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L’irori de Pierre

Voila un article que je voulais faire il y a un bout de temps. (Version Japonaise ici)

C’est au sujet de l’irori…

Irori 囲炉裏 : Un « irori » est un élément traditionnel de la culture japonaise. Il s’agit d’une cheminée ou d’un foyer intégré dans le sol d’une pièce, généralement utilisé pour chauffer et cuisiner. L’irori est souvent constitué d’une fosse peu profonde encastrée dans le sol, avec un espace pour brûler du bois ou du charbon. Au-dessus de l’irori, il y a généralement une grille sur laquelle les aliments peuvent être cuits. L’irori était traditionnellement utilisé dans les maisons japonaises pour diverses activités, comme se réchauffer pendant les mois d’hiver, préparer des repas et rassembler la famille autour du feu. De nos jours, bien que les foyers modernes aient remplacé en grande partie les irori dans la plupart des foyers, ils sont encore utilisés dans certaines maisons traditionnelles japonaises et sont appréciés pour leur atmosphère chaleureuse et leur lien avec les traditions anciennes.

M’inspirant de l’irori j’en avais fait un, comme une table, pour pouvoir me cuire des trucs dans le jardin. Cet article détaille les étapes du projet.

la première version de mon irori. Avant que je n’ajoute des roulettes et refasse les planches de côté.

Cet irori pour le jardin est vraiment formidable et m’a fait passer d’excellents moments. J’adore en effet cuisiner dehors. Ca permet de passer un peu de temps dans le jardin et d’admirer le paysage.

Plus que cuisiner avec ou faire des grillades finalement ce que je préfère c’est y faire du thé. Ca donne un genre de cérémonie du thé destroy mais avec un résultat proche: être dans le moment, être dans l’instant.

Ca c’est vraiment top. On allume un peu de charbon de bois et puis dessus on pose une bouilloire où on a mis quelques feuilles de thé.

Savourer et se plonger dans l’instant présent

Voyant la chose, Pierre; un lecteur du blog, qui vit en France, s’est fait un irori aussi.

Plus petit, avec des pattes qui se replient l’irori de Pierre est facilement transportable et rentre dans le coffre de sa Lamborghini.

Pierre m’a envoyé les photos de son bel irori. Beau travail du bois (trop difficile pour moi) et un super sens esthétique. Quelle élégance !

Admirez !!

L’irori de Pierre

Magnifique travail.

Si vous aussi vous vous faites un irori, envoyez moi les photos !!! On peut commencer une tendance mondiale…

Cette année aussi nous avons récolté du thé

C’est chaque fois un plaisir, que d’aller au fond de la vallée récolter les feuilles des théiers.

J’ai fait déjà des articles sur cette récolte des feuilles de thé et leur préparation, et même une vidéo, sur youtube !

Voici le lien vers la vidéo si vous souhaitez voir les détails de la préparation.

Ces jeunes feuilles sont vraiment appétissantes avec ce beau vert frais qui brille!

Du thé j’en ai bu énormément l’année dernière, et toujours avec beaucoup de plaisir. Il y des arômes très fruités. Je le bois quand je travaille et j’ai remarqué que boire ce thé bancha me met très souvent de bonne humeur.

J’ai même fait des trips avec ce thé: parfois je sens un effet spécial, de légéreté et d’euphorie, lorsque je bois ce thé combiné avec ma pipe (je fume la pipe quand je bosse).

J’ai fait cette expérience; de joie et d’euphorie, plusieurs dizaines de fois.

A mesure que l’on passe les feuilles de thé sur le feu elles changent d’aspect. C’est au moment de cette préparation que le thé devient du thé vert, du thé style anglais ici on dit thé rouge, ou alors du bancha: la variante populaire du thé vert, ici.

Cette préparation prend une journée entière! A midi on se fait un bol de ramen, ici agrémenté de feuilles de laitue et de feuilles de thé.

On fait tout cela avec des amis du village, c’est un grand moment. Une voisine a préparé des financiers, délicieux, au thé matcha et à l’hojicha.

Ce sont des micro événements qui donnent à notre petite vie à la campagne tout son sens…

Week End des 16 et 17 Octobre en Haute Savoie: Thé et BD

Si vous êtes en Haute Savoie les 16 et 17 octobre prochains.

Il y a deux événements:

Le samedi 16 octobre

le marché de producteurs à Contamine sur Arve, de 09 30 à 14 heures.

Le dimanche 17 octobre, à partir 10h30; à Marnaz,

Portes Ouvertes chez Savoie Hélicoptères.

Ma soeur Sophie tiendra un stand à ces deux événements; où elle propose une sélection de thés qu’elle importe de Taiwan et du Japon.

