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L’Œil de la Grenouille
Il y a cette grenouille que je retrouve souvent dans le coin du jardin où nous avons des mékadas (petits poissons)

J’essaie de photographier son oeil.
L’oeil de la grenouille, ou le neunoeil de la nounouille pour les intimes.
Elle a l’air bien tranquille dans la bassine bleue, et peut être qu’elle nous mange quelques médakas… mais bon …

Une photo du Japon que j’aime
J’aime beaucoup les villages japonais qui au bord de la mer ont un port de pêche.
ici c’est le village de takeno, sur la côte de la mer du Japon.
Un jour, j’y retournerai, je garerai mon camion sur la digue, et je me poserai quelque part, pour, quelques heures, ne rien faire, regarder ce qui se passe, et ce qui ne se passe pas. Voir ce qui se pêche et ce qui ne se pêche pas.
Je roulerai peut être une ou deux cigarettes, la canette de café finie se fera cendrier.

Promenade à Takasago
On est allés faire un tour à Takasago. Ville de 92 mille âmes, située entre Himéji et Kobé et faisant face à la mer intérieure.
Takasago signifie les hauts sables.
Je voulais aller visiter le sanctuaire Shinto de Houden à Takasago depuis pas mal de temps. Le sanctuaire est bâti autour d’un énorme bloc de roche taillé dans la montagne.
Après le sanctuaire Houden, nous allons voir un quartier de la ville qui a dû connaitre son heure de gloire il y a 40 ans, et qui depuis …. part en rouille.
Cela donne des paysages désolés. Les rues vides et à moitié à l’abandon. Le capital et l’intérêt des gens se sont déplacés, vers le quartier de la gare sans doute. Ou vers les centres commerciaux.
C’est un peu comme les coquillages et les rochers que l’on peut observer lorsque la mer s’est retirée, à marée basse.

















Dimanche matin en attendant
Ce dimanche matin j’accompagne mon fils et ses collègues du collège à un lycée dans la banlieue de Himeji, où ils ont un match de baseball.
Les adolescents déchargés, je m’aventure dans ce quartier inconnu que je ne connais pas.
Et comme très souvent au Japon, je découvre quelques pépites. Ces pépites qui palpitent, que l’on trouve toujours dans ces lieux transitionnels à la fois vides et pleins, où normalement il ne devrait rien y avoir d’intéressant.
Il suffit pourtant de regarder autour de soi.










