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Visite chez TWood
Article en Japonais ici https://wakametamago.wordpress.com/2024/03/14/twood%e3%81%95%e3%82%93%e3%81%ae%e7%a7%98%e5%af%86%e5%9f%ba%e5%9c%b0%e3%82%92%e8%a8%aa%e5%95%8f/
Je reviendrai plus tard sur le petit magazine herahera tsushin dont je décris la découverte dans l’article précédent.
C’est que nous sommes aussi allés visiter la base secrète de TWood! (https://www.instagram.com/twood346/)
Ce qu’ils ont construit est magnifique. Plein de poésie, d’imagination, et de tendresse.
TWood on a fait connaissance sur instagram, mais nous avons des amis en commun.
TWood est un couple qui vit en ville à Himeji la semaine, et le week end profite de la nature et du calme dans une petite maison, une vraie tiny house, en pleine montagne.

Ils sont juste dans une vallée parallèle à la nôtre, mais dans un endroit beaucoup plus isolé, et plus sauvage. Ce sont des passionnés de montagne, et l’emplacement qu’ils ont choisi n’est pas fortuit car le chemin qui serpente jusque chez eux permet si l’on continue tout droit en serpentins de gagner le mont Seppiko; une montagne qui culmine à 915m.
Je les suivais sur instagram avec intérêt depuis longtemps, et sur une de leurs photos insta ils montraient une petite bibliothèque qu’ils avaient conçue pour y mettre en valeur des livres sur la montagne et la nature. J’ai du ajouter un commentaire signifiant mon admiration pour ce projet, et leur réponse disait: ‘on voudrait bien ajouter ta bande dessinée 失われた田舎暮らしを求めて dans cette bibliothèque (la version japonaise de Retour Sur Terre– dont le titre japonais traduit littéralement signifie ‘à la recherche de la vie à la campagne perdue‘.)

Ecoutez les amis je viendrai vous l’apporter directement! Livraison à domicile, 24×7 !
Leur tiny house qu’ils ont construite eux-mêmes donc est construite à flanc de montagne. Ils ont alors ajouté plusieurs éléments, en jouant très intelligemment sur les différent niveaux, ce que la pente abrupte de la montagne rend possible.


Une fois chez eux on se croirait dans un magazine ou alors chez un vieux trappeur au Canada (il s’appelle sans doute Pierre) :). Tout est arrangé avec style. Le poêle à bois. les haches accrochées au mur. Une petite cuisine. Une belle collection de dutch ovens. C’est magnifique. On note aussi l’installation électrique qui imite les installations d’avant ou juste après guerre où les deux fils conducteurs sont deux fils séparés…

Adjacent à leur maison ils ont installé une plateforme surélevée où avec une vue plongeante sur la forêt ils donnent des cours le week end de composition florale. Leurs élèves de la journée arriveront bientôt et ils feront des choses avec du mimosa.

Pour ces cours ils utilisent beaucoup de fleurs et de plantes qui poussent autour de leur base, dans la foret.
Madame TWood m’offre une couronne d’ailleurs, faite avec des feuilles de cyprès et une autre plante dont je n’ai su saisir le nom, elle explique: j’ai fait cette couronne en pensant à toi, Wakamé Tamago, et j’ai utilisé une plante qui a des épines.
Ils ont ajouté aussi une petite extension à la plateforme qui rejoint un bel arbre. Là on peut s’assoir « en altitude » et se mettre dans un kotatsu (table basse chauffante) et admirer le paysage comme si l’on était un momonga. (l’écureuil volant japonais).
Elle m’a vraiment compris ! Alors que nous nous voyons pour la première fois.

Avec toute son astuce Monsieur TWood a installé un petit atelier sous la maison. Tout est si bien rangé !! Il est très adroit.
Je suis tellement intéressé et curieux, je n’arrête pas de poser des questions. Mais malheureusement le temps nous fait défaut.

