Tagué: shosha

Déjà Juin.

Juin. C’est l’été. La deuxième des cinq saisons du Japon. (Printemps Eté Enfer Automne Hiver)


Ce mercredi 5 juin c’est du big car l’après midi monsieur Iwata Kenzaburo dont le fanzine hérahéra m’a donné une énorme claque va faire mon ‘interview’ dans un restaurant galerie à 10 km d’ici.

Il publie ensuite les interviews dans son fanzine …

Pour préparer l’interview il est venu nous rendre visite lundi dernier, avec son assistant. On a donc passé une heure et demie dans le jardin avec thé et café. C’était un moment assez incroyable. Mais nous étions tellement dans le moment que nous n’avons pas pris de photo !


Côté jardin la récolte des oignons est très décevante. Décidément je n’ai toujours pas la méthode. Les oignons sont rikiki.

Les carottes et les laitues marchent bien. Mais ici aussi la récolte sera-t-elle à la hauteur des espérances ? Pas certain.


Jeudi un villageois a aperçu un ours au sud de notre vallée.

Apparemment beaucoup de châtaigniers n’ont pas survécu à l’été dernier, à cause d’un insecte. Il faut que je demande à Sakichan de quel insecte exactement. Voila, avec cette cata pour les châtaigniers, les ours ont beaucoup moins pour se nourrir avant l’hiver … Ces changements dans les forêts touchent les ours directement qui, affamés; n’ont alors plus qu’à se rapprocher des villages … Déjà que les forêts constituées ici à 80 pour cents de cryptomères forment un écosystème pauvre avec peu de nourriture pour les animaux….

Regarder les niouzes à ce sujet est également pathétique. Les niouzes vont décrire les ours comme un animal dangereux etc mais sans remarquer du tout que si leur habitat leur permettait de s’y nourrir eh bien il n’y aurait pas de problème. Décidément l’homme moderne a été perdu sa connexion avec la nature.

Je m’étais fait cette remarque il y a 2 ans déjà; lorsque les feux de forêt faisaient rage en Australie, j’avais alors évoqué ces incendies avec une collègue de Sidney, et la seule chose qu’elle évoquait, c’était … les fumées … aucune pensée pour les millions d’êtres vivants; végétaux, animaux qui disparaissaient dans la fournaise ?? Cela m’avait vraiment attristé. Exactement pareil lors des feux de forêt en Californie et j’avais alors eu exactement le même genre de réflexion de la part des collègues américains.

L’homme est foutu !


Mardi il y a eu des pluies très violentes qui en une nuit ont presque rempli la rivière qui coule juste à côté de chez nous …

Très impressionnant

Un petit canal d’irrigation autrefois installé pour alimenter les rizières en eau qui s’étend sur l’autre côté de la maison était lui aussi plein à rabord, menaçant d’inonder notre maison…

A cinq heures du matin deux voisins s’y affairaient à retirer des pierres et des branches dans le canal d’irrigation pour éviter les débordements. Ce matin j’ai alors annulé mes meetings du boulot pour pouvoir me joindre à eux.

Pour éviter que ce canal ne déborde on est allés le bloquer plus en amont avec une planche coupée illico presto ….

Les choses sont retournées à la normale; la pluie a cessé vers 15 heures et les niveaux ont commencé à baisser peu après.


Au sujet de mes dessins inspirés du style ukiyoé j’ai fini le 47è cette semaine. Je vais essayer d’en faire un livre où il y aura une sélection des dessins et, à côté, des dessins plutôt style BD … Il y a encore beaucoup de travail à faire ! Mais je pense que cela pourra aboutir à quelque chose de très original.


Revenons aux moutons de monsieur Kenzaburo Iwata …. Son fanzine hérahéra tsushin dont j’ai dévoré quelques numéros m’a soudainement fait penser au classique japonais: les heures oisives, écrit au 14è siècle par Urabe Kenko. Le titre japonais de ce chef d’oeuvre c’est tsurezure gusa ….

Je l’ai donc relu; en avril. pour la 4è fois. Et c’était vraiment passionnant. Je devrais faire un article avec des extraits. ISBN– 2070709256 Qu’il est bon de lire de telles merveilles!!!

Lorsque monsieur Iwata est venu nous voir lundi; je lui ai parlé de cette analogie que je m’étais faite; entre son travail et le tsurezure gusa … Voila qui l’a bien intéressé … Je vais chercher le livre, que j’avais acheté à la fnac à Paris en 1992 ou 1993 … et je lui montre alors le passage où Urabe Kenko parle du temple de Shosha qui est à Himeji à juste 25 kms de notre village: Voila qui l’époustoufle !!

