Catégorie: lectures

Deux semaines depuis que j’ai quitté mon travail

(J’ai écris ce même article en anglais ici)

Cela fait un peu plus de deux semaines que j’ai quitté mon travail.
Les choses commencent à se stabiliser.

Je suis encore un peu trop occupé. J’ai besoin de ralentir un peu.
J’ai l’impression d’avoir gardé mon rythme de salarié à temps plein …

Il faudra encore quelques semaines pour que tout se calme vraiment.

Le jour où je serai plus apaisé—quand je pourrai m’asseoir et regarder en moi—je sais que je pleurerai de joie.
Je pleurerai de joie parce que je me suis libéré.


Mon nouveau rythme quotidien

Je me rends compte que ce que je fais maintenant, chaque jour :

  • Je me réveille quand je me réveille.
  • Je vais dans mon home office et je me fais un café.
  • Je passe plusieurs heures à dessiner, faire des bandes dessinées ou écrire quelque chose.

La série Ippuku = une bouffée – histoire courte en quelques cases

La série Itteki = une goutte – dessin simple, spontané qui décrit un moment

  • Puis, une fois que le soleil passe les montagnes, vers 10 ou 11h, je commence à bouger, je pars pour une longue marche, ou je fends du bois, je travaille au jardin, je récolte fruits et légumes et je les cuisine.

Ce que je fais chaque jour ressemble beaucoup à ce que je faisais quand j’avais 12 ans : écrire, dessiner, lire.

Est-ce que tout cela ne serait pas un retour à un état initial ?

Je me demande : est-ce que ça valait la peine de travailler pendant 30 ans juste pour revenir à faire ce que j’aimais déjà enfant ? Oui bien sur …


Décomposer ces 30 années

1995 → 2005

  • Profiter de la vie
  • Explorer, travailler dans différents pays
  • Apprendre à être salarié, Apprendre un métier, Apprendre l’anglais
  • Mariage !

2005 → 2015

2015 → 2025

Je mets « retraite anticipée » entre guillemets parce que je ne suis pas sûr qu’arrêter de travailler comme employé à 54 ans et se lancer dans ses projets personnels ce soit vraiment anticipé…
Mais mieux vaut tard que jamais


Vivre la vie idéale

Ma vie actuelle ressemble à la vie idéale que j’imaginais.

En ce sens, il est utile d’avoir une vision—quelques images—de ce à quoi ressemble sa vie idéale.
Chacun aura sa propre conception de la vie idéale, ses propres images.

Pour moi, la vie idéale est un mélange de travail créatif—dessin et écriture—et de travail physique, concret, comme le jardinage ou toute activité liée à l’autosuffisance.

Un exemple de vie idéale pour moi est celle de Tomi Ungerer, qui avait quitté New York dans les années 70 pour vivre quelques années au Canada, en Nova Scotia, avant de s’installer en Irlande.
Il partageait son temps entre le travail artistique et l’elevage de moutons.
Je me souviens d’un documentaire où on le voyait s’occuper de moutons au Canada.

🎥 Documentaire sur Tomi Ungerer – Kunst Künstler

D’ailleurs, je connais le travail de Tomi Ungerer depuis l’âge de sept ans, quand ma tante Francoise m’a offert un de ses livres :

Pas de baiser pour maman

Déjà j’adorais ses dessins !!!!

Deuxième talk show aujourd‘hui …

Aujourd‘hui, cet après-midi, nous faisons notre deuxième talk show avec monsieur Iwata Kenzaburo, sur le thème des Heures Oisives de Yoshida Kenko (ou Urabe Kenko).

Nous allons couvrir au max quatre textes,

  • 82 laisser une place d’inachevé、
  • 68 les gros radis、
  • 55 comment bien construire sa maison、
  • 74 les fourmis

en fonction du temps que nous passerons sur chacun.

Cela demande beaucoup de préparation, d‘abord pour la sélection des passages, leur compréhension, l‘idée pour un dessin les accompagnant et puis les questions, les thèmes que l‘on veut développer dessus au moment du talk show.

