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Continuer sur le thème de l’amour
C’est maintenant la saison des pluies.
Dans le jardin le développement des tomates est pertubé par des Henosepilachna vigintioctopunctata en très grand nombre, ces bestioles ressemblent à des coccinelles mais elles ont bp plus de points sur le dos … J’essaie d’aller dans le jardin chaque jour, pour les écraser entre mes deux doigts … il en ressort un petit jus jaune vert, que si je pouvais le récupérer en quantité suffisante pourrait être tartiné sur des toasts en tant que « compote bio de pistaches ». Une nouvelle super food !!

Première fois de ma vie: j’ai voté électroniquement pour les élections législatives, le système est bien conçu et facile à utiliser.
Finalement si c’est aussi facile à faire, me dis-je, le vote devrait être purement électronique, c’est plus pratique et plus économique. Je rajouterais au début un questionnaire pour calculer le quotient intellectuel des électeurs, et pour les très bas pourquoi pas filtrer leur vote ou bien les considérer comme équivalents à une demie voix par exemple.
A une époque où les gens semblent si partagés; divisés entre gauche et droite comment faire finalement la synthèse de tout cela ? D’autant que les réseaux sociaux et les médias boostent la part de l’émotionnel … Macron en tant que président aurait pu essayer de faire la synthèse et de rassembler les gens autour d’idées et de valeurs mais il a continué simplement à diviser pour régner.
Bref, Macron qui est loin d’être idiot -et est en réalité un être démoniaque- a avec cette dissolution ouvert le couvercle de la marmite où il a laissé à mijoter un monstre à deux têtes … et pas sûr qu’il puisse refermer ce couvercle …
A vivre au Japon j’observe les Japonais qui ont une approche tout à fait différente de la politique. Et je me dis que leur système avec le même parti politique au pouvoir depuis la guerre, donc une direction constante, téléguidée par le patronat mais avec des courants et des saveurs variés permet au Japonais de continuer sa vie, mener sa barque sans avoir à se soucier de la politique. Il y a un comme un contrat tacite entre le Japonais et les politiques: continuez tranquillement votre chemin, essayez de faire vos magouilles avec réserve et discrétion, et menez une politique dans le sens de nos intérêts sans trop nous matraquer …. Voila. Ne pas penser ni s’inquiéter de la politique -pensez à votre cerveau comme à un processeur- libère de la puissance de calcul qui peut être assignée à d’autre tâches plus utiles. Ou simplement éviter la surchauffe …
Bon, revenons aux choses sérieuses:
Quand mes réunions au travail sont finies je vais donc au jardin essayer de m’occuper des tomates.
Aussi, en fin d’après midi après mes séances de rameur je vais fendre du bois. Ces deux exercices vont très bien ensemble !!!

Mercredi j’ai discuté au téléphone avec mon collègue Christopher. C’est un collègue et un ami. Il vit aux US. Chaque semaine on se prend une heure pour se retrouver au tél et discuter. Il est passionné par la psychologie, l’énergie nucléaire, l’intelligence artificielle, et les champignons hallucinogènes.
Il me parle de son dernier trip halluci qu’il a fait avec des champi. Il s’est fait ce trip le jour du solstice. Il était dehors, juste sous le soleil, dans son jardin.

Là où il habite c’est legit. Il me décrit son trip, je prends des notes pendant ce temps, je griffonne sur quatre pages. Il me dit se retrouver lui-même, lorsqu’il était enfant et adolescent, il était laissé à lui-même et victime de maltraitance. Pendant le trip il se retrouve soi-même enfant et se soigne et se protège, et retire son trauma.
Il a ensuite une vision globale du monde, son trip l’amène au Göbeklitepe en Turquie. Ensuite il visite le Ġgantija à Malte, et une vingtaine d’autres temples qui sont enfouis dessous …. Son trip l’amène aux côtés d’un vieil homme qui chante,
puis
il voit Dieu et la Création, l’Amour et la Paix.
Il me fait ce récit incroyable et j’ai alors l’idée de le dessiner, de dessiner Christopher, dans son trip, où il va visiter Saint François d’Assise … Le thème, l’amour et l’énergie infinie que l’Amour produit.
Pendant trois soirées donc, je prépare le dessin, ce dessin dans un style plus léger, comme une esquisse, accompagnera le dessin dans le style ukiyoé que j’avais fait sur le thème de l’amour; source infinie d’énergie. Les pages; orientées horizontalement, se feront face. C’est mon nouveau projet de livre …

A chaque nouvelle page finie, je vais l’imprimer et je la mets dans un classeur. Cela me permet de me motiver. Pour imprimer les dessins je vais au convenience store du village. C’est une petite routine que je suis ainsi et je sais que ça m’aide à me motiver.
En travaillant à ce dessin avec Christopher j’écoute l’opéra Saint François d’Assise d’Olivier Messiaen.
Incroyable musique; composée par cet incroyable personnage que ce Messiaen. Quelques jours après sa mort le 27 avril 1992 j’étais allé à l’église de la trinité à Paris, où il a été organiste pendant 61 ans, allumer des cierges ….
Le récit du trip de Christopher non seulement m’inspire pour un dessin mais aussi me reconnecte avec Messiaen que j’avais un peu oublié. Vendredi après le boulot je fais 6 km de rameur en regardant une magnifique interview d’Yvonne Loriod, sa deuxième épouse; et pianiste exceptionnelle.

