Tagué: ville japonaise
Promenade à Takasago
On est allés faire un tour à Takasago. Ville de 92 mille âmes, située entre Himéji et Kobé et faisant face à la mer intérieure.
Takasago signifie les hauts sables.
Je voulais aller visiter le sanctuaire Shinto de Houden à Takasago depuis pas mal de temps. Le sanctuaire est bâti autour d’un énorme bloc de roche taillé dans la montagne.
Après le sanctuaire Houden, nous allons voir un quartier de la ville qui a dû connaitre son heure de gloire il y a 40 ans, et qui depuis …. part en rouille.
Cela donne des paysages désolés. Les rues vides et à moitié à l’abandon. Le capital et l’intérêt des gens se sont déplacés, vers le quartier de la gare sans doute. Ou vers les centres commerciaux.
C’est un peu comme les coquillages et les rochers que l’on peut observer lorsque la mer s’est retirée, à marée basse.

















Passer l’été au Japon
Comment passer l’été au Japon avec une telle chaleur ?
Quand je vivais à Tokyo, l’été était mon gros cauchemard, c’est sûr, les trains bondés le matin après avoir bien sué sur le long chemin vers la gare, avec une chemise et une cravatte …
A un moment je prenais le premier train le matin pour aller au boulot, c’était vers 1998, pour éviter la foule et les premiers rayons du soleil; donc le train de 5 heures, j’arrive au bureau à 6 heures le matin …. et je vois un collègue, un homme très respectable, dans la cinquantaine, en train de dormir sur son bureau, en slip. On s’est tout de suite salués おはようございます。
Ce collègue passait souvent la nuit au bureau, et dans les toilettes du 3è étage il avait planqué, sous le lavabo, sa collection de Manga Golgo 13 … Je les ai lues moi aussi…
Voilà un bon souvenir ! Vingt ans plus tard ça me fait encore rigoler …
Depuis notre installation à la campagne c’est un peu différent; notre relation avec l’été Japonais a un peu changé. C’est une saison difficile, avec la chaleur doublée de l’humidité, mais on a en fait envie de profiter de cette saison … et de ses bons côtés. Les bons légumes, les beaux insectes dans le jardin, tout leur vacarme ininterrompu.
Et puis cet air de vacances, même si on continue à pougner tous les jours.
Avec notre installation à la campagne; ça fait six ans, nous avons passé six étés sans climatisation. Pas mal. Il est certain, la chaleur ici n’est pas étouffante comme en ville où le béton de toutes parts chauffé à blanc restitue sa chaleur pendant la nuit en continu…
Entourés des montagnes, des arbres et de toute la verdure, et puis notre maison est plutôt fraîche.
Ici, il est bien plus aisé d’accepter la chaleur de l’été, et tout ce qui va avec.
- Transpirer tant que l’on peut. C’est une sorte de désintoxication forcée.
- Il faut compenser; et essayer de se rafraîchir le plus possible.
- Mettre des glaçons dans la bière.
- Manger des glaces, kakigori カキ氷,
- des plats froids, ratatouilles froides,
- et manger de la pastèque !
- Aller se tremper les pieds dans la rivière.
- Il faut aussi économiser ses forces. Si possible, faire des siestes. Essayer de rester cool.
- Essayer d’ajuster ses horaires. On peut commencer à travailler vers 5 heures, le matin, de 5 à 8, avant qu’il ne commence à faire shyper chaud, puis se mettre à l’ombre, boire du thé et s’y remettre en fin d’après midi, dès que les montagnes se remettent à offrir un peu d’ombre …
Mais tous les anciens du village sont d’accord sur le point qu’il faisait moins chaud autrefois. Avant; 33 degrés ici étaient exceptionnels alors que ces dernières années c’est une température estivale moyenne.
Eh oui ça va continuer à chauffer.
Promenade à Tottori
On n’est pas loin de Tottori et de la mer du Japon qui borde cette préfecture. Nous sommes allés y faire un tour il y a quelques mois, pendant les vacances de fin d’année.
Découvert par hasard cette jolie ville, Kurayoshi.
Pour les amateurs de BD, Quartier Lointoin de Taniguchi Jiro se situe dans cette ville et ce quartier même que nous avons visité…
Chapeau… pour se garer là; de plus la rue est étroite.
Un bar … super …
La notice scotchée sur la porte confirme que le tout est sur le point de s’écrouler.
Le chat est vrai.
Le temps dans ce quartier s’est arrêté. Depuis quelque temps; C’est la fin des choses.
Une maison simple et belle.
On aime bien.
Un karaoké. On doit bien s’y amuser.
Il faudrait des fortunes pour entretenir ces vieilles battisses.
Dans un magasin de porcelaines.
Un fabricant de saké.
Kyoto !
Avant le nouvel an, nous sommes allés à Kyoto visiter mon grand ami F. et sa famille.
Toujours un stimulus important que d’être en ville, nous qui sommes tout le temps au village. Ça nous fait voir ce qui se passe au delà de notre petite vallée.
Notre amitié avec F. date de 1987. Nous étions alors lycéens et vierges.
Tous les deux encore lycéens nous avons développé un intérêt pour la chose Japonaise et dès les mid nineties nous commencions nos carrières professionnelles à Tokyo. (carrière: lieu où avec une pioche on tape dans la roche pour en retirer des ardoises).
En marchant dans les rues de Kyoto, pendant que les épouses et les enfants étaient chez F. au chaud avec du thé et des gâteaux, nous nous sommes dit, dans les rues étroites de cette ville qui respire comme la mousse: Oh, que c’est beau tout cela, et qu’est ce qu’on aime le Japon!
Pour changer, un peu de kawaii !
