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Déblocages: Dernière page de la bande dessinée

{Article en Japonais}

Ici un déblocage énorme, j’ai fini la dernière page de ma nouvelle bande dessinée!!

J’ai refait cette page au moins trois fois depuis septembre, mais là, je crois que c’est final !!

Ici un des sketchs pour cette dernière page … on nous voit tous les cinq, mon épouse, moi, le chevreuil, le sanglier et le hibou ….

Je vais faire une dernière relecture ce week end, pour ensuite préparer les fichiers que j’enverrai à l’imprimeur, si tout va bien, lundi.

Cette « phase finale de la BD » prend beaucoup de temps: trois mois de relectures, corrections, additions. C’est normal, si l’on veut produire quelque chose de correct, il faut passer par là et ne pas négliger cette étape super importante …

Sans l’aide de mon épouse je n’y serais pas arrivé, c’est si stressant que j’aurais eu le réflexe de, plutôt que de relire et de revérifier, …. d’appuyer sur l’accélérateur, comme un dingue, et de tout boucler, illico presto.

Mon épouse est vraiment mon 編集者, rédactrice … tout seul je n’y arriverais pas. C’est elle qui m’a fait refaire la dernière page plusieurs fois et m’a donné l’idée du dialogue final …

La dernière page est tellement importante, je me dis, ce serait peut être plus facile de commencer par dessiner la dernière page ? Cependant on fait tant de découvertes pendant l’élaboration de l’œuvre …. mais …. c’est une bonne question.


Mieux vaut tard que jamais: j’ai upgradé mon espace de travail pour la BD en y installant une nouvelle table de travail.

J’avais cette grande planche qui depuis un an n’attendait qu’à se rendre utile.

Jusqu’à maintenant soit je faisais mes BDs le soir dans la cuisine à la maison, soit dans mon bureau mais sur une table très basse. Maintenant, c’est beaucoup mieux, c’est pro….

Ma maman

Je suis rentré en France quelques semaines pour visiter ma maman alors très malade, à l’hôpital, à Paris.

Elle nous a quitté fin août.

Beaucoup de tristesse. Un grand vide. Ma petite barque a perdu son ancre.

Même aujourd’hui je ne réalise pas tout à fait encore qu’elle nous a quittés et qu’elle n’est plus de ce monde.

Nous nous somme réunis autour d’elle, la petite famille éparpillée géographiquement que nous sommes – mon père, ma tante, ma soeur, et avons passé les dernières semaines à ses côtés à l’hôpital. Ce furent des moments d’émotions fortes, beaucoup de peine et de tristesse, mais aussi la joie d’être à ses côtés et de pouvoir lui exprimer notre amour. Ainsi, elle n’est pas partie seule.

Je suis passé par plusieurs étapes. Le déni de la maladie: je ne voulais pas accepter la maladie qui prenait le dessus de ma maman; et par la suite la colère, envers cette médecine très technique, mais finalement incapable.

Et puis, finalement l’acceptation de la réalité, avec la réalisation non sans déception que ce monde est sec et que les miracles y sont trop peu. Jusqu’au bout j’espérais une guérison, un renversement, une intervention divine.

Ma maman nous ayant quittés je pense à ce qu’a été le message de sa vie…. L’amour inconditionnel qu’elle nous a toujours donné, nous ses enfants; elle qui dans sa jeunesse en a si peu reçu de ses parents.

Cet été nous sommes donc allés en France deux fois, la première fois en juillet. La deuxième fois fin août après que l’état de ma maman se soit aggravé.

Avant le deuxième voyage, j’ai vu maman en rêve: elle était assise dans un fauteuil confortable, dans une chambre inconnue, décorée d’un papier peint coloré. L’endroit était très lumineux. Nous (la famille) étions en cercle autour d’elle. Elle avait l’air très calme et reposée. Elle a dit: ‘il ne faut pas s’acharner‘.

Toujours avant le deuxième voyage, le jour avant le départ pour la France, je suis allé faire un tour en vélo au fond de notre vallée et ai découvert en montagne un endroit magnifique. Il y avait cette lumière, cette luxuriance de la végétation et la fraîcheur ionisée d’une rivière en contrebas. Sur une souche éclairée par le soleil tamisé, le crâne d’un chevreuil était posé là. Ce spectacle m’a alors empli d’une joie vraie et profonde car j’ai senti que la mort n’existe pas et que tous nous nous retrouvons dans l’énergie de la nature. Photo.

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Dès que j’ai compris en juillet la gravité de la maladie qui attaquait ma maman, j’ai voulu me préparer au pire, et j’ai lu ce fameux livre, Leçons de vie, de Elizabteth Kubler Ross. Ce livre m’a beaucoup aidé à aborder ces moments difficiles. En voici quelques extraits.

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Les patients en phase terminale avec lesquels nous avons travaillé ont réalisé que l’amour est la seule chose qui importe. La seule que nous pouvons posséder, conserver et emporter avec nous. Ces patients ont cessé de rechercher le bonheur à l’extérieur. Au contraire, ils ont appris à trouver richesse et sens dans ce qu’ils possèdent déjà, à en explorer davantage les possibilités. En d’autres termes ils ont abattu les murs qui les empêchaient de profiter pleinement de leur existence.

Face à des circonstances dramatiques, nous pouvons grandir et donner le meilleur de nous mêmes.

22

Il existe une partie de vous même qui est indéfinissable et immuable, que ni le temps ni la maladie ni les circonstances ne peuvent modifier. Il existe en vous une authenticité innée que vous emporterez avec vous le jour de votre mort. Pour découvrir qui l’on est, il faut se débarrasser de tout ce qui n’est pas vraiment soi. Lorsqu’on observe les mourants, on ne voit plus les défauts ni les erreurs ni même les maladies. On ne voit plus que l’être humain qui, au terme de sa vie, devient plus authentique plus honnête, plus lui même.

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L’amour n’a rien à voir avec la connaissance, l’éducation ou l’autorité. Il se situe au delà du comportement. C’est en outre le seul bienfait de la vie que l’on ne peut pas perdre. Enfin, c’est la seule que l’on peut vraiment donner. Dans un monde d’illusions; de rêves et de vide, l’amour est source de vérité.