Nous avons le choix entre le laid, et le sublime.
Les deux sont à portée de la main.
Dans le style petits bonheurs et surprises du quotidien:
Une vieille coccinelle rencontrée sur la route. Regarder le numéro de la plaque d’immatriculation: 64, qui peut se lire ‘mushi’ (insecte) (voir l’article sur le dentiste du village)

Le poster délire d’un boucher ‘stand by meat’

Joyeux Noël !
Je veux vous souhaiter un Joyeux Noël et d’excellentes fêtes de fin d’années.
Je vous remercie aussi de continuer à suivre ce blog, et de vous intéresser à mes petites histoires, que ce soit dans le blog ou dans mes bandes dessinées et mes dessins.
Grâce à vous, à votre suivi et à votre soutien, s’opère une transformation profonde: comme vous consommez mes « productions » artistiques … je deviens un artiste!!
Être un artiste c’était un de mes rêves et petit à petit je sens cette transformation se produire.
En cette fin d’année on sent que les choses dans leurs mouvements commencent à ralentir … Le nouvel an c’est vraiment un big deal au Japon.
On peut en profiter pour faire une pause et se rappeler aux choses qui sont essentielles:
l’amour
et vivre le moment présent.
L’amour, d’ailleurs, est une source d’énergie infinie, comme l’explique ce dessin:

愛情は無限エネルギー L’amour, énergie infinie.
Bien sûr il est important de garder aussi à l’esprit la dureté du monde et de ses réalités.
Amour et vivre le moment présent, dans la réalité d’un monde qui peut être dur, qui n’est pas bisounours.
C’est la signification de la silhouette lointaine du cuirassier japonais Yamato, dans le dessin.

Joyeux Noël!!!
Ma maman
Je suis rentré en France quelques semaines pour visiter ma maman alors très malade, à l’hôpital, à Paris.
Elle nous a quitté fin août.
Beaucoup de tristesse. Un grand vide. Ma petite barque a perdu son ancre.
Même aujourd’hui je ne réalise pas tout à fait encore qu’elle nous a quittés et qu’elle n’est plus de ce monde.
Nous nous somme réunis autour d’elle, la petite famille éparpillée géographiquement que nous sommes – mon père, ma tante, ma soeur, et avons passé les dernières semaines à ses côtés à l’hôpital. Ce furent des moments d’émotions fortes, beaucoup de peine et de tristesse, mais aussi la joie d’être à ses côtés et de pouvoir lui exprimer notre amour. Ainsi, elle n’est pas partie seule.
Je suis passé par plusieurs étapes. Le déni de la maladie: je ne voulais pas accepter la maladie qui prenait le dessus de ma maman; et par la suite la colère, envers cette médecine très technique, mais finalement incapable.
Et puis, finalement l’acceptation de la réalité, avec la réalisation non sans déception que ce monde est sec et que les miracles y sont trop peu. Jusqu’au bout j’espérais une guérison, un renversement, une intervention divine.
Ma maman nous ayant quittés je pense à ce qu’a été le message de sa vie…. L’amour inconditionnel qu’elle nous a toujours donné, nous ses enfants; elle qui dans sa jeunesse en a si peu reçu de ses parents.
Cet été nous sommes donc allés en France deux fois, la première fois en juillet. La deuxième fois fin août après que l’état de ma maman se soit aggravé.
Avant le deuxième voyage, j’ai vu maman en rêve: elle était assise dans un fauteuil confortable, dans une chambre inconnue, décorée d’un papier peint coloré. L’endroit était très lumineux. Nous (la famille) étions en cercle autour d’elle. Elle avait l’air très calme et reposée. Elle a dit: ‘il ne faut pas s’acharner‘.
Toujours avant le deuxième voyage, le jour avant le départ pour la France, je suis allé faire un tour en vélo au fond de notre vallée et ai découvert en montagne un endroit magnifique. Il y avait cette lumière, cette luxuriance de la végétation et la fraîcheur ionisée d’une rivière en contrebas. Sur une souche éclairée par le soleil tamisé, le crâne d’un chevreuil était posé là. Ce spectacle m’a alors empli d’une joie vraie et profonde car j’ai senti que la mort n’existe pas et que tous nous nous retrouvons dans l’énergie de la nature. Photo.

