Un crâne de chevreuil et rêveries
Ce matin je vais faire un petit tour, histoire de faire une pause dans mon travail sur ordinateur. Je marche au pied de notre petite montagne … aperçois une forme blanche.
Après vérification en effet c’est bel et bien le crâne d’un chevreuil. C’est juste au bord de la route, mais dissimulé dans la végétation.
Il est très beau et serait un magnifique ajout au pare-choc de notre camion.
Quelques réflexions s’invitent. Attention, ça va délirer sec.
Ces os blanchis par la pluie et le temps sont l’empreinte minéralisée des animaux sauvages. Ils vivent autour de nous dans le même espace, mais pas dans les mêmes zones horaires. Je suis diurne. mais les chevreuils sont plutot actifs la nuit. C’est au crépuscule qu’ils s’approchent du village et pénètrent les potagers, alors que tout le village est devant sa TV, son ordinateur ou sa playstation. On peut donc penser à des mondes parallèles qui se superposent, et rarement se croisent.
Les ossements sont une sorte d’empreinte permanente qui est indépendante du temps. C’est comme si l’animal, une fois mort, devenait visible dans notre monde à nous (dans notre zone horarire).
Une autre réflexion, c’est que je ne trouve presque jamais de squelettes entiers. Par quels phénomenes les os disparaissent et se séparent les uns des autres. Il y a-t-il une force magique en action ?
Troisième réflexion, c’est que si j’avais une tonne de temps, si j’étais au chômage, je prendrais la peine de ramasser tous les cadavres d’animaux que nous trouvons souvent aux bords des routes pour leur offrir une sépulture chrétienne digne de ce nom dans la montagne. Je sais que la religion chrétienne est homo-centrique et qu’elle ne s’interesse que très peu à la chose animale. C’est là une grave lacune et j’y remédierais ainsi à ma facon.
Ces sujets sont -au moins pour moi- tout à fait passionnants et si j’en ai la force je les développerai dans un futur projet de bande dessinée. Intitulée Histoires Naturelles.
Peut-être que le reste du squelette est dispersé par des prédateurs qui se servent sur l’animal mort ?
Merci pour ces réflexions pleines de poésie
Bonjour. Merci toujours pour vos commentaires. Oui tout fait. Et les insectes, et les végétaux et la terre qui bougent. Mais il y a peut être aussi autre chose ?
Les âmes retournent à la terre et les ossements à la nature. J’aime beaucoup votre post plein de poésie.
Bien sûr que les animaux devraient avoir une sépulture… Dans l’esprit de coopération cher à Pierre Rabhi, nous pourrions avoir ce rôle, nous autres, humains.
Bonne semaine !
Un post emprunt de poésie, qui donne un certain romantisme à la mort…
Merci Polina 🙂
Le fait que « Ils vivent autour de nous dans le même espace, » mais que nous ne les croisions pratiquement jamais,
que la mort nous les rende enfin visibles quoique partiellement puisqu’on ne les trouve que rarement entiers,
un sujet plein de reveries et de possibles histoires…