Bien évidement chaque étape me permet d‘apprendre énormément de choses, dans tous ces domaines différents, la compréhension de la langue et de la culture japonaises, la connaissance de l‘histoire, comment «décortiquer» un texte, et en extraire ce qui est aujourd‘hui des pépites et en faire des dessins …

En background les soirs de semaine je me prépare pour les talk shows futurs en lisant d‘autres ouvrages que je voudrais pouvoir aborder même superficiellement, comme le dit des heiké (12è siècle, gros pavé difficile d‘accès), l‘essai d‘esthétique de Tanizaki sur l‘éloge de l‘ombre (cependant ça n‘est pas vraiment de la litérature classique, ça date de l‘avant guerre) par exemple …

Les quatre passages sélectionnés aujourd‘hui: tous ouvrent la porte sur des concepts fascinants

  • 82 laisser une place d’inachevé、–> éviter la perfection
  • 68 les gros radis、–> ne pas sous-estimer l‘importance, la puissance de la foi
  • 55 comment bien construire sa maison、–> garder une pièce vide sans usage prédéterminé
  • 74 les fourmis –> on s‘active tel les fourmis, courant d‘un point A à un point B, mais à la fin c‘est la mort qui nous attend au bout de la route

Mmmm peut-être que, si je continue à travailler pour ces talk shows j‘arriverai à être un peu moins con … ce serait cool !

Ici, la page préparée pour l‘histoire des gros radis … J‘aime beaucoup ce dessin, j‘en suis très content …

L‘histoire raconte comment deux radis viennent défendre un préfet attaqué par des brigands … ce préfet qui depuis des années a religieusement mangé des radis pour son petit déjeuner … ici j‘ai dessiné donc un radis japonais (daikon) vétu d‘une armure, mais une armure européenne, car, pourquoi pas !!!

Premier Talk Show réussi

Le projet du 6 septembre avec Kenzaburo Iwata s’est très bien passé. Nous avons fait salle comble, le café où nous avons tenu le KOTENPAN -talk show sur la litérature japonaise classique- était plein !

Le public était varié, de 7 à 95 ans…

Du livre des heures oisives nous nous sommes entretenus sur le chapitre 69 et le chapitre 109

J’avais préparé ces deux pages qui présentent chaque chapitre, avec un lien QR Code vers la traduction en Japonais moderne, le texte original, et un dessin.

Le dessin à droite traite du chapitre 69 qui met en scène Shounin, le fondateur le Engyoji, et oui, le formidable ensemble de temples situés au top d’une montagne juste au nord de Himeji. C’est un des endroits les plus formidables du Japon et étonnamment préservé du tourisme sauvage

Dans l’histoire, Shounin est dans une auberge et il entend les plaintes de haricots mis à bouillir, et de leurs cosses qui elles brûlent et se consument pour faire cuire les premiers.

Voila une histoire bien étonnante !!

Le dessin à gauche reprend le chapitre 109, beaucoup plus terre-à-terre mais non moins plein de sagesse avec l’anecdote du grimpeur d’arbre accompagné de son maître.

Le maître ne dit rien, il fume tranquillement une cigarette et boit son café lorsque le grimpeur est tout en haut dans l’arbre, mais lorsqu’il redescend et n’est plus qu’à deux mètres du sol, le maître s’active et l’interpelle, pour faire bien attention à ne pas tomber …

J’ai lu cette histoire à mon ami Saki chan qui monte souvent haut dans les arbres pour les élaguer, et il confirme:

quand on est tout en haut on sent le danger et naturellement on fait très attention.

Mais lorsque l’on descend et que l’on est plus prêt du sol, alors on peut relacher son attention et par excès de confiance faire une mauvaise chute !

Yoshida Kenko l’auteur des heures oisives, au 14è siècle, a vu juste!


Voir tant de monde m’a donné confiance dans mes prochaines aventures où j’abandonnerai mon travail salarié pour me consacrer pleinement à ce genre de projet.

Passés les premiers moments d’euphorie on pense à plusieurs points à améliorer pour la prochaine fois; à savoir notamment communiquer à l’avance les chapitres sélectionnés, pour permettre aux spectateurs de se préparer et de les lire à l’avance. Se mettre tout d’un coup dans un texte classique même court n’est pas forcement évident.

Nous espérons ainsi avoir plus de questions et une audience plus engagée pendant la présentation.

Et donc pour la prochaine fois nous aurons:

Les chapitres -dans le désordre-

  • 82 laisser une place d’inachevé、
  • 68 les gros radis、
  • 55 comment bien construire sa maison、
  • 74 les fourmis

Le prochain Talk Show sera le 4 octobre à 14 heures, dans le même café, Kokuraya.

https://www.instagram.com/kokuraya.himeji/


Sinon l’automne est définitivement arrivé, et les nuits sont fraiches, on a besoin d’une petite couverture …

L’été paradoxalement n’a pas été horriblement chaud comme l’année dernière.