Dès que j’ai compris en juillet la gravité de la maladie qui attaquait ma maman, j’ai voulu me préparer au pire, et j’ai lu ce fameux livre, Leçons de vie, de Elizabteth Kubler Ross. Ce livre m’a beaucoup aidé à aborder ces moments difficiles. En voici quelques extraits.
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Les patients en phase terminale avec lesquels nous avons travaillé ont réalisé que l’amour est la seule chose qui importe. La seule que nous pouvons posséder, conserver et emporter avec nous. Ces patients ont cessé de rechercher le bonheur à l’extérieur. Au contraire, ils ont appris à trouver richesse et sens dans ce qu’ils possèdent déjà, à en explorer davantage les possibilités. En d’autres termes ils ont abattu les murs qui les empêchaient de profiter pleinement de leur existence.
…
Face à des circonstances dramatiques, nous pouvons grandir et donner le meilleur de nous mêmes.
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Il existe une partie de vous même qui est indéfinissable et immuable, que ni le temps ni la maladie ni les circonstances ne peuvent modifier. Il existe en vous une authenticité innée que vous emporterez avec vous le jour de votre mort. Pour découvrir qui l’on est, il faut se débarrasser de tout ce qui n’est pas vraiment soi. Lorsqu’on observe les mourants, on ne voit plus les défauts ni les erreurs ni même les maladies. On ne voit plus que l’être humain qui, au terme de sa vie, devient plus authentique plus honnête, plus lui même.
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L’amour n’a rien à voir avec la connaissance, l’éducation ou l’autorité. Il se situe au delà du comportement. C’est en outre le seul bienfait de la vie que l’on ne peut pas perdre. Enfin, c’est la seule que l’on peut vraiment donner. Dans un monde d’illusions; de rêves et de vide, l’amour est source de vérité.
Un arbre sacré
Avec les tonnes de neige qui sont tombées dans la vallée, une grande branche d’un arbre sacré s’est cassée. Elle est tombée dans la rivière.
L’arbre sacré protège un petit sanctuaire situé au bord de la route, à l’entrée d’un hameau, un peu plus haut. A écrire ces lignes la question me tarabuste … c’est un sanctuaire shinto ou autre chose ? Il n’y a pas de portique sacré (torii). C’est ce que l’on appelle un hokora. ほこら、祠
Toujours est-il que cet arbre magnifique et sacré protège un sanctuaire, et qu’il a perdu une de ses grandes branches, laquelle est tombée dans la rivière et ça va poser problème lors de pluies violentes.
Je téléphone au chef du village pour savoir si je suis autorisé à dégager la rivière et emporter le bois tombé, pour Calcifer notre poêle à bois, son appétit est sans limite. Il faudra sans doute trois camionnées pour tout ramener à la maison …
On me confirme que ça arrange tout le monde et j’ai le green light. Il y a trois ans j’avais fait aussi la découverte d’un cerisier géant effondré dans les montagnes, à côté d’un cimetière.
Voyez-vous, les beaux arbres comme ça il n’y en a quasiment que dans les lieux sacrées ici; les sanctuaires ou les cimetières. Les hommes, dans leur hubris, mais aussi dans l’espoir d’échapper à la pauvreté et de pouvoir embrasser la modernité, ont tout rasé pour planter des cryptomères, il y a quarante ans. Voila. Tous les beaux arbres sont partis.
Je descends dans la rivière. Encore de la neige, ça glisse. J’emporte deux scies. Pas envie d’utiliser la tronçonneuse aujourd’hui. Il fait sombre déjà. Je récite un pater noster avant de commencer le travail. Car le lieu est particulier, et il faut le respecter. C’est un power spot. Beaucoup de choses s’y passent. Pas forcement que des bonnes.
Le travail pendant deux petites heures se passe très bien. Avec un immense plaisir. C’est bien plus agréable de scier à la main. C’est, en fait, du bonheur à l’état brut. Je suis seul. Les pieds dans l’eau glacée et mes bottes et mes gants de cuir sont trempés. Je transpire. C’est formidable.
Découper un arbre c’est comme dépecer un animal. C’est pareil. A part que les organes dont on n’a pas besoin sont à l’extérieur pour l’arbre, c’est le feuillage et les petites branches. Mais que l’on dépèce un arbre ou un animal, il faut le faire avec respect et amour. Et ainsi les choses prennent leur sens.
Pour aujourd’hui j’ai retiré les branches qui étaient dans l’eau. La rivière est dégagée, ses paroles peuvent de nouveau s’écouler sans entrave. Il fait nuit. Je rentre à la maison. Mais je reviendrai. I will be back.






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