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La culture sur butte

 

Sepp Holzer présente dans son book comment il a développé et utilisé la culture sur butte. La culture sur butte est régulièrement citée lorsque l’on parle de permaculture.
Il s’agit de regrouper du bois mort, humide, spongieux, d’ajouter des feuilles et autres matières végétales etc et de recouvrir le tout de terre. Cela forme un butte d’où le nom de la technique.
Sur youtube j’ai découvert cette excellente présentation par Philip Ferrer qui explique la mise en pratique de la culture sur butte.
On voit ce monsieur à l’accent étonnant chercher du bois mort en forêt et monter une butte dans son jardin. Son jardin d’ailleurs est magnifique.

Je décide d’essayer aussi à mon tour. La journée a été bien chargée et je pars dans mon petit camion peu avant la tombée de la nuit, destination le fond de la vallée, où la route se dilue dans la montagne. J’emporte une hache et une fourche. Et le petit tour dans la nature qui s’ensuit, à peine une heure devient une petite aventure en soi. Quel plaisir que de passer ces quelques instants volés au quotidien dans la pleine nature. En forêt.

400 mètres après la dernière maison du village un jeune chevreuil croise le petit chemin de pierres, à quelques enjambées du camion.

Un peu plus loin sur le bord du chemin; peu après les ruines d’un temple qui a disparu dans un incendie il y a quelques années, des tâches brunes s’étalent dans une flaque d’eau. Je m’arrête et descends du camion pour voir de quoi il s’agit. Oups, des dizaines de crapauds partouzent tranquillement comme si de rien n’était. La puissance de la nature. Il doit déjà y avoir des dizaines de milliers d’oeufs dans cette flaque d’eau. Qui sait combien de ces oeufs formeront des têtards, et combien feront le régal des tritons et des salamandres, et combien deviendront de beaux crapauds bien gluants en mesure de perpétuer l’espèce.

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Je repars dans le camion après cette découverte. Continue jusque plus profond dans la montagne et la forêt. Il y reigne un silence profond, seul le courant d’une rivière est audible.

La, je pars à la recherche de vielles souches et de bois mort. A la hache je coupe les vieux troncs tombés sur le sol que la mousse recouvre. Quel plaisir que de tapper, frapper le bois et regarder la lame de la hache déchiqueter le bois. Je sens mon corps s’éveiller, le sang irriguer mes muscles à mesure que j abats la hache sur les troncs d’arbre. Ouah ce doit etre bien beau que d’abattre un arbre à la hache me dis-je. La tronçonneuse, c’est bien laid. C’est encore la belle saison, il n’y a pas d’insectes ni serpents.
Les chocs de la hache résonnent dans toute la forêt. Je ne me sens pourtant pas seul.

Je rammasse aussi des feuilles mortes, des branches tombées ça et là sur le sol humide et noir.
Tout celà formera une superbe butte dans le jardin.

La nuit va bientôt tomber. C’est le moment de rentrer.
Je charge tout dans le petit camion, le keitora. Avant de monter et de démarrer, je lance « Merci Forêt » … je reviendrai sous peu.

 

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Finalement ce sont les citrouilles qui ont le plus donné cet été. Avec les mini tomates; les piments et la coriandre.

Ce soir je découpe les citrouilles en cubes et les fait cuire dans la marmite, avec des tranches de cochon, du curry et autre épices. C’est assez réussi.

La terre du jardin demandera encore beaucoup de temps, de travail et de crottin de cheval; pour être ce que nous voudrions ce qu’elle soit.

Mais nous apprécions le dîner et ce cadeau de la terre.

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Du bon usage de la cravatte

Activité scolaire

Le motoculteur et les anciennes rizières

Nous avons récupéré le motoculteur Honda FU650 de l’ancien propriétaire. C’est un bel engin, en excellent état malgré ses 10 ans d’age.

Nous le passons dans deux champs. La terre, dure, tassée, qui ne laissait pas pousser les légumes, et supprimait leur envie de lebensraum, se laisse ouvrir par le labour. Elle devient légère, redevient terre.  L’opération ne lui fait pas mal, ne la meurtrit pas, mais la fait s’épanouir, lui redonne une nouvelle vie. La terre devient si belle qu’on en mangerait. Mousse au chololat.
Les champs n’ont pas été utilisés pendant 30 ans au moins. Je vois peu de vers de terre. A certains endroits la terre est dure comme de la pierre. Il faut 10 ans pour obtenir une bonne terre.
Moi qui aime l’immédiat; je suis servi.
Les champs sont d’anciennes rizières. Les hommes autrefois ont creusé la terre à 50 centimetres et on recouvert le fond de pierres et de caillous, afin de rendre le terrain imperméable et de  retenir l’eau nécessaire à la culture riz.
Nous devrons donc faire de beaux rangs, et y ajouter de la terre; augmenter la couche de l’humus, pour que les légumes y poussent sans que leurs racines n’atteignent la glaise et ne s’abîment dans son humidité.
Ceci dit, je n’ai pas l’intention de faire des rangées de légumes, alignés comme au régiment. Il y aura de l’improvisation, du chaos, un peu de folie. Et puis, pas de film plastique ni d’engrais chimiques ou d’entre choses affreuses comme de la poudre d’os, je n’ai aucune envie de polluer ma terre avec des produits recyclés d’abattoirs.
De toute façon, ce qui poussera, les chevreuils viendront le manger la nuit.
Je prendrai ce qu’ils nous laisseront.
motoculteur fu650
champ laboure