Semaine de vacances

J’ai pris une semaine de vacances et c’était vraiment formidable.

Chaque fois que je prends des vacances; c’est comme un run test de lorsque j’aurais arrêté mon boulot … ou que le boulot m’arrêtera …

Mélange de travaux dans le jardin, de travail autour de mes bandes dessinées, et une ou deux escapades. Le tout dans un rayon de moins de 20 kilomètres.

Encore plus agréable avec cette belle saison. Il fait beau, les matins et les nuits sont frais; mais le temps la journée est très agréable.

Et puis c’est la merveilleuse saison des pousses de bambou et d’autres bonnes choses comme le tara no me, jeunes feuilles d’angélique.

Ici d’énormes pousses de bambou laissées à refroidir après les avoir bouillies dans du son de riz pour en retirer l’amertume.

Saki chan m’a amené dans un coin de la vallée où il y en a foison. Souvent le tara no me se fait en tempura mais j’ai essayé, avec mon ADN Charentais, avec du beurre à la poêle. Très bon.

Les tara no me, avant de passer à la casserole.

Dans le jardin je vais visiter régulièrement les semis et voir ce qui se passe.


Côté Bande dessinée

Côté Bande dessinée j’ai fini de ranger mon Open Garage et je vais l’ouvrir les samedi et dimanche de la semaine prochaine.

Le projet de l’open garage je l’avais un peu mis en sourdine ayant réalisé que pour exposer des dessins …. il faut d’abord des dessins ! Je me suis donc concentré sur mon dernier livre, Continuer, que j’ai pu finaliser en Janvier.

Je ne sais pas si il y aura des visiteurs, je me lance dans l’inconnu mais c’est bon pour la santé ça de se jeter dans quelque chose de nouveau que l’on n’a jamais essayé !

Voici les photos que j’ai postées sur instagram hier.

Vente directe de mes BD pendant la Golden Week

Les 3 et 4 mai

à Himeji

Noter les cônes de signalisation (la porte donne juste sur la route et je trouve que ça peut être dangereux) aux couleurs de Wakamé (vert) Tamago (jaune)

Vente directe des BD

Petite note sur le parking

J’expose aussi des dessins de mes trois bande dessinées, Tout Ira Bien, Retour sur Terre et Continuer.

Les dessins, imprimés, je les colle à une petite planche ce qui fait qu’elles tiennent toutes seules et on peut les prendre en main pour les regarder.

Des dessins de Tout Ira Bien

Des dessins de Continuer, avec quelques objets d’autrefois

Voila !

Faites-moi signe si vous êtes à Himeji !


Côté lecture

depuis novembre je me suis mis à lire en japonais; choisissant des livres avec ces critères simples: contemporain, et moins de 250 pages. ca a donné une suite de livres assez éclectiques, certains m’ont beaucoup plu, d’autres, beaucoup moins.

Le dernier livre, https://www.gentosha.co.jp/book/detail/9784344434523/ ce soir c’est du gibier par Ogawa Ito m’a tellement déçu (j’ai trouvé trop léger et sans réelle substance) je vais désormais changer mes critères.

https://bookmeter.com/users/1554216/books/read

J’ai classifié les romans japonais lus ces derniers mois.

Axe bas vers le haut: intérêt. le sujet ou l’histoire m’a intéressé voire passionné. Les choses qui m’ont passionné, beaucoup touchent de la société japonaise contemporaine, l’identité コンビニ人間, le suicide des jeunes カラフル、天国はまだ遠く, l’argent pour la retraite 老後の資金ありません、vie de paria en rédemption 苦役列車

J’ai cherché sans trouver des romans sur d’autres thèmes que j’aimerais mieux comprendre le thème des hikikomori, le thèmes des enfants qui refusent d’aller à l’école; auriez-vous des suggestions de livres qui traitent de ces sujets .

Axe gauche vers droite: accessibilité ou facilité de lecture pour le lecteur lambda dont je fais partie.

Donc la bulle orange; excellents livres, sujets passionnants mais le style et le vocabulaire très riches rend la lecture difficile.

Bulle bleu claire; facile à lire mais le livre m’a simplement ennuyé, trop fade à mes yeux, manque de piment.

Bulle jaune: facile à lire et le sujet ou l’histoire m’ont vraiment intéressé.

Bulle bleu foncé : un peu entre les deux.

Ca me fait un ratio proche de 50 50 si je compte les livres dans la bulle jaune vs les livres dans les bulles orange et bleu clair.

Pas mal.