Et Pour finir, ce panneau affiché dans le collège où j’ai déposé mon fils et ses collègues.
あいさつをする On salue les gens
じかんをまもる On respecte les horaires
ふくそうをととのえる On arrange ses vêtements
かみくずをおとさない On ne laisse pas tomber de détritus
きそくをまもる On respecte les règles
こうきょうぶつをたいせつにする On utilise les équipements publics avec soin
ことばづかいをていねいに On s’exprime poliment
ろうかはしずかに Silence dans les couloirs
Un lézard dans les brocolis
Un lézard se balade dans les brocolis du jardin. Regardez comme il est beau.
Je n’utilise aucun cide (herbicide, insecticide, etc), donc j’imagine que les petits animaux se sentent en sécurité dans notre potager. Des tuiles et des pots de fleurs renversés y sont disséminés, pour leur offrir des abris aussi.
Par contre il y a les chats Minou et Scotch qui veillent toujours et nous ramènent parfois des cadeaux … La sécurité dont jouissent les petits animaux dans notre jardin est donc tout à fait relative.
Pas encore vu de grenouille, mais rencontrer ce lézard me remplit de joie.
Il ne m’en faut pas beaucoup direz vous, exactement: il ne m’en faut pas beaucoup.
Kyoto !
Avant le nouvel an, nous sommes allés à Kyoto visiter mon grand ami F. et sa famille.
Toujours un stimulus important que d’être en ville, nous qui sommes tout le temps au village. Ça nous fait voir ce qui se passe au delà de notre petite vallée.
Notre amitié avec F. date de 1987. Nous étions alors lycéens et vierges.
Tous les deux encore lycéens nous avons développé un intérêt pour la chose Japonaise et dès les mid nineties nous commencions nos carrières professionnelles à Tokyo. (carrière: lieu où avec une pioche on tape dans la roche pour en retirer des ardoises).
En marchant dans les rues de Kyoto, pendant que les épouses et les enfants étaient chez F. au chaud avec du thé et des gâteaux, nous nous sommes dit, dans les rues étroites de cette ville qui respire comme la mousse: Oh, que c’est beau tout cela, et qu’est ce qu’on aime le Japon!
Pour changer, un peu de kawaii !
Et ici encore, du kawaii.
retour à la réalité
un marchand de riz.
Les gâteaux de riz mochi.
on sait qu’à Kyoto aussi, tout part en couille … en beauté.
trois bâtiments résistent avant la démolition inévitable.
les différentes strates géologiques. Mais remarquez; parce qu’elle est faite de matériaux naturels, du bois et de la terre, c’est la ruine du milieu qui vieillit le mieux.
Bon coup de crayon. Pour un restaurant de ramen je crois.
L’entrée des artistes
C’est Daihatsu je crois qui produisait ces petits véhicules.
une tiny house sur roulettes
Des endroits merveilleux
Des endroits merveilleux il y en a bien une bonne poignée, dans notre petit village où personne ne vient jamais.
D’ailleurs pour le faire visiter et mieux connaitre je devrais peut être acheter une vieille maison, la retapper et en faire une guest house ? Vous viendriez nous voir ?
Au fond de la vallée, il y a un petit hameau. Plus que vingt personnes y vivent. Il est à moitié déserté. Mais c’est un très bel endroit et ma bicyclette m’y conduit presque chaque jour. Avec le pilotage automatique.
A l’entrée de ce hameau que les montagnes couronnent, un sanctuaire shintô. (jinja).
C’est un endroit magnifique. Merveilleux. On monte un escalier de pierre, un écriteau informe de la présence des vipères.
Une fois en haut on arrive au pied d’un cryptomère gigantesque. C’est un géant, en effet. Il n’y en a pas beaucoup comme lui. Son écorce est molle, douce et chaude. On pense à la peau d’un éléphant ou encore d’un vénérable vieillard. C’est assez incroyable. On passerait des heures à observer et caresser l’écorce.
Et puis il y a le sanctuaire. C’est un miracle qu’il tienne encore debout. Dans dix ou vingt ans; faute de population pour l’entretenir ou le réparer ce sera sans doute une ruine.
Ce sanctuaire fait l’intersection entre l’homme et la nature, le profane et le sacré.
Chose peu courante pour un sanctuaire de si petit calibre, son entrée protégée par deux gardiens de bois silencieux.
C’est peut être aussi celà qui nous touche car les gens qui ont construit tout cela nous les connaissons presque à moins que ce ne fussent leurs parents ou leurs grand parents.
Bref. Un beau moment d’émotion.
Welcome to Deep Japan.
Et puis d’autres arbres .. certains, fatigués, se sont couchés.
Grenouille dans les kakis et … sangliers !
Rencontres visuelles
On a été déjeuner à Hacienda; resto de la ville voisine. Délicieux curry Thaï; salade fraiche du jardin. Café succulent. Un cannelé pour le dessert.
Un grand potager est adjacent au resto. . Les arbres à kakis y sont chargés de fruits. C’est la saison.
