Tagué: hiver au japon
Nos chats et la neige
Il a pas mal neigé la semaine dernière et cela a beaucoup plu à Scotch et Minou.
Que c’est beau!
Il a (encore) neigé cette nuit et je vais faire un tour pour profiter de la beauté du paysage. Je sors de la maison et prends la gauche; pour remonter notre petite vallée.
Il est neuf heures le ciel est d’un bleu magnifique. Que c’est beau! Beaucoup de plaisir. Tout est beau. La lumière. Le ciel bleu. La neige saupoudrée qui rehausse et simplifie le paysage.
C’est amusant: notre vallée, que personne ne connait et qui n’intéresse personne. En plus il y a des centaines d’endroits exactement pareils à travers tout le Japon… Mais que c’est beau!
Le village s’éteint petit à petit. Il y a que des vieux qui y habitent, et nous, nous y sommes tombés comme des météorites.
Sur le chemin je vois monsieur O., un autre personnage très sympathique. Il dépoussière la neige tombée sur sa voiture blanche. Toyota. On discute. Lui vient d’Osaka et s’est installé dans le village peu avant nous. Nous sommes tous les deux des citadins convertis. C’est un ancien athlète et expert en bois et menuiserie. Je suis un de ses fans.
Il est aussi sensible à la beauté de tout, ce matin. On parle de la beauté du paysage. La beauté rend heureux.
Lorsque nous vivions à Tokyo; l’accès à la beauté me manquait terriblement. Parfois une jolie paire de fesses ou de jambes. Ca se limitait à ça.
Je continue à monter vers le fond de la vallée. Monsieur M aperçu; 90 ans minimum, il boite, une dent lui reste sans doute; il balaye la neige devant sa jolie maison. Lui il sait comment durer.
Plus loin je continue; au fond, jusqu’au dernier poteau électrique, une maison détruite, un temple abandonné. La énormément d’empreintes d’animaux; déjà on n’est plus chez les hommes.
C’est tellement beau je me dis; dieu existe; il est la. C’est lui qui fait pousser les arbres. L’énergie de la nature. Simplement de nos jours il ne vit plus dans les villes; et lorsque les gens ne le prient pas il se retire en silence sur la pointe des pieds; vers le fond de la vallée; là personne ne l’emmerde, il a besoin que les gens prient pour être; sinon il est mieux avec les plantes et les animaux.
empreintes … ?
camion nickel chrome
retour … et voila notre maison.
Un arbre sacré
Avec les tonnes de neige qui sont tombées dans la vallée, une grande branche d’un arbre sacré s’est cassée. Elle est tombée dans la rivière.
L’arbre sacré protège un petit sanctuaire situé au bord de la route, à l’entrée d’un hameau, un peu plus haut. A écrire ces lignes la question me tarabuste … c’est un sanctuaire shinto ou autre chose ? Il n’y a pas de portique sacré (torii). C’est ce que l’on appelle un hokora. ほこら、祠
Toujours est-il que cet arbre magnifique et sacré protège un sanctuaire, et qu’il a perdu une de ses grandes branches, laquelle est tombée dans la rivière et ça va poser problème lors de pluies violentes.
Je téléphone au chef du village pour savoir si je suis autorisé à dégager la rivière et emporter le bois tombé, pour Calcifer notre poêle à bois, son appétit est sans limite. Il faudra sans doute trois camionnées pour tout ramener à la maison …
On me confirme que ça arrange tout le monde et j’ai le green light. Il y a trois ans j’avais fait aussi la découverte d’un cerisier géant effondré dans les montagnes, à côté d’un cimetière.
Voyez-vous, les beaux arbres comme ça il n’y en a quasiment que dans les lieux sacrées ici; les sanctuaires ou les cimetières. Les hommes, dans leur hubris, mais aussi dans l’espoir d’échapper à la pauvreté et de pouvoir embrasser la modernité, ont tout rasé pour planter des cryptomères, il y a quarante ans. Voila. Tous les beaux arbres sont partis.
Je descends dans la rivière. Encore de la neige, ça glisse. J’emporte deux scies. Pas envie d’utiliser la tronçonneuse aujourd’hui. Il fait sombre déjà. Je récite un pater noster avant de commencer le travail. Car le lieu est particulier, et il faut le respecter. C’est un power spot. Beaucoup de choses s’y passent. Pas forcement que des bonnes.
