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(Re)Faire le mur
Un petit jeu de mot.
Refaire le mur de pierres qui longe la maison de Mme M et la protège de la rivière est un petit projet qui me permet d’évacuer le stress du boulot.
Je fais le mur et ainsi m’évade 😛
Je viens de finir la première ligne de pierres. Pour faire le mortier j’emprunte la bétonneuse du voisin. Je coulerai du béton derrière les pierres, pour renforcer le tout. Un procédé que Scott Nearing décrit dans The Good Life. C’est comme cela qu’il s’est construit ses maisons. Faut que ce soit du solide. Histoire que le tout résiste à la rivière lors des typhons et des grandes pluies.
Manipuler ces grosses pierres se fait au coût d’un effort physique important. Mais on observe que les pierres; en bas, plus près de la base du mur, sont encore deux à trois fois plus volumineuses. Décidément les anciens avaient la pèche.
Encore un projet de longue haleine mais j’aime ces projets qui s’étalent sur plusieurs semaines. Cela laisse le temps d’observer, de réfléchir comment on va s’y prendre … bref; d’apprendre.

On voit bien que le mur à ce niveau est bas. Il y a certes des parpaings mais je ne sais pas si cela tiendrait. Et puis c’est moche.



Voila la première ligne est faite … cela a pris 8 heures à peu près…
Des news du village
Ce qui s’est passé cette dernière semaine ou derniers dix jours avec les pluies fortes et continues sur une grande partie du pays était selon les anciens du village sans précédent.
Notre vallée a eu beaucoup de chance, les dégâts y sont mineurs. Rien à voir avec les destructions totales des régions voisines et des lourds bilans humains avec de si nombreuses victimes à Hiroshima etc…
La rivière qui traverse le hameau a bien tenu et a bien fait son boulot d’évacuer illico des tonnes et des tonnes d’eau. Elle était quasiment dans cette situation (filmé en 2015 lors du passage d’un typhon).
Par contre cette fois, à certains endroits; la rivière arrivait à dix centimètres d’un pont ou de la route. On était à deux doigts de dégâts plus importants.
Dans la nuit de vendredi un éboulement derrière la maison d’un voisin a fait se détourner un cours d’eau devenu torrent de boue. Les différents canaux qui irriguent le village ont été immédiatement bouchés et l’eau est allée se déverser un peu partout. Les pompiers sont venus en demandant à se préparer à évacuer et, comme la plupart des voisins, nous sommes allés passer la nuit à la mairie, en sécurité.
C’était un peu une pyjama party avec les voisins. Les gens étaient très calmes, et comme tout le monde se connaissait il y avait beaucoup de discussions.
Je suis resté près de l’entrée là où se retrouvaient les pompiers pour obtenir le plus d’info possible sur la situation. D’autres éboulements ont à un moment isolé une partie de notre vallée; selon certains. A un moment je n’ai pas pu m’empécher de penser au pire.
Le samedi matin nous sommes retournés au village et avons pu mieux juger la situation, à la lumière du jour.
Des canaux débordaient toujours et l’eau boueuse continuait de se déverser partout et en partie sur notre bonne et vieille maison, en petites quantités, à peine deux trois centimètres. On a dégagé les derniers canaux obstrués et tout s’est tout de suite calmé. rentré dans l’ordre… si je peux dire.
Ici, plus de peur que de mal donc. Malheureusement, tout le monde n’a pas eu notre chance.
Typhon: destruction d’un sanctuaire shintô
Un typhon est passé il y a dix jours. Le vent a soufflé très fort. A certains endroits de la vallée il y a eu des dégâts. Des toitures endommagées. Pas mal d’arbres couchés.
Plus au sud, à 10km, un arbre s’est écroulé sur un sanctuaire shintô (jinja 神社). Shintô cette religion animiste unique au Japon, qui célèbre les déités de la nature. Dans sa chute l’arbre a détruit une bonne partie de ce jinja. Des parties du bâtiments ainsi ont été écrasées comme des mouches mais la petite construction qui abrite la déité a été épargnée, . On en aperçoit bien le petit toit, resté intact, comme par miracle. Je crois que cet élément se nomme justement le hondono 本殿.
Je ne connaissais pas ce sanctuaire. Il est situé à quelques kilomètres au sud de l’entrée de notre vallée, dans un endroit magnifique, comme c’est souvent le cas pour les jinjas. Dans une belle forêt. Il faut quitter un hameau et franchir une petite rivière sur un pont de métal, vert, pour y parvenir.
Des arbres majestueux entourent ce sanctuaire. Dès que l’on pénètre ce lieu on est ailleurs; il y a définitivement quelque chose de spécial, c’est palpable.
Mais c’est en réalité ce même sentiment qui nous gagne lorsque l’on entre en forêt; le fait de marcher sur la terre molle et vivante des bois, se baigner dans cette lumière soudainement verticale qui s’égoutte sur nous, nettoyée par le tamis des feuilles, vouloir respirer profondément, se mettre aux aguets, dans l’espoir de voir ou d’entendre des animaux; et être aux pieds de ces géants qui nous connectent à la fois à la terre, et au ciel.
Le sanctuaire shintô, le jinja, ainsi placé au pied des arbres, nous rappelle directement au caractère sacré de la forêt. Il y a une interdépendance. Le jinja est sacré car il est dans la forêt. La forêt est sacrée car elle abrite un jinja. Dans le hondono du jinja la déité est symbolisée par un miroir; où la silhouette des arbres et le silence feutré de la forêt se reflètent.
Cette fois-ci cependant avec le typhon et l’arbre qui a cédé sous l’insistance du vent, la forêt a porté un coup fatal au sanctuaire.
Les habitants du hameau tenteront sans doute de le réparer. Affaire à suivre.
Le plan de la montagne
Ragafrance avait suggéré que je fasse un plan de la montagne. C’est chose faite !
On voit bien les trois terrasses qui se succèdent. La première je l’ai nettoyée (débroussaillé la jungle) et nous y avons planté une vingtaine d’arbres depuis l’année dernière.
La deuxième terrasse est inchangée, et occupée de cryptomères et de théiers.
La troisième est couverte de cryptomères avec une grande clairière en son centre, un typhon il y a 10 ans y a tout arraché.
Je suis en train de dégager tous les arbres effondrés pour faire place nette.
Une prochaine étape aussi sera d’y abattre les cryptomères en mauvais état.
Mikados géants dans la montagne
Notre petite montagne est constituée de 3 terrasses qui se succèdent. Depuis L’année dernière je me suis focalisé sur la première terrasse, et c’est la que je suis en train de planter des arbres.
Plus haut il y a deux autres terrasses. La seconde, au milieu, est assez clean, et est occupée de cryptomères et de théiers.
La troisième terrasse est la plus grande, et est en partie obstruée par des cryptomères écroules il y a dix ans. Après le passage d’un typhon.
Ces cryptomères sont tombés les uns sur les autres et ils forment un réseau de mikados géants.
Avec ma tronçonneuse je m’avance donc dans ce tas de mikados, et je commence à déblayer. Il faut couper les troncs d’arbres en sections de 1.5 à 2 mètres. Pour pouvoir ensuite les déplacer et les ranger. Il n’y a pas de route d’accès, donc je fais tout a la pogne, sans engins.
Comme dans le jeu mikado, il faut réfléchir avant de mettre en route la tronçonneuse, et imaginer comment les troncs d’arbres vont réagir à notre intrusion. Certains vont se mettre à glisser le long des pentes, et dans ce cas la, faut pas se trouver sur le passage. D’autres, poussés par le poids d’autres arbres vont ployer ou se relever, et il faut veiller alors à ne pas y bloquer la tronçonneuse dans le bois qui pourrait se resserrer sur elle.
Au bout de deux heures de travail, le réservoir de la tronçonneuse est vide. Moi aussi. Je commence à fatiguer et c’est à ces moments la que l’on commence à faire des erreurs, qui éventuellement peuvent conduire à une blessure.
Les forestiers, les pros, qui travaillent ainsi dans la forêt, savent gérer leur force en prenant des pauses régulièrement et savent faire la sieste dans les montagnes. Ils sont très forts, de pouvoir travailler ainsi toutes les journées.
Mais ceci dit travailler ainsi dans la montagne donne une pêche incroyable. Je pense que c’est le silence, la tranquillité, le contact avec la terre, le bois et les plantes. On respire au rythme de la nature et il y a comme une communion. D’autant que ce travail, ça n’est pas pour gagner de l’argent ou exploiter quelque chose, c’est pour rendre la montagne encore plus belle.
Typhon numéro 11
Ah donc ce serait le onzième typhon cette année ? Celui-ci passe dans la région, traverse le Japon dans un axe sud nord, à hauteur de Shikoku.
De fait il pleut énormément. Toute la nuit.

