Le marronnier de la voisine
Donc, on a coupé le marronnier de la voisine lors du nettoyage collectif de la rivière car il encombrait trop et gênait le débit de l’eau (de la rivière).
Un beau marronnier centenaire.
La voisine était triste et aurait préféré le garder et ne pas le couper. Je sentais qu’elle n’était pas tout à fait d’accord avec la décision du chef du village (par contre son mari était d’accord).
Une fois coupé on a transporté les buches jusqu’à la maison.
Le bois était très frais et ma hache suédoise l’a fendu avec beaucoup de facilité. Une vraie entente entre le bois et l’acier. On sentait vraiment qu’il était encore vivant, le marronnier. Il était frais comme un légume que l’on vient de retirer de la terre du jardin. Maintenant le marronnier est saucissonné et rangé dans mon abri bois. Où il va pouvoir sécher tranquillement.
En le fendant j’ai pu observer tous les différents insectes qui y vivaient. C’était impressionnant.
Dans une branche pourrie j’ai vu quelques termites. Cette branche je vais l’apporter au tondo, le grand bûcher annuel du village. Pas besoin de garder ça à côté de la maison trop longtemps.
J’ai trouvé aussi une colonie de fourmis. Les fourmis étaient assez grosses, un centimètre. Et d’une magnifique couleur caramel.
Dans d’autres branches il y avait une autre colonie de fourmis qui elles étaient minuscules, de l’ordre du millimètre.
Dans le bois de marronnier ici on trouve invariablement les galeries creusées par un kamikirimushi. (capricorne). On pourrait y enfoncer le petit doigt. On trouve aussi des larves de capricorne. Je sais que certains ici au Japon les passent à la poêle avec un peu de beurre, ça un goût de noisette dit-on !
Ce beau marronnier était un écosystème à lui tout seul.
La voisine disait que ce marronnier avait été planté par le grand père; elle était vraiment attachée à cet arbre. Malgré son âge avancé elle continuait à descendre dans la rivière pour y récolter ses marrons, malgré la descente acrobatique et hasardeuse le long du mur de pierres, et les gros galets glissants.
En fendant a la hache une partie du tronc j’ai gardé une petite planche. Je l’ai passée au rabot et à la ponceuse. Je vais la donner à la voisine comme souvenir de ce bel arbre.
quel beau cadeau, tellement touchant ;o)
je pense que oui, pour cette dame cela fait peine, et surtout le voir être abattu, c’est tout un passé aussi qui resurgit, cet arbre faisait vivre en elle son enfance,
moi c’est bête, peut etre, mais mon père travaillait dans une usine, toute sa vie, cette usine, representait pour moi mon père, le boulot, les collègues, les conversations, bref, il s’est bien esquinter à bosser la dedans, même si il a eu du grade, mais un jour, mon Dieu ! l’usine a du être explosée, j’ai pris en photo ce moment, mon père lui etait sur un bâteau sur l’eau il a eu ce privilege, enfin facon de parler, mais il etait au premiere loge, il a eu mal, tres mal, et tous les ouvriers aussi et les agents de maitrise , tous les gars, moi j’etais à une autre place avec les villageois, cette usine a fait travailler pas mal le village, et là boum, un chateau de cartes, tout c ‘est empilé, dans un bruit fort, les cheminees sont tombées, j’étais sans doute comme cette voisine, comme si ma vie, mes souvenirs revenaient, a la fois passés et presents, comme si on m’abimait ma vie d’antan
ton idee de lui laisser du bois est bien,
bon ba bonne journée,
belle attention, jolie histoire 😀
Récolter les marrons : c’est un châtaignier ou un marronnier d’Inde, ce qu’on appelle marronnier en France ?
Beau geste, la planche!
Bien habité le marronnier , mais tant que les bêtes étaient dedans et s’ y sentaient bien elle n’ attaquaient pas les charpentes ???