Tagué: la nature

I AM THE BOSS

I AM THE BOSS

Et qu’est ce que tu es venu faire dans ma forêt ?

 

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Monsieur Crapaud rencontré chez lui dans la forêt en ce beau jour d’automne.

 

Au delà de son apparence grotesque, il y a beaucoup de gentillesse dans le crapaud, non ?

La puissance de la nature

A chaque instant nous sommes rappelés à la puissance de la nature.

1) Des grenouilles; les moriaogaeru (Rhacophorus arboreus), sur la branche d’arbre située au dessus d’un étang, pondent leurs oeufs dans un nuage de mousse blanche. Les têtards; une fois le moment venu, tomberont dans l’eau de l’étang et y continueront leur développement.

oeufs de moriaogaeru

2) Une guêpe a édifié un nid délicat sur le rayon d’une roue de notre bicyclette. Sept alvéoles de papier.

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3) Des guêpes encore ont vu dans les détails de la cloche du temple du village l’opportunité de bâtir avec le moindre effort.

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Vocabulaire

かえる 蛙 Grenouille

L’écosystème et l’escalier

Le mur derrière la maison. Un tas de bois datant de 10 ans au moins le protégeait du regard. L’hiver et le chauffage au bois aidant le tas de bois a diminué.

Le mur a l’âge de la maison. Il est en terre battue, apposée sur un treillis fait de bambou. De méchantes plantes de bois le protégeaient à moitié du tas de bois. Le tas de bois, mélange de branches de cyprès idéales pour commencer le feu, de vielles planches de bois, et des morceaux de pin qui avaient du servir à chauffer l’eau du bain jadis.

L’endroit coincé sous un préhaut est sombre; humide. Je n’étais jamais vraiment rassuré lorsque la nuit j’allais y chercher du bois pour alimenter Calcifer notre poêle à bois. J’avais l’impression à la fois d’être observé par des animaux et d’être à la frontière d’un monde parallèle (mais par nécessairement hostile).

Finalement nous dégageons tout le tas de bois pour faire réparer le mur. Il aurait fallu une autre année à Calcifer pour en venir à bout, et nous voulons fermer les autoroutes à scolopendres avant l’été.

Et nous avons quelques surprises.

1 une petite colonie de termites s’est installées entre des planches au milieu du tas de bois. Impressionnant de voir ces êtres redoutables, blancs, silencieux. La colonie heureusement est limitée à quelques planches. Je jette les termites à la rivière avant d’aller brûler le bois derrière les montagnes. Holocauste.
2 le reste du squelette du chat dont nous avons parlé plus tôt. On voit les deux omoplates et des vertèbres. Le chat est il mort ici silencieusement ou le renard l’a-t-il mangé ?
3 et puis, sur le mur de terre battue, enfin dégagé des planches, de délicates structures de terre construites par de petites guêpes.

Le mur en lui même n’est pas en si mauvais état. Saki chan le charpentier du village nous dit que les murs anciens en terre battue sont très solides.
Certes il y a des trous. Pas étonnant que des animaux se promènent sous le plancher de la cuisine. Mais je m’attendais à quelque chose de bien pire.

La nature nest pas naive. Il ne faut pas la sous-estimer. Cependant même si la nature est cruelle et dure, elle n’a pas la méchanceté ni la bêtise de l’homme.

En tout cas il s’en est passé des choses; dans notre tas de bois, derrière la maison.

Une dernière remarque. Chacune de notre expérience à la campagne est crescendo. Nous sommes partis de zéro. A mesure que nous nous accoutumons à ce nouvel environnement et que nous en profitons avec plus de profondeur, viennent des événements dont nous nous serions bien passés. (le scolopendre, les insectes, un animal sous la cuisine, et ces termites, et le squelette du chat). Ce sont comme les marches d’un escalier, que nous gravissons pas à pas, les étapes d’une initiation.

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Le mur derrière la maison. Une fois le tas de bois et les planches dégagés.

nid de guèpes

Les délicats nids de guèpes sur le mur même. Les guèpes ont sans doute utilisé la terre du mur pour les faire.

Les os du chat

Le reste du fameux squelette du chat. Qui était bien caché derrière les fagots.

termites

Les termites découvertes entre des planches. Je les ai balancées dans la rivière. Mais j’ai remarqué que, le lendemain, les poissons ne les avaient pas mangées.

Le Chevreuil piégé.

Huit heures du mat’, les brumes chachent le haut des montagnes. Il fait doux aujourd’hui; on sent le printemps s’approcher.
Je fais un tour dans le village; histoire de me dégourdir les pattes après avoir passé dix heures en avion hier. J’aperçois un chevreuil de l’autre côté de la rivière. C’est dans un champ de yuzus. Il y a quelque chose d’anormal; l’animal fait beaucoup de bruit; il se débat. Ses bois se sont pris dans des filets. Il a dû être pris là, bloqué; depuis 4 heures. Les chevreuils en effet retrournent vers les montagnes à la fin de la nuit.
La bête est épuisée, mais se démène avec une énergie féroce; elle se tourne sur elle même, donne des coups de tête. Sa langue pend. J’entends son souffle.
Les filets; qui sont là autour des champs justement pour éviter l’intrusion des chevreuils, font une grosse pelotte autour des bois de l’animal. Il y a des cordes; qui lui serrent le cou et sont au point de l’asphixier.
J’appelle ma femme et un voisin. Le voisin répond de suite ‘J’arrive; on va se le faire’: Effectivement zigouiller le chevreuil serait le plus simple; et le moins dangereux. On veut pas se prendre un coup de pattes dans les bijoux de famille.
Dans le village il est d’usage de zigouiller les animaux qui se prennent ainsi dans les filets. Un coup de bout de boit derrière la nuque.
Mais bon on est des gentils gars de la ville et notre préference est de le libérer.
L’affaire est difficile. Avec une corde on tente d’immobiliser l’animal qui dans sa folie risque bien de nous ouvrir le bide d’un coup de tête. N’est pas cow boy qui veut. On finit par attacher le chevreuil au niveau des bois; en lançant une corde et en l’attachant solidement à un arbre. Le chévreuil se tourne; manque de nous foncer dessus. Le filet, de son côté est sur le point d’étrangler l’animal.
A ce moment là je me dis qu’on ferait mieux de le zigouiller. Mais mon épouse me rappelle au bon sens.
On parvient ensuite à attacher une patte arrière du chevreuil. On tend la corde que l’on noue à un tronc. C’est bon l’animal; attaché en deux points, est enfin maîtrisé.
On peut donc s’approcher. On découpe avec de gros ciseaux la pelotte de cordes et de filet autour des bois du chevreuil.  Puis on coupe la corde pour libérer sa tête. L’animal se relève. Il est plus calme.
On finit par couper la corde pour libérer sa patte arrière. Je me demande s’il ne va pas nous foncer dessus.
Libre, le chevreuil fait quelques pas.
Il se retourne et nous regarde en silence.
chevreuil piégé

minimalisme

l’entrée du village

gecko la nuit

photo…

L’ami le gecko

scolopendre (mukade)

Voici une autre insertion dans le bitume, un scolopendre (mukade).

scolopendre ecrasé

Toutes les personnes à qui nous posons la question ont quelque chose à dire, et une expérience avec un mukade. Personne dans le village n’affirme ne pas en avoir chez lui.

Une personne rencontrée le charmant monsieur O a déjà été mordu. Très douleureux. Heureusement son chien les découvre dans la maison, et il peut les anéantir le plus souvent sans heurt.

C’est un bête incroyable en tous cas (le scolopendre, pas monsieur O).