Tagué: survivre l’été japonais
Plier et ne pas rompre, harmonie
Je suis en phase avec l’harmonie générale qui règne au Japon.
J’apprécie chaque minute que j’y passe.
Disons plutôt que, maintenant, je réussis à moins perturber l’harmonie générale qui y règne. Je me fonds mieux dans la nature.
On a vraiment transitionné dans l’automne après un mois de septembre longtemps chaud. Les anciens confirment que les étés sont plus chauds et plus longs.
Il y a encore quelques indices de l’été… comme les pieds de tomates. et les aubergines qui continuent à donner.
Il a fait tellement chaud, avec Saki chan, on a quasiment abandonné notre projet d’agriculture nonchalante l’été.
Déjà, j’ai peu de temps, et avec la chaleur nous faisons très attention à éviter le 熱中症 – hyperthermie.

Par contre l’automne venu nous continuons et cette semaine nous avons planté des navets et radis japonais. Cependant, cette fois-ci nous utilisons une bâche en plastique pour éviter les herbes… En gros j’abandonne mes convictions ou idéologies anti plastik pour une démarche beaucoup plus pragmatik ! On évolue.
Cette semaine encore ma voisine Elisabeth, une dame vraiment formidable et si intelligente, elle est vraiment incroyable. Je l’appelle Elisabeth car elle a vécue expatriée au Royaume Uni plusieurs années et est bilingue en Anglais. Dans ma BD Retour Sur Terre je l’avais dessinée sur deux cases mais j’aurais pu faire franchement monter les oeufs en neige sur plusieurs pages, avec Elisabeth !!
Cette semaine encore donc elle m’a pris trois exemplaires de ma BD, qu’elle va ensuite redonner à un monsieur mystérieux qui vit à Okayama … C’est un amoureux de la nature, il aime beaucoup les insectes, je l’ai nommé mushiméganésensei -en ce moment apparement il s’occupe beaucoup de papillons- eh bien ce monsieur a dû offrir ma BD à une quarantaine voire une cinquantaine de personnes.
Quel honneur pour moi.
- Je devrais aller lui rendre visite pour faire sa connaissance et le remercier
- Il y a deux ans je lui avais adressé un délicieux gâteau allemand de noël, un Stollen, fait par un ami allemand à Tokyo, Benjamin.
- En fréquentant et suivant de très près monsieur Kenzaburo Iwata j’ai bien compris que, en tant qu’artiste c’est bien de construire et d’entretenir une relation avec son lectorat. Iwata san après chaque rencontre envoie une carte postale ! En observant monsieur Iwata j’apprends et comprends toutes mes lacunes. Disons que si je veux devenir un créateur je dois agir et travailler comme un professionnel.
J’ai reçu les test d’impressions de mon nouveau livre.
Quand j’ai reçu l’impression j’étais un peu paralysé et au bord des larmes. le premier jour j’ai été complètement déprimé par le résultat mais le lendemain après une nouvelle lecture absolument positif et très fier …. C’est grave docteur ???
La qualité du papier et les couleurs sont vraiment top.
Le format A4 en orientation paysage est excellent.
Par contre j’ai un petit problème avec l’équilibre -l’harmonie- entre les pages de dessin style ukiyoé et les pages style BD … Mon épouse et mon ami Franck me conseillent de séparer les pages, voire d’en faire deux books. Mais je vais d’abord essayer de changer les pages style BD pour qu’elles n’étouffent pas les pages ukiyoé…
Voici par exemple la page sur le thème de la liberté.

Il faut que les deux éléments différents s’aident l’un l’autre comme des réactifs mais il ne faut pas qu’ils se dérangent. C’est une question de dosage. Ici je trouve que la page de droite (style BD) prend trop de place par rapport à la page ukiyoé.
Voici une nouvelle version d’essqi; où la page de droite est moins chargée: (j’ai encore à ajouter les dialogues en japonais, le livre sera bilingue FR JP).

Je trouve que c’est mieux. Qu’en pensez-vous ?
Samedi soir dernier nous sommes allés diner avec monsieur Kenzaburo Iwata et son associté monsieur Sako. Nous sommes allés à Anzai un petit restaurant à Himeji dans la même rue que le restaurant Le Chat Botté, tenu par Dimitri. Le chef d’Anzai est un ami d’enfance de monsieur Iwata et pour l’ouverture du restaurant monsieur Iwata à peint une immense raie. (Hiramé, en Japonais).
La raie trône juste derrière le comptoir, face aux clients. C’est superbe !!!

Vous voyez les points noirs sur le dessin ? Monsieur Iwata nous a raconté que lorsqu’il a fait le dessin, il a collé des feuilles de papier sur des planches et a fait le dessin dehors, dans son jardin. C’était l’hiver. Il est rentré chez lui prendre un café chaud. Il s’est mis à neiger. Et la neige a fait ces points noirs que l’on peut discerner.
Si vous vous promenez à Himeji vous pourrez noter par ci par là des œuvres de monsieur Iwata. Regardez bien … Son style, et le style de ses caractères sont si particuliers qu’on peut les reconnaitre facilement.
Donc pour aller dîner avec monsieur Iwata je m’étais préparé et pour faire écho au dessin de la raie j’avais mis mon T Shirt avec la plie … cela nous a bien fait rigoler !
J’ai mis mes designs de T shirts et de sacs sur un nouveau site, made in Japan. ….
je plie et ne romps pas …
Comment survivre à l’été japonais (les nuits surtout)
Vous connaissez l’été au Japon ?
Il fait chaud et très humide. C’est une saison formidable certes mais la chaleur humide; jour et nuit, cela peut être très fatigant. Souvent en fin aout après deux mois dans la cocote minute on se sent raplapla.