Maintenant ma nouvelle approche va être un peu plus ciblée, j’ai gagné confiance en ma capacité à lire en Japonais avec plaisir, donc maintenant je vais choisir des livres qui m’intéressent plus directement, même si le texte peut être un peu plus ancien ou bien plus difficile d’accès.

Cette semaine je commence avec une autobiographie de Mizuki Shigeru le grand dessinateur de Gégégé ni Kitaro … !

Dimanche c’était hanami

Dimanche avec les voisins c’était hanami: pique nique arrosé sous les cerisiers en fleurs.

Il y a de telles micro variations dans la floraison des cerisiers. Au sud de la vallée les cerisiers sont en pleine floraison, je dirais 120 pour cents. alors qu’ici, juste 3 km plus au nord mais la vallée est plus étroite ça commençait juste ….

Tous les hameaux qui constituent le village ne fêtent pas le hanami. Il semble que notre hameau fasse exception. Sans doute une tradition hyper locale, mais c’est aussi possible parce qu’il y reigne une atmosphère particulièrement bon enfant dans notre hameau, et ça peut être un peu différent ailleurs.

Il est vrai que dans notre hameau, personne ne se prend trop au sérieux. Or il suffit qu’il y ait une seule personne qui se prenne trop au sérieux pour gâcher toute l’athmosphère ….

Et comme tout le monde se connait si bien, notre voisine sa famille vit dans le village depuis 700 ans mais les autres vivent ici depuis au moins 4 générations …. ça fait des liens des forts. C’est comme une grande famille.

Nous venus de Tokyo il y a 12 ans nous sommes comme la mouche tombée dans le yaourt mais tout le monde nous a acceuillis si chaleureusement! On n’est pas prêts de l’oublier ça …


Côté lecture, la lecture de 『卵の緒』 瀬尾まいこ | 新潮社 n’avance pas trop vite, je suis un peu distrait et étalé … Mais l’histoire est touchante, un garçon a l’intuition d’avoir été abandonné par ses parents et adopté (suteko) et on le voit de chapitre en chapitre progresser jusqu’à l’adolescence. Lire ainsi des romans japonais contemporains m’aide à toucher des sujets de la société japonaise …. sinon au village je suis trop dans ma bulle.

Il est difficile de suivre longtemps les bonnes habitudes. La bonne habitude en l’occurence c’est de se coucher le soir à 19 heures trente ou 20 heures; débrancher tout l’électronique et lire tranquillement, une heure. Je vais essayer de m’y remettre cette semaine.


J’ai commencé à travailler sur un nouveau projet de livre-bande dessinée. J’ai fini d’écrire le scénario général.

C’est un mélange de joie et d’excitation, de savoir que je suis sur le point de commencer à travailler sur un nouveau projet, mais aussi de crainte … et de questionnement: dois-je continuer comme je le fais, écrire des histoires, les faire imprimer et les vendre ensuite directement sur le site, et dans les commerces de la région, ou bien dois-je changer de méthode ?

Dois-je par exemple après que j’aurais quelques pages de faites, contacter des éditeurs et voir ce que ça peut donner ? Sachant que ça me mettrait sur une catapulte qui permettrait d’aller au niveau suivant -un peu comme un jeu vidéo- ou bien est-il préférable que je continue à travailler dans mon coin, tout seul, mais entièrement libre …. Je ne sais pas ! ….

Mais, l’absence de progrès; de transformation c’est une sorte de régression … Les boules !!!

Déblocages: La lecture en Japonais

J’ai pu réaliser récemment plusieurs déblocages. En voici un, d’abord, sur le sujet de la lecture en Japonais.


Je vis au Japon depuis plus de vingt ans et pourtant je lis très, très peu en Japonais. En tout cas, je ne lis pas en Japonais pour le plaisir, mais plutôt par nécessité. Ce qui est vraiment dommage et un finit par constituer un handicap.

Le fait que mon travail se fait tout en Anglais n’aide pas du tout. Et en plus beaucoup des infos que je consulte ou consomme sont elles aussi en Anglais, que ce soient des podcasts ou des vidéos sur youtube.


La découverte plus tôt cette année du fanzine de monsieur Iwata a aidé mon cerveau à former de nouvelles connexions. Cet été j’ai lu des recueils de chroniques qu’il avait écrites pour le Kobe Shinbun.