Parmi les thés qu’elle propose, du wa koucha 和紅茶, du genmai cha 玄米茶, du houji cha ほうじ茶 du Japon et du thé à la fleur de pamplemousse, de Taiwan.

https://www.auxsourcesdesthes.fr/

Son stand s’appelle Aux Sources des Thés.

Elle proposera également des bandes dessinées Retour Sur Terre.

D’où le fameux théorème:

Bande Dessinée + Thé = Thé + Bande Dessinée= de bons moments

Faire du thé cette année

Aujourd’hui nous avons eu bon temps.

Avec toute la pluie annoncée on se demandait quand nous aurions un temps propice pour aller faire notre thé.

Mais ce matin il y a un beau soleil et nous partons au fond de la vallée. Aux pieds des montagnes et le long de ce que je soupçonne être d’anciennes rizières se trouvent des théiers.

Le processus de préparation du thé je l’ai présenté en détail dans une vidéo. Voici le lien:

Faire du thé ‘bancha’, le thé populaire japonais – YouTube

Un beau ciel ce matin !

Un magnifique ciel.

Sur la photo remarquer la trainée de condensation laissée par un avion. On dit hikoukigumo ‘nuage avion’ en Japonais. 飛行機雲 Ce qui est assez rare avec cette pandémie de connarovirus.

Sur la gauche; remarquer les jolies feuilles d’un théier devenu sauvage.

De ces théiers il y en a un peu partout comme ici sous le trait orange …

Nous récoltons les jeunes feuilles.

Puis nous allons chez S. Il y a une grande terrasse devant sa maison. On place un gros réchaud à gaz, sortons une grosse marmite centenaire.

Elle a dû en voir; cette marmite !

Ca prend beaucoup de temps tout ça. Ca nous prend en fait toute la journée. Pour produire à la fin l’équivalent de quatre paniers à provision .

C’est que ces feuilles de thé toutes fraiches on les passe sur le feu au moins trois fois pour en faire partir l’humidité.

Pendant tout ce temps on discute. Ma femme nous rejoint et apporte un sérieux coup de main. On parle franchement de tout, et discuter comme ça; en faisant un petit travail manuel simple et très répétitif c’est très agréable. Sinon on finirait par être distrait par quelque chose voyez vous.

La on est proche du produit final.

Et ça donne soif et ça donne faim.

La femme de S. nous prépare un ramen ! Délicieux. J’ajoute deux feuilles de thé.

Qu’est ce qu’on se régale.

Faire du thé bancha en vidéo!

Comme les années précédentes nous avons récolté du thé dans les montagnes et l’avons préparé.

C’est un événement important, qui nous connecte avec la saison. Nous en avons parlé déjà dans plusieurs articles

Préparer du thé

Faire son thé en 2017

Faire son thé

Cette année rebelote nous avons récolté les feuilles de thé et tout préparé mais cette fois ci je filme l’opération.

Si les mots et quelques photos font vivre l’imagination et ont une dimension poétique, la vidéo est plus brut de pomme, et transmet la réalité telle quelle…

Préparer du thé

Cette année j’avais vraiment envie de récolter et préparer du thé.

Nous l’avions fait déjà en 2014 et l’année dernière.

Les théiers poussent au bord des chemins de montagne, il n’y a qu’à se servir.

IMG_1201 the sur le bord de la route.JPG

On peut y aller au sécateur, et couper les extrémités des branches, les jeunes pousses du printemps, c’est plus rapide. Les théiers n’en repousseront que mieux.

De retour à la maison on peut prendre son temps et cueillir les feuilles.

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Ensuite sur une grosse marmite mais une poêle à paella ferait l’affaire, à feu très doux, on fait sécher les feuilles.

Bon sang que le parfum qui se dégage est agréable, on se sent vraiment bien. On est presque high!

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Éviter que les feuilles ne carbonisent, il faut les remuer délicatement avec ses mains. C’est un plaisir palpable ce travail, le parfum des feuilles, leur vert lumineux et rafraîchissant, et puis la douce chaleur de la marmite mais attention à ne pas se brûler le bout des doigts.

On étale les feuilles de thé, idéalement sur une grosse natte de paille de riz. Justement il y en a une vingtaine dans le hangar de la maison de madame M. On les utilise. J’utilise aussi les temis 手箕(てみ)qui étaient dans le hangar. C’est une sorte de panier fait en bambou et leur forme est idéale pour ramasser et déplacer les feuilles.

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Tous ces anciens outils qui appartenaient à Madame M je les utilise, et je vois qu’ils conviennent parfaitement à ces travaux et gestes d’autrefois. Tout a été calculé avec perfection, il y a des siècles de cela.

