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Garder son calme

Cet été sera sans doute marqué par la saison des pluies qui a duré jusqu’à assez tard.

J’ai récolté dans le jardin tout le maïs. Quand je vois qu’à la superette un épi de maïs s’achète 100 yens soit moins d’un roro, on peut se demander comment peut vivre un maraicher ici … Les prix des légumes sont trop bas. Même la pastèque, qui se négocie 2000 yens … si on pense à la place que ça prend dans un petit champ, et le temps qu’il faut pour que ça pousse … je doute de la rentabilité des pastèques aussi. Quoi, il y a que le pavot et la coca qui rapportent ???

Les tournesols baissent la tête.

Je décapite quelques tournesols pour les faire sécher et récolter les graines.

Les petits piments shishito poussent bien.

Il y a une colonie de punaises blanchâtres dans les shishitos … kézako ?

Avec les légumes (tomates aubergines shishito margoses) que je récolte tous les deux jours je fais d’énormes ratatouilles. Un plat qui; dégusté froid, va très bien avec la chaleur et permet de se ré-hydrater.

On est allés chercher des prunes; et j’essaie de faire des uméboshis. (prunes salées).

uméboshi et feuilles de shiso rouge

N’empèche, depuis novembre, avec une restructuration au boulot, je stresse un peu comme une puce. … Tout ce qui aurait pu aller mal au boulot … est allé mal. Mon employeur est une grosse boite US donc tout ce décide aux headquarters aux US; loin de moi! … Nous avons été transférés dans une nouvelle équipe, culturellement c’est très différement; j’ai l’impression d’être dans les années cinquante, et puis les nouveaux managers n’ont aucune idée de ce que nous faisons ni aucun apétit pour comprendre ce sur quoi nous travaillons. C’est presque comique.

Il y a donc beaucoup d’incertitude sur ce que l’équipe va devenir par la suite. Et c’est certain il y en aux US qui posent la question: mais que fait ce français qui vit au Japon ? Et pourquoi dit il toujours toutes ces blagues débiles pendant les téléconférences ? Et son accent !!! Il faut le virer celui-la !!!

Entre les politiques de bureau aux headquarters (finalement là où mon sort professionnel se décide) et notre vie au village, il y a bien dix mille kilomètres …

cette époque où les chanteurs fumaient des clopes à la télé.

Je réalise combien je dois à la famille et aux amis. Car tous m’ont écouté patiement … toutes mes longues divagations et complaintes …

‘je quitte le boulot ou j’y reste, en attendant ?’

je me lance dans le maraichage et l’élevage de cagouilles?’ (youtuube)

J’ai bien cherché d’autres jobs dans la même boite en interne mais voyez vous; rien ne me séparera du village; et des jobs qui correspondent à mes domaines de compétence et qui peuvent se faire du Japon à distance … il y en pas des masses … en fait il n’y en a pas; pour être clair.

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Le village aussi, avec la beauté qu’il nous offre de contempler chaque jour, m’aide terriblement. Parce que, que je quitte mon job ou non, ou que le job me quitte, les belles montagnes, les belles forêts qui nous surplombent seront toujours là, et finalement mes petits problèmes de boulot, elles s’en foutent !!!!

Au jardin en mi juillet

On commence à récolter le maïs. Tous les deux jours je remplis une boite de tomates, concombres, carottes. Les courgettes ne donnent pas grand chose.

Les piments sont prometteurs.

Jamais aussi bien réussi les tournesols.
Les margoses commencent à donner. On les cuisine en curry ou simplement poêlées, avec de l’ail. Ca va très bien avec l’été.

Cette année le jardin est très bien protégé des chevreuils et des anagumas. C’est l’année dernière je crois que j’ai tout barricadé avec des filets en nylon et des grilles métalliques. No pasaran.

Des oeufs méticuleusement alignés sous une feuille de piment.

Un jardinier qui passe de l’insecticide partout doit bien s’ennuyer. Les insectes offrent un spectacle dont je ne sais me lasser.