Donc j’avais une pile de héra hera tsushin (le fanzine en question) à côté de mon futon. Un soir que je bouquine avant de me coucher, je comprends tout d’un coup que ce héra héra tsushin que j’aime tant est un peu l’équivalent contemporain des Heures Oisives de Urabé Kenko (14è siècle). Je me suis mis alors à relire les Heures Oisives, en Français. C’est l’un de mes livres préférés et il m’a suivi partout. En le relisant avec énormément de plaisir je découvre qu’il évoque le temple de Engyo ji de Himeji (à 10 km de la maison). J’y prends tellement de plaisir que j’achète une édition de l’époque de Meiji afin d’essayer de me rapprocher un tout petit peu du sujet et de l’esprit …

Cet ancien livre décrit un ancien monde révolu. Et ces belles illustrations. La calligraphie, qui imite une écriture au pinceau et se nomme kusushimoji rend le book tout à fait inbitable au novice que je suis et resterai.

J’ai parlé des heures oisives et des points communs avec héra héra tsushin à Monsieur Iwata et ça lui a fait très plaisir …. il a même mis dans son fanzine une photocopie de mon exemplaire des heures oisives !

(magazine du 27 mai 2024) https://www.hera-hera.net/nikki202405.html#top

Plus tard je lui ai aussi donné un dessin de lui et de urabe kenko dans la même maison, à des époques différentes. Il l’a mis aussi dans son fanzine.

(magazine du 2 août 2024) https://www.hera-hera.net/nikki202408.html


Un autre événement c’est un workshop sur le théatre noh, dans un restaurant pas loin d’ici. Des acteurs de noh viennent nous présenter leur art, en particulier leurs instruments de musique. Au préalable nous devions, les participants, préparer un petit texte sur le noh, ce que j’avais fait avec plaisir …

Le workshop se passe très bien et à la fin nous emportons avec nous les copies des textes écrits par les autres participants. Ma première réaction -typique- était ah non je ne vais pas lire ça (trop difficile). Mais finalement une fois de retour à la maison je me mets à lire les textes écrits pas les autres participants.

En particulier le texte écrit par un participant qui compare l’histoire de la pièce de noh « hachi ki » à certains passages de la bible. Ce texte est magistral et sa lecture me donne beaucoup de plaisir.

Finalement: je me dis: hey, je peux lire des choses « compliquées » comme ça, sans avoir recours au dictionnaire… C’est comme une révélation..!


Pour tester cette « théorie » je vais chercher un roman contemporain; La Fille de la supérette (コンビニ人間, Konbini Ningen). Le texte est simple dans un contexte que je connais et ce livre finalement se laisse lire. Sur les pages je copie les mots et les idéogrammes que j’ignore.

Je lis ce livre avec plaisir. Constater que je peux lire avec un effort raisonnable un roman en Japonais me donne confiance et dissout mes réticences.

Ainsi je peux découvrir de nouveau le Japonais écrit. Et il y a vraiment des pépites à découvrir, dans les expressions et les tournures de phrases. OMG !!


Quel idiot que je suis mais mieux vaut tard que jamais; sans doute absorbé dans le travail et toutes les autres choses, ces 20 dernières années, je n’avais pas essayé vraiment de lire en Japonais.

Or, il y a tant de choses à apprendre.


En même temps, en tant qu’auteur de BD, je me renseigne sur la nécessité de créer une maison d’édition.

Je m’intéresse aussi aux librairies, au Japon. Avec la digitalisation, le vieillissement de la population, et l’accaparement des cerveaux par les smart phones, beaucoup de librairies au Japon ont fermé. En 20 ans, un tiers des librairies au Japon a fermé.

La magie encore de youtube, (cette même magie qui contribue aux faillites de librairies) m’informe que, au milieu de ce marasme, il y a des cas exceptionnels, comme par exemple une librairie ouverte 24 heures sur 24, car elle est jointe à un convenience store (konbini) Family Mart. Ce qui est fou, c’est que cette librairie n’est qu’à 40 km d’ici. Trop curieux j’attends la nuit et je vais voir….

Pour y trouver quelques romans contemporains auxquels je vais m’essayer. Il faut, en effet, continuer à apprendre…

Se reconnecter grâce à la lecture

Tôt le matin de week end vers 5 ou 6 heures j’aime me glisser dans le jardin avec une thermos de café… et je parcours quelques pages, je lis!

Lire me permet de me reconnecter avec moi-même car je fus il y a très longtemps un très gros lecteur, dévorant quand j’étais étudiant un livre par semaine. La vie professionnelle et la numérisation inéluctable de ma vie personnelle et la profusion des distractions sur le Net, m’ont éloigné de la lecture, et c’est quelque chose qui me manque !!

