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Le sanctuaire de l’arbre sacré
Ce matin il neige encore et toujours. Vais voir l’arbre sacré, sa branche arrachée et tombée dans la rivière. Repérage pour quand je pourrai revenir avec ma tronçonneuse pour dépecer le bois en des morceaux transportables.
Au pied de l’arbre sacré donc il y a un sanctuaire. C’est une petite construction. Qui a été entièrement refaite il y a deux ans je crois.
A l’intérieur il y a des jizos de pierre. Je fais coulisser la porte et jette un coup d’oeil.
Un banc de chaque côté et un petit autel; avec cinq jizos, tous de taille différente. Deux bouquets de fleurs. Des offrandes (des mandarines). Et tous les ustensiles utiles pour la prière.
Au dessus des jizos, une planche de bois avec ces caractères えんめいじぞうそん 延命地蔵尊 Jizo de longévité.
La même ambience et tranquillité reposante que dans une chapelle à la campagne.
Dans cette petite pièce il y a persistante une odeur d’encens. Il y a donc quelqu’un qui vient prier ici régulièrement me dis-je.
Juste à cet instant arrive monsieur U. Il a toujours un beau sourire d’enfant. On se connait bien.
Il explique qu’il vient prier ici chaque matin.
Monsieur U explique qu’avec l’argent collecté dans le tronc, une somme importante, il a fait tout refaire par un charpentier de la ville voisine. C’est de la très belle ouvrage.
Chevilles. Poutres en cryptomère. Colonnes en cyprès. On regarde chaque détail de la construction et c’est super chouette me dis-je que monsieur U ait pris la peine et la responsabilité d’organiser tous ces travaux.
L’idée me vient, à écrire ces lignes, que je ferais bien de glisser un petit billet dans le tronc du sanctuaire, puisque j’ai l’honneur de pouvoir découper cette gigantesque branche, pour Calcifer notre poêle à bois.
Les bonnes pizzas de monsieur K.
Monsieur K. habite le village. Sur monsieur K. et son projet, il faudrait écrire plus d’un article.
Car il se prépare à construire sa propre maison. En faisant tout de à A à Z, comme couper les arbres de sa montagne et les transformer en poutres et planches. Une chose formidable c’est que ce n’est pas sa profession, et il a tout appris en autodidacte. (il était prof de collège).
Dans sa future maison il aménagera un grand espace pour y faire une petite salle de concert et une pizzeria. Il a déjà monté un four sur son chantier et commence à s’exercer à faire des pizzas, avec son épouse.
La semaine dernière il nous a invités à gouter ses pizzas, et elles sont vraiment délicieuses.
monsieur et madame K.
Nous sommes sur le chantier. Le four est donc un essai et n’est pas le four définitif.
mmm meat ball pizza
pizza au boeuf
Entre deux fournées monsieur K. nous fait visiter sa montagne. Il a construit le chemin lui-même, avec sa pelleteuse.
Beaucoup de boulot et de bonheur !
anchois, seiche et tarako
Et qu’elle n’est pas notre surprise .. lorsque monsieur K. sort du four une pizza très spéciale … Une pizza avec des algues et un oeuf … Ben oui algue et oeuf, c’est mon nom de plume … Wakamé Tamago !! Ah ah nous avons bien rit.
Vous pouvez suivre les aventures de Monsieur K. sur son blog qu’il met à jour quotidiennement: http://blue28.jugem.jp
Les présents
Hier, je bêchais le jardin entre deux réunions téléphoniques; histoire de retirer les herbes flottes qui envahissent les haricots. Madame Y qui habite un pleu plus loin, au fond de la vallée, arrive en voiture et apporte des croissants et des pains aux haricots rouges qu’elle vient de faire cuire chez elle. Ils sont encore chauds et sont déclieux. Elle offre aussi un petit melon qui tiend dans la main, elle l’a ceuilli dans son jardin.
Les relations avec les habitants du village sont toujours ponctuées de petits présents. Les produits des potagers sont d’ailleurs les présents idéaux, car ils sont à profusion et ne coûtent pas d’argent.
Monsieur K passe devant la maison, dans son petit camion blanc, il s’arrête à peine, juste pour nous donner un sac plastique blanc empli de tomates fraichement cueillies.
La relation est bien sûr bi directionelle, et si l’on reçcoit un présent, on se doit de retourner le geste et d’offrir quelque chose en retour. La production de notre jardin étant ce qu’elle est nous sommes réduits à acheter des petits gâteaux dans le magasin le plus proche.
Accompagnée de transactions physiques, l’échange de présents; la relation avec les autres est plus forte et tangible. On la voit avec les yeux et on peut la toucher avec les mains. Elle n’est pas réduite à des salutations et des formules d’usage et gagne en épaisseur; ça devient du 3D.
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