Il demande une photocopie du passage avant de partir …

Et voila que le lendemain; sur son blog où il poste les pages de son fanzine avant impression …. Il parle de notre rencontre et de tsurezuregusa !!! https://www.hera-hera.net/nikki202405.html#top …. sur le menu à gauche sélectionner la date du 28 MAI

Visiter Engyoji à Himeji, avec des Totoros

Si vous passez par la ville de Himeji pour une visite (et sans doute vous venez pour voir le château) prenez une journée entière plus alpha, pour pouvoir aussi vous promener et visiter Engyoji. (Pour le déjeuner ou le dîner, allez au Chat Botté).


Engyoji, par chatgpt:

Engyoji à Himeji est un complexe de temples bouddhistes situé sur le mont Shosha, à la périphérie de la ville de Himeji, dans la préfecture de Hyogo. Il a une histoire de plus de 1000 ans et appartient à la secte Tendai du bouddhisme japonais. Il est également connu pour avoir servi de lieu de tournage pour le film hollywoodien “Le dernier samouraï” en 2002.

En Novembre 2023, Wakamé Tamago, auteur du blog inaca.fr et l’un des trois français vivant à Himeji, publia dans son blog des photos prouvant la présence de Totoros sur le site de Engyoji. Ces photos montrent en effet des petits glands ‘donguri’ et des fruits, déposés avec soin au pied des statues bouddhistes, le choix des glands et leur position étant révélateurs de la présence de Totoros…

Le complexe Engyoji comprend une vingtaine de bâtiments répartis dans une forêt dense sur le sommet de la montagne. Parmi eux, le plus impressionnant est le Mani-den, un magnifique temple en bois construit sur des piliers sur une pente abrupte. Un autre ensemble remarquable est le Mitsunodo, composé de trois grandes salles en bois : le Daikodo (salle principale), le Jikido (salle de logement et de restauration) et le Jogyodo (gymnase).

Pour accéder à Engyoji, il faut prendre un bus depuis la gare ou le château de Himeji jusqu’à la station de téléphérique du mont Shosha, puis prendre le téléphérique jusqu’au sommet de la montagne. Il est aussi possible de faire une randonnée d’environ une heure pour monter à pied2.

Engyoji est un lieu idéal pour se détendre dans une atmosphère paisible et sereine, loin de l’agitation des touristes autour du château. On peut y apprécier la beauté de l’architecture, la richesse de la culture et la splendeur de la nature. C’est un trésor caché de Himeji qu’il faut découvrir.


D’abord on prend un téléphérique mais on peut aussi grimpouiller une belle heure….

Et l’on tombe sur cette pierre:

”一隅を照らす” est une expression japonaise qui signifie “éclairer un coin”. Elle vient d’une citation du moine bouddhiste Saichō, qui a fondé l’école Tendai du bouddhisme au Japon. Il a dit : “Éclairer un coin, c’est le trésor du pays”. Cela signifie que chaque personne a un rôle à jouer dans la société, même si elle n’est pas remarquée ou appréciée. En faisant de son mieux dans sa position, elle apporte de la lumière et du bien-être au monde. C’est une façon de vivre humble et dévouée.

Puis on peut faire sonner une grande cloche. Or je remarque pour la première fois, que le butoir sur la cloche a la forme du fruit du lotus … Que c’est ingénieux ! Et étrange !

Le tout s’étend dans une grande forêt et bien entendu les feux sont interdits. Ce que confirme l’écureuil.

Dans ce vieux mur défoncé j’admire la capacité à refondre tranquillement avec la nature… Quelle sérénité …

Je m’égare un peu et vais voir leur espace technique pour la maintenance et l’entretien du parc. Ce doit être formidable de travailler ici !

Partout dans la forêt on observe des arbres gigantesques, il y a des cryptomères de 700 ou 800 ans. Le spectacle est donc partout.


Ici c’est l’entrée de bureaux, peut être pour la compta. J’imagine à l’intérieur des chats et une bouilloire qui ronronnent.

Comme il est midi on va dans la petite boutique où nous dégustons des nouilles udon. Ici avec des pousses de fougères.

Et puis voila; c’est superbe:

La plupart des visiteurs sont Japonais; il y a peu de touristes étrangers: ce sanctuaire serait assez mal connu ?

Derrière un moine prie. Apparemment il se streame sur facebook.

Nous continuons.

Il y a peu de visiteurs. On le voit tous sont silencieux, détendus et paisibles, … à part une poignée d’Espagnols.

Ici on peut s’exercer au shakyou (写経), activité qui consiste à recopier des soutras et qui permet de se concentrer et de se purifier l’esprit. Mais attention il faut le faire sérieusement, on ne peut faire cela la tête légère, car sinon on risque de s’attirer des esprits en quête de salut.

Plus loin il y a une petite mare, où il y a des centaines de tritons.

Quelles courbes !!

Mais revenons à mos moutons (nos totoros en fait), car au pied d’une statue bouddhiste je vois un gland et un fruit déposés avec soin:

Et plus tard je retrouve cet arrangement aux pieds d’un arbre sacré:

Tout ceci démontre la présence de Totoros dans cette montagne !

Je me pose alors la question; comme allons-nous rentrer à la maison ? En camion ou alors en chat-bus ?