Nous aurions pu observer le four à pain et à pizza. Nous aurions pu observer aussi leur baignoire traditionnelle (et extérieure), le fameux goémon buro, avec vue sur la foret et les momongas.
Tout l’amour que TWood a mis dans ce projet, c’est vraiment impressionnant. Il y a du goût et une recherche esthétique. Une fantaisie aussi. et puis ils partagent tout cela, avec leurs cours de composition florale.
Ils ont un bon écosystème, rendu possible par la proximité de la ville et de la montagne. Ils ont une vie double. La semaine en ville et le travail, et le week end dans leur base fortifiée dans les montagnes.
Mais leurs élèves arrivent on ne peut pas s’attarder ! Nous devons partir.
Mais qu’il est bon de se faire de nouveaux amis.


Et wakame tamago s’en alla porter sa couronne d’épines…..
[vivre au Japon et] Rester Jeune dans sa tête…
Rester jeune dans sa tête … facile au Japon !!!
Ca fait partie des trucs que j’aime au Japon: la possibilité constante d’être surpris par de nouvelles idées, de nouveaux produits…. et ça c’est excellent pour les rorones (les neurones) … surtout aussi qu’il y a une sécurité constante qui permet de rester reposé et relax, on n’a pas, comme dans certains coins en Colombie ou à LA, à rester constamment sur ses gardes.
De nouvelles associations d’objets; d’idées, surprenantes, inattendues, incongrues, de mauvais goût, drôles, brillantes, tout ça à la fois. En voici deux exemples.
Exemple 1.
C’était le 11 novembre je passais au konbini du village (convenience store) pour trouver ça:
- des glaces de cannelé …. je n’aurais jamais pensé à un truc pareil ….

- Le 11 novembre c’est la journée du Pocky. Pocky, un petit gateau fin comme un petit bâton. Le 11 11 c’est comme quatre Pocky …
Ce même biscuit est commercialisé en France sous le nom de Mikado. eh bien ça m’a bien fait rigoler de voir que le staff du konbini avait tout préparé pour le Jour du Pocky !

- Et puis, et le tout dans cette unique visite au konbini quand même, je fais la découverte de ce book au sujet très improbable.
C’est la traduction japonaise de « how to be more tree« . En japonais c’est « pousser tout droit, ça n’est la (meilleure) façon de vivre », Ce propos de s’inspirer des arbres pour sa propre vie, et les superbes illustrations d’Annie Davidson, excellent!

Exemple 2
Une promenade à Himeji. On se balade dans une ancienne rue commerçante où calme et ennui règnent et on trouve … Une petite librairie. De peu être dix mètres carrés, où des livres d’occasion sont en vente, mais … il n’y a aucun staff. Il y a juste une caméra de sécurité et on peut se demander si c’est une vraie et si elle fonctionne. Sur une table un boite avec de la monnaie.
C’est donc comme, à la campagne; les petits abris où sont à vendre des légumes, le passant-client dépose une petite pièce de 100 yens et prend un sac de carottes ou un chou … et l’idée est ici déclinée en milieu urbain, pour les bouquins !