Nous achetons aussi quelques kakis et voila cette toute petite grenouille si mignonne; perdue dans les fruits.
Plus tard on va faire des courses et sur le parking il y a un keitora, ces petits camions blancs que l’on trouve partout à la campagne ici au Japon, joliment décoré de sangliers.
Changement de train (20 minutes)
Hier je suis enfin rentré à la maison, après un business trip (voyage d’affaires, c’est pompeux n’est ce pas… et puis … de quelles affaires s’agit-il), en Europe et aux United States of Amerika. Je suis bien content d’être de retour à la maison !!!
L’avion était jusqu’à l’aéroport de Tokyo: Narita.
Un train express éponyme relie l’aéroport au centre de Tokyo. Je suis descendu à la gare de Shinagawa à Tokyo pour ensuite prendre le shinkansen (ou bullet train, ou TGV Japonais), lequel m’amène à Himeji en mois de trois heures dans le plus grand confort (la première classe vaut le coup).
…. C’est fichtrement pratique tout ça !
Il y avait 20 minutes de flottement pour changer de train à Shinagawa. J’en ai profité pour y faire un tour dans la gare en tirant ma valise à roulettes. Tenant dans l’autre main un petit ipod avec lequel j’ai pris quelques photos.
Shinagawa n’est pas la gare la plus busy au monde, 360,000 personnes l’empruntent chaque jour; donc la même fréquentation que Paris Saint Lazare. La fréquentation de la gare la plus busy au monde (Shinjuku) est double: 757,000 personnes par jour.
Je voulais ainsi capturer l’ambiance de la gare, ce grand commutateur à hommes et femmes.
Un afflux de gens continuel. La foule coule comme de l’eau, les gens ne s’effleurent pas. On reste propre.
Des boutiques de souvenirs, des gâteaux et des boites à bento étalent un luxe et un raffinement impressionnants.
Ah ! La civilisation !
Les petites pâtisseries sont présentées comme des bijoux précieux.
Il y a des échoppes où l’on peut casser la croûte rapidement.
D’autres où des couples prennent un verre et discutent …
Les trains arrivent et repartent toutes les trente secondes, c’est le pouls de la ville.
vendeur de chocolat
avec ces putains de smart phones, les gens ne se parlent plus.
rien de suspect ?
rentabilisation du centimètre
resto de curry rice
au Japon j’apprécie que l’on paie encore en cash
il a fait tomber son stylo
retour de chantier
une bonne photo dans le tas
c’est la fête des noix et je pense à François Hollande
j’aime bien l’uniforme de l’agent de propreté
soupes de nouilles
un bar à sushi où l’on mange debout (tachigui)
repos entre deux trains
en route !
Que c’est beau!
Il a (encore) neigé cette nuit et je vais faire un tour pour profiter de la beauté du paysage. Je sors de la maison et prends la gauche; pour remonter notre petite vallée.
Il est neuf heures le ciel est d’un bleu magnifique. Que c’est beau! Beaucoup de plaisir. Tout est beau. La lumière. Le ciel bleu. La neige saupoudrée qui rehausse et simplifie le paysage.
C’est amusant: notre vallée, que personne ne connait et qui n’intéresse personne. En plus il y a des centaines d’endroits exactement pareils à travers tout le Japon… Mais que c’est beau!
Le village s’éteint petit à petit. Il y a que des vieux qui y habitent, et nous, nous y sommes tombés comme des météorites.
Sur le chemin je vois monsieur O., un autre personnage très sympathique. Il dépoussière la neige tombée sur sa voiture blanche. Toyota. On discute. Lui vient d’Osaka et s’est installé dans le village peu avant nous. Nous sommes tous les deux des citadins convertis. C’est un ancien athlète et expert en bois et menuiserie. Je suis un de ses fans.
Il est aussi sensible à la beauté de tout, ce matin. On parle de la beauté du paysage. La beauté rend heureux.
Lorsque nous vivions à Tokyo; l’accès à la beauté me manquait terriblement. Parfois une jolie paire de fesses ou de jambes. Ca se limitait à ça.
Je continue à monter vers le fond de la vallée. Monsieur M aperçu; 90 ans minimum, il boite, une dent lui reste sans doute; il balaye la neige devant sa jolie maison. Lui il sait comment durer.
Plus loin je continue; au fond, jusqu’au dernier poteau électrique, une maison détruite, un temple abandonné. La énormément d’empreintes d’animaux; déjà on n’est plus chez les hommes.
C’est tellement beau je me dis; dieu existe; il est la. C’est lui qui fait pousser les arbres. L’énergie de la nature. Simplement de nos jours il ne vit plus dans les villes; et lorsque les gens ne le prient pas il se retire en silence sur la pointe des pieds; vers le fond de la vallée; là personne ne l’emmerde, il a besoin que les gens prient pour être; sinon il est mieux avec les plantes et les animaux.
empreintes … ?
camion nickel chrome
retour … et voila notre maison.