Tôt le matin donc j’essaie de me faire une désintoxe en passant le matin ces moments calmes, en grande compagnie.

Samedi c’était avec Shakespeare, et son Macbeth, que je n’avais jamais lu.

Ca réveille d’anciennes connexion dans la cervelle, ça les dépoussière,

les synapses font des petites étincelles;

par exemple je me souviens tout d’un coup que le film de Kurosawa 蜘蛛巣城 avec Mifune était une adaptation de Macbeth…

Et ça donne envie de le revoir …

Une phrase… dans Macbeth:

Rien dans sa vie Ne l’honora autant que sa façon de la quitter. Il est mort Comme un homme qui eût appris par cœur à mourir Pour rejeter le plus précieux de ses biens Comme une bagatelle insignifiante

Et puis dimanche et ce matin de lundi retrouvailles avec l’un de mes personnages préférés: Chateaubriand! Je l’avais lu il y a plus de vingt ans et j’avais à l’époque, adoré ses mémoires d’outre tombe…

Je m’y remets. Avec plaisir. Avec un peu d’appréhension aussi: que vais-je en penser, aujourd’hui ?

p6

tout chevalier errant que je suis, j’ai les goûts sédentaires d’un moine : depuis que j’habite cette retraite, je ne crois pas avoir mis trois fois les pieds hors de mon enclos. —– tiens ben c’est tout comme moi, dans le village!!

(xx)

Quant à moi, je ne me glorifie ni ne me plains de l’ancienne ou de la nouvelle société. Si, dans la première, j’étais le chevalier ou le vicomte de Chateaubriand, dans la seconde je suis François de Chateaubriand; je préfère mon nom à mon titre

p10

Les jésuites suppléent à la solitude à mesure que celle-ci s’efface de la terre.

p54

C’est pour avoir vu le colonel en second du régiment de Conti, le marquis de Wignacourt, galoper sous des arbres, que des idées de voyage me pour la première fois par la tête.

p62

La mort est belle, elle est notre amie: néanmoins, nous ne la reconnaissons pas, parce qu’elle se présente à nous masquée et que son masque nous épouvante.

Ces petites heures que j’arrive à arracher à ma propre médiocrité me font un bien énorme.

Après on peut faire un tour dans le jardin et contempler les fleurs des zaricots

Et puis plus tard aller chercher dans les bois des pousses de bambou

Lecture: Man’s search for meaning

ISBN-10 ‏ : ‎ 9780807067994

C’est un livre par Viktor Frankl. Il doit y avoir des traductions en Français.

J’ai fait connaissance de ce book car il était souvent cité dans des livres et des articles que j’ai lus récemment

Né en 1905 il a été emprisonné à Auschwitz et des camps de travail forcé par la suite, jusqu’à la fin de la guerre.

Je pourrais copier ici plusieurs pages de citations de ce livre intense et profond; mais je vais me contenter, de celle-ci:

Page 85.

What was really needed was a fundamental change in our attitude toward life.

We had to learn ourselves and furthermore, we had to reach the despairing men that

it did not really matter what we expected from life, but rather what life expected from us.

We needed to stop asking about the meaning of life. And instead, to think of ourselves as those who were being questioned by life daily and hourly.

Our answer must consist not in talk and meditation, but in right action and in right conduct. Life ultimately means taking the responsibility to find the right answer to its problems and to fulfill the tasks, which it constantly sets for each individual.

These tasks and therefore the meaning of life differ from man to man and from moment to moment. Thus, it is impossible to define the meaning of life in a general way.

Lecture: Your Money or Your Life

Your Money or Your Life par Vicki Robin.

Un bon book que je recommande à toute personne intéressée sur la question du travail; de la vie et du pognon et de comment trouver une bonne balance dans tout cela, dans l’optique de devenir financièrement indépendant et de quitter le rat race.

Au sujet du rat race…. J’y suis encore … Puisque je continue à travailler, pour continuer à toucher un salaire. Mais avec notre installation à la campagne il y a 10 ans nous n’avons plus d’emprunt immobilier à rembourser ni de loyer à payer.

Vivant à la campagne, aussi, nous avons cessé de “consommer” (ou: nous consommons beaucoup moins) et nous nous sommes mis à produire: en faisant nos légumes, notre thé, notre bois de chauffage et quelques autres petites choses … Inversion des rôles ! Création de valeur !! Donc grâce à notre nouvelle vie je dirais que j’ai quitté le rat race à 50%. J’ai un pied dans la liberté. Mais l’autre est encore dans la roue du hamster (ou du rat).