Les feuilles de thé on les laisse sécher donc sur une natte de paille. Puis une fois bien reposées; 30 ou 40 minutes à peu près on recommence et les passe dans la marmite de nouveau. On répète l’opération trois fois en tout.

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Il faut que les feuilles sèchent, pour éviter le développement de moisissures. Ensuite le thé est prêt pour être consommé, ou mis en boite.

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Dans la maison de Madame M

Voici quelques photos de la maison de la voisine que nous avons achetée cette semaine.

Mais vous savez, on est par ce que l’on fait.

On n’est pas par ce que l’on a.

Au fruit on connaît l’arbre. Matthieu 12-33

Voila un truc qui nous imprègne depuis notre installation à la campagne. En ville, je pensais plutôt être par ce que j’avais.

Avoir une maison en plus n’est pas donc vraiment significatif. C’est ce que nous allons en faire qui est important (à la rigueur).

Ceci dit; cette maison étant ancienne porte un message, et nous informe sur la vie dans le village d’il y a cinquante ou soixante ans. Voilà une chose qui nous intéresse.

 

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La maison, et devant, le hangar à deux niveaux.

On pourrait s’asseoir sur le muret de pierres, siroter un ouiski en se trempant les pieds dans la rivière.

Pour le plan. C’est quasi identique à celui de notre maison. C’est plus petit, la cuisine est rikiki; et il n’y a plus d’engawa mais la structure logique est en tous points identique.

plan d une ferme japonaise traditionnelle

plan d une ferme japonaise traditionnelle

 

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L’entrée, ou doma. Le plancher de la maison est surélevé. Par sur la photo, mais le doma est à hauteur du sol et ici recouvert de carrelage. Originellement ça devait être de la terre battue.

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Dans l’entrée; des autocollants rappelant de contacter la police en cas de visite d’arnaqueurs. Il y a beaucoup de petits filous qui essaient de profiter de la crédulité de personnes seules et âgées. Moi quand j’en vois de ces filous, je leur montre ma tronçonneuse.

 

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De l’entrée; sur la gauche. Au fond, le tokonoma avec la calligraphie. A la droite de celui-ci il y avait le butsudan ou autel aux ancêtres.

Notez la porte sur la gauche, elle ne donne sur rien mais indique l’existence autrefois du engawa.

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On voit les quatre pièces de tatami adjacentes les unes aux autres; formant le caractère de la rizière, 田

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Faisons marche arrière et allons voir la cuisine. Qui est face au doma. Difficile de faire plus simple pour la cuisine mais dans la version originale de la maison, la cuisine était sans doute en terre battue, avec un petit foyer que l’on nomme okudo san.

vue de la cuisine

La cuisine donne sur deux pièces de tatami.

 

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A côté de la cuisine ce signe rappelle de faire attention au feu. J’ai vu ce même signe dans une autre maison dans le village, lors de travaux. Il a donc dû être distribué à tout le monde, à une époque.

 

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Les colonnes sont en marronnier. Celle-ci est plus conséquente que les autres. Située au centre de la maison on la nomme la kokubashira ou colonne noire.

 

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La classe. Les murs sont en torchis et recouverts d’enduit. (shikkui).

Faut être un bon charpentier, pour utiliser des poutres courbées comme celle-ci. D’un point de vue esthétique je trouve que celà apporte une dynamique inattendue; dans une pièce où tout est droit.

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Les cloisons coulissantes sont décorées, mais ça c’est plutôt standard.

 

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Vue du tokonoma. Nous avons demandé à laisser quelques affaires, comme machine à coudre, instrument de musique, de thé, et calligraphie.

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Si on se retourne on voit une autre pièce, et l’entrée du début.

 

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Il faudra refaire l’électricité.

Faire son thé en 2017

Cette année aussi nous faisons notre thé. Feuilles de thés glanées dans les montagnes avoisinantes.

Faire ces petites choses comme autrefois, ces petites choses que les gens aujourd’hui délaissent il faut le dire, c’est très important. Surtout, si c’est pour le thé, qui est, comme le vin, un vecteur de civilisation.

 

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Un excellent mélange

Le plan de la montagne

Ragafrance avait suggéré que je fasse un plan de la montagne. C’est chose faite !

On voit bien les trois terrasses qui se succèdent. La première je l’ai nettoyée (débroussaillé la jungle) et nous y avons planté une vingtaine d’arbres depuis l’année dernière.

La deuxième terrasse est inchangée, et occupée de cryptomères et de théiers.

La troisième est couverte de cryptomères avec une grande clairière en son centre, un typhon il y a 10 ans y a tout arraché.

Je suis en train de dégager tous les arbres effondrés pour faire place nette.

Une prochaine étape aussi sera d’y abattre les cryptomères en mauvais état.

 

 

le plan de la montagne