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Nouvelles du jardin

Le jardin est toujours un lieu d’expérimentation et d’observation. Je ne peux pas vraiment dire de production de légumes. J’en suis vraiment pas encore là!

La petite loupe toujours dans la poche permet de mieux observer les bestioles.

L’année dernière les chevreuils avaient lancé moult razzia et j’avais fini par entourer grossièrement quelques zones de production. Cette fois-ci c’est un peu moins moche, mieux organisé avec un meilleur accès, et deux zones de production sont entièrement protégées derrière des filets.

Si tout se passe bien cette année, je remplacerai les bambous et les filets par une structure en bois permanente et moins moche.

J’aime faire des visites dans le jardin, faire le tour des plantes et observer tous les changements qui ont lieu. J’y ai même installé un banc histoire d’y fumer une cigarette tranquillement et de prendre le temps de regarder.

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Méthodes appliquées cette année.

Abandon des longues rangées et mise au rebut du motoculteur. Bien plus agréable de travailler à la main avec des outils légers. D’autant que la surface cultivée est peu importante.

Culture sur butte. Trois buttes en cours.

Une est entièrement recouverte de feuilles mortes et de trèfles coupés. On essaie de simuler le sol de la forêt.

jardin

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Une autre est en forme du mont fuji et là prospèrent les fraisiers. Ce matin j’aperçois qu’un petit animal type itachi (鼬) ou belette est venue manger quelques fraises. Délicatement l’animal n’a mangé que les parties rouges et sucrées du fruit et a laissé les parties pas encore mûres.

Une troisième butte … qui n’a pas trop la pêche.

Culture sur bac. On a quatre bacs, dont deux carrés

Utilisation de feuilles mortes et de compost… etc …

Partout j’essaye de recouvrir la terre avec des trèfles coupés. Un vénérable jardinier trouvé sur youtube comparait bellement la terre à la peau, à la chair, et expliquait qu’il faut toujours veiller à la protéger du soleil et des éléments. Les trèfles poussent tout autour du jardin, et je les coupe régulièrement et les dispose dans le jardin pour protéger la terre.

Les petites allées sont recouvertes d’écorces et d’éclats de bois, ainsi que de sciure. Le tout provenant de la préparation du bois de chauffe.

Je fais un peu de déco aussi avec des bigorneaux géants, qu’on appelle ici Sazaé サザエ ou en latin Turbo Cornutus ! Voila un nom qui sied à merveille à ces petits monstres des mers. Je remarque que les dango mushi (団子虫)ou cloportes adorent se loger sous ce coquillage et profitent de son ombre. A noter que les dango mushi ont sans doute inspiré Miyazaki pour ses monstres géants de Nausicaä de la vallée du vent.

sazaé

sazaé

Remarquable par la beauté de son feuillage découpé et son obstination; le pied d’artichaut. Il a survécu aux passages des chevreuils de l’année passée. Il a survécu mon incurie aussi. Et malgré tout cela, une belle surprise; avec la découverte d’une tête qui a commencé à se former après un peu plus de deux ans. Super l’artichaut !

artichaut

artichaut

Mon but avec ces expériences de jardinage ? Pas forcement des récoltes gargantuesques. Mais …. que la terre soit heureuse.

Les animaux

Vivre à la campagne entouré de la nature c’est vivre à proximité d animaux sauvages et partager avec eux le même espace. Et parfois les mêmes ressources lorsque ceux ci viennent dévorer, la nuit, en cachette, les légumes et les fleurs des jardins.
La présence de ces animaux, chevreuils, sangliers, blaireaux, fouines et mêmes singes et ours signifie que l’environnement où nous vivons n’a pas été saturé de polluants et de poisons. Si les bêtes peuvent vivre ici, il y fera bon vivre pour nous aussi les hommes.
Il est cependant assez rare de voir les animaux, ce sont des visions fortuites au hasard de promenades nocturnes ou au lever du jour. La journée, les animaux se dissimulent dans les montagnes et ils ne sont plus visibles.
Par contre on découvre parfois les ossements d’animaux.
  • je trouve la carapace d’un bébé tortue à côté du jardin.
  • un jour en forêt ma femme découvre le crâne d’une biche.
  • plus récemment nous apercevons au bord d’une route le crâne d’un blaireau.
  • et le squelette de chat trouvé derrière la maison
On peut se demander par quelles magies ces ossements d’animaux viennent croiser nos chemins.
Il y a peut etre un peu de Totoro là-dedans…comme les mondes parallèles, ceux de la réalité (le monde des adultes) et ceux des enfants, et ceux des esprits de la forêt qui parfois s’entrecroisent. Les enfants sont sur la frange intermédiaire, entre le monde des adultes et celui des esprits de la forêt. Voilà l’histoire de Totoro.
Les ossements découverts sont l’empreinte minérale des animaux sauvages.
En disparaissant les animaux sauvages cessent d’etre invisibles. C’est comme si soudain il existaient à la fois dans leur monde et le nôtre.
Les animaux sauvages après leur mort viennent nous rappeler leur existence, et le fait que les montagnes; les forêts, le village n’appartiennent pas qu’à nous les hommes, mais que nous les partageons avec d’autres êtres.