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Jardin, BD, Grenouille !

Pas croyab’ qu’on soit presque en juillet déjà. J’avais drafté un article il y a 10 jours mais ai décidé de ne pas le publier … mauvais sujet !

Juin a apporté pas mal d’eau, c’est la saison des pluies. Après ce sera l’étuve pour deux bons mois ! …. Ceci dit … je suis déjà en short et marcel 24 heures sur 24, donc la vidéo pour les conférence call au travail, ça va plus !

J’ai deux collègues très téméraires (en réalité ils s’en foutent) et mettent la vidéo dans les conférence calls, en marcel et avec tous leurs tatouages. Ca donne un côté rock n roll.

Le jardin va bien. Les tomates, aubergines, et autres commencent à pousser. Les pommes de terre ont été récoltées. Si ça continue à bien pousser et pour cela il faut que je continue à visiter le jardin souvent, ce sera ratatouilles et ratatouilles que nous allons nous faire cet été.


Un lundi matin comme chaque semaine je suis allé rencontrer mon ami Saki chan dans son atelier, cela fait peut-être 10 ans que chaque lundi matin j’apporte le café et nous passons une petite heure à discuter. Quoi de mieux pour commencer la semaine…

Cette fois nous étions trois, il y avait aussi Saburo, un ami d’enfance de Saki chan; depuis la maternelle donc plus de 65 ans …

On a parlé des niouzes du moment et en particulier de la visite à priori étonnante de madame Akié Abé, veuve de l’ancien premier ministre Japonais, à Vlad Poutine, à Moscou.

Bien joué de la part des Japonais, pouvoir entretenir cette relation -certes pas officielle- avec le top du pouvoir Russe. Il est vrai que des investissements japonais dans le secteur énergétique russe ‘Sakhalin II’ par exemple sont cruciaux pour l’archipel. A Saki-chan et à Saburo je leur raconte par exemple comment Renault s’est fait plumer en étant forcé de céder aux russes leurs investissement dans Avtovaz, pour un rouble symbolique. Ou comment jeter des milliards d’euros à la poubelle … en plus, un truc qui fait les choux gras des constructeurs automobiles chinois ….

D’ailleurs; la même déconvenue a été imposée à Peugeot si je ne me trompe lorsqu’ils avaient été forcés de quitter le marché Iranien.

Intéressant !


Au sujet de ma prochaine BD je me suis lancé, ayant réécrit le scénario quatre fois je suis maintenant en train de faire des drafts sur ordinateur.

Si j’arrive à drafter une page par jour c’est bon. Ce qui est génial c’est que les nouvelle idées n’arrêtent pas et je m’amuse bien !

Cette fois je souhaite m’inspirer des livres illustrés de l’époque Meiji et avant. Comment y étaient dessinés les arbres, les animaux … La mise en page …

J’ai donc investi dans un livre en 10 volumes de 1823: 絵本彦山霊験記

Le texte, pour moi malheureusement imbitable .. mais la facture de l’ouvrage .. les illustrations … cela fait voyager dans le temps. Ce sont comme de vraies BD !!


Retournons dans l’atelier de Sakichan. Nous continuons à cultiver le champ qui y est atenant.

Pour l’été Je me suis commandé de nouveaux T shirt ‘nonbiri nougyoubu’ l’agriculture nonchalante …

Donc dimanche dernier je vais dans son champ; je prends de l’eau avec la pompe à main; hors j’y découvre une petite grenouille !

Elle est toute mignonne. Cela me fait penser au proverbe Japonais de la grenouille dans le puits …

Et j’en tire l’idée d’un dessin … à suivre dans un article futur.

A propos de pompe à main je trouve avec surpise qu’il existe encore un fabricant de pompes en France … très bien https://www.pompesgrillot.fr/pompes-a-eau/114-a-90-retro.html

Ici au Japon il y a encore au moins un fabricant: http://www.keiwaseisakujyo.co.jp/pump/#teoshi


Belle rencontre au mois de juin lors d’un entretien de monsieur Iwata… monsieur K ancien directeur d’école qui a pris sa retraite et s’est mis à écrire son journal!

Personnage très sympathique. Une semaine après notre rencontre il vient à la maison à l’improviste, le directeur de l’école du village lui a donné notre adresse, et il m’apporte une cinquantaine de pages, ce sont des copies de son journal ! On fais un échange avec mes bandes dessinées.

Depuis, le soir le lis donc son journal, tout est écrit à la main, mais son écriture étant très soignée j’arrive à comprendre entre 80 ou 90 pour cents, sans dictionnaire.

Il écrit beaucoup sur la société japonaise, l’école et toutes les transformations qui aujourd’hui ont lieu dans le système éducatif. On voit la passion de monsieur K pour le sujet et je prends beaucoup de plaisir à le lire.

Beaucoup de choses auxquelles je n’avais jamais pensé ! C’est très enrichissant.

Dix jours plus tard il repasse à la maison avec de nouvelles copies, des algues (wakamé) et des oeufs (tamago) … Qu’est-ce-qu’il est drôle !!!

Je lui prépare une surprise à monsieur K, un petit cadeau que je concocte … si tout va bien….

Voila quelque chose que j’adore, ces rencontres soudaines, et la confiance qui s’installe tout de suite ….