Et ici encore, du kawaii.
retour à la réalité
un marchand de riz.
Les gâteaux de riz mochi.
on sait qu’à Kyoto aussi, tout part en couille … en beauté.
trois bâtiments résistent avant la démolition inévitable.
les différentes strates géologiques. Mais remarquez; parce qu’elle est faite de matériaux naturels, du bois et de la terre, c’est la ruine du milieu qui vieillit le mieux.
Bon coup de crayon. Pour un restaurant de ramen je crois.
L’entrée des artistes
C’est Daihatsu je crois qui produisait ces petits véhicules.
une tiny house sur roulettes
Promenade à Kamigori
J’amène mon fils à un match de baseball, dans la ville de Kamigori (上郡).
Petite bourgade à 30 km de Himeji, à l’ouest. Il y a une gare avec des trains qui passent deux fois l’heure. On sent que l’endroit, à un moment, a voulu devenir une ville mais quelque chose a cloché. Entre deux matchs de baseball, je vais faire un tour.
Pas mal les plaques d’acier qui chevauchent le caniveau. Non sans dérision.
La, j’aime bien les couleurs des inscriptions et des briques
On appelle ca gomi yashiki ゴミ屋敷(maison à ordures). J’ai aperçu le fou à l’œuvre à l’intérieur, en train de dessouder des composants d’une ancienne carte électronique …. Fou ou génie … qui sait ! les deux peut-être …
Heureux l’homme qui, parmi ce bazar urbain sans âme, sait garder un contact avec la terre.
Enfin un peu de beauté dans ce monde de brutes.
Les jeunesses populaires, un peu rebelles, que l’on appelle ici les yankii, aiment bien ce genre de vieilles cylindrées. Je lis la aussi un certain sens d’humour et de dérision. (ces voitures, anciens symbole de la bourgeoisie il y a 20 30 ans ?)…[aujourd’hui les bourgeois roulent en Prius].
De nos jours la plupart des pachinko en service sont au moins deux ou trois fois plus grands que celui-ci.
Celui-ci fait donc de la résistance… sauvons les petits artisans du pachinko !!!
et soudain, au milieu de la ville vide qui n’est plus que le souvenir de ce qu’elle fut, une maison-cube.
La c’est purement magnifique.
Ce camion hiace Toyota est très fréquemment utilisé par les menuisiers. Il se fond à merveille dans le paysage urbain historique.
Sais pas pourquoi mais la soudainement j’ai pensé à la Meurthe et Moselle.
Ça aussi c’est magnifique … J’adore ces vieux trucs … ils deviennent presque organiques.
Visite en ville (Kobé)
On est allés passer le week end dernier à Kobé. Un million et demi d’habitants. La ville est idéalement située entre la montagne et la mer, a une histoire riche et est assez cosmopolite. C’est une ville agréable, riche, on dirait vraiment Tokyo … en plus petit. Sans doute parmi les villes japonaises les plus agréables.
Si je résume, visiter une ville comme Kobé nous stimule, nous amuse, et nous vide.
La beauté et la laideur se côtoient. Il y a beaucoup de choses étonnantes et humoristiques. De très belles choses artistiques aussi … On n’a pas forcement tout ça dans nos montagnes.
Petite sélection des choses vues en moins de 24 heures….
The Best; une statue monumentale du robot Tetsujin numéro 28. La statue a été élevée pour marquer la reconstruction de la ville après le terrible séisme qui l’a dévastée en 1995.
On a vu aussi une superbe expo consacrée au sculpteur Katsura Funakoshi, au musée régional de Hyogo. A ne pas manquer. Le musée lui-même vaut le détour. Il a été conçu par Tadao Ando le célébrissime architecte.
Devant le musée, et sa face imposante, une statue gigantesque par Yanobé. Il semble que Yanobé ait changé de style. Auparavant il concevait des robots géants, des scaphandres, des sous marins, le tout équipé de masques à gaz. Il avait même visité Tchernobyl avec ses tenues caoutchouc jaunes apocalyptiques. Il y avait le thème récurrent du robot, de la catastrophe, de l’espace et de l’atome fou.
Depuis bien sûr, l’apocalypse s’est rapproché et est devenu une réalité palpable avec la catastrophe de Fukushima. Donc là cette sculpture monumentale est différente. Elle est d’ailleurs plutôt porteuse d’espoir. Et en plus on peut regarder sous sa jupe.
Un jardin d’enfant avec une girafe enchainée.
Des HLM municipaux annoncent la couleur avec la liste systématique des apparts.
Des containers à louer au mois pour entreposer des choses dont on n’a pas besoin.
Baseball, l’équipe Orix Buffaloes contre Softbank Hawks. Le stade est presque plein. On sent la ferveur populaire. C’est comme une grande fête.
Les supporters sont très bien organisés. Je crois que sous le soleil à gesticuler ils dépensent plus de calories que les joueurs.
Et Kumiko la vendeuse de bière.
Côté politique, une représentante du parti de la réalisation du bonheur. Sans doute le bonheur des dentistes ? Tout un programme en tout cas.
Et le représentant du parti politique dépendant de la secte bouddhiste Sôka, allié au parti libéral démocrate au pouvoir, lequel pousse pour le redémarrage des centrales nucléaires et la modification de la constitution pour permettre des opérations militaires extérieures. Allez comprendre ! Mais non il n’y a pas de morale en politique et comme l’a écrit Jules César dans la Guerre des Gaules; si c’est pour régner, tous les moyens sont bons. Sur la photo; le vénérable politique est entouré d’affiches pour des détectives privés; fugue, disparition, adultère, mise sur écoute discrète ou bien photographie en cachette, disparition d’animaux de compagnie etc …
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.