Tagué: destruction de l’humanité
Des nouvelles du sanctuaire détruit
Dans un article récent on voit un sanctuaire shintô qui a été détruit en partie par la chute d’un arbre gigantesque, lui même mis à terre par un typhon de grande puissance. La théorie des dominos.
On peut constater sur les photos récentes que tout a été dégagé. Les petits édifices qui avaient été endommagés ont été démontés. Et les poutres qui peuvent être brûlées ont été alignées, apprêtées pour un bûcher futur.
Nous sommes constamment impressionnés par la capacité des Japonais de ranger et tout remettre en ordre après les multiples catastrophes qui dans une procession ininterrompue viennent frapper l’archipel. On peut voir comment au prix d’efforts considérables les régions du nord dévastées par le raz de marée de 2011 ont été nettoyées des millions de tonnes de gravas. Idem pour la centrale nucléaire de Fukushima détruite (par contre; ranger les atomes et les remettre dans leur boite -de Pandore- est chose impossible), où l’on voit dans les reportages comment tout a été rangé, nettoyé, aligné, étiqueté.
Ainsi préserve t on peut être l’illusion que l’homme est aux commandes ? Il faudra que je pose la question à Minou notre chat.
L’espace vide, rectangulaire, où étaient les édifices avant le typhon, a été purifié. Il est délimité par ces cordelettes ponctuées des bandes de papier blanc (shidé, 紙垂). Je me demande quand les travaux de reconstruction vont commencer. Incessamment sous peu ?
Photo après le typhon
Photo après le dégagement de l’arbre
Typhon: destruction d’un sanctuaire shintô
Un typhon est passé il y a dix jours. Le vent a soufflé très fort. A certains endroits de la vallée il y a eu des dégâts. Des toitures endommagées. Pas mal d’arbres couchés.
Plus au sud, à 10km, un arbre s’est écroulé sur un sanctuaire shintô (jinja 神社). Shintô cette religion animiste unique au Japon, qui célèbre les déités de la nature. Dans sa chute l’arbre a détruit une bonne partie de ce jinja. Des parties du bâtiments ainsi ont été écrasées comme des mouches mais la petite construction qui abrite la déité a été épargnée, . On en aperçoit bien le petit toit, resté intact, comme par miracle. Je crois que cet élément se nomme justement le hondono 本殿.
Je ne connaissais pas ce sanctuaire. Il est situé à quelques kilomètres au sud de l’entrée de notre vallée, dans un endroit magnifique, comme c’est souvent le cas pour les jinjas. Dans une belle forêt. Il faut quitter un hameau et franchir une petite rivière sur un pont de métal, vert, pour y parvenir.
Des arbres majestueux entourent ce sanctuaire. Dès que l’on pénètre ce lieu on est ailleurs; il y a définitivement quelque chose de spécial, c’est palpable.
Mais c’est en réalité ce même sentiment qui nous gagne lorsque l’on entre en forêt; le fait de marcher sur la terre molle et vivante des bois, se baigner dans cette lumière soudainement verticale qui s’égoutte sur nous, nettoyée par le tamis des feuilles, vouloir respirer profondément, se mettre aux aguets, dans l’espoir de voir ou d’entendre des animaux; et être aux pieds de ces géants qui nous connectent à la fois à la terre, et au ciel.
Le sanctuaire shintô, le jinja, ainsi placé au pied des arbres, nous rappelle directement au caractère sacré de la forêt. Il y a une interdépendance. Le jinja est sacré car il est dans la forêt. La forêt est sacrée car elle abrite un jinja. Dans le hondono du jinja la déité est symbolisée par un miroir; où la silhouette des arbres et le silence feutré de la forêt se reflètent.
Cette fois-ci cependant avec le typhon et l’arbre qui a cédé sous l’insistance du vent, la forêt a porté un coup fatal au sanctuaire.
Les habitants du hameau tenteront sans doute de le réparer. Affaire à suivre.
La pensée du jour
Aujourd’hui, dans un mail, F. résume très justement la situation du monde actuel.
« Quand je vois l’état du monde je me dis il faudrait que toutes ces grosses boîtes aillent se faire foutre – ce système où une partie de l’humanité chercher à consommer le plus possible au plus bas coût possible ruine toute la sagesse acquise au cours de millénaires. »
F. a entièrement raison. Je le suis à fond.
Les grosses boites, aucun intérêt. Il faut se tourner vers le vivant, la nature, l’animal, le minéral, la culture.
Et les montagnes elles aussi nous disent la vérité. Et ma tronçonneuse aussi.
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