Finalement les pieds de tomates plantés en pleine jungle, dans un espace étroit et occupé par les pousses de myoga marchent très bien. Les tomates sont un peu difficiles d’accès mais par contre les autres plantes les protègent des oiseaux.

Une citrouille (kabocha) pousse dans les branches du grenadier.
Récupération des eaux de pluie dans un récipient métallique utilisé traditionnellement pour stocker du riz et le protéger des souris.

La saison des pluies est tardive cette année, donc pas eu beaucoup à arroser. En général, en fait, je n’arrose pas, car j’essaie de recouvrir la terre du jardin avec des brindilles, de la paille, des feuilles mortes ou encore du crottin de cheval. Un sol recouvert n’a pas vraiment besoin d’être arrosé.

Les feuilles rouges; c’est du shiso. Cela pousse naturellement. On utilise ces feuilles rouges pour colorer les uméboshis, ou en faire un jus, délicieux et désaltérant.

Je crois que, ami chou, est venu pour toi le moment de passer à la casserole.

Je prépare une petite allée pour planter de nouvelles choses; comme des carottes.
Observer la dextérité et l’élégance.

Sans doute le développement de l’intellect et de la cervelle est le résultat d’une erreur dans le processus évolutif, qui aboutira à l’autodestruction de notre espèce.

Le vrai problème n’est pas l’autodestruction de notre espèce mais que une quantité phénoménale d’autres espèces se verra disparaitre au cours du processus destructif, et par notre faute.

J’ai du caca dans les yeux ou cette araignée a perdu des pattes ? Que lui est il arrivé ?

En voilà une qui se balade autour de l’escargot, elle a toutes ses pattes !
Sudachi – Merci à dame la mouche d’apporter un peu de rouge.

Un tour au jardin

Comme chaque année les montagnes cette semaine sont magnifiques avec les jeunes feuilles; il y a une palette extraordinaire de verts et de couleurs.

Fin avril début mai; c’est peut être le moment où les montagnes sont les plus belles ici dans le coin.

Et comme chaque année je me relance dans le jardinage avec beaucoup d’espoir et d’excitation. Les récoltes ne sont jamais vraiment à la hauteur des attentes mais même sans grand résultat, jardiner me procure toujours beaucoup de plaisir. Et aussi l’occasion d’observer tout ce qui se passe; avec les insectes, la terre… et bientôt on verra les grenouilles aussi.

Les tas de bois sont prêts pour les hivers prochains.

Les premières feuilles du kaki

Les premières feuilles du grenadier

Les premières feuilles du figuier

Voici une vue du jardin. Tout est barricadé pour bloquer les chevreuils et les anagumas.

Côté Est

Côté ouest

J’ai planté des choux

Et il faut admirer la perfection de la nature, un jour plus tard on voit des oeufs d’insectes sur les feuilles … c’est vrai que c’est bon le chou !

Des carottes. J’ai jamais réussi à faire pousser des carottes jusqu’à maintenant

Dans les petits pots diverses pousses, pleines de promesses. courgettes. tournesols. concombres

J’ai des genres de petits pois aussi; ils démarrent bien.

Dans les grands pots noirs j’ai des mûriers. Je les planterai dans la montagne cet hiver

J’ai planté du gingembre aussi, faut attendre pour qu’il démarre.

Les insectes eux aussi font leur business

Question jardinage le voisin monsieur O est un pro. Son jardin est toujours très bien entretenu. Une chose intéressante; c’est qu’il a transplanté dans son jardin des plantes de la montagne: du tara (angélique du Japon). On en mange les pousses en tenpura c’est un régal.

Et aussi des fougères, on en mange les pousses au printemps.

Franchement on dirait des petits bras qui sortent de la terre.

Il m’en offre une grosse poignée. Je lui demande comment ça se prépare, il répond ‘ta femme saura’ 奥さんに任して