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Acheter des clémentines et des huîtres

On a un peu de temps cet après midi, après avoir fait un grand nettoyage dans la maison ce matin (une tradition avant le nouvel an), et nous allons faire un tour dans la ville d’Akou à 50km de chez nous. C’est une ville de 50 mille habitants, située le long de la mer intérieure sétonaikai, la méditerranée japonaise …

Nous allons acheter des clémentines chez monsieur Kawabata.

Il faut suivre un route minuscule qui serpente dans la montagne pour arriver à son champ situé sur le flanc orienté plein sud d’une montagne faisant face à la mer. Du sommet de celle ci on peut voir l’île de Shikoku.

Le champ est arrangé en une trentaine de petits paliers, formés avec de très belles pierres. De la bien belle ouvrage. Il nous explique que l’emplacement est idéal pour la culture de clémentines: plein sud, protégé des vents du nord, et proximité de la mer.

Monsieur Kawabata a 88 ans et une pèche du tonnerre. Il ne fume pas, ne boit pas, ne joue pas, il n’a aucun hobby nous dit-il , hormis la culture des mandarines.

Une chose qui le distingue de tous les autres c’est qu’il pratique une agriculture bio. Pas d’engrais chimiques. Pas d’insecticides. Il est le seul producteur bio de la ville nous explique-t-il. J’aurais du lui demander combien de mandariniers il a.

Pour fertiliser son champ il lui faut produire 2 tonnes de EM bokashi chaque année en faisant fermenter du komenuka (son de riz), des débris de coquillages etc…. Ce qui représente un travail considérable mais donne un produit largement supérieur.

Le camion keitora de Mr K
Tri des clémentines en S et en L
Le champ est à flanc de montagne. De la belle ouvrage.
Les arbres sont chargés de fruits. Réussite de l’agriculture bio.
Vue vers la ville d’Akou et, plus loin, la mer intérieure (sétonaikai)
Clémentines
Mister Kawabata

Les clémentines embarquées nous descendons vers la mer. La route est sinueuse, le long de la côte montagneuse. Il y a peu de place et les villages de pécheurs sont très denses. Il y a des producteurs qui vendent des huîtres.

Nous nous y arrêtons. Autrefois, mon grand père Jean était ostréiculteur, à l’île d’Oléron. Trouver des huîtres fraîches et de qualité et ça fait une bouffée de souvenirs. La vendeuse d’huîtres est charmante, on la prendrait pour une sirène. Il fait déjà nuit, trop tard pour la prendre en photo. Elle me dit ha mais pour les huîtres fraîches il faudra les ouvrir vous même. Les gens ici ne sont pas habitués à ouvrir les huîtres. La belle sirène ignore qu’elle a affaire avec un descendant d’ostréiculteur, et qu’ouvrir les huîtres fait partie de mon patrimoine génétique.

Pour ouvrir les huîtres j’utilise le couteau que l’établissement ostréicole familial offrait à ses clients. Le couteau date, le numéro de tél inscrit sur le manche n’a que deux chiffres. Le château d’oléron T. 10

A ouvrir les huîtres avec ce vieux couteau, je me dis que je répète ainsi les gestes de mon grand-père et de mon père. Enfant, je les observais debout dans la cuisine de la maison d’Oléron, penchés sur l’évier, et affairés à ouvrir les huîtres.