En journée ici à la campagne ça va encore; il fait beaucoup plus frais qu’en ville. Et aussi grâce aux montagnes la durée d’ensoleillement est plus courte de deux heures, par rapport à un endroit qui serait en plaine.
L’été ici ce sont les nuits qui sont assez difficiles.
On essaie de dormir sans clim mais les nuits chaudes il est difficile de bien dormir.
Longtemps j’ai donc carressé l’idée de dormir dehors dans le jardin. Car dehors il y fais moins chaud que dans la maison.
Mais me mettre par terre, dans une tente, sachant les visites nocturnes que nous recevons (chevreuils, renard etc) ça a toujours fini par ‘bof’.
Jusqu’à samedi où j’ai eu cette excellente idée: dormir dehors, mais pas par terre ..:
dormir dans mon camion !
Question dimension ça marche à la perfection. Le plateau du camion fait 1.4 mètre sur 1.94 mètre.
En plus les petits rabats font 28 cm de haut et donnent un sentiment de sécurité. On est dans un petit cocon!

Passer tout de suite à l’action: garer le camion dans le jardin. Et puis poser une planche de bois qui recouvre le plateau du camion … et c’est fait !!

Pour dormir à l’arrière du camion je mets une moustiquaire et puis c’est parfait: dehors il fait frais.
Et puis on dort à la belle étoile.

Il faut par contre s’habituer à tous les bruits. Il y des grenouilles qui chantent jusqu’à minuit. Et puis tous les insectes. Sans oublier les animaux, chevreuils en particulier, qui descendent de la montagne vers 9 ou 10 heures du soir, en faisant immanquablement du rafut (bruit de branches cassées ou alors quand ils viennent se balader dans la rivière)
Mais tout ça j’aime bien.


J’ai dormi comme ça 5 nuits comme celà; dehors à l’arrière du camion. On peut dormir comme un gros bébé !
Une autre option maintenant c’est de passer la nuit à différents endroits, comme par exemple en pleine forêt. Facile, hein, avec le camion ! Attention aux ours !
A propos, Minou aussi en profite

Passer l’été au Japon
Comment passer l’été au Japon avec une telle chaleur ?
Quand je vivais à Tokyo, l’été était mon gros cauchemard, c’est sûr, les trains bondés le matin après avoir bien sué sur le long chemin vers la gare, avec une chemise et une cravatte …
A un moment je prenais le premier train le matin pour aller au boulot, c’était vers 1998, pour éviter la foule et les premiers rayons du soleil; donc le train de 5 heures, j’arrive au bureau à 6 heures le matin …. et je vois un collègue, un homme très respectable, dans la cinquantaine, en train de dormir sur son bureau, en slip. On s’est tout de suite salués おはようございます。
Ce collègue passait souvent la nuit au bureau, et dans les toilettes du 3è étage il avait planqué, sous le lavabo, sa collection de Manga Golgo 13 … Je les ai lues moi aussi…
Voilà un bon souvenir ! Vingt ans plus tard ça me fait encore rigoler …
Depuis notre installation à la campagne c’est un peu différent; notre relation avec l’été Japonais a un peu changé. C’est une saison difficile, avec la chaleur doublée de l’humidité, mais on a en fait envie de profiter de cette saison … et de ses bons côtés. Les bons légumes, les beaux insectes dans le jardin, tout leur vacarme ininterrompu.
Et puis cet air de vacances, même si on continue à pougner tous les jours.
Avec notre installation à la campagne; ça fait six ans, nous avons passé six étés sans climatisation. Pas mal. Il est certain, la chaleur ici n’est pas étouffante comme en ville où le béton de toutes parts chauffé à blanc restitue sa chaleur pendant la nuit en continu…
Entourés des montagnes, des arbres et de toute la verdure, et puis notre maison est plutôt fraîche.
Ici, il est bien plus aisé d’accepter la chaleur de l’été, et tout ce qui va avec.
- Transpirer tant que l’on peut. C’est une sorte de désintoxication forcée.
- Il faut compenser; et essayer de se rafraîchir le plus possible.
- Mettre des glaçons dans la bière.
- Manger des glaces, kakigori カキ氷,
- des plats froids, ratatouilles froides,
- et manger de la pastèque !
- Aller se tremper les pieds dans la rivière.

- Il faut aussi économiser ses forces. Si possible, faire des siestes. Essayer de rester cool.
- Essayer d’ajuster ses horaires. On peut commencer à travailler vers 5 heures, le matin, de 5 à 8, avant qu’il ne commence à faire shyper chaud, puis se mettre à l’ombre, boire du thé et s’y remettre en fin d’après midi, dès que les montagnes se remettent à offrir un peu d’ombre …
Mais tous les anciens du village sont d’accord sur le point qu’il faisait moins chaud autrefois. Avant; 33 degrés ici étaient exceptionnels alors que ces dernières années c’est une température estivale moyenne.
Eh oui ça va continuer à chauffer.


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