Comment j’ai découvert ce livre

J’ai entendu parler de ce book pour la première fois pendant l’écoute d’un podcast avec le fameux mister money moustache.

Ce gars moustachu vit au Colorado et prône l’indépendance financière, et comment y parvenir le plus jeune possible afin de pouvoir se libérer du travail métro boulot dodo.

Résumé … en bullet points

  • constat du rôle de plus en plus important du travail dans la vie des gens. pollution du cerveau et corporate bullshit. risque de se faire bouffer par le boulot
  • constat que nous avons un capital de LIFE ENERGY limité au départ.
  • Travailler a un coût. Combien de LIFE ENERGY nous coûte-t-il de travailler ?
    • Il faut tout prendre en compte, comme le temps et le coût pour se rendre au travail, le coût des repas pendant la pause déjeuner, le coût du costard …
    • Et par conséquent quel est notre véritable revenu et le véritable bottom line, ce qui reste à la fin mois.
    • On se rend compte que le travail a beaucoup de coûts associés et que le revenu net que l’on en obtient est moindre que ce que l’on pouvait penser. (on parle même pas des impôts la!)
  • Une méthode pour prendre en main ses finances
    • calculer combien on a gagné depuis que l’on travaille
    • faire le compte de toutes ses possessions et dettes
    • calculer la différence (equity)
  • Bien comprendre que l’on fait un boulot pour le pognon, et dans la plupart des cas, rien d’autre. (est ce que c est vraiment mon cas ? pour moi ça n est pas tout à fait clair …)
  • faire la liste de toutes ses dépenses
    • et identifier ce dont nous avons vraiment eu besoin ou ce qui nous a vraiment fait plaisir
    • on réalise que beaucoup de choses ont peut être été achetées de manière impulsive … et ça c’est ptet du au stress du boulot d’ailleurs !
      • pareil pour les vacances … si on n’avait pas un boulot ennuyeux ou stressant … est ce qu’on dépenserait autant pour décompresser pendant les vacances ?
    • finalement de quoi avons nous vraiment besoin ?
    • quelles dépenses ou quels achats nous ont apporté une satisfaction réelle ?
    • Cette étape peut permettre de faire de l’ordre dans ses finances; par exemple réduire ses dépenses et son endettement.
    • on peut réaliser aussi combien “coûte” le travail car on aura fait la liste de toutes les dépenses liées au boulot, et qui ne sont pas forcement très visibles
  • Continuer la méthode en faisant un graphe, montrant pour chaque mois les revenus, et les dépenses.
    • méthode visuelle pour aider à mieux contrôler ses dépenses et les réduire.
    • Beaucoup ont en réalité, étant endettés, plus de dépenses que de revenus (gros problème) mais grâce à cet exercice ils peuvent progressivement améliorer leur situation financière et faire en sorte qu’ils aient un solde positif.
    • Dans ce cas, la différence peut être investie.
      • Dans par exemple des index funds.
      • Avec la méthode de l’auteur, et bien sûr c’est si simple sur le papier, le temps aidant, les épargnes ajoutées dans les investissements vont atteindre le niveau des dépenses → on parvient à l’indépendance financière.

Qu’est ce que j’ai bien aimé ?

Tout cela parait assez évident… mais le book est bien construit.

J’ai bien aimé la partie sur la désacralisation du travail et ce concept de life energy.

Le déroulement est très logique. De bons rappels; très sains, sur la frugalité, et la question de qu est ce que nous voulons vraiment ? Quel est notre but ? Bosser ? Consommer ? Bien sûr que non.

(Wakamé Tamago: le but, c’est aimer)

J’ai bien aimé la suite ok bon ben si on met de l’ordre dans son esprit, on peut mettre de l’ordre dans ses finances. Ca peut être un processus long mais c’est nécessaire.

Mettre de l’ordre dans ses finances peut permettre de devenir financièrement indépendant: en investissant ses économies et en suivant cette fameuse règle des 4 pour cents.

Si on suit tous les points on peut reprendre sa vie en main…

Dommage, le livre ne semble pas avoir été traduit en Français.

