qui les enveloppe est aussi intéressant, parce qu’il fait voyager dans le temps:
1972, la guerre du Vietnam. L’article décrit le bombardement de la ville de Vinh par des B52 Strato Fortress Americains, avec 750 tonnes de bombes larguées.
Cette action fait partie je crois comprendre de l’opération nommée Linebacker, qui s’est déroulée du 9 mai au 23 octobre 1972. In God we trust.
Ces fragments de journal évoquent la guerre, mais ces pièces de porcelaine pour moi elles évoquent la paix, l’art de vivre et la civilisation. Regardez cette jolie pièce.
Il y a également un service à saké.
avec de très jolis choko, gobelets pour le déguster. choko = 猪口 s’écrit littéralement la gueule du sanglier, c’est marrant hein ?
Il y a aussi quelques pièces en bois laqué. Celles-ci portent un aigle comme motif.
Celles-ci un p’tit oazo ?
Je fais la découverte aussi de cette pièce; intéressante parce qu’elle s’inscrit dans un contexte historique:
Une nageuse fait un plongeon. Une inscription signifiant la Natation Japonaise. 日本のスイエイ
Le drapeau japonais d’avant guerre, les cinq anneaux olympiques, l’inscription qui est faite en katakana et pas en kanji ou hiragana, indiquent que ce bol de riz évoque les jeux olympiques qui devaient avoir lieu à Tokyo en 1940. Ils ont été annulés avec la 2e G.M.
Oh c’est une pièce exceptionnelle, qui va payer pour la maison? Non, sur le Net, des pièces similaires se vendent pour 40 euros.
une petite assiette, j’aime beaucoup le motif.
Celles-ci aussi.
Pour finir, des porcelaines il y en avait plein d’autres mais je ne vais pas tout mettre la, un pub pour la Mazda Carole 360, « la voiture familiale ».
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