Voila c’est ce genre de chose dont je ne me lasse pas ici; la créativité constante et je sais que c’est excellent pour les neurones … et pour l’humeur!
Sur un sujet similaire j’avais dresssé la liste des choses que j’aime au Japon. ici….
La fête de l’automne à Tatsuno
Tatsuno. Petite Ville à quelques encablures du village. Une ville d’histoire, c’est un peu un mini Kyoto, avec des clusters de temples et des ruelles anciennes bordées de vieilles bâtisses.
Sources de prospérité on y trouve encore de nombreuses fabriques de sauce de soja. Cette ville a de beaux restes.
Chaque année en novembre: la fête de l’automne.
Une centaine si ce n’est plus de petites échoppes, des marchands et des bénévoles, des paysans, des artisans s’égrainent aux bords des rues ou chez l’habitant et proposent leurs productions comme dans une grande foire.
Nous y avons passé une excellente journée et fait de belles rencontres.
Voici l’inventaire à la Prévert des différentes rencontres et découvertes. Ca donne une idée de la créativité générale. Et de la pêche qu’ont toutes ces belles personnes; tous âges confondus.
- Un jeune maçon retape l’ancien bar où officiait autrefois une geisha. Une association accompagne les jeunes qui souhaitent retaper des maisons ou commerces abandonnés pour y faire un café ou un nouveau business. L’association prend en charge une partie des travaux. Le maçon nous montre son chantier et on discute un peu. Il est jeune et a une vraie passion pour ce qu’il fait. Débordant d’énergie.
- On rencontre un agriculteur qui fait du bio. Il respire le bonheur. Il tient aussi un restaurant où ils servent un plat unique, et fort apprécié ici au Japon; le tamago kaké gohan. C’est à dire un oeuf crû mélangé à du riz.
- Une fleuriste avec une très jolie boutique. Tout y est bien arrangé. On se croirait chez un fleuriste branché de Tokyo.
- Un jeune couple retape un ancien bain publique. Construction étonnante car à priori on dirait une maison sans réel signe distinctif. Ils y monteront un restaurant au printemps prochain. On a hâte d’y aller.
- De très belles peintures de fleurs et de choses du quotidien par un groupe de femmes. On apprécie les couleurs, la sensibilité du trait et du propos.
- Les magnifiques dessins de paons; multicolores, par Akiko Ikawa, artiste trisomique, sont également exposés. Le Pape; nous dit-on; aime beaucoup ses dessins !
- Au détour d’une rue, on voit une belle bibliothèque; grande comme le salon d’une maison. Les portes sont ouvertes; les murs recouverts de livres. C’est lumineux; chaleureux. On a envie de s’y installer et d’y faire la sieste, on entre, on observe ….. ah mais c’est chez quelqu’un … oh le gars a transformé son salon en bibliothèque pour tous. C’est magnifique n’est ce pas, une vraie image du bonheur.
- Devant l’entrée d’un temple un monsieur vend des jikatabi dont il a fait le design. Ils sont très chouettes. Motifs à cheval entre modernité et tradition. Voici son site web. On discute. Il souhaite développer les ventes à l’étranger. On est d’accord que cela pourrait avoir du succès. Mais nos pieds sont peut-être trop grands. Ancien banquier, ce monsieur s’est lancé dans cette aventure. Bravo.
- A côté, trois belles jeunes femmes, les Trois Grâces de Raphael, proposent des légumes rares. Elles se sont lancées dans le jardinage bio. Une autre belle aventure.
- Musique; du jazz; il y a un groupe qui joue un truc chouette; dans le hangar d’une société de sauce de soja. Celle-ci est ouverte et nous visitons donc la fabrique. Les employés nous guident et nous montrent leur machines avec pleins de tuyaux. Le bâtiment; tout en bois, date du début de l’ère Showa et étale ses charpentes magnifiques.
Ces employés sont très sympathiques. J’apprécie de voir les ouvriers vendre directement leur production et guider le badaud dans leur usine. C’est beau. On sent la fierté de travailler pour une maison qui a de l’histoire et de faire de beaux produits.
D’ailleurs; pensez à François Michelin, qui toujours faisait référence à la société de pneumatiques avec le terme ‘maison’. Quel grand patron le fait aujourd’hui ? Aucun ! C’est fini !
Et puis nous retrouvons notre ami; tourneur sur bois. Nous lui achetons des baguettes. Il récolte lui-même la laque qui les protège.
Il y a aussi cette étrange maison n’est ce pas. recouverte de rouille. On hésite entre oeuvre d’art et tas d’ordure. Un peu des deux.
Au mur de la maison cette pancarte noire avec des signes jaunes: Dieu juge même les crimes du coeur










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