Le livre a été traduit en français (merci Viviane pour votre message la dessus !):

Quelques extraits

More is better turns out to be a formula for dissatisfaction. If you live for having it all, what you have is never enough.

marketting theory says that people are driven by fear, by the promise of exclusivity, by guilt and greed, and by the need for approval. advertising technology, armed with market research and sophisticated psychology, aims to throw us off balance emotionnally and then promises to resolve our discomfort with a product.

if you werent spending most fo your time making money, life could be a whole lot cheaper! Because your days are consumed by your job, you need money to handle every other aaspect of your life from day care to home repair from entertainment to being listened to with compassion.

the wealth we enjoy today is the result of centuries of frugality. Furgality if enjoying the virtue of getting good value for every minute of your life energy and from everything you have the use of. frugality means enjoying what we have.

to be frugal means to have a high joy to stuff ratio.

ppl dont need enormous cars, they need respect. they dont need closets full of clothes, they need to feel attractive and they need excitement and variety and beauty.

ppl dont need electronic equipment, they need something worthwhile to do with their lifes.

retirement doesn’t mean you stop working, it means you can stop working for money. We all want to be useful, to be recognized by others for the contribution we make. If we think paid employment is our only admirable, respectable and consequential way to contribute, then who would want to retire. Nobody wants to be a has been washed up, put out to pasture. Discounting work from wages means that you are valuable in every role task, activity, and it might free you to retire a lot earlier so you can give a lot more of yourself to others.

Mr Money mustache summarizes this rule of thumb as follows’ your crossover point comes when you have 25 times your annual expenses. Which, which functionally gives you a 4% withdrawal rate indefinitely. For example, an annual expense of $36,000 requires $900,000 in total assets for becoming financially independent.

Un peu de lecture !

Cette année je change un peu ma façon de bouquiner: j’ai sélectionné un grosse dizaine de livres que j’ai envie de lire et je les ai posés sur une table dans mon bureau. Ils sont bien visibles. Et puis, je picore. Je prends un book, si je sens un embalement je m’y plonge mais si ça ne prend pas, je le remets sur la table et je passe à autre chose.

C’est un peu du butinage…

J’avais pris la pléiade de St Exupéry, pour m’attaquer à son dernier écrit, ‘Citadelle’ et bien la citadelle m’est tout à fait restée fermée, j’ai eu beau frapper, sa porte ne s’est pas ouverte !

Et par hasard je me suis replié sur « pilote de guerre », où j’ai été emporté par cette écriture et cette intelligence ! le 20è siècle a produit de belles choses, en France !

Il n’est rien à décider. Ca regarde Dieu exclusivement

Notre monde est fait de rouages qui ne s’ajustent pas les uns aux autres. Ce ne sont point les matériaux qui sont en cause, mais l’horloger. L’horloger manque.

Tiens ça me fait penser au conarovirus ça:

Une administration n’est pas conçue pour résoudre des problèmes neufs.

La division blindée doit agir comme l’eau. Elle doit peser légèrement contre la paroi de l’adversaire et progresser là seulement où elle ne rencontre point de résistance. (…) Les tanks ont joué un rôle d’agents chimiques qui détruiraient, non l’organisme, mais les nerfs et les ganglions.

Nous n’avons pas le loisir de méditer sur le passé. Nous assistons au présent. Le présent est tel.

Une civilisation est un héritage de croyances lentement acquises au cours des siècles, difficiles parfois à justifier par la logique, mais qui se justifient d’elles mêmes; comme des chemins, s’ils conduisent quelque part, puisqu’elles ouvrent à l’homme son étendue intérieure.

Une mauvaise littérature nous a parlé du besoin d’évasion. Bien sûr, on s’enfuit en voyage à la recherche de l’étendue. Mais l’étendue ne se trouve pas. Elle se fonde. Et l’évasion n’a jamais conduit nulle part.

Sur la défaite de la France, inévitable:

Nous ne pouvons pas changer notre terre à blé en terre à charbon.

L’Esprit, chez nous, a dominé l’intelligence.

Désormais chaque explosion me paraît, non nous menacer, mais nous durcir.

Le métier de témoin m’a toujours fait horreur. Que suis je si je ne participa pas ? J’ai besoin, pour être, de participer.(…) Qu’est ce qu’un homme s’il manque de substance ? S’il n’est qu’un regard et non un être?

Je comprends le sens de l’humilité. Elle n’est pas dénigrement de soi. Elle est le principe même de l’action. Si, dans l’intention de m’absoudre, j’excuse mes malheurs par la fatalité, je me soumets à la fatalité. Si je les excuse par la trahison, je me soumets à la trahison. Mais si je prends la faute en charge, je revendique mon pouvoir d’homme. Je puis agir sur ce dont je suis. (….) Il est donc quelqu’un en mois que je combats pour me grandir.