Certains de ses articles sont vraiment intéressant et un en particulier que j’ai eu envie de traduire et mettre dans ce blog … faut que je le retrouve !!!

Déblocages: La lecture en Japonais

J’ai pu réaliser récemment plusieurs déblocages. En voici un, d’abord, sur le sujet de la lecture en Japonais.


Je vis au Japon depuis plus de vingt ans et pourtant je lis très, très peu en Japonais. En tout cas, je ne lis pas en Japonais pour le plaisir, mais plutôt par nécessité. Ce qui est vraiment dommage et un finit par constituer un handicap.

Le fait que mon travail se fait tout en Anglais n’aide pas du tout. Et en plus beaucoup des infos que je consulte ou consomme sont elles aussi en Anglais, que ce soient des podcasts ou des vidéos sur youtube.


La découverte plus tôt cette année du fanzine de monsieur Iwata a aidé mon cerveau à former de nouvelles connexions. Cet été j’ai lu des recueils de chroniques qu’il avait écrites pour le Kobe Shinbun.

Donc j’avais une pile de héra hera tsushin (le fanzine en question) à côté de mon futon. Un soir que je bouquine avant de me coucher, je comprends tout d’un coup que ce héra héra tsushin que j’aime tant est un peu l’équivalent contemporain des Heures Oisives de Urabé Kenko (14è siècle). Je me suis mis alors à relire les Heures Oisives, en Français. C’est l’un de mes livres préférés et il m’a suivi partout. En le relisant avec énormément de plaisir je découvre qu’il évoque le temple de Engyo ji de Himeji (à 10 km de la maison). J’y prends tellement de plaisir que j’achète une édition de l’époque de Meiji afin d’essayer de me rapprocher un tout petit peu du sujet et de l’esprit …

Cet ancien livre décrit un ancien monde révolu. Et ces belles illustrations. La calligraphie, qui imite une écriture au pinceau et se nomme kusushimoji rend le book tout à fait inbitable au novice que je suis et resterai.

J’ai parlé des heures oisives et des points communs avec héra héra tsushin à Monsieur Iwata et ça lui a fait très plaisir …. il a même mis dans son fanzine une photocopie de mon exemplaire des heures oisives !

(magazine du 27 mai 2024) https://www.hera-hera.net/nikki202405.html#top

Plus tard je lui ai aussi donné un dessin de lui et de urabe kenko dans la même maison, à des époques différentes. Il l’a mis aussi dans son fanzine.

(magazine du 2 août 2024) https://www.hera-hera.net/nikki202408.html


Un autre événement c’est un workshop sur le théatre noh, dans un restaurant pas loin d’ici. Des acteurs de noh viennent nous présenter leur art, en particulier leurs instruments de musique. Au préalable nous devions, les participants, préparer un petit texte sur le noh, ce que j’avais fait avec plaisir …

Le workshop se passe très bien et à la fin nous emportons avec nous les copies des textes écrits par les autres participants. Ma première réaction -typique- était ah non je ne vais pas lire ça (trop difficile). Mais finalement une fois de retour à la maison je me mets à lire les textes écrits pas les autres participants.

En particulier le texte écrit par un participant qui compare l’histoire de la pièce de noh « hachi ki » à certains passages de la bible. Ce texte est magistral et sa lecture me donne beaucoup de plaisir.

Finalement: je me dis: hey, je peux lire des choses « compliquées » comme ça, sans avoir recours au dictionnaire… C’est comme une révélation..!


Pour tester cette « théorie » je vais chercher un roman contemporain; La Fille de la supérette (コンビニ人間, Konbini Ningen). Le texte est simple dans un contexte que je connais et ce livre finalement se laisse lire. Sur les pages je copie les mots et les idéogrammes que j’ignore.

Je lis ce livre avec plaisir. Constater que je peux lire avec un effort raisonnable un roman en Japonais me donne confiance et dissout mes réticences.

Ainsi je peux découvrir de nouveau le Japonais écrit. Et il y a vraiment des pépites à découvrir, dans les expressions et les tournures de phrases. OMG !!


Quel idiot que je suis mais mieux vaut tard que jamais; sans doute absorbé dans le travail et toutes les autres choses, ces 20 dernières années, je n’avais pas essayé vraiment de lire en Japonais.

Or, il y a tant de choses à apprendre.


En même temps, en tant qu’auteur de BD, je me renseigne sur la nécessité de créer une maison d’édition.

Je m’intéresse aussi aux librairies, au Japon. Avec la digitalisation, le vieillissement de la population, et l’accaparement des cerveaux par les smart phones, beaucoup de librairies au Japon ont fermé. En 20 ans, un tiers des librairies au Japon a fermé.

La magie encore de youtube, (cette même magie qui contribue aux faillites de librairies) m’informe que, au milieu de ce marasme, il y a des cas exceptionnels, comme par exemple une librairie ouverte 24 heures sur 24, car elle est jointe à un convenience store (konbini) Family Mart. Ce qui est fou, c’est que cette librairie n’est qu’à 40 km d’ici. Trop curieux j’attends la nuit et je vais voir….

Pour y trouver quelques romans contemporains auxquels je vais m’essayer. Il faut, en effet, continuer à apprendre…