Au matin la rivière qui traverse le hameau et longe notre jardin est déchainée. D’habitude un si calme cours d’eau que Minou traverse pour aller se promener en forêt. Et transformé en torrent d’eau et de terre. C’est très impressionnant. La force des éléments !
Heureusement dans le village pas de dégât.
Mon fils et le scolopendre
07:30 du matin.
Notre fils s’apprête à sortir de la maison pour aller à l’école. Au même moment un énorme scolopendre se promène sur la porte d’entrée. La nuit a été chaude et humide. A cause d’un typhon qui s’approchait. Cette météo est propice à la visite des scolopendres.
C’était l’occasion de les prendre en photo tous les deux, mon fils et le scolopendre. Pour un joli portrait. Un portait de famille.
Et puis ça permet de donner un idée de leur taille, aux scolos.
J’ai eu ensuite envie de mettre la photo sur le blog mais je ne veux pas poster la photo de mon fils sur le web .
Après avoir considéré plusieurs solutions:
1 je renonce à mettre la photo sur le blog;
2 je pixelise le visage de mon fils avec gimp;
3 je colle un portrait de chateaubriand sur mon fils,
et demandé des suggestions à des amis sur le web:
Cracrayol @cracrayol ou le visage de Doraemon, voir le ‘logo’ du Laughing Man, de Ghost in the Shell ^^
La photo est un peu sombre. Vous avez trouvé le scolo ?
Vélo après le typhon
Le typhon numéro 8 est passé hier assez loin. Il a plu toute la journée hier, parfois des pluies fortes. Stress test des rivières. Aujourd’hui le ciel est un peu dégagé et tout est trempé d’eau. Excellent pour un tour en vélo.
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