Tagué: réparer des outils
Réparer une hache
Il y avait une petite tête de hache, toute rouillée et bien misérable, dans un débarras de la maison de madame M.

Je doute qu’elle s’en soit servi, mais ce doit être un préjugé de macho, car comment savoir en vérité.
Si ONO おの 斧 signifie la hache en général, il semble qu’ici au moins on nomme YOKI よき les haches de petite taille.
La tête de la hache est vraiment rouillée.

Mais on distingue les marques typiques du mayoké (pour faire chasser les esprits); des trois et des quatre traits gravés de chaque côté de la lame.
C’est donc une hache à utiliser en forêt dans la montagne (ça n’est pas truc que l’on utilise simplement à la maison).
On distingue aussi deux caractères; Kawanishi. 川西 Ce devait être le nom du forgeron du coin. Je vais essayer de vérifier auprès des anciens du village. A ma connaissance il n’y avait pas de forgeron dans la vallée, ce Kawanishi devait être dans la ville voisine ? Mystère et bouledegomme.
L’idée me vient de restaurer et remettre en état cet outil.
Le métal reprend de son éclat, après un long passage au papier de verre.

La lame est bien endommagée j’essaye de la reprendre en la travaillant sur une pierre à affûter. Voila un travail bien agréable pour une fin de journée.

Ca commence quand même à prendre forme.
Ensuite ajouter un manche, pour cela j’utilise le manche d’un vieil outil de madame M encore … et le tour est joué!



Photos du dimanche
Un dimanche tranquille marqué par des pluies puissantes l’après midi. Quelques photos en vrac….
Idéal pour s’occuper des vieux outils trouvés la semaine dernière.
Ai remis en état le vieux sumitsubo.

ainsi que quelques ciseaux à bois.

Notre petit atelier est un vrai bazard. Y ajoute trois etagères pour compacter le bordel qui commence à recouvrir le sol. Etagères testées et approuvées aussitôt par Minou.



Dans le jardin les artichauts sont en fleur. Nos trois artichauts qui se battent en duel sont le sujet de conversation favori des voisins, curieux de cette plante exotique. Nous leurs sommes reconnaissants d’ajouter du mauve à notre palette de couleurs.

Réparer une vieille hache
Après la serpe … la hache …
Cette hache trouvée pour 500 yens dans une brocante (soit 5 euros) a besoin d’être réparée pour pouvoir servir.
Nous avons envie de l’utiliser lorsque nous irons travailler dans la montagne.
Il faut en remplacer le manche, le manche actuel se défait et en plus il est trop long.
Il faut aussi retirer la rouille pour faire réapparaître la beauté du métal.
Et affûter la lame avec la pierre.
Je crois que l’on appelle ce type de hache Yoki.
Vocabulaire.
Ono 斧 Hache
Yoki ヨキ Hache plus petite, que l’on utilise d’une main. Je crois ce nom est une onomatopée.
A propos, une autre hache du même type, mais plus grande; somnole dans l’atelier. Achetée également pour 500 yens.
Le jour viendra où nous lui referons une petite beauté:
Si vous ne connaissez pas je vous recommande l’article où nous parlions des signes magiques inscrits sur les lames des haches japonaises.
Réparer l’ancienne serpe
C’est l’automne, d’ici quelques semaines, il n’y aura plus ni sangsue ni frelon et je retournerai dans notre petite montagne. Le but, débroussailler, continuer à déblayer et planter des arbres. C’est donc le temps des préparations. Car telle est ma mission.
Un truc à faire, remplacer le manche de la serpe et en réarranger la lame. Cette serpe est ancienne. Un voisin me l’avait offerte l’année dernière après que nous ayons acheté notre petite montagne. Elle avait dû appartenir à son père ou son grand père. La lame porte le nom du forgeron qui l’a faite ainsi que le nom de la ville de Shiso; proche de 10 kilomètres.
Autrefois il y avait une trentaine de forgerons à Shiso, je crois comprendre qu’il n’en reste aujourd’hui que deux ou trois. Ces forgerons fournissaient les agriculteurs et les forestiers en outils … Pas du made in china mais du made à dix kilometres de la maison.
Je me suis bien servi de la serpe l’année dernière, mais tapant comme un malade sur des tonnes de lianes et de bambous j’en ai brisé le manche et abimé la lame.

D’abord je protège la lame dans un journal plié pour éviter de me trancher les bras.
Je scie dans la longueur un nouveau manche, sur 3寸, 3 sun, soit trois pouces. Les charpentiers utilisent toujours le sun comme mesure et expliquent que les chiffres exprimés en pouces sont plus faciles à retenir qu’en centimètres car ils sont sont plus petits. (par exemple 3 sun au lieu de 10 centimètres).
Il est un peu plus délicat de voir où percer le manche pour y insérer les deux clous de fixation.
Mais bon on y arrive après avoir fait une copie de la lame sur un bout de papier.
Ensuite je passe la lame à la meule pour la corriger, et effacer les éclats faits l’année dernière.
Finalement je passe la lame à la pierre à aiguiser pour la reprendre en douceur. Ce type de travail avec la pierre ou la meuleuse invite toujours à apprendre des gestes. A les faire bien. C’est tout un art. A chaque fois on finit par se laisser guider par le geste. La pierre et le métal se parlent et on suit le geste qu’ils nous incitent à faire. C’est très reposant.
Le résultat est assez concluant.
J’en profite pour dégager l’entrée de la montagne. La végétation obstrue l’entrée.
Les branches coupées, on les amène ensuite aux chèvres du voisin qui sont toutes contentes. Elles aiment bien ces feuilles.
Rien ne se perd. Tout se transforme.











Vous devez être connecté pour poster un commentaire.