Le travail pendant deux petites heures se passe très bien. Avec un immense plaisir. C’est bien plus agréable de scier à la main. C’est, en fait, du bonheur à l’état brut. Je suis seul. Les pieds dans l’eau glacée et mes bottes et mes gants de cuir sont trempés. Je transpire. C’est formidable.
Découper un arbre c’est comme dépecer un animal. C’est pareil. A part que les organes dont on n’a pas besoin sont à l’extérieur pour l’arbre, c’est le feuillage et les petites branches. Mais que l’on dépèce un arbre ou un animal, il faut le faire avec respect et amour. Et ainsi les choses prennent leur sens.
Pour aujourd’hui j’ai retiré les branches qui étaient dans l’eau. La rivière est dégagée, ses paroles peuvent de nouveau s’écouler sans entrave. Il fait nuit. Je rentre à la maison. Mais je reviendrai. I will be back.
Les bibines sont au frais
Pourquoi s’emmerder avec un frigo ?
Le village sous la neige
Il n’a pas neigé comme ça depuis 10 ans parait-il.
Jolie vue sur la maison (je vais faire pipi dans la montagne)
je suis toujours reconnaissant à notre vieille maison de bien vouloir tenir bon, qu’il vente ou qu’il neige. Rien n’est jamais acquis.
c’est beau dans la montagne.
je fais un petit tour.
Ces arbres sont magnifiques. Il y en a plus beaucoup comme ça. Comme les éléphants.
Un ancien du village me dit que souvent on disait autrefois apercevoir une tête de cheval accrochée aux branches de ces arbres immenses. Un fantôme quoi …
Question. On se sent toujours très bien à proximité de grands arbres comme ceux-ci. Il y a un power spot. Un point où l’on sent une énergie particulière, palpable. Les arbres ont poussé parce qu’il y a avait un power spot à cet endroit ? Ou bien les arbres en poussant ont crée le power spot ?
Je lui allé voir S pour lui passer des cigarettes achetées au duty free de Singapoor. Ici la chienne tchatcha. Elle adore la neige!
Premiers signes de l’hiver
Je suis rentré au village hier dans la nuit après une semaine aux US pour le job, et pour me ressourcer, recharger mes batteries vidées, ce matin, je vais faire un tour. On habite à la campagne mais grâce aux shinkansens japonais l’aéroport de Narita n’est pas si loin, et de là, le monde entier.
En marchant ce matin on s’intéresse aux changements des saisons. On observe le mûrissement de l’automne et les premiers signes de l’hiver.
Cette petite promenade d’une heure à peine va dégénérer lorsque arrivé au fond de la vallée je m’intéresserai aux colonies de chats qui y règnent en maîtres. (Les chats; ce sera pour un deuxième article).
Dès le début la beauté des légumes de monsieur T. me frappe.
A la sortie du hameau la lumière d’automne et les forets de criptomères.
Il a plu la veille et comme toujours dans ce cas il y a des petits crabes de rivière qui se promènent; un peu partout.
un voisin a mis du kuntan sur les futurs rangs de légumes de son potager. 薫炭=くんたん kuntan est produit par la combustion partielle de la glume des graines de riz.
Et comme dans matrix on se pose la question; prendre le pilule bleue ou la rouge ?
Minou et Calcifer
Promenade en hiver
Promenade jusqu’en haut de la vallée ce matin. C’est l’hiver.
Calcifer – portrait
Calcifer, c’est notre poêle à bois. Il nous a bien aidé pour passer l’hiver au chaud. Il nous a aussi donné beaucoup de travail, pour aller trouver le bois dont il est si friand. On peut parler de transfert d’énergie. Ma sueur pour aller chercher le bois; le couper; le ranger etc … et le travail des forêts et du soleil et de la pluie pour faire pousser les arbres … tout celà pour que nous n’ayons pas froid.
Aujourd’hui en ce début mai il fait frais; et nous réveillons Calcifer et lui offrons quelques bûches.
Sacré Calcifer ! Il fallait bien que je le dessine et que j’en fasse le portrait; pour vous le présenter.
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