Tagué: un montagne au japon
Le meilleur café de la semaine
Le meilleur café de la semaine, je le bois le dimanche matin. Car je peux le prendre tranquillement dehors en regardant la (ma) montagne.
A propos pour le café nous nous permettons des extravagances: nous le faisons venir du Mammoth Coffee à Tokyo, ils font un excellent blend qu’ils appellent ショコラ.
Et depuis la semaine dernière je peux même observer mes ruches en prenant le café 🙂 … Que demander de plus….
Couper des cryptomères
La partie supérieure de notre montagne est recouverte de cryptomères.
Il faudrait couper régulièrement, tous les dix ans, les arbres en mauvaise condition pour laisser aux meilleurs assez d’espace et de lumière pour pouvoir se développer plus encore. On peut dire ‘élever une foret‘. Dans notre montagne on voit, au nombre de souches dans le sol, que le ménage a été fait à un moment autrefois. Puis ça s’est arrêté. Résultat, les arbres ont grandi considérablement mais se gênent mutuellement. Le feuillage de certains est tout a fait déséquilibré.
D’autres avec la neige et les tempêtes se sont tordus et sont devenus des dangers publics!
Bref, nous devons prendre les choses en main. En décembre nous avions identifié les arbres en mauvais état et dressé la liste des arbres à abattre.
Et ce weekend nous sommes passés a l’action.
Avec notre ami S. aux manœuvres.
S. est charpentier de métier.
Pour construire les maisons de ses clients il part lui-même en forêt couper les cryptomères qui deviendront poutres et piliers. Dans toute cette affaire j’observe et j’apprécie le temps que nous passons ensemble tous les deux. C’est vraiment chouette. A l’occasion j’aide pour transporter les outils ou tirer des câbles.
J’avais aussi une petite caméra pour immortaliser cette belle journée et la partager sur youtube.
Mikados géants dans la montagne
Notre petite montagne est constituée de 3 terrasses qui se succèdent. Depuis L’année dernière je me suis focalisé sur la première terrasse, et c’est la que je suis en train de planter des arbres.
Plus haut il y a deux autres terrasses. La seconde, au milieu, est assez clean, et est occupée de cryptomères et de théiers.
La troisième terrasse est la plus grande, et est en partie obstruée par des cryptomères écroules il y a dix ans. Après le passage d’un typhon.
Ces cryptomères sont tombés les uns sur les autres et ils forment un réseau de mikados géants.
Avec ma tronçonneuse je m’avance donc dans ce tas de mikados, et je commence à déblayer. Il faut couper les troncs d’arbres en sections de 1.5 à 2 mètres. Pour pouvoir ensuite les déplacer et les ranger. Il n’y a pas de route d’accès, donc je fais tout a la pogne, sans engins.
Comme dans le jeu mikado, il faut réfléchir avant de mettre en route la tronçonneuse, et imaginer comment les troncs d’arbres vont réagir à notre intrusion. Certains vont se mettre à glisser le long des pentes, et dans ce cas la, faut pas se trouver sur le passage. D’autres, poussés par le poids d’autres arbres vont ployer ou se relever, et il faut veiller alors à ne pas y bloquer la tronçonneuse dans le bois qui pourrait se resserrer sur elle.
Au bout de deux heures de travail, le réservoir de la tronçonneuse est vide. Moi aussi. Je commence à fatiguer et c’est à ces moments la que l’on commence à faire des erreurs, qui éventuellement peuvent conduire à une blessure.
Les forestiers, les pros, qui travaillent ainsi dans la forêt, savent gérer leur force en prenant des pauses régulièrement et savent faire la sieste dans les montagnes. Ils sont très forts, de pouvoir travailler ainsi toutes les journées.
Mais ceci dit travailler ainsi dans la montagne donne une pêche incroyable. Je pense que c’est le silence, la tranquillité, le contact avec la terre, le bois et les plantes. On respire au rythme de la nature et il y a comme une communion. D’autant que ce travail, ça n’est pas pour gagner de l’argent ou exploiter quelque chose, c’est pour rendre la montagne encore plus belle.
Planter des oliviers
Kae Browneyes, une lectrice de ce blog, a émis l’excellente suggestion de planter des oliviers dans la montagne. Voici son message:
Pour planter les oliviers il a fallu donner moults coups de pioche pour creuser; couper et arracher les petits bambous sasa 笹 qui se propagent dans la terre en tissant des réseaux souterrains de racines. Invisibles au départ, cachés dans la terre et sous les feuilles mortes, ils se propagent partout et envahissent facilement un terrain. Un peu comme des réseaux terroristes….
La paix ne saurait s’installer et durer toute seule. Comme pour l’olivier, il faut l’aider et construire un environnement qui lui est propice.
